lourde âme sale ⟢ ethan

☽ vanités

i. please introduce yourself.
Rien n'y fait, je suis un sale bandit. Poing dans le mur. C'est mon âme qui se fissure à l'usure, sans que je me rende compte des dégâts que je cause. Extérieur brisé, intérieur écorché. Des cris, les miens. Chaque vie est différente. Une petite lumière s'allume en un instant, et au fil de la vie, elle devient de plus en plus éclatante, jusqu'au jour où elle s'éteindra. Mais cette lumière vacillait depuis le début en fait. L'instabilité et l'incertitude venaient s'assoir auprès de moi. Cette lumière elle grandit dans cette obscurité environnante. Parce que Silver Grove ne brille plus, elle est plongée dans un mystère qui nous envahit, et qui rythme désormais notre vie. J'attends toujours ce jour meilleur qui ne vient pas. Puis les dégâts s'incruste de plus en plus dans cet organe à gauche de la poitrine. Cet organe qu'on appelle le coeur fuyant, qui ne faisait que battre sans savoir comment ressentir. Il est parti à droite. Je suis souvent à l'origine du problème. Je me bat contre moi même, il y a cette violence qui me colle maintenant à la peau. Âme colérique, je me sens lourd, et sale. Il y avait ce mur, cet enclos indestructible, enfin c'était ce que je croyais.

⦋ can anybody find me somebody to love ⦌
I just keep losing my beat (you just keep losing and losing)
I'm OK, I'm alright (he's alright, he's alright)
I ain't gonna face no defeat

Il y avait ce refrain qui tournait en boucle chez moi. Je restais affalé sur mon canapé, devant cette vieille télé éteinte. Culpabilité inavouée, désirs clandestin, mon regard est vide. Je m'endormais facilement, parce que demain la routine allait reprendre au record store, là où je me sentais presque à ma place. Là où je pouvais me sentir bien. Quelle fausse échappatoire.

ii. mean streets of silver grove.
Goût du voyage qui a pris de l'âge. Flou dans cet atmosphère nouveau. Ce bosquet argenté il le découvre alors qu'il entre à peine au lycée. À cet âge là on est un adolescent insouciant. Nouvelle ville pour une nouvelle vie. Ethan il a tout le temps les mains dans ses poches pour montrer son indifférence. Il a aussi le sourir ravageur pour montrer son arrogance. Cette superficialité jouée, il aime bien se la pêter dans cette nouvelle ville, comme pour se cacher. Nier cette vérité qu'en fait il est brisé. Brisé par son passé. Alors l'arrivée à Silver Grove c'est comme un nouveau départ. Il fait maintenant son fier pour paraitre. Il se donne un air sanguinaire quand la douleur l'effleure à peine. Il se donne cet air pour s'imposer à Silver Grove qui désormais le voit devenir petit à petit un adulte. La radio reste allumée pendant des heures sans qu'il n'y fasse vraiment attention. C'est assez brumeux dehors, comme bien souvent.  Croyance aveugle là haut, il reste assis, le regarde vide. Gamin qui ne voit pas son coeur, gamin qui ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. C'est qu'il a oublié sa ville natale. Silver Grove l'a attiré vers son territoire.

iii. we're all mad here.
La lumière pénètre au travers des fenêtres de cette salle blanchâtre. De l'incompréhension. Une vie s'illumine, et de l'extérieur c'est le plus beau jour de la vie de deux personnes. De l'intérieur, le nouveau-né est déréglé. Coeur qui bat en rythme, mais pas du bon côté. Curiosité cachée, le trahi par la vie ne sent pas son coeur. Il n'est pas au bon endroit. Cette dextrocardie le suit, lui colle à la peau. C'est froid à gauche. Myocarde déformé. C'est vide. C'est normal, le coeur a fui à droite. Mais il fait avec, il tente de ne pas s'en préoccuper. Crève-coeur, ça lui monte au cerveau. Il n'y peut rien c'est comme ça. Désordre imprégné, bordel dans ses entrailles, son âme l'est tout autant. Il manque une connection, le sang veut circuler, faudra faire demi-tour. Intérieur monstrueux, il s'assume. Il joue de cette étrangeté. Il en profite. Son coeur bat de l'autre côté, il prend ça comme une violence justifiée. Tachycardie, bradycardie, son coeur ne sait plus sur quel rythme danser. Vice dissimulé, il parait normal. Alors il ne fait que paraître tandis qu'il devrait avoir mal à droite de sa cage toracique.

iv. something strange in the woods.
C'est vide à gauche. Il faisait très chaud dans cette pièce. Beaucoup trop chaud. Mais pas pour lui. Pourtant les flammes l'entouraient. Il ne ressentait rien. Quelques secondes où plus rien ne comptait. Normal, il n'y avait rien qui battait à gauche de sa cage toracique. Alors il n'y a plus de limite. Enfin presque. Secondes, minutes où il ne ressentait plus la douleur. Moments de tranquilité imposée. Pourtant il le mériterait bien. Le sang coule comme de l'eau. Analgésie instable, celle qui se faufile entre les doigts. Peur qui disparait, douleur qui ne le connait plus. Cette anomalie le suit chaque jour, il en profite. Il tente le diable le brun. C'était comme s'il arrêtait le temps. Incontrôlable douleur. Est-ce qu'elle pèse sur l'orgueil ? On fait des erreurs, et on recommence le lendemain. Foutue routine. Il devrait avoir mal quand son coeur bat. Mais non, ses brûlures et ses contusions ne lui font plus rien parfois. Devait-il sourire ? Devait-il remercier le monsieur là-haut ? Rien n'existait pour lui, seulement ce qu'il faisait de la vie. Déformation de la douleur, et de ses sentiments par extension. Je ne suis pas désolé, je n'ai pas fait exprès.




☽ page blanche

  Petite existence inhabituelle. On se pose des questions, on se demande pourquoi je suis comme ça. Six ans plus tard, ce monde là qui devait me rendre heureux s'effondrait. Figure maternelle qui s'en allait dans ces braises que je fixais et qui s'évadaient vers ce ciel noirci. Paroles indécises, manque certain au fur et à mesure que je grandissais sans cet amour naturel, mais dans une violence discrète. Ce coeur qui ne battait pas au bon endroit avait mal. Tout avait disparu, y compris ma douleur parfois. Passé que je cache, que je laisse enfui six pieds sous terre, sous cette neige abondante. Il faisait froid pourtant j'avais chaud. Gamin qui ne comprenait pas grand chose, et qui a vu les cendres se répandre. Parfois rien n'est mieux, il fallait pourtant faire ses adieux à ces terres. Laissez la partir, laissez nous partir.

 ⊶ ⊷ ⊶ ⊷

 Temps qui continue à s'écouler, tandis que je tentais de me forger. Façade d'un bad boy, un sourire qui conviendra, une image à façonner quand un simple adolescent découvre la vie et qui s'amusait. Adolescent insouciant puisqu'il ne ressent rien parfois. Instant qu'on veut ralonger. Je restais seul, sans connaitre ce que c'est réellement que d'avoir une famille. Père qui ne se préoccupe plus de rien. Adolescent immature qui trainait dans la ville, qui vivait sa vie à la con. On n'est pas sérieux quand on a 17 ans. Il suffisait d'un pari pour créer le chaos. Un truc qui était sans importance pour moi au début, juste un amusement de passage. Sauf que je me suis pris à mon propre piège, je me suis pris la tête parce que ce foutu coeur m'a arrêté avant. Histoire d'une lycéenne que j'observais entre deux cours, une brunette qui comme moi arpentait les couloirs du lycée de Silver Grove. Au début ça commençait par des discussions banales, une espèce de fausse amitié entre deux lycéens alors que je n'attendais que de passer mon bras sur son épaule et défiler fièrement dans les couloirs du lycée comme pour montrer mon tableau de chasse. Elle était là se cachant derrière son casier. J'arrivais avec mon sourire charmeur qui fonctionnait à chaque fois, m'accoudant sur les casiers voisins tandis que j'attendais qu'elle ferme le sien. Seulement, la situation a dégénéré, et c'est vite devenu hors de contrôle sans que je puisse me rattraper, me dédouaner. Réputation de don juan qui vient me coller à la peau. Je ne crachais pas non plus dessus, ça m'apportait une certaine popularité d'être un certain bad boy disait-on. Mais au fond il n'y avait qu'elle à qui je pensais..

 ⊶ ⊷ ⊶ ⊷

 Aujourd'hui je m'assois sur le divan de ce diner que j'avais côtoyé depuis bien longtemps déjà, habillé classiquement d'une veste en cuir et d'un jean. À vrai dire je connaissais maintenant Silver Grove comme ma poche, que trop bien, et la ville me le rendait bien. Ville entourée d'étendues vertes, je n'oublie pas les souvenirs près des cascades cachées. Je terminais mon hamburger que j'avais commandé, payais, et sortais. La nuit était déjà tombée. Je rentrais chez moi, et sur le chemin, je levais la tête pour une fois, observant ces paysages qui m'entouraient depuis que je suis arrivé dans ce monde. Le passé nous rattrape bien souvent. Il y a toujours ce battant que je ressens à moitié. Marginalité embrassée, bien cachée. Ce passé, il reste là à nous rappeler les erreurs qu'on a faite, et il ne nous le pardonne jamais. Il court ce rageux.. Il ne pense à rien. Histoire d'une trahison. Celle qu'il a faite à lui-même.




☽ cabinet de curiosités

RP EN COURS

⟞ these are what they call hard feelings // liv
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RP TERMINÉS

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