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nous sommes en 1992, les prénoms trop originaux pour l'époque devront ainsi être modifiés.
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 laisses-toi pousser des rêves #libre

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☾ Le Miroir ☽
Micky Quirke
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Portrait : maxence danet-fauvel + kawaiinekoj.
Disponibilité : ( 5/4 )

Métier : enfant terrible et espiègle ; barman à l'ace of spades.
En quelques mots : une musaraigne, une petite souris dans un trou à rat qui te regarde et qui t'observes. il t'aime bien, tu as de la chance.
Curiosité : si tu te penches sur son torse, tu pourras les entendre ; comme des jumeaux qui battent à l'unisson. deux cœurs dans sa poitrine : deux fois plus d'amour ?
Aptitude : deux cœurs, deux lui. jumeau parasite, monstre qui pousse de lui comme une mauvaise herbe, qui vole son second cœur.


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MessageSujet: laisses-toi pousser des rêves #libre   laisses-toi pousser des rêves #libre EmptyVen 5 Juil - 0:43

Si la vie est une pute alors pourquoi je m'sens si seul ?
l i b r e
plusieurs personnes possible


'scuse, t'as pas une feuille ?

derrière eux, la musique, forte, violente, avec un gros mur de basses à l'intérieur de l’entrepôt. haut de plafond, pourtant le groupe vol bas, ce soir. groupes locaux, toujours les mêmes, les seuls qu'on laisse s'approcher du lieu - qui dirige cette salle ? micky serait prêt à parier que c'est son patron. aussi invisible qu'une ombre dans la nuit.

que les soirées entières de pure débauche et conneries viscérales pleines de regrets et haine de vivre de portland lui manquent. secouer la tête comme un débile sur de la musique par des débiles, pour que des débiles secouent la tête dessus. renversent leur bière a.k.a. pisse de chat par terre, sur les autres, sur eux-même, qu'ils en reprennent une pinte dans la foulée pour recommencer, plus ivres de leur idiotie et de la musique que réellement de l'alcool.
ce genre de soirées, micky a la triste sensation qu'elles ne seront plus de sa partie. pour l'instant, du moins. revenir à portland n'est toujours pas une option. silver grove lui plaît, à sa manière d'être. ici, il peut respirer. il ne se sent pas étouffé par un carcan d'urbanisme et de vie qui va vite, très vite, trop vite, qu'il n'arrive plus à suivre, avec les mêmes soirées qui se répètent dans les mêmes discothèques, et lui qui finit sur les rotules dans ses jeans déchirés et ses pompes déchirées et sa gueule déchirée parce qu'il a trop bu et trop fumé et s'est trop enivré de trop de gens en même temps.

silver grove lui fait changer d'air.

en changeant d'air, il change tout : même la musique. si le disque qu'il a volé dans la maison du vieux reste sa petite touche exotique lorsqu'il est chez lui, dehors, tout est différent. y a bien arthur qui caresse ses cordes. y a bien des potes avec lesquels il écoute de la musique super fort dans une bagnole qui les mène nulle part. ça change rien. à chaque fois, il essaye, en espérant que ça soit moins mauvais que le concert précédent. à chaque fois, il hésite à monter à la charpenter en ferraille de l'entrepôt, juste pour être stupide, et s'écraser sur scène en plein concert, et au moins faire bouger les choses dans ce putain de bled de merde.

la cigarette entre les lèvres, il s'est éloigné de la salle. des gens vomissent à l'entrée, et la musique médiocre et populaire des années 90 accompagne la fuite de ce terrible endroit. ses pas l'ont naturellement menés vers la première silhouette à l'air un minimum décontractée et capable de tenir debout.

c'est pour rouler.

c'est dit les lèvres serrées sur sa denrée préalablement roulée, calée à son oreille il y a deux secondes à peine. c'est que micky quirke n'a pas la politesse nécessaire pour s'adresser à quelqu'un sans avoir la bouche pleine.
et évidemment, passer pour un con. deux fois.
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Zachary Madden
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Portrait : Joe Keery ; dracarys. ; ROGERS. ; avicii - hey brother.
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Métier : Infirmier.
En quelques mots : Bras cassé, un peu stupide mais qui veut bien faire.
Curiosité : il ressent et vit les émotions négatives qu'il provoque chez les autres, comme si c'était les siennes, lorsqu'il est calme.
Aptitude : annihilation de la douleur physique et morale lorsqu'il s'énerve. (faible maîtrise)


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MessageSujet: Re: laisses-toi pousser des rêves #libre   laisses-toi pousser des rêves #libre EmptyVen 5 Juil - 19:07

laisse-toi pousser des rêves



Il a mal depuis des mois, mal d'être lui, comme quand il était petit. Si tout le monde lui avait répété que ça s'arrangerait avec le temps, Zach y avait naïvement cru. Probablement parce que ça s'était arrangé, jusqu'à ce foutu soir de janvier. Depuis, pourtant, tout est amplifié, tellement que ça le brûle. S'il ne sait ni vers qui aller, ni comment parler, Madden a vite trouver un moyen de s'abrutir suffisamment pour arrêter de souffrir. Retour en arrière, du haut de ses vingt-six ans, il agit de nouveau comme l'adolescent stupide qu'il a un jour été. Lorsqu'il a passé les portes de l'entrepôt, il n'a même pas pris la peine de chercher des visages connus. Ce n'est plus son monde depuis trop longtemps et il ne vient pas là pour se faire des potes non plus. Il enchaîne les verres, alors que les basses resserrent sa cage thoracique jusqu'à ce qu'il n'arrive plus à respirer. Il s'envenime et se torture dans un environnement qui n'est pas le sien, essaie d'être plus seul qu'il ne le serait dans son propre lit. Il faut qu'il ne ressente plus rien, qu'il ne pense plus rien, c'est le seul moyen.

Ça dure une heure, deux, ou peut-être un peu trop. Ça dure jusqu'à ce que ses côtes s'enfoncent tellement dans sa poitrine que ça lui donne envie de hurler de douleur, jusqu'à ce que tout soit flou, qu'il ait tellement l'impression d'étouffer qu'il se rue dehors pour ré-apprendre à respirer. L'espace d'une seconde il hésite, joindre Kyle, en pleine nuit, l'inquiéter, lui demander de venir le chercher et peut-être lui avouer. Mais ça lui passe alors qu'il s'éloigne de ceux qui ont encore plus bu, encore plus fait n'importe quoi que lui – et y en a beaucoup, y en a toujours eu beaucoup. Il déteste entendre les gens vomir, alors il marche, dans la solitude de la nuit, dans les basses trop fortes qui font encore vibrer le sol sous ses pieds. Son cœur reprend lentement un rythme un peu plus régulier et alors qu'il est enfin seul, appuyé contre un muret avoisinant la salle le temps d'être sûr d'être bien vivant, il ferme les yeux. Une seconde, ou peut-être même deux. Il ne sait pas vraiment s'il s'endort ou si son corps le lâche un peu mais pendant quelques secondes, à part un sifflement strident, il n'entend plus rien. Il s'en fout, parce qu'il respire, que ça commence à lui faire moins mal alors que la fraîcheur de la nuit frappe sa peau brûlante de l'intérieur. Et puis quelque chose, ou plutôt quelqu'un, le sort de sa solitude. Si ce sont ses pas qui mettent les sens encore réactifs du brun en alerte, c'est la voix de celui qui approche qui lui fait ouvrir les yeux. Tapis dans l'ombre, il faut quelques instants à l'infirmier pour associer ce qui est en train de se produire sous ses yeux. D'un geste très peu assuré, il se frotte les yeux, comme pour y voir plus clair avant qu'un trait de lumière ne traverse le visage de l'inconnu, pas si inconnu. « Micky ? » Qu'il articule avec difficulté, ses cordes vocales encore traumatisées du brouhaha qu'elles viennent de subir, trop vieilles pour ces conneries.

Zachary prend appuie contre le muret pour se donner un peu de force et d'élan afin de faire face à celui qui vient d'arriver, juste pour être sûr. « C'est Zach. » Qu'il lui dit avec un sourire qu'il n'arrive pas à dissimuler alors qu'il attrape machinalement une clope dans sa poche pour accompagner le geste de l'autre,et peut-être un peu aussi pour se raccrocher à la réalité, être certain de pas rêver. Parce qu'il l'a cherché pendant trop longtemps pour ce que ce soit le hasard qui les fasse se retrouver. « Je.. tu vas bien ? Qu'est-ce que tu fais là ? » Qu'il dit, sans savoir par où commencer, ni comment, ni s'il devrait s'en aller. Parce que tout est trop compliqué. Ça a toujours été trop compliqué. La fumée s'étale dans ses poumons et ça lui tire encore les côtes, alors il passe une main sur ces dernières et un bruit, venant de l'entrée de l'entrepôt attire une seconde son attention alors qu'il ajoute, pour donner un échappatoire à l'autre, ne pas l'obliger à rester avec lui. « T'es sans doute pas tout seul, j'te retiens pas, t'inquiètes. »
(c) DΛNDELION
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Curiosité : si tu te penches sur son torse, tu pourras les entendre ; comme des jumeaux qui battent à l'unisson. deux cœurs dans sa poitrine : deux fois plus d'amour ?
Aptitude : deux cœurs, deux lui. jumeau parasite, monstre qui pousse de lui comme une mauvaise herbe, qui vole son second cœur.


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MessageSujet: Re: laisses-toi pousser des rêves #libre   laisses-toi pousser des rêves #libre EmptyVen 5 Juil - 22:17

un instant.
ce serait pas... ?

le flottement qui plane entre eux rend sourdes les basses de l'entrepôt aux oreilles de micky. il a cette drôle d'impression, fourmis dans les yeux, dans les tempes, elles grimpent chargées de ses idées, ses pensées, pour qu'elles puissent se remettre en ordre. il n'a pas encore dit son nom que sa bouche s'entrouvre, ses yeux aussi. la cigarette tient miraculeusement, sûrement grâce à la fusion entre sa lippe et la feuille à rouler. zach. évidemment, que c'est zach.
tout ce qui était en apesanteur dans le corps et la tête de micky retombe avec le retour à la gravité, le retour sur terre. petit soubresaut dans ses cœurs qui accusent le coup. aouch.
lui qui voulait juste une feuille.

bah merde, alors.

si son ami de longue date ne parvient pas à dissimuler son sourire, micky ne parvient à articuler que ces quelques mots tant il est... surpris, de voir ce garçon par-ici. décidément, les bras cassés de portland ont tous décidé de venir dans ce trou à chats pour y pourrir.
s'il n'avait pas rencontré luna, il se serait dit que c'est une sacrée coïncidence. seulement, avec ce pêcheur qui disparaît, un deuxième lui qui apparaît, et tout un tas d'autres choses, comme la sirène, la présence de son ami perdu de vue le fait douter de quelque chose. seraient-ils, tous autant qu'ils sont, simplement en vie ? joseph, james, zach. si zach est là, il doit y avoir kyle. et si il y a kyle, qui d'autre ? silver grove a cette aura, étrange aura, détestable aura, où il ne se passe rien en surface, mais tout à l'intérieur. cette cabane qui change de place, cette femme aux roses rouges... ne seraient-ils pas tout simplement morts, et depuis longtemps ? dans une espèce de purgatoire, ou-

dans tout ça, il en a oublié qu'il venait de retrouver son ami.

il a refermé la bouche.

putain, c'est improbable. sursaut de sa part, sa tête se secoue très légèrement pour remettre la bille de ses idées en place. écoute, euhm. ça va. il allume sa propre cigarette ; lorsqu'elle quitte ses lèvres, elle manque d'emporter un bout de peau avec elle. j'ai euh... rejoins joseph. tu te souviens de joseph ? bah voilà. que dire de plus ? un geste de la main pour repousser les dires de son camarde. le voilà qui sourit, à son tour, juste avec ces quelques mots. sourit de toutes ses dents, attendrit et... ah. cette sensation soudaine de quiétude quand quelque chose qui nous est familier qui nous envahit avec beaucoup de douceur. nan, nan, j'suis seul. puis vu la musique, il ne compte pas rester. s'il devait avouer quelque chose, c'est de savoir pertinemment que cette fille qui lui tournait autour il y a deux heures avait quinze ans, et de l'avoir quand même embrassée. fuir la musique, oui.

j'suis venu ici pour changer d'air. c'est quasi-littéral, vu la pollution de portland. il ricane. puis ici, j'ai un appart.

zachary fait encore partie des rares à être au courant de son ancienne condition. même si ça ne lui fait pas plaisir de se le rappeler, il a la sensation que c'est le seul lien qu'ils ont vraiment tous les deux avec le passé qu'ils partagent. autant misé là-dessus pour renouer un peu.

tu faisais partie des dernières personnes que je pensais voir ici. sans méchanceté aucune. il a un sourire grand comme lui, et semble être à deux doigts de prendre son ami dans ses bras. et toi, tu fais quoi ici ?

son objectif de départ lui revient. de sa poche, il tire le petit pochon d'herbe fraîche. vive la nature.

et du coup, t'as pas une feuille ?
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MessageSujet: Re: laisses-toi pousser des rêves #libre   laisses-toi pousser des rêves #libre EmptySam 6 Juil - 7:06


Les basses vibrent encore trop fort contre la semelles des chaussures de l'infirmier et ses côtes lui montrent habilement qu'elles lui en veulent encore pour leur avoir fait subir tant de pression. La voix de Micky, lorsqu'il s'adresse à lui et non plus à un inconnu, lui réchauffe un peu le cœur. Ça le ramène en arrière de trop d'années, quand tout était à la fois plus simple et plus compliqué. Les mots qui s'enchaînent dans la bouche de l'orphelin laissent tout oublier à celui qui a trop voulu l'aider. Fasciné de le voir ici, ainsi, en vie, Zach se fout du reste, il veut juste profiter de ces quelques mots avant que ça ne soit fini. Clope au bec, il enivre ses poumons comme des virgules aux phrases de l'autre. Sans être capable de le couper, il acquiesce simplement d'un léger hochement de tête lorsqu'il lui parle de Joseph. Sa mémoire lui joue des tours mais il arrive globalement à remettre l'entourage de Micky.

Lorsque Zachary offre une porte de sortie à son ancien ami, ce dernier la refuse, de ce geste qui laisse un sourire en coin sur le visage du brun. Sans oser dire qu'il espérait qu'il était seul, il ne pouvait pas cacher sa joie de l'avoir au moins quelques minutes pour lui. Quand on perd quelqu'un de vue et qu'on le cherche pendant des semaines, des mois, et des années, on s'imagine tout et son contraire. Si Madden adorait le brun, il avait parfaitement conscience que ce dernier n'avait pas toujours eu de bonnes fréquentations. Et pour travailler en hôpital, avoir fait de nombreuses années aux urgences, Zachary sait également qu'il suffit d'une fois, d'un simple claquement de doigts, clac, et tout bascule.

Comme il a suffit de cette pluie, pour lui. Comme si, s'il n'y avait pas eu Ezra ce soir là, il n'aurait jamais vu Micky aujourd'hui. Parce qu'il serait derrière les barreaux pour meurtre. Heureusement, la voix de Micky le tire de son crâne fatigué et ce dernier sourit à la remarque sur l'état de l'air dans leur ville natale. L'aveu qui suit, laisse un sourire plus tendre sur le visage de l'infirmier. Ses billes brunes se trouvent dans celles de l'autre et il observe avec beaucoup de tendresse le fait que même dans le meilleur des cas, il n'aurait pas pu imaginer tout ça. « Je suis vraiment content de savoir ça. » Qu'il lui dit sincèrement, sans aucun jugement ou autre connerie du genre dans la voix. Il lui dit pas, par contre, qu'il l'a imaginé mort au bord de la route, seringue dans le bras. Ou alors avec une balle entre les deux yeux. Il lui dit pas, qu'il a rêvé qu'il soit parti à l'autre bout du monde, tombé amoureux, papa de trois gamins, deux filles et un garçon, qu'il aura récupéré sur le bord de la route, comme eux ils l'avaient été, et qu'il donnait leur vie pour eux, chaque seconde. Il dit pas tout ça, parce que ça lui a fait trop mal au cœur pendant de longues années. Et puis aussi parce qu'on s'en fout, c'est du passé.

Micky est en vie.
Là, en face de lui.
Il a une vie, un appart, et il est ici.
Juste ici.

La phrase qui suit lui arrache un sourire alors qu'il oublie souvent à quel point il était secret sur sa vie à lui. Par peur de tout gâcher, tout faire capoter alors qu'il a encore du mal à croire qu'Andy est entré dans sa vie, et quelques années après, Kyle aussi. La question retour lui serre les tripes, parce qu'il a rien à foutre ici en vérité, en tous cas pas devant cet entrepôt rempli de gens sans doute déjà sourds et de gamins bien trop jeunes pour être ici et vomir au rythme des basses. Il baisse les yeux, écrase sa clope contre la semelle de sa chaussure et cherche rapidement du regard une poubelle avant que Micky ne lui laisse son échappatoire, de ce naturel qui ne va qu'à lui. Sourire aux lèvres, il ne peut retenir un léger rire soufflé alors qu'il lui dit. « Attends. » Et se dirige en quelques instants vers la poubelle à quelques mètres à peine. L'air frais qui tape sa peau alors qu'il court finit de le sortir de tout ce qui l'avait amené ici. Hors de question qu'il gâche tout, qu'il perde ces instants précieux. Il se colle une claque, pour être sûr d'être bien éveillé et une fois le mégot jeté, fait demi-tour en marchant pour rejoindre de nouveau son ami fraîchement retrouvé. Cette fois-ci, il prend son élan pour s'asseoir contre le muret un peu haut, les pieds pendants dans le vide. Il trifouille ses poches et tend à Micky tout ce qu'il y trouve. Lèvre pincée dans sa concentration, il lui file des clés, un briquet qui est sans doute à Kyle, son porte feuille, un paquet de clopes presque fini, un tout neuf et alors que la recherche semble toucher à sa fin, il claque des doigts dans un éclair de génie et glisse sa main dans une poche intérieure de sa veste – enfin celle de Kyle. Butin entre les doigts, il tend une main afin de récupérer son bordel et lui offre l'objet de convoitise dans un sourire fin. « Tiens. »

Alors qu'il remet ses affaires dans ses diverses poches, il réalise bien qu'il ne va pas pouvoir éviter la question, du moins pas complètement, alors il sort une nouvelle clope et balance en regardant l'entrepôt. « On venait souvent ici avant avec des potes. » C'est pas forcément ce qu'on lui a demandé, mais soit. « J'ai voulu voir ce que ça devenait après plusieurs années. » Il se racle la gorge alors que ses jambes se balancent dans le vide. « Eh bha c'est pas forcément très beau à voir, si tu veux mon avis. » Il sourit et rajoute en laissant sa cigarette entre ses doigts. « J'suis pas souvent là, je bosse à l'hôpital, à Portland, du coup j'rentre quand je peux mais bon, avec les services, les nuits et tout... » Il hausse les épaules, c'est une demi-vérité. « Mais assez parlé de moi ! » Qu'il affirme dans un clin d’œil pas très sûr. « Alors ce changement d'air ? Tes poumons te remercient ? T'as trouvé des trucs intéressants, au delà de notre air pur ? » Il rigole à sa propre connerie, déterminé à ne pas faire trop tourner le sujet autour de lui.

Ça va le faire, ça va bien se passer. Micky lui a réellement manqué et les réponses qu'il attend l'intéressent vraiment. C'est déjà plus qu'avec la plupart des gens qu'il croise depuis des semaines, voire des mois. Alors ça va bien se passer, à n'en pas douter.
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MessageSujet: Re: laisses-toi pousser des rêves #libre   laisses-toi pousser des rêves #libre EmptyLun 8 Juil - 1:14

dans cet échange, quelque chose d'étrange : ce n'est ni de l'amertume, ni le goût salé, qui assoiffe, que provoquent les retrouvailles d'amitiés perdues. non, quelque chose de peut-être plus insidieux que ça, sans pour autant être vicieux, blessant. micky a la sensation d'un sol qui se dérobe sous ses pieds, et de léviter au dessus du vide. dans ce vide, le néant. ça ne fait pas peur, c'est juste que si on se dit bonne nuit comme ça, sans en savoir plus, le goût amer arrivera, et avec lui des vagues de regrets, du sel dans la gorge.

attendre. il a presque un hoquet quand sa respiration se coupe ; et elle reste ainsi jusqu'à ce que son camarade revienne. il a des papillons noirs devant les yeux, maintenant.

'ci c'est tout ce qu'il articule en récupérant la feuille à rouler. il ne s'est pas embarrassé à jouer avec les affaires, ne s'est même pas rendu curieux par les éventuels porte-clés qui décorent le trousseau. en fait, il doit s'avouer qu'à force de traîner avec mal, il s'attendait à voir l'emballage bleu métallique et dentelé d'une arme de séduction sortir de la poche intérieure du jeune homme. heureusement, ce n'étaient que des feuilles à rouler. d'un autre côté, il espère sincèrement que zach a une autre poche intérieure dans laquelle il dissimule un préservatif, parce qu'il est prêt
à parier que soixante pour-cents des gens dans cet entrepôt cachent quelque chose, et que dix pour-cents d'entre eux sont la source de ce quelque chose.

enfin bref, il ne va pas faire son joseph.
l'herbe est déjà répandue sur le tabac, et il lèche avec appétit son petit bout de feuille pour le coller, puis le lustrer avec délicatesse, les yeux rivés sur zach qui déballe sa vie.

et zach qui déballe sa vie, après tant d'années de silence radio, ça fait quelque chose.
évidemment, les questions se retournent vers lui. sauf que les deux portlandais connaissent leur bavardise respective. si zach est un grand taciturne quand il s'agit de lui, et de sa vie en général, micky doit être encore pire. le peu de gens au courant d'un tiers du quart de son parcours sont ceux qui l'ont suivit pendant ce tiers du quart. même joseph ignore tant de choses à son sujet, lui qui se confie sans cesse ni craintes à son ami. james, il a toujours tenté de la protéger. de tout, de lui, de ce que les gamins au foyer lui faisaient, et pourquoi. ces deux cœurs, elle sait, et il a toujours dit qu'il y en avait un pour elle. pense-t-elle à une légende ? il n'en sait rien.

soudain, sa petite sœur lui manque.

mes poumons me remercient, ouais. il hoche sa main tenant le joint qu'il allume d'une flamme brève, avant de tirer longuement dessus. à ses poumons. il souffle, direction opposée à son camarade pour ne pas l'importuner, avant de lui tendre sagement. mec, ça prendrait des heures et des heures de parler de ce que j'ai trouvé ici. je crois qu'il s'est passé plus de trucs en huit mois qu'en vingt cinq ans à portland.

et il doit à peine exagérer.
son attention se reporte - pardon, ses yeux bleus, transcendants, percent le visage de zach pour s'y accrocher comme des hameçons sur un rocher. il le détaille, tellement, tant et si bien que la musique ne semble même plus lui parvenir. il s'étonne de voir une marque ici, une histoire à raconter là, un problème dans sa tête qui se trahit par son sourire qui contraste avec son air naturellement fatigué et presque triste, en douleur. il s'étonne de voir qu'il se rase, maintenant. micky a toujours été glabre, et ce n'est que tardivement qu'il a commencé à devoir se raser presque toutes les semaines pour ne pas ressembler à un ado en pleine puberté qui ne sait pas gérer sa pilosité facile.

le fait est que maintenant, il ressemble à un ado en pleine puberté, mais imberbe.

t'as changé, madden. son sourire se fait plus grand alors que ses yeux le lâchent enfin. il s'est adossé au muret sur lequel le fameux madden s'est assit. il a ses jambes au niveau de sa tête, et l'herbe lui donne envie de s'y coller pour s'y reposer. au lieu de ça, sa nuque tient fièrement sa belle gueule de rat, et il tire sur sa clope. ça me fait plaisir de te voir.

une pause, il ferme les paupières ; ou plutôt, regarde ses pieds.

ça me fait plaisir de vous voir, tous. relève la tête, regarde son ami. y a james aussi, elle est arrivée y a pas longtemps. il ne sait même pas si zach sait qu'elle existe, la connaît, ou se souvient d'elle, ne serait-ce qu'un peu. lui n'a pas de souvenirs de leur rencontre, mais james est une sauvage. elle fait ce qu'elle veut, fréquente qui elle veut. puis y a joseph, du coup. et nora jane. il a un sourire que la jeune femme trouverait désagréable tant il est chargé d'énergie négative. je me sentais seul, à portland. je suis parti parce que j'y trouvais plus mon compte, j'avais besoin de changer. ce n'est pas une confession, toutes les connaissances et amitiés de micky savent qu'il a déserté par ennui. puis je me suis senti seul ici. mais pas longtemps. j'ai rencontré des personnes vraiment bien. elles lui viennent toutes en tête, et lui sourit gentiment.

kyle est avec toi, je suppose.
enfin, ici, à silver grove.

ce n'est pas une question.
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MessageSujet: Re: laisses-toi pousser des rêves #libre   laisses-toi pousser des rêves #libre EmptyJeu 11 Juil - 22:25


C'est le bordel dans la tête de Zachary, presque autant que dans ses poches. Lorsqu'il articule les bribes d'instants à son ancien ami, il s'arrache un peu de lui. Sans doute parce qu'il ne parle plus depuis des semaines, des mois et que même si ce qu'il raconte date de bien avant, ça lui rappelle une simplicité qui lui semble trop lointaine, presque irréelle. Il sait plus trop où il en est, il est même pas sûr de ce qu'il a dit et pas dit à Micky. Faut dire que, comme trop de soirs, il avait un peu abusé de l'alcool dans le piteux entrepôt, que la fatigue commençait à cogner dans ses veines un peu plus à mesure que les jours passaient.

Il détourne le sujet, se sort du centre de la conversation avant de s'y noyer et offre toute la place à l'autre à ses côtés. L'orphelin lui répond naturellement et glisse malgré lui un sourire sur les lèvres du brun. Les organes de Zach ne le remercient pas vraiment, depuis quelques temps. La remarque qui suit accentue le sourire de l'infirmier. Des heures à parler de ce qu'il a trouvé ici, des heures à occuper son esprit à tout autre chose que lui. Sur le papier, Madden a déjà signé. En vérité, il sait pertinemment que l'autre n'est pas plus apte à balancer sa vie que lui et que s'il lui fait un tel raccourci c'est sans doute parce qu'il n'a pas vraiment envie de s'étaler. Respectant la volonté du gosse abandonné, il ne cherche pas plus, ravale cette furieuse envie d'insister, de l'entendre parler jusqu'à devoir filer au boulot, histoire d'être sûr de ne pas se retrouver seul face à lui même.

Puis le silence prend place entre eux et les yeux de l'autre se posent sur lui. Zach a toujours cherché à trouver des vérités dans les yeux des autres. Dans ceux de Kyle y avait un océan un peu agité, qui cherchait désespérément la tranquillité et dans ceux de Micky, il y avait un raz de marrée, quelque chose de profond, de terrifiant et fascinant. Le brun avait toujours été persuadé que si l'autre avait su mieux s'y prendre avec ses mots, avec ses gestes, s'il avait moins eu peur de tout, de lui, d'il ne sait quoi, il aurait pris le dessus sur tous ceux qui l'emmerdaient au foyer. Parce qu'il avait ce truc, au fond du regard, ce truc qui aurait pu tout changer, si seulement il avait su comment en jouer. Mais peut-être que les choses avaient changé, peut-être qu'au bout d'un certain nombres d'années, Micky avait réussi à planter son regard et retourner l'âme de l'autre sans même s'en apercevoir. Du moins, son regard posé sur lui lui faisait cet effet. La boule au ventre, il osait tout sauf lui rendre, incapable de le regarder, trop peureux de s'entendre dire ce qu'il ne veut surtout pas décrire.

Puis la sentence tombe, elle le prend par surprise et son angoisse éternelle le bouffe pendant une demi-seconde alors qu'il retrouve péniblement le regard de l'autre. Le sourire qui accompagne la remarque a quelque chose de rassurant, qui laisse au brun le temps de souffler, au moins un court instant. Lentement, il resserre la prise de sa main contre le muret et massacre cette pauvre pierre qui n'a rien demandé. Ce qu'il ajoute à la suite détend instantanément Zachary, qui tire même une latte de cette clope oubliée avant de poser ses yeux en contrebas, vers l'ami oublié. « Moi aussi. » qu'il murmure presque trop doucement, parce qu'il s'en veut toujours pour ce qui s'est passé – ou plutôt qui ne s'est pas passé.

La suite enfonce le brun dans son silence. Malgré lui, Micky lui confirme que les dernières années n'ont peut-être pas été facile, malgré lui, il rajoute une couche à la culpabilité déjà grande du brun assis à ses côtés. À l'exact inverse de son interlocuteur, Madden lève les yeux au ciel, aperçoit les étoiles qui crèvent la noirceur qui les entoure alors qu'il l'entend parler du passé. Des noms qui s'enchaînent et avec eux tout un pan de vie de celui qu'il a planté. Quelque part, ça le rassure de savoir qu'il n'est pas seul, qu'il a trouvé du monde, toujours, pour s'entourer. Le seul nom qui le fait tiquer c'est celui de Nora Jane, qu'il ne relève pas, parce que c'est ni le lieu ni le moment. Mais ça l'enferme un peu plus dans cette phase bizarre de l'adolescence, celle où Kyle et lui passaient plus de temps à se cogner qu'à parler. Où il tentait tant bien que mal de protéger Dora du monde entier. Où il a tout abandonné, pour ne plus risquer de presque l'idiot de blondinet. Ça lui serre le cœur et il ferme les yeux un court instant et se noie dans les confession de son ami.

La solitude, c'est quelque chose de vraiment particulier, quelque chose de tellement personnel et unique que c'est difficile à imaginer. Portland c'est tellement grand que c'est facile d'être invisible dedans. C'est le bonheur de Zach depuis janvier, l'invisibilité. Il aime n'exister aux yeux de personne, pouvoir s'user, se bousiller sans que personne ne remarque. Alors qu'ici, à Silver Grove, tout le monde remarque tout, tout le temps. Il retrouve doucement le visage dans l'ombre de l'autre et sourit en miroir lorsqu'il lui dit avoir rencontré des personnes vraiment bien. D'un air sincère, et sans doute même plus vocal que les derniers mots qu'il a pu lui dire, il répond, franchement. « Je suis vraiment content. » Il hésite à en dire plus, lui expliquer toute l'inquiétude qui a pu le ronger en compagnie de sa culpabilité mais se retient alors que Micky aborde malgré lui le sujet qui fâche, celui dont il ne fallait surtout pas parler.

Zach soupire, las, fatigué. Il soupire parce qu'il est bien trop tard pour les dissocier l'un de l'autre. Qu'il aura beau tout faire pour éviter Kyle chez eux, la moindre interaction dans cette ville de merde lui rappellera qu'il a un frère, son frère. Il se racle la gorge, passe sa main pleine de morceaux abîmés de pierre dans sa chevelure brune et cherche quoi dire, que dire. « Oui, il est là. » Il peut pas mentir, pas à Micky, pas après le fameux incident. Même si ça le brûle de parler de Kyle, et surtout au présent. « Je... » Il descend de son assise pour se mettre à hauteur de son ami, épaule contre épaule, regard droit devant pour ne surtout pas perdre le contrôle. « J'suis désolé, d'avoir disparu, du jour au lendemain. » Il hausse les épaules. « Je t'ai cherché, trop tard, mais je t'ai cherché. » Il dit pas qu'il l'a cru mort et enterré. Qu'il l'a imaginé avec des seringues dans les bras à chaque fois qu'on parlait d'une overdose aux urgences. Il dit pas que son cœur s'arrêtait à la seconde où un patient correspondait à sa description. Qu'un nombre incalculable de fois il a cru le voir traverser les couloirs de l'hôpital, comme un fantôme, son fantôme. « J'suis vraiment content de savoir que tu vas bien et que t'es bien entouré, tu sais. » Il lui sourit, toujours sans le regarder, un peu triste de pas avoir été à ses côtés. « Tu penses rester longtemps dans les parages, tu sais ? »

La question de l'avenir pour arrêter de s'enfoncer dans le passé. Pour donner un espoir, un souffle nouveau alors qu'il écrase son mégot de clope mal fumée pour en rallumer une autre. Bref coup d’œil à sa montre alors que le temps semble s'être arrêté. « Si tu veux voir Kyle, je te filerai notre adresse. On a du mal à se capter en ce moment avec nos emplois du temps respectifs mais je suis certain qu'il sera content de te voir dans le coin. » Il se force, s'efforce de cacher tout ce qu'il ressent et surtout tout ce qui ne va pas, et puis, ça lui vient en tête, bizarrement, stupidement. « T'es là depuis plusieurs mois, t'as dit, huh ? » Il lève de nouveau les yeux au ciel et retrouve la tendresse des étoiles pour reprendre. « Comme quoi, c'est pas si petit que ça, ici, si on a mis autant de temps pour se retrouver. » Il laisse un rire s'échapper de ses lèvres en même temps qu'un filet de fumée.

Ça lui manque ce temps d'avant. Quand il retrouvait Micky à Portland, Kyle et Dora ici. Ça lui manque, quand c'était plus simple.
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☾ Le Miroir ☽
Micky Quirke
Micky Quirke
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Télégrammes : 137
Pièces : 3154
Alias : gomorrhe.
Portrait : maxence danet-fauvel + kawaiinekoj.
Disponibilité : ( 5/4 )

Métier : enfant terrible et espiègle ; barman à l'ace of spades.
En quelques mots : une musaraigne, une petite souris dans un trou à rat qui te regarde et qui t'observes. il t'aime bien, tu as de la chance.
Curiosité : si tu te penches sur son torse, tu pourras les entendre ; comme des jumeaux qui battent à l'unisson. deux cœurs dans sa poitrine : deux fois plus d'amour ?
Aptitude : deux cœurs, deux lui. jumeau parasite, monstre qui pousse de lui comme une mauvaise herbe, qui vole son second cœur.


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MessageSujet: Re: laisses-toi pousser des rêves #libre   laisses-toi pousser des rêves #libre EmptyMar 23 Juil - 18:12

zachary n'a pas pris le joint. micky s'en retrouve étonné.
il tire dessus en laissant le silence s'installer entre eux. le sujet de kyle a toujours été délicat pour l'infirmier, le souriceau en a conscience. aussi ne prend-il pas de gants lorsqu'il aborde le sujet. pourquoi ? par égoïsme. manque de considération. pas envie de se donner la peine. pour que ça ne soit pas un sujet sensible. pour forcer zach à en parler. parce que micky n'en a rien à faire, en vérité, qu'il est juste poli. ou encore, parce qu'il sait ce sujet difficile et qu'ils feraient mieux d'en finir rapidement. peut-être, aussi, parce que kyle est mort.
c'est peu être une raison de toutes. ou peut-être toutes. ou peut-être autre chose encore. comme à son habitude, le comportement de micky se retrouve être un grand mystère pour ses interlocuteurs.

toujours est-il qu'il tire de nouveau sur le joint qui se consume admirablement vite, ce soir. d'un geste souple, il le tend à zachary.
en posant les yeux sur lui, il s'aperçoit des quelques morceaux de pierre blanche dans sa crinière noire. le rat vient les déloger de ses doigts fins, lissant ses mèches pour s'assurer qu'il n'y en a plus.

derrière eux, les basses raisonnent jusque dans leurs pieds, jusque dans leurs têtes. naturellement, la tête de micky hoche en douceur, accompagnant le rythme. une musique inconnue, il lui semble pourtant qu'elle est toujours la même depuis le début de la soirée ; à l'entrepôt, rien ne change vraiment. ni les personnes, ni la qualité. cette ville est figée, dans le passé de ses habitants, et le présent des nouveaux arrivants.
zach. je m'en fous. de ses excuses. de son "abandon". micky est un rat des rues, il a appris à se débrouiller seul, très tôt, à faire avec ce qu'il avait, et surtout avec ce qu'il n'avait pas. oui, il aurait pu mal tourner. a-t-il simplement bien tourné ? toujours dans cet engrenage. boulot de nuit, conneries, soirées au poste, beaucoup d'herbe dans son tabac. mais beaucoup d'amis aussi. de belles rencontres, des sécurités. il a changé, n'est-ce pas le principal ? j'ai jamais voulu ni espéré être la priorité de quelqu'un. ce ton lui a échappé. un ton amer, un peu. mais pas à l'intention de zach. mickael quirke n'a jamais aimé parler du passé, et soulever les vieilles poussières accumulées sur les meubles de leur existence, ça ne lui plaît pas. au final, ce n'est même pas cette vie compliquée et problématique qui lui reste en travers de la gorge, pas même ces quelques années en foyer.

c'est le souvenir de sa mère allongée sur le lit, avec sa plaquette de médicaments vides dans la main.

pour palier à ça, il a redressé un sourire à l'intention de son ami. leurs regards se croisent, et micky se dit qu'il doit avoir l'air stupide avec sa tête de défoncé ; mais qu'importe. ça le fait rire, un peu.
je sais pas combien de temps. on verra. il n'est plus vraiment apte à répondre à quelconque question sur l'avenir. cool. merci, pour kyle. il allait hocher la tête, demander si zach est pressé, ou doit faire quelque chose, puisqu'il regarde sa montre. trop lent, cependant, une nouvelle question fuse. micky hoche un peu bêtement les épaules, ne sachant trop quoi répondre. oui, le monde est petit, mais très grand aussi. c'est parce que je bosse de nuit. la journée je dors ou je fais des conneries. il a un sourire de souris.

d'un geste approximatif, micky passe son bras autour des épaules de son camarade, l'entraîne à marcher vers l'entrepôt. il n'a pas arrêté de dodeliner de la tête depuis les premières notes basses.

viens, on va danser. ça te dit ? toujours pas une question.

leurs pas se rapprochent de l'endroit, la musique le leur dit. micky a lancé trois ou quatre conneries à son ami, en rit. avec son bras autour de sa nuque, il a l'impression d'être de retour à portland. d'ordinaire, ça n'aurait pas été une si bonne nouvelle que ça. revenir à portland n'est pas une option, pas de si tôt du moins. mais là... zach est avec lui. et ça fait longtemps, très longtemps, qu'ils n'ont pas fait une soirée ensemble. ils étaient ado, gamins. il étaient fous, stupides, faisaient des conneries, fumaient, parfois prenaient quelque chose qui leur passait sous le nez. c'était idiot, c'était irresponsable. et là, ce soir, il a envie d'être idiot, d'être irresponsable.

il l'a attrapé par le poignet pour l'entraîner dans la foule avec lui. les corps autour d'eux les font se sentir comme des poissons dans une anémone, à passer entre les bras flottants, qui ondulent. ils se font bousculer, brasser, doivent sûrement éviter quelqu'un qui va vomir. mais enfin, il s'arrêtent : ils sont bien, là, y a de la place.


micky ne retient pas ses mouvements. l'alcool, le joint, et la musique l'entraînent sans brimer son euphorie. la présence de zach ne l'inquiète pas, bien au contraire : de temps en temps, il pose les yeux sur lui pour relancer cette complicité qu'il s'est réinstallée entre eux, le temps d'un échange... sommaire. échange dont micky est bien heureux d'être sorti : les small talks, c'est pas son truc. encore moins quand ils déterrent le passé. aussi, il préfère danser. bien que la musique ne lui plaise pas, il s'amuse.
de sa poche, il tire autre chose encore. pas de l'herbe, cette fois, mais un petit cachet blanc, à peine visible dans la pénombre. il se rapproche de zachary.

c'est de la taz. c'est dit au creux de son oreille. tu sais comment ça se prend ?

dire ça à un infirmier le fait rire.

il ne sait pas s'il est encore véritablement responsable de ses faits et gestes. tout ce qu'il a ingéré plus tôt et le mur de basses lui cognent dans la tête. ça ne l'empêche pas de garder les yeux rivés sur zachary, et de tirer la langue pour y poser le cachet.

à lui de voir.
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☾ L'Orage ☽
Zachary Madden
Zachary Madden
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Portrait : Joe Keery ; dracarys. ; ROGERS. ; avicii - hey brother.
Disponibilité : très régulière.

Métier : Infirmier.
En quelques mots : Bras cassé, un peu stupide mais qui veut bien faire.
Curiosité : il ressent et vit les émotions négatives qu'il provoque chez les autres, comme si c'était les siennes, lorsqu'il est calme.
Aptitude : annihilation de la douleur physique et morale lorsqu'il s'énerve. (faible maîtrise)


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MessageSujet: Re: laisses-toi pousser des rêves #libre   laisses-toi pousser des rêves #libre EmptyMer 24 Juil - 0:43


« zach. je m'en fous. » La phrase lui glace le sang. S'il a parfaitement conscience que c'est sensé être quelque chose de positif, de se faire arrêter en plein dans des excuses qui vous rongent, c'est tout sauf le cas. Y a un frisson qui lui parcourt l'échine et cette boule qui lui serre la gorge. Micky s'en fout peut-être mais Zach, lui, est loin de s'en foutre. Les mots qui suivent semblent être une fatalité, quelque chose d’immuable dans la bouche de l'orphelin qu'il a laissé tomber. Zach déteste ça, la fatalité. Il déteste qu'on lui dise que c'est comme ça et pas autrement. Sans doute à cause de Kyle, qui s'est buté pendant des années à lui dire qu'ils n'étaient pas une famille, que c'était comme ça, pas autrement. Le brun se mord l'intérieur de la lèvre pour ne rien laisser paraître. Il ravale sa peine et ses états d'âme, parce que finalement, ça ne regarde que lui, et son ancien ami lui confirme une fois de plus.

Malgré lui, Quirke l'enfonce un peu plus dans sa solitude, l'éloigne encore plus du monde, lui rappelant que ses angoisses et sa culpabilité n'appartiennent qu'à lui et qu'au final, personne n'a à les subir. Tant pis, comme on dit. La conversation tourne alors que les basses vibrent toujours sur les mêmes mesures. Zachary hoche la tête et laisse un léger sourire déborder de ses lèvres lorsque Micky lui dit merci. À défaut d'être un bon ami, son frère le sera pour lui. La phrase qui suit lui offre un léger rire, un peu triste, presque nostalgique. « Pas des conneries trop grave, j'espère. » Qu'il balance sans attendre de réponse, déjà trop loin dans sa propre tête pour réagir correctement ou relancer la conversation. Pourtant c'est pas tellement l'envie qui lui manque, parce que Micky lui a vraiment manqué, qu'il a envie de tout savoir, de tout apprendre ou ré-apprendre à ses côtés. Mais il ose pas parler, il sait plus parler, parce que toute sa vie est un terrain miné et qu'il a le sentiment que dès qu'il avance d'un pas, il en explose une et recule de trois, les blessures en prime. Alors il bouge plus, complètement tétanisé face à la réalité, ce monde qui continue de tourner alors qu'il sait plus respirer.

Puis l'autre lui fait une proposition qui n'attend pas de réponse, de toutes façons, Zach est plus capable de répondre. Il sent à peine les gestes qui se sont accumulés, ceux qui ont compensés les mots maladroits par des attentions trop douces pour êtres vraies. Complètement baladé par le bras qui l'entoure, il observe le monde par les vibrations qui lui traversent les pieds, les jambes et le corps entier. Sa tête cogne encore, ses tempes lui oppressent le visage et il voit flou, mais au fond, il s'en fout. Madden a cessé de respirer y a des semaines de ça et il a pas repris les soirées pour que ça change. Alors que Micky le ramène au cœur de la bête, là où il étouffe, où rien existe et n'a de sens, finalement, c'est un peu comme ça l'a toujours été. Parce que quand on sait plus qui on est, faut se fondre dans la masse, une masse, n'importe laquelle. Devenir invisible, vivre au rythme des autres, quelque chose qui nous appartient plus et qui nous laisse oublier, nous oublier.

Les vibrations grandissent et le seul repère qui le maintient encore en vie c'est ce bras contre son épaule. Rapidement, tout avance plus vite qu'eux, que lui, et Micky le tient encore par le poignet. Zach a les yeux rivés sur sa prise, comme si ça allait la rendre plus puissante, plus réelle, peut-être même un peu éternelle et puis tout s'arrête. Eux deux au milieu de rien, de tout. Le monde qui tourne et son regard complètement paumé qui fixe celui de l'autre à ses côtés. Pendant quelques secondes Zachary l'observe, exister dans ce monde irréel, créé pour ceux qui trouvent pas de place le jour, qui vivent que la nuit. Madden, lui, respire au rythme des basses qui lui tiraillent les côtes et se laisse porter par les coups malencontreusement donnés par les gens à leurs côtés. C'est pas lui qui bouge, c'est le monde qui l'oblige à bouger. Perdu dans un océan, il ne voit que Micky comme bouée de sauvetage, s'accroche à ses yeux pour ne pas se noyer dans la foule, pour pas oublier qu'il doit continuer à respirer. Et puis, par instants, il oublie l'océan, l'angoisse du grand bleu qui s'étend à l'infini et il lui sourit en retour, comme si tout était normal, comme s'il était encore adolescent.

Puis sa bouée s'approche, se raccroche à lui, Zachary le regarde comme un gosse paumé, qui comprend plus où il est, ni qui il est. La musique lui éclate les oreilles et il n'entend pas vraiment ce qu'il dit, malgré la proximité des mots pour son oreille. Il en comprend qu'une partie, le reste envolé dans la musique, dans la nuit, une autre vie. Il complète la phrase en regardant les gestes, associant les informations qu'il connaît avec toutes celles qu'il n'a pas. Et puis y a ce petit cachet blanc, de ceux qu'il connaît, souvent de l'autre côté du miroir. Pendant quelques micro-secondes, le brun le fixe, lui et sa langue tendue, ce cacheton blanc éclairé sporadiquement par les faisceaux de leur nuit.

Il a refusé les joints. Il a refusé de fumer de l'herbe, parce qu'il n'est plus ce gars là. Plus ce mec insouciant, qui réfléchit que le lendemain de sa soirée. Il n'est plus ce Zachary sans responsabilité, qui se fout de ce qui peut bien arriver. Zachary a peur de tout mais surtout de lui, il a peur de perdre le contrôle, faire une connerie. Y a son cœur qui bat de plus en plus fort, jusque dans ses oreilles et l'oppression du monde entier qui lui tombe dessus.

Parce qu'il n'est pas à la hauteur et ne l'a jamais été, parce qu'il est pas le fils qu'Andy avait mérité. C'est un lâche, un bon à rien. Un mec qui aura beau essayer, ça finira toujours par merder. Alors à quoi bon, pas vrai ? Un dernier coup d'épaule lui laisse une boule tellement violente dans la gorge qu'il arrive plus à respirer. Il lui faut de l'oxygène, de quoi se sortir la tête de l'eau. Il lui faut sa bouée, qu'elle l'aide à respirer. D'un pas certain, presque inquiétant tellement il tranche avec toute son attitude d'avant, il coupe la distance minime entre lui et Micky, glissant une main sur sa nuque, à deux doigts de tout laisser tomber, d'abandonner tout ce pour quoi il se battait.

Mais il trouve ses yeux avant de voir ses lèvres. Il trouve l'ami dont il a besoin, tout ce qu'il perd, encore et encore à faire n'importe quoi et pose son front contre le sien, laissant une larme couler sur sa joue l'air de rien. S'il resserre sa prise derrière la nuque de l'autre, il se décale vers son oreille pour lui murmurer. « Désolé. » De cette voix arrachée, sans doute moitié inaudible vu l'état de leur soirée. Et puis il s'éloigne un peu, laissant ses doigts glisser contre son bras. D'un geste de la tête il lui fait signe de le suivre, attrapant son poignet à son tour pour le tirer jusqu'au 'bar' de ce foutu entrepôt. Zach regarde le barman qu'il connaît depuis trop d'années et lui fait signe de lui servir deux bières, profitant d'être dos à l'autre pour passer sa main libre sur son visage, ne laissant aucune trace de sa faiblesse. Si le son n'est pas forcément moins fort, ils peuvent quand-même mieux s'entendre qu'en plein milieu d'une piste de danse et Madden peut pas faire autrement que d'être honnête, trop honnête. « J'suis désolé, Micky, j'peux plus faire ces trucs là. » Parce que c'est lui qui récupère les overdoses, les gens avec le crâne bousillé, abîmé. Parce qu'il connaît l'état de son crâne à lui, déjà trop abîmé. « J'dois être à l'hosto dans cinq heures, je peux pas risquer la vie des gens juste parce que la mienne n'a pas de sens. » L'aveu est dur et violent, il le frappe aussi fort que son cœur dans sa poitrine. Les bières arrivent, il en tend une à son ami en guise de pardon et apprécie la fraîcheur de la sienne traversant toute sa trachée. « Tu m'en veux ? » Pour tout, pour ça, pour plus être le Zach dont tu veux toi. « J'comprendrais, tu sais. » Que tu veuilles pas de moi, parce que même moi j'en veux pas.

Il avale sa bière et s'attend à ce que l'autre parte, le laisse. Parce qu'il l'a mérité, l'a toujours mérité. Après l'avoir abandonné, voilà qu'il est encore pas à la hauteur, même des années après. Peut-être qu'il faut s'y faire, au fond. Se faire au fait d'être une éternelle déception.
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En quelques mots : une musaraigne, une petite souris dans un trou à rat qui te regarde et qui t'observes. il t'aime bien, tu as de la chance.
Curiosité : si tu te penches sur son torse, tu pourras les entendre ; comme des jumeaux qui battent à l'unisson. deux cœurs dans sa poitrine : deux fois plus d'amour ?
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MessageSujet: Re: laisses-toi pousser des rêves #libre   laisses-toi pousser des rêves #libre EmptyMer 24 Juil - 9:18

quelque chose ne va pas.

à l'instant où zachary a posé sa main contre sa nuque, micky l'a senti. peut-être est-ce par le léger tremblement, ou le fait que l'infirmier ne parvienne pas à détacher ses yeux de son ami. peut-être est-ce par son attitude, lui qui est resté silencieux depuis les derniers mots échangés à l'extérieur de l'entrepôt. ou peut-être est-ce tout simplement cette larme qu'il a vu dégouliner sur la joue de son ami.
d'aussi loin qu'il se souvienne, il n'a jamais vu madden pleurer. ni pour lui. ni pour kyle. pour personne.
au front contre le sien, il comprend.

joseph lui a dit un jour qu'il trouvait ça curieux comme, à chaque fois qu'il était ivre, ou défoncé, et que quelqu'un était plus mal que lui, il devenait une espèce de sur-homme qui passe outre les symptômes de la récréation pour venir en aide à cette personne en détresse. soudain responsable, apte à faire ce qu'il faut, à gérer n'importe quelle crise. à cet instant précis, micky comprend, ressent, ce que lui a expliqué son ami.

micky crache le cachet au sol alors qu'il est entraîné ailleurs.
il n'oppose aucune résistance, presque mou, se laisse porter par les pas pressés d'un homme qui souhaiterait enfin respirer. il a l'impression de ne pas être là, de le regarder de loin. d'être complètement extérieur à la situation, de ne pas comprendre ce qu'il lui arrive. d'être perdu, presque autant que madden lorsqu'il s'est approché de lui pour lui parler de son petit cachet blanc.

incapable de le quitter des yeux, il n'a même pas regardé la bière qu'il lui a commandée. il ne s'est pas accoudé au comptoir, n'a même pas adressé un regard au serveur. il a juste les yeux rivés sur le visage de zach, avec le souvenir de cette larme qui coule lentement sur sa joue. même lorsqu'ils étaient encore au foyer, il ne l'a pas vu pleurer.
comme pour effacer un fantôme, la main de micky passe sur sa joue. il y restait une traînée humide qu'il s'est senti obligé de chasser. une drôle de sensation l'habite, et maintenant il a l'impression de respirer pour deux. alors, sans sommation, ses bras s'enroulent autour du cou de son ami. bras protecteurs, bras amicaux. une étreinte qu'il avait déjà envie de laisser arriver, tout à l'heure.
je ne t'en veux pas. il espère que ses mots reflètent ses intentions. micky ne lui en veut de rien. rien du tout. tu m'as pas abandonné, zach. peut-être est-ce l'alcool qui le rend si sensible - dans ce cas, la théorie de joseph est à moitié vérifiée. toujours est-il qu'il a la gorge qui se serre. il ne détache pas ses bras. ça me fait plaisir de te retrouver. vraiment.

l'étreinte dure encore le temps d'une profonde inspiration. avant que l'air ne s'échappe de lui, micky sort un billet de sa poche, le pose sur le comptoir, embarque sa bière avec lui. premier regard au serveur. d'un hochement de tête, il invite zach à le suivre.

une fois à l'extérieur, sa boisson a diminué de moitié. la bière d'ici est vraiment pas bonne, mais il s'en contente. le son se fait plus distant à mesure qu'il s'en éloigne.

t'as pas à t'excuser de pas vouloir prendre ces trucs, tu sais. lui aussi, il a vu les effets de cette merde. ramassé un nombre incalculable de personnes. lui aussi, il les voit, dans les discothèques, à l'ace. se flinguer la gueule avec des merdes pires que celle-là. il sait pas pourquoi il en prend encore, c'est tellement rare. y a que l'herbe qui partage son quotidien, et encore. il se sent presque un peu merdique d'avoir voulu faire ça, mais n'en montre rien. si tu dois être à l'hôpital dans cinq heures, vaut pas mieux que tu te poses un peu ? doucement, il l'entraîne à marcher avec lui. on a qu'à aller sur les berges de la rivière. ils y croiseront peut-être une sirène, qui sait. ou on peut se poser chez moi. il a un regard vers l'arrière. c'est vraiment de la merde, cette musique. son rire est espiègle, enfantin. un rire de petit con provocateur, alors qu'il s'allume la cigarette qu'il a coincé entre ses lèvres, nonchalamment.
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