american idiot

identité ☽ john, des âges néfastes et glorieux il y en a surtout des meilleurs que lui. il a jamais eu le prénom qui fait mirage dans les prunelles qui frôlent le dégoût plus que l’adoration. le pique qui froisse les esprits un peu plus brillamment. john donc. il a appris à l’écrire, il l’a jamais entendu, john. moqué ou porté prudemment sur un autre piédestal duquel il pourra chuter un peu plus tard. il s’fait pas de bile, il avance plus qu’à reculons, la bouteille de whisky à la main. wretzky, d’une autre vie que la sienne. le besoin, primitif, d’être là les uns pour les autres. d’être tout à fait quelqu’un d’autre, quasiment poli, quasiment passable. âge ☽ trente-sept ans, l’handicap d’afficher une crête de sale gosse pseudo-anarchiste punk qu’a sûrement dépassé la date de péremption. ça l’affecte pas john, ça l’affecte pas parce qu’il emmerde tout l’monde le majeur rageur. date et lieu de naissance ☽ ils ont dit que c’était un ciel propice, le soleil californien et ses dunes dorées. sacramento à défaut de choper los angeles ou san francisco. le 12 mai qu’elle a décollé sa mère, pour la maternité. sûrement la seule fois qu’elle l’a tenu en entier dans ses bras. nationalité ☽ c’est qu’il l’aime pas ce pays, l’opulence de tous ces panneaux publicitaires sur les arrêts de bus. la guerre de golf qu’a franchement dérangé personne. l’assurance en toutes circonstances. une vie de tic tac à passer par les issues de secours. john il déteste son pays, l’amérique, les états-unis. il y a trop de murs pour en attester, de vaines paroles pour dire à tout l’monde d’aller s’faire foutre. son pays c’est lui-même. il a cramé ses papiers à quinze piges, fraîchement apatride. état civil ☽ il frôle le truc à s’en péter le frein, routine des courses et du lot de pâtes à $3. c’est pas glorieux, il refuse que ce soit ça john, qu’on lui dise que la vie c’est d’se caser entre quatre murs plutôt que de tirer un chariot en bouffant des cacahuètes. il a plus d’poids john, il existe plus, il attise plus qu’un nid d’MST. faut franchement être ivre ou défoncé pour s’laisser embarquer dans une chambre d’hôtel crasseuse en sa compagnie. même si ça arrive, dans le doute. occupation ☽ il y aurait bien faire chier l’monde pour la forme et la musique trop forte qu’il passe du matin au soir. il y aurait bien faire la manche quand on lui fait faux bond. il y a tout un tas d’trucs qui se renouvellent pas. il y a les mioches qui s’abattent comme des cartes quand il joue au second couteau. la sirène de l’ambulance qui hurle alors qu’il s’fait péniblement des roulés. tout l’monde le prend pour un pauvre clochard john, parce qu’il se trimballe un chariot plein de merdes. personne a jamais capté qu’il cachait de la cocaïne dans un ours en peluche. dealer, même si on reste pas longtemps à lui faire la conversation.

denier

astori 13

27 ans

tom schilling

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