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 « Whatever it takes » Ezra&Zachary

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☾ L'Orage ☽
Zachary Madden
Zachary Madden
☽ ☽ ☽
Télégrammes : 68
Pièces : 822
Alias : tweek.
Portrait : Joe Keery ; dracarys. ; ROGERS. ; avicii - hey brother.
Disponibilité : très régulière.

Métier : Infirmier.
En quelques mots : Bras cassé, un peu stupide mais qui veut bien faire.
Curiosité : il ressent et vit les émotions négatives qu'il provoque chez les autres, comme si c'était les siennes, lorsqu'il est calme.
Aptitude : annihilation de la douleur physique et morale lorsqu'il s'énerve. (faible maîtrise)


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MessageSujet: « Whatever it takes » Ezra&Zachary   « Whatever it takes » Ezra&Zachary EmptySam 6 Juil - 8:45

Whatever it takes




Vous a-t-on déjà comparé à une bombe à retardement ? Vous êtes vous déjà senti pris au piège par les mots des autres ? Zachary, oui. Ce gamin haut comme trois pommes qui souffrait plus que personne ne pouvait aider ou que personne ne voulait aider. Il avait à peine la capacité de comprendre qu'on le qualifiait déjà de bombe. Objet dangereux, il faut être prudent si on s'en approche, parce qu’il blesse, il fait mal et personne n'arrive à le désamorcer. Malgré Andy, malgré son démineur personnel, Madden n'a jamais perdu son statut de bombe auprès du monde. Parait que ça se lisait dans ses pupilles brunes, qu’un regard attentif pouvait apercevoir le décompte dans ses pupilles avant de le voir exploser.

Zachary Madden, bombe à retardement. Pour lui, ça a souvent voulu dire qu'il ne fallait pas qu’il s’approche des autres, qu’il allait leur faire mal rien qu’en existant. Il a toujours eu l'impression d’être mauvais, d'avoir ce truc qui faisait qu'en le touchant, les autres allaient se brûler. Ça fait mal de vivre avec une bombe à l’intérieur, ça fait mal de vivre dans la peur. Heureusement, Andy lui a appris à se voir autrement, les autres étaient stupides et lui, n'avait rien de dangereux. La preuve, lorsque son père adoptif le touchait, il n'avait pas mal, et ce, chaque jour, après de nombreuses années. Il y a presque cru, en tous ces efforts pour le convaincre que ça valait la peine d'essayer. Ça a pris du temps, tellement de temps, mais Madden a donné une vraie chance à la vie, sa vie. Avec Kyle, Andy, un métier génial et cette famille adorée, il était heureux et rien ne pouvait se mettre entre eux. Parce qu'ils s'en étaient sortis, parce qu’avec des efforts sans faille, ils avaient désamorcé Zachary.

Tout a changé chez le brun, surtout sa capacité à se foutre dans la merde et s'y enfoncer. Les fréquentations se sont améliorées et lui aussi. Lorsqu’il sort, il sait ses limites, s’amuse sans enfoncer son poing dans le visage d'un abruti. Dire qu'il ne ressent plus rien serait mentir, mais il est capable de maîtriser suffisamment ses propres émotions pour se détacher des regards, des remarques et de ces sensations qui lui tordent les tripes et lui retournent le crâne. Il a grandi, appris et il en est fier. Alors lorsqu'en cette fin janvier il sort pour rejoindre ses potes en soirée, il n'a aucune peur, aucun doute sur son futur déroulé. C'est suffisamment rare pour être noté, Zachary a vraiment confiance en lui.

Qu’importe la pluie, qu'importe l'orage qui trempe sa tête brune et son manteau en cuir. Il est heureux et tout va bien se passer. La musique et la fête ont déjà largement commencé alors qu'il passe les pieds dans l'appartement d'une connaissance de connaissance d'un ami. Serrant des mains à deux-trois visages connus, souriant de toutes ses dents, il dépose ses affaires, récupère un gobelet en plastique et s’amuse rapidement. S'il s'est radicalement calmé pour les soirées, ça n’empêche pas l’infirmier d’être dans son élément. Il aime l'odeur de l'alcool qui se mêle aux rires, il aime danser, sortir fumer pour se donner l'illusion de respirer. Il aime chaque détail d'une soirée. Vers minuit, des abrutis commencent à s’embrouiller non loin de lui, et contrairement à avant, le brun apprécie le spectacle de loin, hors de question de s'en mêler.

Pourtant, l'un des concernés finit par le bousculer. Si Zach a prévu de ne pas lui en tenir rigueur, l’autre est bien décidé à le mêler à leurs conneries. Regard noir, rempli de haine qui fixe le brun de dégoût. Ça lui retourne le bide plus que d'habitude alors il lâche son verre, prêt à s’écarter définitivement du groupe pour se préserver. Mais c’était sans compter sur leur capacité à ne pas savoir tenir debout. Le même mec se vautre contre Zach qui l'aide à se relever. Il hurle des insultes à tout va et sans que le brun ait le temps de voir venir, il lui colle son poing en pleine tête. Ça le sonne sur l’instant et puis ça ce clic qui se fait et qui dilate ses pupilles abîmées.

Vous savez, lorsqu’on est considéré comme une bombe à retardement depuis qu'on est enfant on finit par avoir l'impression d'entendre ce léger tic-tac au fond de nous. Il ne dérange personne, parce qu'il est là, comme on entend un cœur qui bat. Mais comme tous les bruits de fond, on s'en souvient quand ils ne sont plus là. Zach l’entend, le bruit a disparu. Et c’est sans doute la dernière chose qu’il entend vraiment. Sauvage, il se rue sur celui qui s’était déjà détourné pour rejoindre les autres et l'attrape par l’épaule. Il aperçoit la peur dans les yeux de l'idiot sans la comprendre et lui décoche une droite violente. Il ne faut pas très longtemps à ses petits camarades pour s'en mêler et Zach de se retrouver au milieu de plusieurs idiots. Tout le monde frappe et lui, il frappe fort. On les fout dehors et ça continue.

Il cogne, il sait pas pourquoi, jusque qu’ils l'ont soulé. Peut-être qu'il y a des voix connues au milieu du tas, peut-être pas. Les coups s’enchaînent et ses phalanges deviennent rouge sang, mélange du sien et celui des autres alors que son visage s'écorche et que les coups des autres lui font l'effet d'une bise de vent. L'un des idiots insiste un peu plus que les autres alors le brun l'attrape par le col et l'éloigne du groupe. Il le balance contre le mur, le rattrapé au rebond et lui colle son poing dans la figure. Sous ses doigts il sent ses os, sous sa peau, un frisson qui lui parcourt tout le corps alors que l'odeur du sang enivre ses narines. Le flou total des prochains instants alors que les coups s’enchaînent et que brutalement une main le tire en arrière.

Vous avez déjà vu une bombe exploser ? Le temps s’arrête, lorsqu'elle explose. Tout est sur pause et on sait pertinemment ce qui va se passer. On voit notre vie s’arrêter, on oublie de respirer. Parce qu'on sait qu'il est trop tard, qu'elle n'a pas été désamorcée. Y a plus rien qui est réel et tout qui semble irréel. On a pas mal, au début, on observe presque la scène comme un spectateur, oubliant quelques instants qu'on en fait partie, en acteur important.

Zachary respire, comme s'il venait de courir un marathon, ou de passer vingt-cinq minutes en apnée. Il respire comme s'il avait trop longtemps oublié de respirer alors que ses yeux cherchent où s'accrocher. L'autre est par terre, il hurle à la mort dans sa douleur. Il est vivant, en sale état mais vivant. Le bras qui l’a attrapé le tire et l’emmène loin, trop loin. Il perd de vue sa victime qu'il a tout d'un coup envie d'aider. Mais il est pas foutu de parler, d'articuler. Il est spectateur et il sait pas qui l’emmène, ni où il l’emmène. Mais il se laisse faire, jusqu’à ce que tout s’arrête.

Il y a l’après. L’après explosion, où le temps reprend et où tout fait mal. Le cerveau assimile physiquement et mentalement ce qu'il vient de se passer. La bombe a explosé, ça fait mal. Mais avez-vous déjà pensé à la bombe ? En miettes, au milieu de rien.

Ses yeux trouvent ceux d'Ezra qu'il reconnaît enfin, sans trop savoir pourquoi ou comment. Il a sa main pleine de sang qui attrape le bras de son aîné et qui le serre tant qu’il peut. « Qu'est-ce que j'ai fait ? » qu’il articule dans son souffle coupé alors que son cerveau commence à assimiler.

C’est lui, la bombe qui a explosé. C'est lui, qui va se trouver en mille morceaux dans quelques secondes.
(c) DΛNDELION
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☾ La Cabane ☽
Ezra Davis
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Pièces : 247
Alias : Cocopix
Portrait : Shia LaBeouf / FeuilleDeCarotte
Disponibilité : 5/7

Métier : Tatoueur, il possède un petit salon en ville
En quelques mots : Apeuré par sa nouvelle nature, il fuit les sentiments. Autrefois agréable, drôle, il est à présent impulsif. La Bête maîtrise beaucoup de lui.
Curiosité : Co-dépendance, peur de la solitude
Aptitude : Métamorphe, il se transforme en chien ou en loup, selon ses émotions. Il ne maîtrise pas grand chose pour le moment et en a peur.


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MessageSujet: Re: « Whatever it takes » Ezra&Zachary   « Whatever it takes » Ezra&Zachary EmptyDim 14 Juil - 22:48

Whatever it takesft. Zachary Madden

Les yeux rivés dehors, par la fenêtre, à regarder la pluie tomber sans s’arrêter alors que la fête bat son plein. Après des « Allez viens ! On va bien s’marrer ! », « Tu sais la meuf sur qui t’as bien croché l’autre jour, elle sera là ! », « Y’aura de quoi boire et s’amuser ! » et je les ai suivis. Parce qu’ils savent très bien que dès qu’il y a de quoi s’oublier, je suis là. Ce besoin constant de prendre tout ce qui se trouve à ma portée pour ne pas réveiller la Bête, ou m’endormir moi, ils le savent. Pas pour la Bête, personne ne sait et je compte bien le garder ainsi. Ils savent juste que j’aime me perdre et la raison, ils s’en foutent, parce que je viens. C’est tout ce qui compte pour eux. Ces amis que je considère comme tels depuis quelques années déjà mais qui parfois me paraissent étrangers. Avec qui je me sens bien tout autant que je me sens seul. Mais je les suis, car ils vont là où il y aura du monde, là où il y aura de quoi chercher une proie pour la nuit, passer du temps avec et ne plus ressentir cette solitude, ce danger.

Je lâche des yeux l’extérieur pour me tourner vers cette fameuse foule, mon échappatoire, mon havre de paix. Je bois une gorgée de ce qu’on m’a refilé, apprécie l’effet de plané que les autres verres avant celui-là me procurent et croise le regard de cette fameuse fille, celle que les autres du groupe m’ont promis. Elle roule des hanches avec ce que je présume être son amie sur cette piste de danse improvisée. Elle me sourit, me reconnait certainement, et doucement, je lui rends ce sourire. Il est temps d’attaquer si je ne veux pas passer la nuit seul et vivre une nouvelle fois un enfer. Dernière gorgée avant d’entamer le chemin jusqu’à elle. Je salue les visages connus arrivés entre temps, esquive l’une ou l’autre main baladeuse et me poste devant elle. Un « salut » lancé comme ça et bien vite, le temps s’accélère sans que je ne m’en aperçoive.

Quelques mots échangés à la va-vite et sans vraiment savoir comment, mes mains sont sur ses hanches et ma tête dans son cou. La solitude me parait loin et la peur de la Bête envolée. Elle ne viendra pas ce soir, pas cette fois.

Et puis la bulle de sécurité se fend lentement alors que l’agitation semble gagner la foule. L’esprit embrumé, il me faut du temps avant de réaliser qu’une bagarre à démarrer. Il me faut à nouveau du temps pour remarquer que l’un de mes potes s’est fait embarquer dans le groupe, qu’il pourrait même être la source du conflit. Je le vois se faire tabasser, pourtant, je n’arrive pas à lâcher la main de cette demoiselle avec qui je pensais passer la nuit. La lâcher signifie retourner dans l’insécurité de la solitude, l’incertitude de la venue de la Bête à tout moment et cette peur de devoir affronter mes démons jusqu’au matin. Je la serre fort, cette main, entre mes doigts, alors que la bagarre gagne de l’ampleur et que d’autres s’y joignent.

D’autres de mes potes sont entrainés dans le chaos. On les connait ces mecs qui ont tout démarré. Une bande avec qui ce n’est pas la première prise de bec. Pourtant, un autre groupe semble aussi s’être fait emprisonner dans cette bagarre et là au milieu, je reconnais un visage. Ce visage que je connais depuis quelques temps déjà, qui m’a soigné plus d’une fois. Il semble calme pour l’instant, mais tout s’enchaîne très vite avant qu’il ne pète un câble et se mette à défoncer ceux autour de lui. Alors je me risque à lâcher cette main et dans un gros soupir, je suis l’agitation hors des murs tandis qu’ils se font mettre dehors.

La bataille ne prend pas fin pour autant, bien au contraire. J’arrive à tirer l’un de mes amis hors du groupe et à le laisser en sécurité à l’écart et c’est en me retournant vers le chaos que je le revois, Zachary. Et cette fois-ci, il n’est plus lui. Son poing s’écrase plusieurs fois sur le visage de ce mec qu’il a pris en otage et sans réfléchir, je cours vers lui. J’abandonne lâchement ceux qui me servent de potes pour accourir vers celui qui a plus d’une fois soigner mes blessures. J’esquive son bras une fois, jette un œil au mec en face, grimace et d’un geste sec, je tire l’épaule de Zachary pour le faire lâcher prise.

L’autre tombe à terre et je sens la peur doucement se frayer un chemin jusqu’à mon cerveau. Non non, je refuse. Je ferme les yeux un instant, réfléchis et c’est en voyant Zach perdu que j’agis. Il a besoin de moi, là tout de suite, tout autant que j’ai besoin de sa compagnie. Je lui attrape le bras et sans me retourner, je l’emmène loin.

On marche longtemps avant que j’estime que la distance soit suffisante et qu’on s’arrête. Je le lâche et le regarde retrouver ses esprits. C’est à son tour de m’attraper et le temps semble s’arrêter. La détresse se lit dans ses yeux et sur le coup, je ne sais pas ce qu’il faut faire. Je ne l’ai jamais vu dans cet état, encore moins aussi violent. A-t-il besoin de la vérité ? D’un mensonge ? D’un détournement ? Je ne sais pas et tout tourne dans ma tête. L’alcool fait encore effet et les substances déjà prises auparavant n’aident pas. La lucidité est loin et je vais sûrement être con. J’ose pas lui dire qu’il a pété un câble, que le mec est en sale état et que je ne suis même pas sûr qu’il s’en sorte, mais que je lui ai évité le coup fatal. Ses mains sont pleines de sang et je sais que la mémoire reviendra dans quelques minutes, lorsque le brouillard se sera envolé, mais je ne sais pas ce que je suis censé lui dire et encore moins ce que je dois faire.

Après plusieurs secondes de battements et le cœur au bord de la crise, je lui attrape l’épaule, perds mon regard dans le sien et décide de lui dire. « Tu lui as pété la gueule Zach. » Une vérité qui fait mal, mais nécessaire pour que la suite puisse se faire. « Mais t’es pas allé plus loin. » Ma tête tangue une seconde. « Ça aurait pu être pire, bien pire. » Ou peut-être pas, qui sait. On est partis.

Et alors que je me perds dans ses iris, je sens doucement la solitude se glisser en moi alors que son bras reste accroché au mien. Ce soir je ne veux pas être seul. Les frissons de la peur pointent leur nez en sentant les effets de l’alcool se dissiper. Je ne veux pas vivre un enfer ce soir, pas celui de la Bête en tout cas. Je préfère partager celui de l’infirmier que de me retrouver emprisonné avec elle.

Je quitte son regard pour jeter un œil autour de nous. « On est pas loin de mon salon. On peut y aller et nous occuper de ta main. T’en dis quoi, hein ? » Une manière détournée de le ramener par chez moi et éviter le tête à tête avec mon côté animal. Surtout qu’il a l’air vraiment paumé et mal. J’peux pas le laisser comme ça non plus.



Dernière édition par Ezra Davis le Dim 28 Juil - 17:53, édité 1 fois
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Métier : Infirmier.
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MessageSujet: Re: « Whatever it takes » Ezra&Zachary   « Whatever it takes » Ezra&Zachary EmptyMar 16 Juil - 1:21


Ils marchent et s'éloignent de la lumière. Le regard noir et embué de Zachary perd de vue sa victime et tout le reste aussi. Il se laisse transporter par cette main solide qui le tire dans la pénombre, sans savoir s'en défaire, sans plus savoir quoi faire. Les graviers sous leurs pieds font un bruit insupportables aux oreilles de celui qui reprend lentement sa place dans la réalité. Peu à peu, ses nerfs retrouvent toutes leurs fonctions et les signaux atteignent le cerveau. L'adrenaline quitte son corps et l'oxygène reprend enfin place dans ses poumons.

Incapable de dire si la scène dure quelques secondes, minutes ou heures, il faut que l'autre lâche son emprise pour que le brun se tourne et s'ancre complètement à la réalité. Ses phalanges commencent à picoter alors que ses doigts s'entourent sur le bras fébrile de celui qui vient de le sauver. Les yeux noirs d'Ezra ne mentent pas, et alors que le silence de la nuit se mue entre les gouttes de pluie, le visage tiraillé du cadet voit l'horreur dans le regard de l'aîné. Qu'importe qu'il réponde à la question ou non, qu'importe qu'il tente de le ménager, il voit, dans l'ombre de la lune, dans la solitude des étoiles, toute la peur qui se glisse dans les prunelles ambrées. Son cœur se serre brusquement alors que la main du tatoueur se pose sur son épaule. Si de base, elle est sensée le rassurer, finalement, elle l'enfonce un peu plus dans sa culpabilité. Dans son instant de battement, avant qu'il ne se prenne un retour de flamme en pleine gueule, Zach resserre son emprise alors que la voix d'Ezra fend l'air déjà abîmé. Sans chercher à le ménager, il lui énonce à haute voix la simple vérité. Pourtant, la phrase qui suit vient adoucir le tout, comme l'eau froide après l'orage. Il ne l'a pas tué. Ses yeux restent paumés dans les iris noircies par la nuit et il relâche peu à peu sa prise alors que finalement, son cerveau vient enfin à réaliser.

La proposition qui suit file entre ses oreilles comme une bouteille à la mer. Il acquiesce d'un coup de tête alors qu'il se demande si ça va arriver. Zachary se voit tout petit, cogner dans un camarade qui lui tordait les tripes rien que par ses regards, par tout le dégoût et la haine qu'on pouvait y voir. Il se voit cogner et saigner de ses toutes petites phalanges bleutées et puis il se voit tiré en arrière, retenu par une force bien plus grande que la sienne. Puis cette sensation, si spéciale, si unique, cette sensation que tout s'accélère et tout s'augmente, parce qu'il n'y a plus de haine, plus que de la peine.

Tout ce qui s'était calmé, tout ce qui s'était atténué. Tout ce qu'il avait longuement et durement appris à maîtriser. Les émotions, sa propre colère, ses tripes à l'envers. Qu'est-ce qui s'était passé, ce soir ? Au fond, il n'en avait pas la moindre idée. Parce que cette fois-ci, il n'avait plus rien ressenti. Rien. Pas la moindre douleur sur sa main, pas le moindre picotement le long de son bras. Il n'a même pas vu le visage de l'autre, pas senti les larmes brûler ses joues, la haine retourner ses poumons. Il n'y avait rien. Pas le moindre mal, ni physique ni moral. Qu'était-il devenu ? Est-ce qu'il y avait quelque chose qui s'était brisé, quelque chose d'impossible à réparer ?

Les secondes passent et il a l'impression de vivre en suspens. Quelque chose qui bat au fond de lui qui le prévient que le moment fatidique va finir par arriver, qu'il va faire mal, mal comme jamais. À bout de souffle il suit Ezra sans réussir à détacher sa main de son bras. Il s'accroche à lui comme à une béquille, comme si l'autre aller arrêter le temps, le sauver de son propre sang. Mais les sensations reviennent de plus en plus et le bruit du gravier sous leurs pieds devient presque horrible à écouter. Ses mains le brûlent de plus en plus, il sent chacun de ses muscles se contracter, et alors que ses billes perçoivent le salon à quelques mètres d'eux seulement, il accélère le pas, tirant malgré lui Ezra. Il faut l'atteindre, réussir à se poser avant d'imploser. S'il voudrait lui expliquer, lui articuler le pourquoi du comment, Madden est incapable de parler. Sa gorge est nouée jusqu'au plus profond de son œsophage et il n'arrive qu'à balancer un simple. « Vite. » Qui se noie dans les fines gouttes de pluie.

Le brun tremble de plus en plus et alors qu'ils se trouvent enfin devant la porte tant désirée, Zach s'appuie brusquement contre le mur, espérant que la fraîcheur de ce dernier canalise les derniers instants qu'il arrive encore à maîtriser. Il n'ose même plus chercher Davis du regard alors qu'il sent que tout se précipite. Le bruit de la clé dans la serrure lui éclate les tympans et il se met à pleurer sans savoir comment s'arrêter. Une de ses mains ensanglantées vient péniblement trouver sa bouche, cherchant à retenir ses sanglots dans une douleur qui lentement irradie tout son corps.

Il se rue dans la boutique de l'autre et tombe au sol, les mains contre les côtes, le visage refermé sur lui-même. Chacun des coups qu'il a mis, il les prend. Chaque morceau de haine qu'il a envoyé, il le reçoit. Toute la colère, toute la peine, tout le sang qui éclate des veines. Il voit enfin le visage de l'autre, et il voit ce rouge qui les envahit. Il le voit pleurer, supplier, alors que son visage se tuméfie. Il a mal, mal à en crever. Il a tellement mal qu'il se mord le sweat pour s'empêcher de hurler. Plié en quatre, il est incapable de bouger autrement que par ses tremblements et ses pleurs incontrôlés. La scène est interminable et puise toute l'énergie de l'infirmier. Il a mal, tellement mal qu'il essaie même plus de se battre, de faire semblant d'essayer. Il relâche ses muscles et laisse son corps le battre, le ruer de coups alors que le sang coule le long de ses lèvres, de ses doigts et que ses côtes le brûlent à n'en plus finir. Il tousse, son sang ou celui de l'autre, il sait même plus.

La vérité, c'est que la seule chose qu'il veut en cet instant précis, c'est son frère. La seule chose qui pourrait le sortir de son enfer, c'est son frère. Mais au delà d'être incapable de l'articuler, il peut pas lui infliger. Pas ça, pas comme ça. Alors il tourne ses yeux vers Ezra, le cherche péniblement au delà des larmes et des tempes qui cognent violemment et il lui dit, de cette voix enrouée, tâchée de ce sang encore frais. « Laisse... laisse moi. » Parce qu'il veut pas lui infliger ça non plus, qu'il veut pas qu'il le voit dans cet état.

Et puis une larme coule alors que lentement la pression redescend. La douleur, elle, reste, bien évidemment. S'il cherche péniblement à s'éloigner, protéger ce qu'il reste à protéger, il n'est même pas capable de se retourner. Alors il prend tout ce qu'il lui reste d'énergie et d'un regard qui se veut rassurant lui lance, timidement. « Ça va, ça... va aller. » Mouais. Personne n'y croit et sans doute pas Ezra. Sourire défoncé, et il insiste « C'est.. c'rien... » Mouais, encore moins. Il tousse ses poumons et il trouve enfin les yeux de son ami. Et ça le pique, comme tout l'a toujours fait. La détresse, envers lui, certes, mais sans doute aussi la sienne. Alors il a ce besoin urgent, pressant de le distraire, lui enlever cette étincelle grise dans les prunelles. « Ez.. parle-moi. » Il se décale lentement, essayant tant bien que mal de montrer à l'autre qu'il va tenter au moins de s'asseoir, si c'est pas de se lever. « S'te plaît. » Il espère que c'est assez clair, que ça suffit pour passer le message qu'il a besoin de l'autre pour le distraire.

Et puis peut-être aussi que ça fera l'affaire, qu'Ezra perdra cette inquiétude qui balaie son regard.
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Portrait : Shia LaBeouf / FeuilleDeCarotte
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Métier : Tatoueur, il possède un petit salon en ville
En quelques mots : Apeuré par sa nouvelle nature, il fuit les sentiments. Autrefois agréable, drôle, il est à présent impulsif. La Bête maîtrise beaucoup de lui.
Curiosité : Co-dépendance, peur de la solitude
Aptitude : Métamorphe, il se transforme en chien ou en loup, selon ses émotions. Il ne maîtrise pas grand chose pour le moment et en a peur.


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MessageSujet: Re: « Whatever it takes » Ezra&Zachary   « Whatever it takes » Ezra&Zachary EmptyDim 28 Juil - 18:22

Whatever it takesft. Zachary Madden

Il revient dans le temps présent, Zachary, difficilement. J’aimerais lui hurler que tout va bien, que ce n’est rien, mais ce n’est pas le cas et au fond de moi, je n’en sais rien. Alors je me contente de rester planté dans ses iris pendant qu’il reprend contact avec la réalité. Il a mal d’apprendre la vérité, je le vois immédiatement. Tout s’immisce dans son petit corps mais ce que je ne sais pas, c’est que ce n’est rien comparé à ce qui l’attend.

Il acquiesce à ma proposition et sans ajouter un mot, je me mets une nouvelle fois en route, sentant la main de Zach le long de mon bras. J’ai peur de ce qui m’attend au salon, de ce mal qui se propage en le jeune garçon. Mais d’un autre côté, cette main sur mon bras me réchauffe, même si elle n’est pas posée là pour les bonnes raisons. Comme une énième conquête que je ramène à la maison, je l’entraîne vers ce chez-moi, ma seconde maison, ma bulle. En apercevant enfin la porte au loin, je sens Zachary accélérer le pas et me tirer vers l’avant. Je n’ai d’autres choix que de suivre son rythme alors qu’il m’incite à accélérer. Je ne connais pas la raison de ce besoin d’aller plus vite, je n’ai aucune idée de ce mal qui se propage lentement en lui et qui ne demande qu’à imploser. Je n’en sais rien et je ne sais pas si j’aurais été prêt à être spectateur de ça si je l’avais su.

Il s’écrase contre le mur et je l’observe du coin de l’œil tout en cherchant les clés dans ma poche. Il va très mal, son état semble dégringoler vers le bas au fur et à mesure que le temps passe. Je n’y comprends rien mais qui suis-je pour juger. Je peux me transformer en bête, allez savoir quel mal ronge le plus jeune. Il s’en passe des choses dans cette ville, des choses étranges et parfois effrayantes. Tout ce que j’espère, c’est que Zachary ne se transformera pas, lui aussi, en animal au milieu de mon salon.

La porte s’ouvre et il se laisse aller à l’intérieur, finit au sol, à agoniser. Mes sourcils se froncent alors que les battements de mon cœur s’accélèrent. Bordel. Que suis-je censé faire ? Et qu’est-ce qu’il lui arrive, d’abord ? Une crise d’épilepsie ? Une attaque ? Mais je n’ai jamais rien vu de tel et de plus en plus, je sens les substances prises auparavant se dissiper et laisser mon esprit ombragé revenir à la surface. Putain. Je ne peux pas me permettre de devoir me battre contre moi-même tout en m’occupant du brun. Même si pour une fois, c’est à moi de prendre soin de lui, lui qui s’est plus d’une fois concentrer sur mon cas. Je n’y arriverai pas, pas comme ça.

Ma main vient s’écraser sur mon front, se passer dans mes cheveux alors que je regarde impuissant Zachary se tortiller sur le sol comme s’il était possédé. Est-ce ça d’ailleurs ? Ce fameux mal dont la religion parle depuis si longtemps. L’esprit de Satan lui-même prenant possession du corps innocent de Zach ? Mais je ne crois pas en la religion, je ne crois pas en toutes ces foutaises d’enfer et de paradis, de bien et de mal. Tout ce que je vois, c’est un homme en pleine souffrance pour une raison qui m’est inconnue et qui m’effraie. Et on sait ce que la peur peut provoquer au fond de moi.

C’est la voix du jeune homme qui me sort de ce tourbillon infernal de pensées. Il veut que je parte mais il n’en est pas question. Je l’ai emmené jusqu’ici ce n’est pas pour le lâcher une demi-heure plus tard et le laisser claquer sur le sol de mon salon. « Pas moyen que j’te laisse non. » Le ton est dur et ferme, il ne me fera pas fuir. Il insiste pourtant, me jure que ce n’est rien et que tout ira bien. Je n’en crois pas un mot évidemment. A en juger par le sang qui coule au bord de ses lèvres et le teint livide de sa peau, il ne va pas bien et ça ne risque pas d’aller mieux dans l’heure qui suit.

Son regard trouve le mien et en un instant, son intention change. Que ce soit la peur sur mon visage, son mal-être ou autre chose, le résultat est le même : Zachary a besoin de moi. Et j’ai moi aussi besoin de lui. Il ne le sait pas, je ne le montre pas, mais mon mal intérieur est lui aussi au plus haut. Et même si mon esprit est occupé par ce qui peut bien rendre le jeune homme dans un état pareil, je sais que dans un coin de mon esprit, la peur de la Bête persiste, n’attend qu’un moment de faiblesse pour venir empoisonner mon cerveau et la libérer pour de bon.

Je reste un instant planté comme un con, mon regard dans le sien, sans trop savoir ce que je dois faire. Il veut que je lui parle, mais lui parler de quoi ? Il tente de se déplacer et j’aimerais croire que c’est le début de la remontée de la pente. Je peux devenir sa distraction pour un temps. J’en suis capable, je le sais. Même si mon esprit se remet à tourner, j’en suis capable. Alors j’avale la distance qui me sépare de lui et je m’agenouille à ses côtés, attrape l’un de ses bras pour l’aider à se redresser. Comme lui l’aurait fait avec moi. « J’vais t’aider Zach. J’te promets. » Même si mes paroles se veulent rassurantes, je crève de trouille. Je n’ai aucune idée de comment je vais pouvoir l’aider, aucune idée du rôle que je vais devoir jouer là-dedans. J’ai jamais été fait pour aider les autres moi. C’est pas maintenant que ça va commencer, pas vrai ? Mais j’y mettrai mes tripes s’il le faut. J’aiderai Zach.

« Bouge pas. » Je l’abandonne un instant et vais chercher un chiffon que j’humidifie maladroitement dans l’évier avant de revenir à ses côtés. Je lui attrape une nouvelle fois le bras. « On va t’installer contre le mur déjà, tu seras mieux. » Je ne sais pas ce qu’il est capable de faire, s’il va hurler de douleur, si c’est même conseillé de le déplacer, j’en sais rien, mais sur le coup, c’est tout ce que je trouve à faire. Alors je l’aide à se hisser contre moi, lui laisse le temps de choisir son rythme pour le déplacer jusqu’au mur. Et une fois fait, je l’y adosse doucement avant de prendre place à côté de lui. Et d’un geste doux, je viens tamponner le chiffon contre son visage, essuyer ce sang qui macule sa peau. Et je me rappelle ses paroles. Il veut que je parle. Mais pour lui dire quoi ? Je soupire un instant et me lance. « Y’avait cette fille à cette soirée. » Il s’en fout certainement, mais j’imagine qu’il veut simplement penser à autre chose. « C’est pas la première fois que j’la croise. » Le chiffon se déplace de ses lèvres à ses tempes. « Je l’aurais certainement ramenée chez moi ce soir. » Je ne sais pas pourquoi je lui parle de cette fille, surtout qu’elle ne m’intéressait pas plus qu’une autre. C’est juste sa compagnie que j’enviais. « Peut-être même que je l’aurais emmenée là. Parce que ce salon impressionne les meufs de cette ville. J’sais pas si c’est les aiguilles qui les excitent ou si c’est autre chose, mais elles ont toujours des étoiles plein les yeux quand elles passent les portes du salon. » Je laisse échapper un petit rire. « Sûrement le côté badboy que font ressortir les tatouages. » La rébellion ou une connerie du genre sortie tout droit de l’esprit de ces filles de riches qui veulent désobéir à Papa. « Enfin bref. Elle aura certainement fini avec un autre. » J’hausse les épaules en continuant de tamponner ses tempes avec le chiffon.


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