Get up & Dance {Luckolm}

@Lucky Miller

Le polo aux senteurs d’huile de friture virevolte dans l’air alors que la porte de la demeure des Grayson claque. Les rollers abandonnés dans le vestibule, le haut sur l’épaule nue, les escaliers qui tremblent sous ta course effrénée, tu passes devant Timothée en lui adressant un signe d’excuse raffistolé, la porte de la salle de bain qui claque au nez de ton frère. « PREUM’S. ». Qu’il avait pu lire sur tes lèvres et que la famille entière avait pu entendre dans toute la maison. Pas le temps de bavarder, la journée touche à sa fin et la soirée arrive à la vitesse de la lumière. Tu te transformes en ouragan, allant presque jusqu’à déformer la pièce entière comme dans les dessins animés que regardent les triplés, les yeux rivés sur l’écran sans une once d’expression sur leurs visages. La vapeur n’a pas le temps d’imprégner les murs de la salle de bain que tu es déjà dans ta chambre, à enfiler les premiers fringues qui te passent sous la main. Ta silhouette se tord en un éclair, les rollers sont déjà à tes pieds que la porte se referme dans le même fracas sans qu’aucun des Grayson n’ait le temps de sourciller.

T’aurais pu laisser des cendres noires derrière ton passage du tonnerre, la nuit chasse l’astre d’un coup de pied au cul, les étoiles s’allument, paresseuses en début de soirée, ton énergie irradie tellement qu’elle pourrait secouer les satellites en orbite. Ce soir, comme tous les soirs, c’était ta soirée. Tu voyais la fortune t’adresser des clins d’oeil insistants, toujours clémente avec ta personne, quand bien même tu craignais un max. Tu t’arrêtes à la baraque à frites de Roger le cinglé -difficile de croire que lui et ton père portent le même prénom- avant de repartir un burger fourré dans la bouche, la sauce qui dégouline de tes lèvres et la graisse au bout des doigts. Parce qu’il fallait bien se remplir la panse avant de partir en chasse.

Bien, après une digestion interminable et un combat féroce avec Bobby pour entrer, tu retrouvais enfin ton repère, l’Ace of Spades club. Musique frénétique qui faisait bouger ton corps dans une danse désarticulée, déstructurée, les silhouettes qui se défilent sous tes yeux, un fléau humain qui t’entraîne dans sa cadence addictive. Plus rien ne va, ta tête se vide, ton sourire s’allonge et c’est un regard furtif qui attire brusquement ton attention. Tu te redresses, agréablement surpris de reconnaître une ombre familière que tu n’aurais jamais cru voir en ces lieux. « Lucky ?! Qu’est-ce que tu fous là, mon pote ? ». Tes grands gestes fendent l’air, bouscule les âmes déconnectés pour attirer l’oeil de ton ami.

« Qu'est-ce que tu fous là ? »

L'écho furibond ricoche entre les tympans de Lucky. Sa cervelle électrique, court-circuitée par l'angoisse ; entre deux Harley monstrueuses, il tient fermement le guidon de son vélo, s'agrippant à la bouée qui tangue sous les mots de Grant. « C'est... » « P'tain Luke, t'as rien à foutre ici ! » Grant ouvre les paumes d'un geste scandalisé en direction de son frère ; tout son corps suit le mouvement, l'arrachant à la compagnie des deux bikers, rendus au silence par cette péripétie impromptue. « Merde ! » Lucky referme la bouche aussi sec. L'aîné bazarde sa cigarette, s'avance jusqu'à lui en faisant crisser le gravier. « Tu m'expliques ? C'est quoi le problème ? » Les cris et les insultes ont laissé place à un sifflement nerveux, entaché d'une colère qui a, Lucky le devine, attrait aux paires d'yeux rivés dans le dos de Grant. Dérobé à la vue des curieux de l'Ace, Lucky récupère sa confiance, et à l'ombre de son frère tente à nouveau de délivrer le message : « T'es pas rentré depuis ce week-end, M'man croyait que tu dormais chez Chris mais y'a Don qu'a appelé ce matin... » « Merde. » Les paumes de Lucky frottent le plastique usé des poignées du vélo -celui de Grant, puis celui de Mason, puis celui de Gail et le sien depuis peu. La légende veut qu'il ait également appartenu à leur père ; à en voir l'état déplorable, il ne serait pas exclue qu'elle soit vraie. « Tu devrais peut-être rentrer ce soir, j'sais pas. » Il hausse les épaules, et ils détournent les yeux en même temps quand la porte du club s'ouvre. Un rire cristallin s'envole ; Lucky observe un instant le garçon longiligne qui sort un étui de cigarettes en argent de sa poche -son regard en revient avant celui de Grant. Lucky papillonne devant son profil, une ombre à la lumière blanche de l'entrée. « Pourquoi tu vas plus bosser ? » « T'occupes. » Grant grogne, pointe bientôt un index menaçant en direction de son cadet. « Écoute. Ce soir, y'a un jeu d'enfer, j'le sens bien aujourd'hui c'est ma veine. Alors toi, tu vas gentiment retourner à la maison, dire à Maman que tout est OK, que j'ai simplement pris quelques jours au large et que je rentre bientôt. » « Bientôt quand ? » « P'tain j'sais pas, demain, dans deux jours, bientôt quoi. » Tandis qu'il parle, Grant tourne discrètement la tête à droite et à gauche, jetant des coups d'oeil d'animal farouche par dessus son épaule. Le plastique du guidon cède sous les torsions compulsives de Lucky ; le choc les arrête net. Il y garde néanmoins les paumes ancrées -ils perdront leur trajectoire s'il en venait à lâcher. « Rentre avec moi maintenant, M'man va savoir que t'es là sinon. Va lui parler au moins, tu peux revenir demain ou... » « Non » Grant plante son regard décidé dans le sien et, moitié coup moitié accolade, balance son poing contre l'épaule de Lucky. « Maintenant tu dégages avant que j'me fâche. »

Il fait quelques centaines de mètres, avant de mettre pied à terre. A son retour, l'avant du club est désert ; par miracle, Lucky se faufile à l'intérieur.
Grant n'a jamais brillé au poker. Quelques coups d'estoc et d’esbroufe lui ont permis de remporter de petites manches ; tous savent néanmoins que son talent n'est malheureusement pas à la hauteur de son addiction. Son talent, ou sa fortune -et de cette dernière, Lucky a à revendre, protégé par le bouclier d'encre de Jackie et la confiance croissante qu'il sent battre dans ses veines.

La voix tranche la musique criarde battue par les baffles ; Lucky tombe à peine sur Mal qu'il est déjà à sa hauteur, fendu d'un sourire agréablement surpris. « Mal ! » Une vague de chaleur lui monte jusqu'au col, enserrant son cou en une nervosité contagieuse. Lucky courbe légèrement l'échine en attirant, comme pour lui souffler un secret d'alcôve, son ami vers lui. « Mouline moins fort, j'suis pas censé être là. » Mineur, en costard-cravate, propriétaire du vélo attaché à double-tour à l'extérieur -petit frère d'un joueur médiocre, qui risque de lui filer une rouste s'il l'attrape en mission de surveillance. « J'suis venu chercher Grant, M'man va voir rouge si elle apprend qu'il est là. » Après un coup d'oeil circulaire, il revient à Mal. « Et toi ? » Une pause, il reprend, peu sûr de lui : « Quand même pas pour les filles... ? »

Lucky, c’était ce petit brin d’herbe frais qui s’envolait dans la brise printanière. Mouvement aléatoire circulaire, il glisse entre les doigts, se colle aux vêtements, s’emmêle aux cheveux, imprévisible, symbole d’insouciance, toujours là où on ne l’attends pas. Lucky, c’était ce rayon de soleil en plein mois d’août. Il caresse ta peau avec douceur, transperce le tissu du parasol pour réchauffer ton corps, colore ton épiderme d’une teinte mielleuse et parfois, dans la maladresse de l’oubli, brûle ton épaule desséchée. Lucky, c’était cette feuille abîmée qui voltigeait dans les allées du parc, en automne. Majestueuse dans sa chute, elle finit par rejoindre la terre humide et les racines apparentes, la couleur orange qui la démarque des autres, cela n’empêche pas l’enfant de glisser dessus. Lucky, c’était ce flocon de neige tombé du ciel, un petit point blanc dans l’atmosphère, des détails impressionnants devant qui les plus pressés ne s'attardent pas et qui finissait par fondre dans l’oeil du moins chanceux. Lucky, c’était un changement de température soudain mais pas si désagréable que ça. Une matinée fraîche suivie d’un après-midi ensoleillé. Lucky, c’était l’imprévisible.

Tu agrippes le garçon par les épaules, tes doigts se mêlent à ses bouclettes dans un rire innocent. « Et après c’est moi qui m'fout dans les pires merdes, hein ? P’tit enfoiré, va. ». T’étais un peu un habitué des coups foireux et le petit Lucky semblait être un digne successeur de tes pires crasses. Il fallait juste lui débarrasser de ce trop-plein d’innocence pure et c’était réglé. Mais ça, tu pouvais t’en charger. « Me dis pas qu’il est encore venu jouer ? Ce con est aussi doué que Timmy avec les longs discours, il va se faire plumer. ». Un rire moqueur se noie dans le chaos sonore de l’Ace, tu relâches un instant les épaules du petit Graham, l’air faussement outré. « Pour les filles ? Mais mon petit Lulu, pour qui me prends-t- ».

Des mains tentaculaires surgissent dans ton dos pour capturer ton buste, la voix inconstante d’une jeune femme titube entre vous deux. « Malcoooolm. ». La crinière blonde de Mandy Kelmekis dévore la moitié de son visage, son rire ivre colle à son gloss pailleté. « Bah alors ?! T’étais passé où ? Tu reviens danser ? ». Ta silhouette pivote , tes mains s’emparent de ses hanches tandis que ton sourire ravageur refait surface. « T’inquiète pas, ma belle, je suis là dans cinq minutes. ». « Oh oui, t’as intérêt. ». Dit-elle alors que ses lèvres s’emparent des tiens avec une gourmandise pesante. L’échange langoureux dure plus que la décence le voudrait avant que la jeune fille ne se détache, retournant sur la piste en se dandinant. Tes yeux glissent le long de sa cambrure avant de retourner brusquement sur Lucky. « Primo, je me passerai de tous commentaires. Deuzio, il faut qu’on se barre d’ici tout de suite parce que cette meuf est une plaie. ». Le corps affalé contre celui de ton ami, vous vous éloignez des mouvements de foules dans la plus grande discrétion possible. « Bon, Miller, c’est quoi ton plan pour Grant ? On part sur une opération infiltration ? Ou simple espionnage de bas-étage ? »

Des phalanges de Mal découle un rire, qui glisse sur la discrétion superflue que Lucky croit obligé de maintenir. Ils sont noyés dans un océan de musique et de corps, et flotte dans l'air l'habituel parfum de magouilles qui met à mal les narines sages de Miller. Ce n'est pas la première fois, ce ne sera sûrement pas la dernière ; Grant et sa « passion des cartes » comme il l'appelle est une histoire d'amour toxique qui pousse inlassablement aux retrouvailles, quant bien même elles impliquent les rascasses de Silver Grove et des alentours. Lucky n'est pas certain qu'il puisse, que quelqu'un quelque part puisse faire quelque chose au cas de son frère, et c'est cette incertitude qui courbe sa nuque, alors que le bras protecteur de Mal s'arroge ses épaules. La témérité inébranlable de Mal lui donne du baume au cœur. Lucky se dit qu'il essaie, au moins -son acharnement discret imprimera peut-être sur l'inconscient de Grant que les Miller sont et seront toujours là, derrière les couleurs d'inexpérience et de maladresse du cadet. « Ouais, c'est de pire en pire », confie-t-il dans l'alcôve de leur accolade, les sourcils arqués en un angle soucieux. Il se garde encore les inquiétudes profondes, le visage contrit de sa mère -« les contrariétés sont à éviter » résonne encore dans son crâne de fils-espion, une oreille traînant de l'autre côté de la porte du docteur Ferguson.

Mal semble avoir de la peine avec les siennes ; une contrariété blond platine s'empare de son torse et l'attire à elle, ravie de retrouver Grayson entre ses mains ivres -et bientôt contre ses lèvres fruitées, dont la disparition contre celles de Mal fait rougir Lucky à la lumière bon marché du club. C'est l'autre facette de l'Ace of Spades, qui se décline en toutes les nuances d'excès ; le jeu, l'alcool, les drogues, le sexe. Derrière l'épais rideau au fond de la salle apparaît un escalier où pénètrent de temps à autre deux corps prêts d'imploser -l'un de désir, l'autre de gloussements exagérés qui font secouer les paillettes de sa robe. L'Ace offre les services de ses call girls, prostituées, faiseuses et faiseurs de charme avec une discrétion relative, directement liée aux alliances que l'on trouve aux annulaires, au fait que tout le monde, ou presque, se connaît de loin ou de près dans leur petite ville de Silver Grove.

La cravate en satin d'un des marchands d'amour retient un instant l'attention de Lucky, détournée du baiser goûlu de Mandy. Enfin, Mandy -il la connaît elle aussi de vue, elle travaille dans un salon de coiffure- libère Mal -libère, c'est bien le mot. Mal en un sens marchande lui aussi certains de ses baisers, accordés au rabais aux sangsues qu'il récolte lorsqu'il se baigne en eau trouble. Lucky, pour qui les baisers gardent le caractère sacré de l'amour, est consterné. Si c'est une plaie, alors pourquoi est-ce qu'il l'embrasse ? Il ouvre la bouche -puis la referme sous l'invective de Mal, ravalant les interrogations existentielles à une autre fois.

« Ouais, euh », commence-t-il en se reprenant, chassant de son crâne l'échange sulfureux et l'arrière-plan du bordel. A l'entrée de la salle de jeux traîne l'habituel gorille -qui a, considérant ses yeux en amande, la souplesse de ses gestes et de son regard, tient plus du félin que du primate. « Infiltration », lâche Lucky en tentant vainement d'apercevoir ce qui se trame, derrière les franges kitsch masquant l'entrée du tripot. « Grant quitte jamais la table quand il y est, ça servirait à rien d'attendre. Il faut qu'on entre. » Lucky se frotte pensivement le crâne. « Ils laissent passer que les joueurs, sauf si on arrive à négocier pour... » Comme provoquée par ses mots, une décharge électrique saisit soudain la nuque de Miller, traverse sa moelle épinière, et vient se ficher, point final, dans ses yeux noirs. Il les tourne timidement vers Mal. « On joue. » Il balbutierait presque, en revenant au regard clair, surpris presque par la nature évidente de sa proposition. Il peine à identifier d'où vient exactement l'impulsion qui lui grésille l'épiderme -comme quand il a pris pour la première fois la main de Jackie, au dinner. Comme si une porte s'ouvrait dans un coin de son crâne, comme si quelqu'un lui montrait, en l'écrivant directement dans sa chair, qu'il pouvait -tout, n'importe quoi.

Les pièces d'or chauffent, sur son torse. « On joue, juste une main. » Les parties de poker dans le garage de Gang, ils connaissent -Lucky a été vivement encouragé à participer quand il s'est avéré que sa malchance le poursuivait jusque dans les cartes. Jusqu'à maintenant, en tout cas. De la poche de sa veste, Lucky extrait son porte-feuille. « J'ai que vingt dollars, fait-il en examinant les deux billets de dix. C'était suffisant pour leurs parties amicales, mais il doutait que les clients de l'Ace viennent y traîner leurs bottes pour des mises de lycéens. T'as quoi toi ? »

L’Ace of Spades était le repère des coups foireux et des dégringolades. C’est là que t’avais rencontré Mandy, la première fois. Invitée à l’enterrement de vie de jeune fille de sa grande copine Barbara Spellman, elle et ses consoeurs étaient toutes vêtues de tiares en plastique. Elles riaient trop fort, carburaient au Margarita et faisaient monter de quelques crans la température sur la piste de danse. Elle s’était inévitablement collée à toi et, après un pari débile impliquant une danse sur le bar dans ton plus modeste accoutrement, elle ne t’avait pas laissé l’occasion de te rhabiller, t’entraînant dans la cabine la moins crasseuse des toilettes pour poursuivre vos échanges. Elle t’avait revu, quelques jours plus tard, au bras de Karen Byers et avait patiemment attendu ta venue le soir-même, à l’Ace. Les yeux pailletés et la bouche colorée, tu ne t’étais douté de rien lorsqu’elle t’avait entraîné dans un motel à peu au dessus de tes moyens avec l’assurance que la nuit serait à ses frais. Difficile d’expliquer cet arrangement à la femme d’entretien lorsqu’elle t’a retrouvé le lendemain matin, nu comme un vers, menotté à la tête de lit. Depuis, tu ne peux pas t’empêcher de fuir Mandy comme la peste et de jouer les jolis coeurs dès que tu te retrouvais coincé.

Il n’y avait pas que ça. Furtivement, ton oeil s’égare, perce la foule, se faufile jusqu’au bar pour capter la silhouette du garçon. Le rongeur nocturne qui a goûté à ton coeur, à ton corps, trop intense pour ta personne. Micky, c’était un mec dangereux. C’était ton pote. Mais c’était dangereux. Et t’étais du genre froussard alors pas le temps de s’attarder là-dessus.

Le petit Miller te proposait une mission infiltration. Tes préférés. Te faufiler dans des trous de souris, échapper aux caméras, aux regards inquisiteurs, te mêler aux ombres, courir mais sans alerter les troupes, sentir ton coeur battre si fort que tu crains qu’il n’alerte les autres. Tu regardes Lucky, le même air malicieux collé au visage, tu sembles particulièrement enjoué à l’idée de pénétrer le fameux château de cartes. « Ooooh, ça me plait, ça. C’est qu’tu deviens un vrai p’tit gangster, mon bichon. ». Tu lui tires les joues, exagérément affectueux, moqueur tendre qui bouscule un peu ton doux successeur. T’avais ce regard de la Proud Mom devant le plus jeune de tes comparses et tu sentais que ta fierté ne cesserait pas de monter ce soir.

Le maigre salaire de livreur ne te permet que d’avoir dix malheureux dollars et une capote au fond de ta poche. Une moue se forme au niveau de ta bouche, tu réfléchis. « Humm … Attends, j’ai peut-être une idée, bouge pas, j’en ai pas pour très longtemps. ». Tu lui confis tes biens avant de disparaître dans la foule.

La danse commence. Le rythme est lourd, intense, et ton corps, masse fluide, un courant d’air qui se frotte aux silhouettes. Les poches, les décolletés, les jupes, les petits sacs. Les lumières coupent ta course, les battements de cils te rendent invisible, tes mouvements suivent la musique, tes poches s'alourdissent et juste avant de quitter la scène, tu t’occupes d’un dernier détail. Un tapote dans le dos d’un molosse, un verre renversé sur son t-shirt, glissé dans les mains d’un autre molosse. Tu es passé comme une petite étincelle, personne ne t’a remarqué dans le chaos coloré de la piste de danse, et le combat de titans a commencé sans cérémonie. Tu t’es précipité vers le gardien du temple du jeu, l’air paniqué. « Y’a deux mecs qui se tapent dessus là-bas, j’crois qu’ils sont armés, c’est terrible !! ». On saluera ton admirable jeu d’acteur pour cette prestation, alors que le vigile détourne les yeux, tu tires brusquement ton ami vers l’intérieur, vous isolant dans un coin le temps de compter le butin. « Alors, j’ai réussi à piquer … 180 dollars. Dis donc, la pêche a été bonne. On y va ? ». Autre plan de carrière : Pickpocket. Décidément, t’es un sacré veinard, Mal.