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 La poupée démembrée (Joseph)

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☾ L'Enfant Perdu ☽
Julian Moore
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MessageSujet: La poupée démembrée (Joseph)   La poupée démembrée (Joseph) EmptyDim 9 Juin - 21:23

Il y a eu un incendie. Grand, dense, immense, dévorant.
De la maison, il ne reste que des chicots de poutres et des briques noires. Un nid furieux de démon échappé des enfers.
La famille est morte consumée. « Ils n’ont pas souffert » ont dit les hommes en uniforme et ceux qui avaient le visage grave à l’identique.

Julian a peur.

Il regarde les cendres froides et le vent qui les emporte vers où, vers quoi, vers un paradis pour les sans noms… ?

Le sifflement du vent à qui les poutres aiguës arrachent quelques molécules.

Julian croise ses bras autour de lui. Il se réchauffe, se rassure, se prend dans les bras lui-même. Son grand frère n’est pas là, son père et sa mère non plus. Il est seul devant des restes de vies qui ressemblaient à la sienne.

Le crissement du bois tordu par les flammes. Et la voix du vent, encore, crie et hurle le trépas d’âmes qui ne voulaient qu’être heureuses.

« Ce n’est pas juste… » souffle le vent. « Ce n’est pas juste… » hurlent les cendres.

Julian baisse la tête, ses cheveux emportés par l’injustice agitée.

- Ils n’ont pas souffert…

Répète Julian en murmurant, en regardant fort ses pieds.

Mais ce n’est pas juste
Ce n’est pas juste

Il y a un vide en son ventre. Qui grandit. Qui enfle.
Il y a le vent qui veut remplir son ventre. Des voix de la famille, du père, de la mère, de la petite fille.

Et Julian s’avance vers les cendres. Il hésite, il pose à peine ses pieds sur le sol, il tangue autour de ses os. Le bois carbonisé craque. Une poutre s’effondre. Le craquement déchire son cœur. Il sursaute. Il cesse de marcher dans ce qui reste de la maison.

Derrière la poutre tombée, un visage de poupée. Le visage roule, sautille, virevolte vers Julian qui tend la main vers le petit visage de plastique, lisse, rond, calciné.

Les grands yeux bleus de la poupée regardent Julian. C’est tout lisse, uni, poli. De la pulpe du pouce, il caresse le visage. La bouche de plastique frémit, sourit. La bouche synthétique s’ouvre et dit

- Merci.
- Tu n’es pas morte… ?
- Non… Je ne peux pas mourir.
- Pourquoi ?
- Parce qu’il est toujours vivant.
- Qui ?
- Le démon du feu.

La bouche se tord. Les sourcils se froncent. Le visage de la poupée devient hideux.

Julian a peur.

Il laisse tomber le petit visage. Il se retourne, il veut fuir.

- Non ! Ne me laisse pas ! Ce n’est pas juste ! Ce n’est pas juste !

Dit le visage enfoui dans les cendres.

Julian hésite. Julian regarde le visage de plastique retourné.

Le vent monte. Les nuages tournent au-dessus de la petite localité.

- IL NOUS A TUES ! LE MONSTRE ! LE MONSTRE !

Hurlent les nuages et le vent déchainé.

Julian tremble un peu, se baisse, ramasse le visage sans corps.

Le visage sourit.

- Tu es gentil, toi. Aide-moi à retrouver mon corps.
- Ton corps… mais il est brûlé.
- Non… Non… il m’a démembrée. Pour que je ne puisse pas me venger. Aide-moi, Julian.

Julian est sans voix, sans son. Julian est sans décision.

- S’il-te-plait, Julian. Ce n’est pas juste.
- D’accord…

Le visage de plastique redevient souriant, inerte et jouet. Julian ne sait pas… si c’était un rêve ou la réalité (*)

Deux jours sont passés.

Julian s’approche de l’Autre. Un Autre qui tient dans sa main une jambe de plastique. De la jambe creuse coule un liquide foncé. De la boue ? De l’eau de pluie ? Julian s’avance. On dirait du sang. Mais il ne sait.

De sa voix souffle, Julian demande :

- Excusez-moi… Puis-je avoir cette jambe de poupée ?

(*) La capacité de Julian est décrite en spoiler
Spoiler:
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☾ Le Bâtard ☽
Joseph Monroe
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MessageSujet: Re: La poupée démembrée (Joseph)   La poupée démembrée (Joseph) EmptyDim 9 Juin - 23:21

Y'a eu une déflagration, terrible, comme un coup de feu en plein crépuscule, le genre qui résonne plus fort que tous les bruits du monde et qui signifie l'inéluctable, l'incontrôlable, l'inimaginable. Joe a entendu les cris du feu alors même qu'il pensait qu'il s'agissait uniquement d'un mal silencieux, il passait là par pur hasard, parce qu'il voulait déposer des fleurs sur la tombe de sa grand-mère. Entreprise qui lui paraît à présent futile : de la cendre s'est posée sur quelques pétales et putain, bah ça pue, c'est tout ce qu'il peut se dire Joe, tout ce qu'il peut penser car ça sent la mort et le souffre, comme si le diable lui avait soufflé son haleine en pleine figure. Cela l'a bêtement étonné, car Joe a déjà senti l'odeur de la mort par deux fois. Il avait toujours considéré que la funeste devait empester les bonbons à la menthe, le sucre trop suave et le camphre. L'odeur d'un vioque qui pourrit, en d'autres termes.

Joseph ne voulait pas rester. Quel intérêt ? Il n'est pas sentimental et n'est pas du genre à se lamenter en l'honneur d'illustres inconnus. Mais il est lucide et ne croit pas les pompiers qu'il entend rassurer une passante : les pauvres ont du souffrir le martyr, s'ils étaient conscients du moins. S'ils dormaient, le monoxyde de carbone aura répandu son doux poison en toute quiétude et leurs poumons se seraient figés avant même qu'ils n'aient pu ressentir la moindre souffrance. Alors, il est parti. Il est ensuite revenu deux jours après, bien décidé à fleurir les vestiges de Mamie Ada, avec des plantes opulentes et colorées, les mêmes qui bordaient ses fenêtres avec élégance. Mamie Ada sentait toujours bon, autour d'elle dansaient des effluves exaltées par l'affection enfantine que son petit fils lui portait. Il évita du regard la maison écartelée. Elle ne fumait plus du tout, les averses typiques du mois de mai avaient accompli leur devoir d'oubli.

Joseph faisait tellement d'efforts pour ne pas regarder la maison qu'il trébucha sur une forme cylindrique et se mordit la lèvre pour retenir un juron déplacé qui aurait terni l'ambiance mélancolique des lieux. Ça ne l'empêcha pas de le penser extrêmement fort : Merde, putain, fait chier, aieuuuuuuh. Mains à plat sur le sol, les pieds toujours pris dans le morceau de plastique carbonisé par endroits, il pestait pour la forme : plus humilié qu'endolori, il fallait être honnête. En se relevant, il dût se faire violence pour ne pas jeter la... jambe (?) d'un geste rageur qui aurait été franchement intolérable à vu des derniers événements.

Et putain, qu'est-ce qu'il avait à s'adresser à lui, l'autre ? Il pouvait pas l'ignorer comme le ferait une personne sensée ?

- Et tu vas faire quoi, avec ta jambe de poupée ? L'enterrer, peut-être ? répliqua-il, sourcils froncés, lèvres tordues en une expression qui traduisait en toute transparence son agacement et son étonnement.

C'était un gars rachitique, avec une aura (le mot favori de Brie, qu'il détestait mais qu'il trouvait également adapté) qui réveillait toutes ses impulsions mesquines et agressives. Il lui disait quelque chose et pire que tout, le mettait mal à l'aise à la manière d'un gars que l'on croise plusieurs fois dans la même journée et ce, de façon tout à fait incongrue. Mais Monroe interrompit de lui même ses élucubrations stériles et solitaires en sentant un liquide poisseux couler sur sa main droite : un rire nerveux s'agita hors de ses lèvres charnues, il cligna des yeux, trois fois, tenta de balbutier quelque chose, mais ses terreurs hygiénistes s'employaient à lui imposer un mutisme des plus oppressants. (Il connaissait le liquide, en avait assez senti couler sur son propre corps pour ne pas hésiter sur sa nature et... ça y'est, il paniquait.)
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MessageSujet: Re: La poupée démembrée (Joseph)   La poupée démembrée (Joseph) EmptyLun 10 Juin - 16:55

C’est un quartier de débris et d’escarbilles noires, avec ces restes de maison calcinée. C’est une préfiguration d’un abîme de rage, d’abandon et de fuite.

L’homme à la jambe de poupée est au sol à quatre pattes. Il relève la tête. Il a les lèvres rondes et les mots pointus.
Il vitupère, vipérin et dogue à la fois.

Julian fait un pas en arrière, ébranlé, déforcé, comme toujours, quand un étranger le brusque un peu trop fort.
Il voudrait courir loin, partir, fuir, le monde gris, noir et les dogues vipérins.
S’enfuir, s’enfouir, entre les briques rouges de sa maison fantôme et de sa forêt de pins habités par les ombres.

Dans la poche de son pantalon brun, le visage de poupée murmure « Julian… Il a ma jambe. Il a mon corps. »

Il hésite, cesse de bouger, cesse de fuir.

L’homme au sol essaie de parler… Ses lèvres bougent, muettes et sans mots. Ses lèvres rondes, sans ses mots pointus, un peu plus gentilles.

De la jambe artificielle, coule du sang sombre.

Julian ne sait. Que faire. Que dire. Il a peur, encore plus. Du sang, de la poupée, de l’injustice, du dogue, de l’homme, de ses lèvres gentilles tant que sans mots.

Il s’avance timidement. La peur de réveiller le chien dans le corps de l’homme immobile. La peur de la colère de la poupée.

Le sang pourri a une odeur de cadavre vert.

Il a envie de vomir.

Ca le dépasse, ces meurtres, cette voix de fillette en plastique, ces traits figés et brûlés et ce dogue homme, au sol, à quatre pattes. Il frissonne.

Le vent souffle, frôle les ombres de Silver Grove, pousse Julian dans le dos, pousse les rêves cauchemars à se réveiller.

Deux petites filles courent dans la rue. Elles se tiennent par la main. Elles sont comme beaucoup de petites filles de cet âge, elles veulent se ressembler. Elles se ressemblent. Mêmes couettes et mêmes robes rayées. Elles tournent leurs visages vers les deux hommes. Leurs visages semblent défigurés, brûlés, mordus par les flammes intenses et pourris par le sang noir qui coule de leurs plaies. Elles partent en courant, en riant.

Julian cille. Il reconnait – pense-t-il – la volonté de la poupée. Il se penche vers l’homme.

Il tend le visage de poupée calciné. Les grands yeux bleus sans vie regardent l’homme. La bouche synthétique semble vouloir parler.
Mais il parle avant elle.

- Je dois recomposer le corps de la poupée. Je n’ai que son visage…

Et son visage… à lui, à cet homme dogue. Il le reconnait. Il reconnait ces traits durcis, ces lèvres rondes presque gentilles tant que muettes, cette crispation au centre de cette grande colonne vertébrale, qui ne passe que par petits séismes à travers la chair et qui percute le monde de ses mots pointus.

- Oh. Tu es Joseph, n’est-ce pas ?

N’est-ce pas toi, Joseph ?
Toi qui ne m’aimais pas
Toi qui courais loin de moi

Julian approche son visage d’enfant jamais grandi. Il n’a pas presque pas vieilli, lui, figé dans un rêve continu et inépuisable, dans sa candeur encerclée par les songes des contes et les flammes des cauchemars des autres. Et les siens.

Il a l’impression de brûler, Julian, sur le bord de sa joue gauche et sur les cils de sa paupière. Il a l’impression de faire une erreur, d’outrepasser une vieille loi venue du fond de son enfance : celle de ne pas approcher Joseph. Joseph la colère, Joseph les règles, et cette rationalité si humaine, si beuglante et si fragile à la fois, prise au piège de ses nerfs de bête déguisée en homme civilisé.

- Je ne t’avais pas reconnu. Tu as un peu changé.

Un peu muté. De la peau. De la couenne. De l’extérieur.

Mais à l’intérieur, Joseph
A l’intérieur, es-tu toujours le même ?

- Donne-moi la jambe, s’il-te-plait. Ou le visage criera.

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MessageSujet: Re: La poupée démembrée (Joseph)   La poupée démembrée (Joseph) EmptyMar 11 Juin - 14:26

Joe voulut faire claquer sa langue-limace qui collait à son palet jusqu’à l’étouffement, membre visqueux d’une petite monstruosité dentée qui pouvait débiter des mesquineries sans remords. Il se releva alors que l’autre reculait, de manière infime presque ; le contraste entre leurs silhouettes choqua Joseph plus qu’il ne voulait bien l’admettre. Le garçon bizarre ressemblait à un gamin étiré, essoré, discrètement esquinté par la vie ; plus que de rêves que de force dans ce corps inapte à la réalité et une folie impavide qui suintait de tout son être, comme une blessure sans grande importance, mais qui ne se refermerait jamais.

Le garçon sentait le feu et portait une tête entre ses doigts ; on y avait collé à la va-vite deux grosses billes azuréennes et parfaitement aveugles qui le fixaient avec méchanceté. Joe déplia sa colonne sans quitter l’autre du regard, sans regarder son horrible poupée. Dans sa propre main, la sienne, bien qu’à ce moment précis, il voudrait qu’on la lui arrache, ruisselait toujours l’hémoglobine puante et épaisse. Le jus de viande griffait sa peau, menaçait de la transpercer pour aller souiller son propre sang, coulait le long de son bras tendu comme un vieux bout de bois et reliait chaque grain de beauté comme un rituel maléfique. Joe fermait les yeux. C’était un cauchemar. Il allait se réveiller. En étouffant, sans doute, mais il allait ouvrir les yeux, dans son lit, dans son garage, avec l’eau qui transperçait l’plafond.

Et ça sentait. Odeur-menace que le jeune homme pouvait refuser de voir, d’identifier, d’accepter, mais pas de respirer. Chair qui s’écaille, s’éventre, explosions purulentes qui rugissent en son sein. Joseph sentit une goutte de sueur unique tracer un ruisseau, le long de sonon tympan droit. L’effluve de fin du monde le prit à la gorge, comme si deux grosses mains lui ouvraient la gueule sans pitié et lui imposaient une violation d’une quelconque sorte. Ses yeux se crispèrent, paupières si ridées qu’elles en devenaient fendillées, Joe avait oublié la présence du garçon qui attise les cauchemars, enfin pas vraiment, mais celui-ci était passé au second plan.

Ses oreilles de canidés s’agitèrent, alertées par la respiration caverneuse du garçon. Joseph vit les deux gamines au visage goudronné, avec leurs jolies robes du dimanche, le genre de robes avec lesquelles son père attifait Brie avant d’aller à la messe. Quant à Joe, il lui rentrait la chemise dans le pantalon, aplatissait ses boucles comme on tapote le museau d’un chiot conciliant. L’autre causait toujours de sa poupée.

- Putain, mais ferme-la avec ta poupée ! Regarde, les deux gosses, là-bas, faut qu’on les aide, qu’on les amène au dispensai... Joseph se tut.


Les gamines s’étaient déjà volatilisées. Il n’écoutait pas ce que l’autre pouvait bien babiller. Le monde se refusait à lui, informations contradictoires qui s’entrechoquaient et lui brûlaient le crâne, l’infection pernicieuse de sa réflexion qui se répandait insidieusement dans l’ensemble de son système nerveux. Il n’arrivait plus à réfléchir ou même à comprendre ; les cris d’alerte dans son corps se multipliaient comme des tumeurs, partout, partout, partout.
Joseph le reconnaissait aussi, mais ne répondit pas. Il n’aimait pas, n’aime pas et n’aimera jamais ce type-catastrophe qui ne semble pas être étranger à l’enfer qu’il est en train de subir. Le monde des hommes est cruel et l’autre n’est pas fait pour vivre dedans. Joseph n’est pas le pire des bestiaux et pourtant Julian semble avoir besoin d’un courage titanesque pour le regarder dans les yeux. « Tu as un peu changé. » Qu’est-ce que c’était censé vouloir dire ? Qu’il n’était plus un ado boutonneux ? Joe se retint de mordre. Une banalité s’échappa de sa bouche.

- Mouais. Tu m’as l’air d’être toujours le même, toi.

Ça ne sonnait pas comme un compliment. Joe était encore courbé en deux, 185 centimètres prostrés dans une douleur timide. Julian voulait sa poupée putain, il n'allait pas le lâcher, c’était clair et net. Joe laissa tomber son regard sur le membre esseulé : le plastique gigotait, devenait plus doux, plus simple, plus crémeux. Sans vraiment le vouloir, il laissa tomber le tibia lorsqu’il sentit du duvet sous son majeur.

- Ok. Ta jambe, tu la prends et tu te barres, putain, loin de moi et loin d’ici, il retenait des menaces, ses mots allaient trop vite et le coupaient alors que la jambe au sol tremblotait, comme un membre fantôme avide de retrouver sa place. Je ne sais pas ce que tu fais, je ne sais pas pourquoi t’es la, mais je te jure que si tu refais... Peu importe ce que t’es en train de faire, même ta daronne te reconnaîtra pas !

Ses paroles planèrent un moment avant d’imploser entre les deux hommes, mots-cailloux projetés au rythme du souffle erratique de celui qui les avait proférés.
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