Promised your papa to bring you home by nine {Mal}

☽ vanités

i. please introduce yourself.
Vif. Soleil incandescent qui illumine les ruelles étroites les soirs de pleine lune, Mal, il a autant de nuances qu’un prisme vivant. Source d’énergie inépuisable, il est sur tous les fronts à la fois, sans jamais défaillir, les yeux dans tous les coins, surtout les plus sombres, on pourrait presque croire qu’ils sont plusieurs -heureusement que non, selon ses proches-. Intrépide. Toujours fourré dans des coups foireux, sa cervelle déborde d’idées saugrenues, de “j’te jure, ça va révolutionner le monde” ou “je t’assure que c’est pas dangereux et presque légal”. Baratineur. Les bobards, ils fusent aussi vite que les mouvements des pupilles dans l’espace, pluie d’étoiles filantes en carton, parfois on pourrait presque y croire mais la plupart du temps, il arrive quand même à convaincre le plus réticent de la troupe. Excentrique. Les paillettes, ça le dérange pas d’en avoir dans les yeux et dans les cheveux. Il aime quand ça claque, quand ça pulse, quand c’est fou, quand on contrôle pas tout, ça va vite, ça va loin, on sait pas trop où mais ça va, ça fonce et on se laisse aller dans ses lubies d’enfant bizarre. Curieux. Mal, il a l’imagination qui s’emballe au premier coup de cils. Tout de suite, tout devient possible, les aliens, les sorcières, les monstres coincés sous le lit du petit frère, la fée des dents, Mal, il a des théories pour tout, pour n’importe quoi et il passe son temps à courir après la vérité.

Fun-Facts en Vrac.
Mal adore faire du roller. Il ne se sépare quasiment jamais de ses patins Barbie. // Son grand frère est marié et habite dans une petite maison, pas loin du domicile familiale. Mal squatte souvent chez lui. // Mal passe sa vie sur la piste de danse, jamais fatigué, il pourrait faire l'animation tout seul. // Quand il avait six ans, il piquait les tutus de sa soeur, il trouvait ça drôle. // Véritable ninja, c'est le meilleur pour s'échapper de la chambre d'une demoiselle alors que ses parents sont à l'étage du dessous. // Son style vestimentaire laisse à désirer. Mais si ça ne tenait qu'à lui, il passerait sa vie, nu. // Il parle  b e a u c o u p, une vraie pipelette. // Il a beau pécho beaucoup de meufs à l'arrière d'une bagnole, il vaut mieux pas le laisser conduire.

ii. mean streets of silver grove.
Roger et Martha Grayson ont d’abord eut un garçon, un bon petit gars, perfection des années soixante, intelligent et sportif, le fils doré de la famille. Puis la féminité s’est installée avec l’arrivée de leur première fille, impératrice du caprice et de la condescendance. Mal, il est arrivé à la troisième place, comme un cheveux sur le cassoulet, avec les coutures qui dépassent, le directeur qui fait chauffer le téléphone fixe, les traces de doigts sur la vitre, les voisins qui le retrouvent à courir à poil sur leur pelouse. Mal, il avait fait de Silver Grove son terrain de jeu et tout le quartier poussait un soupire à chacune de ses extravagances. La famille Grayson avait l’image de Mal collée sur leur nom : Instable. Hyperactive. Sans-Limites. L’arrivée du petit frère ne changea rien. Par contre, celle des triplés, oui. Mal n’est plus qu’un des oeufs de la poule pondeuse et ça, ça le rend fou.    

iii. we're all mad here.
Maman prépare à manger dans la cuisine. Elle fait sa célèbre tarte aux pommes-cannelle. Les quatre enfants sont assis à table. Le soleil irradie à travers la fenêtre. Le son de la radio anime la pièce, se mêle au chaos sonore des enfants. Les yeux de la mère suivent les lignes des parts qui se dessinent sous le couteau. Le pot de glace à la vanille transpire de gouttes froides.

“-’Maaaan, j’ai faim !
-Deux petites minutes, Malcolm, c’est bientôt prêt.
-’Maaaan, viiiiiite !
-Malcolm, patiente un peu !
-Maman ?
-Quoi encore ?!
-C’est Mal-
-Je vous dis que ça arrive- … Mais où est passé votre frère ?”

Toujours là où on l’attends pas. Le jeu “Mais où est passé Mal ?” était le préféré de la famille Grayson, à contre coeur. On croit le voir quelque part, l’instant d’après il est déjà ailleurs. Toujours à courir trois lièvres à la fois, quand les enfants mangent tranquillement la tarte, il est déjà dehors à faire du patin à roulettes, le pot de glace complètement vite. Une vraie pile électrique.



iv. something strange in the woods.
Mal, il a toujours trouvé que le temps avançait trop lentement. Quand il était gosse, ça lui arrivait de tourner les aiguilles de l’horloge de la classe pour sortir en récré plus vite -le stratagème, bien que ingénieux, n’a évidemment pas tenu longtemps-. Toujours le premier à la course, toujours le premier à foncer tête baissée pour tout et n’importe quoi, ses jambes sont en acier trempé, les semelles de ses chaussures fondent sous ses pieds, chaque fois, il a l’impression que tout autour de lui se désintègre.

Puis un jour, tes jambes ont arrêté de piquer. Et les gens sont devenus lents. Et le monde a commencé à tourner au ralenti, pour de vrai. L’éclair du soir s’est multiplié en plusieurs petites étincelles qui figeait les figures dans le temps, une force mystérieuse a mis pause sur la cassette de la ville, et toi, t’étais le seul à pouvoir slalomer entre les pixels de la réalité. T’as flippé, comme un bad trip qui veut jamais se terminer puis t’as fini par te dire : “Autant en profiter.”.

☽ page blanche

express delivery service
Roule. Roule. Roule. Tourne. Tourne. Tourne. Réacteurs collés aux talons, prunelles fixées à l’horizon, les arbres se déforment sous ton passage, les visages sont plus que de vilaines tâches sur une nature morte, le béton ne touche même plus tes roulettes, toute l’atmosphère s’écrase sous la pression de l’air, l’éclair slalome entre les ombres, et on pourrait presque croire que tout se termine en un battement de cils mais c’est pas comme ça que ça marche avec toi.  

Une pizza quatre fromages pour les Forrester, deux virages, tout droit, éviter le vieux cinglé avec son chien galeux, un clin d’oeil pour la fille du pasteur qui a les seins qui font craquer son chandail, renverser la poubelle puis faire genre t’as rien vu, le doigt qui s’écrase nerveusement sur la sonnette et t’oublies pas de sourire, Mal.

“- Rapido Pizza, Bonsoir !
- ... Grayson, la poub-
- J'vois pas d'quoi vous parlez, M’sieur ! Voilà votr' quatre-fromages, oubliez pas l'pourboire, cette fois, hein !
- T’es fatigant, comme gamin, tiens, garde la monnaie … Mais attends, il manque des parts dans cette pizz-
- Bonne soirée !”

La poussière qui retrace les contours de ton corps sont encore devant le client à chercher une explication autre que “j’avais un petit creux, désolé.”

i wanna be sedated
Les chaussures de gamins se mélangent, Martha trébuche dessus alors qu’un de ses bigoudis se fait la malle, Roger a la cravate à l’envers, tes mains trempent dans le bol de céréales, Papa donne un dernier baiser à Maman, tes frères et soeurs poussent des cris de dégoût, trop de langues, même le bébé se mets à pleurer. Enfant numéro un débarrasse la table,  enfant numéro deux pleure parce que t’as renversé du lait sur sa jupe, enfant numéro quatre a de la morve jusqu’au menton. C’était presque paisible, tu trouves pas ?

Un jour, Maman a eut le ventre aussi gros qu’une planète. Ce nombril perdu sur une étendue de peau avait pris ta place de centre de l’univers. Un. Deux. Trois. Trois têtes bien faites sorties d’entre les cuisses de la daronne. L’attraction du quartier, zoo de curiosités, comment une femme de son âge pouvait encore avoir de la place pour autant de gosses ? Cette manie de les habiller pareil, c’était tellement stupide. Ils avaient même pas de prénoms, on les appelait les triplés, comme s’ils étaient un concept, une nouvelle invention bizarre, captivante, on cherchait les sept différences, les gens se mettaient à glousser quand ils faisaient leur truc de triplés chelou, ça t’rendait malade. La seule solution, c’était d’se casser, tout simplement. Fuir, encore, toujours, loin de ces six yeux qui te jugeaient en silence.

So one, two, three, take my hand and come with me
Because you look so fine
That I really wanna make you mine

Tout s’est joué en une bataille de regard, une flamme entre deux bâtons de nicotine et t’as juste eu à cliquer sur le bouton “play”. C’est parti d’un pari avec toi-même, il avait l’air d’un petit bourge avec son regard condescendant et toi, t’as juste suivi de tes idées loufoques sorties d’un autre univers. Tu t’es dit “Pourquoi pas ?” et t’en voyais pas le bout, tu voyais même pas le fil, ça partait dans tous les sens, ça explosait à tous les coins de ta tête, il s’en foutait de qui il avait en face, toi aussi, au début, puis t’as pas compris comment ça a dérapé. Il était en colère contre le monde, toi, tu te faisais chier, c’était pas du sérieux, t’étais jamais sérieux, comment t’aurais pu l’être. Pourtant, il a fallu d’une pensée égarée, d’un regard de trop pour que tu te sentes complètement à côté de la plaque.


Liste non-exhaustive de conquêtes par Malcolm Grayson.

• Stacy S. 1983. Une pelle avec branlette cadeau dans les toilettes du lycée. Elle portait du gloss super collant et elle avait les plus gros seins de sa classe. Bonus “j’ai pécho une meuf plus âgée”. Bon point : Mains toutes douces. Mauvais point : Ses baisers ont un goût de clope.
  
• Jane R. 1985. Pelotage à l’arrière d’une bagnole. Bonus “Perte de virginité”. Sa robe d’été était un peu transparente, un peu courte, parfaite. Attaque “caresse sous la table pendant le date”. Bon point : Belles fesses, croit tout ce qu'on lui dit. Mauvais point : Toujours amoureuse de son ex-copain.
  
• Nancy W. 1986. Sept minutes au paradis à la soirée de Brandon T. Bon point : Court et intense. Mauvais point : Nie totalement le pelotage et raconte à tout le monde qu’il ne s’est rien passé. (allumeuse)
  
• Meuf du bar. 1987. Toilette crade. Mauvaise point : Fascination pour les oreilles.
  
• L-quelque chose. (Lili ? Lonnie ? Lisa ?). 1987. Arrière de la bagnole piquée au frangin. Bon point : … Mauvais point : Gémit trop fort.
  
• Rousse. 1987. Mauvais point : Les rousses ne sont pas des envoyés du diable/sorcières.
  
• Lase. 1988. Peu importe où, tant que c’est fun. Bonus “Premier mec”. Bon point : Cool. Mauvais point : Chelou.
  
• Blonde(s). 1988-Today. Chez elle(s) ? Bonus “Revenir aux vieilles habitudes”. Bon point : Des meufs qui font pas chier. Mauvais point : Elles ont intérêt à être majeures.
  

slip inside the eye of your mind
“- Pas dans ma caisse, tes rollers crados, Mal.
- T’es sérieux, mec ?
- Laisse-le, après ses pieds vont puer la mort dans toute la bagnole.
- Y’a pas moyen, les gars.
- Comment tu parles de mon précieux, toi ?
- Mec, t’as l’air d’une gonzesse avec ces patins roses.
- Ta soeur était pas du même avis, hier soir, mec.
- Popopooooooo !
- Mec, même Jackie, elle a sourit, ça veut tout dire.
- ... Bon ok, tu peux les garder mais si y’a une tache de boue sur le tapis, j’te démonte.
- Oh oui, grand fou, retourne-moi comme une bête !
- ...”

☽ cabinet de curiosités
- Jackie, best-friend.
- Lucky, best-friend.
- Lase, ex.