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 news pepper #joseph

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☾ Le Miroir ☽
Micky Quirke
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En quelques mots : une musaraigne, une petite souris dans un trou à rat qui te regarde et qui t'observes. il t'aime bien, tu as de la chance.
Curiosité : si tu te penches sur son torse, tu pourras les entendre ; comme des jumeaux qui battent à l'unisson. deux cœurs dans sa poitrine : deux fois plus d'amour ?
Aptitude : deux cœurs, deux lui. jumeau parasite, monstre qui pousse de lui comme une mauvaise herbe, qui vole son second cœur.


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MessageSujet: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyVen 7 Juin - 0:33

would you lie with me and just forget the world ?
j o s e p h

l'attente est longue sur le pas de la porte. rien pour faire passer le temps qu'un paquet de cigarettes industrielles malboro pour ne citer aucune marque. c'est des clopes de daron, ça, mais tant pis. trouvé par terre, sur le chemin, micky s'est dit que c'était la récompense à son amitié sans faille. la pensée le fait rire, alors qu'au fond, dans ses deux battants, il a la sensation d'être un être abjecte.

joseph, c'est un peu ce pote qui te sort de la merde alors que lui-même est dedans. alors tu lui rends, de bon cœur, ce coup de main qui t'a tant aidé. il fait partie de la caste "bro", et ça, ça cours pas les rues. portland, le berceau d'une jolie amitié - amitié que micky laisse traîner, ces derniers temps. c'est le bordel dans son appart, le bordel à l'ace, le bordel dans sa tête. forcément y a des chaussettes qui traînent, et des choses plus précieuses aussi. d'habitude, les amis, il ne leur parle que lorsqu'il les croise, ou leur donne rendez-vous, ou qu'ils prévoient un truc. mais les gens comme joseph... il se sent protecteur. étrange sensation. il vient s'inquiéter de l'état de son ami toutes les semaines au moins, si ce n'est tous les deux jours durant certaines périodes. parce qu'il est taciturne, joseph. parce qu'il demande rien, il a besoin de la lune mais il va se contenter d'un gravier dans la cour. c'est le genre de personne à qui faut tirer les vers du nez.

ils ont de la chance, tous les deux, de s'être trouvés. et là, ça fait trois semaines que micky n'a pas donné signe de vie. évidemment, il ne peut pas compter sur joseph pour venir vérifier dans son appartement s'il est pas mort dans la baignoire - à quoi ça sert de lui filer les clés ? alors faut que lui-même s'assure que son ami n'est pas mort dans la baignoire. faut qu'il se manifeste. qu'ils parlent, qu'ils échangent. il a envie d'entendre ce que son ami a à raconter.

sauf que ça fait une heure et demie qu'il attend sur le pas de la porte et que personne ne vient. il a toqué, une fois, deux fois, avec plusieurs minutes d'attente entre chaque manifestation. son paquet a diminué de moitié, et à ses pieds trône un véritable cimetière de mégots. pas propre devant chez les gens, ça.

en relevant le nez, il aperçoit le tant attendu. sourire large, de soulagement pour ne plus avoir à attendre et de le voir vivant. dramatisme ? peut-être. quoi qu'il en soit, il fait quelques pas dans sa direction.

bro. salut. c'est nul, alors il passe une main dans ses cheveux. ça va ? son sourire n'a pas bougé. je pensais que tu finissais à 16h30. allez, excuses-toi une bonne fois pour toute. ça fait longtemps qu'on s'est pas vu, je me demandais comment t'allais.

4/10. bel effort, peut mieux faire.
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Joseph Monroe
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Curiosité : Facilités exacerbées avec les chiffres, passion pour les maths en général
Aptitude : Instinct animal (dormant)


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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptySam 8 Juin - 16:30

- Bon Lily, il arrive ce plongeon ?
- Mais M’sieur Monroe...

Bordel, qu’est ce que ces gosses avaient à s'adresser à lui comme s’il était déjà grabataire ?

- Je vous ai déjà dit que vous pouviez m’appeler Joseph. Tu as la bonne position, tu peux y aller ma grande. Tu ne vas pas te faire mal, lui assura t-il.

La pauvre gamine avait probablement des larmichettes plein les cils sous ses lunettes de piscine, mais ce n’était pas ça qui allait attendrir Joe. Finalement, elle lui fit signe d’approcher.

- Les autres vont se moquer de moi. Ils vont m’appeler la baleine, chuchota t-elle sous ses bras toujours tendus.

Evidemment. La gamine était un peu grassouillette. Joe soupira en entendant un rire derrière lui. Génial. Visiblement, il fallait non seulement apprendre aux chiards à nager, mais aussi à se comporter correctement.

- Oh ! J’en entends un qui ricane, le moindre gloussement qui sort de vos grandes bouches, il me fait des longueurs de crawl jusqu’à ce que j’en aie marre, c’est compris ?  grogna t-il, pas trop fort pour ne pas se faire réprimander par sa responsable, qui le trouvait trop...dynamique .

Il se retourna vers Lily et s’apprêtait à siffler quand il entendit une grossièreté vraiment, vraiment, pas sympa. Joseph côtoyait suffisamment ces gosses pour savoir qui était le plus à même de se gausser comme un malpropre.

- Bon, Kevin, Matthew, vous allez dans la piscine et vous me faites du crawl.
- Mais M’sieur, c’est trop dur le crawl !
(Protestation fort énergétique qui lui ferait presque pitié.)
- C'est clair que c'est plus compliqué que de vous moquer de vos camarades.

Joseph  mettait un point d’honneur à se montrer pédagogue et patient dans le cadre de son travail - deux qualités qui n’étaient clairement pas son fort en temps normal - mais la méchanceté gratuite faisait partie des comportements qu’il n’acceptait pas. Visiblement, ses méthodes un peu brutales ne semblaient pas déranger les marmots, car ils étaient les premiers à venir l’enquiquiner dans la rue. Bref. Il avait accepté de prendre les horaires de sa collègue Marjorie par pitié et s’était retrouvé à finir deux heures plus tard. Il sortit de la piscine en boudant, les cheveux hirsutes à cause de l’humidité et les yeux injectés de sang. L’air était doux et il y avait assez de vent pour que les rues de Silver Grove exultent des senteurs vestiges de l’époque industrielle : carbone, souffre et sable.

C’était familier, ça lui rappelait quand il était gosse et que son père revenait du travail, la clope au bec et les ridules autour de ses paupières incrustées de crasse. Son père lui semblait si grand, comme s’il pouvait épier les nuages et lui dire ce qui se cachait dessus. Et maintenant, il lui paraissait tellement diminué. On aurait pu croire qu’il s’en réjouissait, mais non. Ça n’avait même pas l’arrière goût du sentiment revanchard. Joseph était juste attristé. Parfois, son père lui paraissait parfaitement normal et la minute d’après, il débitait une énormité qui lui rappelait que son esprit était lentement mais sûrement en train de s’effilocher. Il tourna le long de la rue qui bordait la maison de Jackie, fit un signe à son beau père qui lui cria un truc qu’il ne parvint pas à comprendre, répondit avec un sourire puis coupa par le stade qui entourait son quartier. Joseph fut plutôt surpris de voir un espèce de grand échalas courbé sur son perron, comme à l’arrêt devant des cadavres fumants de cigarettes visiblement consommées à la chaîne.

-Hé, salut Micky, répondit-il posément avec un sourire qui faisait crépiter le bleu placide de ses iris.

Pour une raison qu’il ignorait, son ami ne semblait pas savoir où se mettre. Peut-être qu’il avait besoin de fric. Ou que son studio sentait tellement la beuh que ses voisins avaient fini par le virer à coup de fourche. Joseph était toujours surpris de voir le jeune homme lui rendre visite. Il ne se voyait pas vraiment comme une bonne compagnie et c’était sans doute pour la même raison qu’il s’était suffit à lui même jusqu’à nouer des amitiés sincères avec les Fire Fighters et Jeremy Dixon. Avant eux, il ne pouvait pas vraiment se rappeler d’avoir eu des amis ou même des copains d’école. Il avait tendance à mettre ça sur son absence d’humour. Ce n’était pas vraiment une qualité qu’il était parvenu à cultiver au fil des années; il était même cruellement dénué de second degré, ce qui lui avait attiré pas mal de moqueries en tout genre lors de sa scolarité. Et encore aujourd’hui de la part de Mal et Freckles, qui lui avaient répété à moultes reprises de "péter un coup", selon leurs propres termes.

- Désolé, j’étais avec les petits... c’était pas prévu. Je veux dire, je suis pas adepte de tout le concept des heures sups’ mais les gosses, j’ai du mal à résister, avoua t-il avec un air sincèrement coupable, comme si trouver les enfants adorables était une tare. En tous cas, c’est presque flippant que tu connaisses mon emploi du temps sur le bout des doigts, mon gars.

Et attentionné, mais ça, Joe n’osa pas le préciser. Il laissa entrer Micky devant lui, lui tenant la porte.

- Bon, jvais m’doucher, j’empeste le chlore. J’reviens.

Avoir un invité n’allait pas lui faire perdre le nord : propreté avant tout. Et c’était même pire quand quelqu’un était chez lui, il avait toujours peur que quelque chose soit sale ou pire, sente mauvais. Le temps de fredonner une chanson entière des Sex Pistols sous l’eau (3 minutes et 26 secondes exactement) il était déjà sorti. Il enfila son jogging, se ravisa - quand même, il n’allait pas recevoir Micky sapé ainsi - mit un jean, enfila son tee shirt le plus coloré (c’est à dire gris) et se rendit dans la cuisine, ses boucles épaisses encore gorgées de gouttes translucides, où le pauvre Micky avait toujours l’air aussi... égaré ?

- Tu veux bouffer un truc ? Tu m’excuseras mais t’as une sale mine. Je t’avais dit que le travail de nuit, c’était nul. Bon. J’ai des restes de lasagne d’hier soir si tu veux, proposa t-il tout en mettant le plat dans le micro ondes.

Il faisait partie des gens qui étaient relativement loquaces en tête à tête et qui se fermaient comme une huître dans un groupe. Rien de moins qu'un désastre relationnel, en somme. Mais bon, c’était ainsi. Après sa journée, Joe était clairement affamé et le bruit de l’assiette qu’il posa devant les deux mains de Micky résonna comme  « N’ose même pas refuser mes lasagnes ou je fais la gueule pendant 6 mois ». Puis, il posa deux bières et les ouvrit sans difficulté avec les dents. Il fallait bien faire honneur à sa réputation.
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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyLun 17 Juin - 2:33

toujours le coeur sur la main. joseph est un bon samaritain dont l'amabilité et la dévotion impressionneront toujours micky. des heures supplémentaires pour aider des enfants, dons de ses maigres possessions à des sdf, partage du peu qu’il a avec qui en voudra. impressionnant. micky a l’habitude des gens qui donnent beaucoup. à portland, là où ils se sont rencontrés, y avait que ça. des gens dévoués aux autres, qui n’avaient que ça dans leur vie. pour être au chaud l’hiver, pour avoir des fleurs au printemps, des sourires en été et des gants en automne, la seule chose qu’il leur fallait, c’était donner aux autres. maintenant qu’il y pense, c’est peut-être ça qui les a rapprochés à l’époque, et qui fait encore tenir leur amitié. cette dévotion, cette confiance, que tous deux partagent. quand à seize ans on va à la rue pour aider des sans-abris, on peut bien se targuer d’être de ceux qui donnent beaucoup sans jamais donner en retour. alors micky sourit, simplement, aux paroles de son ami. du bon samaritain qu’il a en face de lui et avec lequel il partage tant de valeurs humaines.

tu vas te faire marcher dessus si tu continues à être aussi dispo’. une mise en garde, pour la forme. parce qu’il tient à joseph, et que le voir se faire exploiter ne lui plairait pas. enfin, il se doute qu’avec ses années de marin, joseph doit flairer les arnaques et entourloupes. le rire remplace bien vite son faux air sérieux. il répond alors qu’il entre et défait ses chaussures : ouais, j’suis resté à te regarder derrière la baie vitrée pendant des semaines pour savoir ça.

non, il déconne. jamais de la vie. seulement, les quelques temps de colocation - de cohabitation, plutôt - sont un peu restées. et ce n’est pas comme si les horaires de joseph étaient particulièrement complexes à retenir ; enfin, sauf quand il fait des heures sup avec les enfants, quoi. une fois déchaussé, micky suit son hôte dans la cuisine. Un rapide coup d’oeil alentours : l’endroit est si propre, et rangé, et frais. il y a des fruits frais sur la table, et ça c’est vraiment un truc de daron, ou d’américain moyen bien pensant qui vit en banlieue. ou peut-être juste un truc de famille, en fait. s’il se souvient bien, une histoire avec le père… micky renifle. son ami, en plus d’être dénué de second degré, est taciturne sur sa vie. dommage, il aurait, avec plaisir, passé des heures à l’écouter parler de sa journée. enfin, l’histoire du père est complexe, apparemment, et mickael n’est pas le plus loquace sur sa vie non plus.

grave, tu pues. sans tourner la tête, alors qu’il porte déjà ses mains à l’étagère d’épices près de la gazinière. son ami est déjà loin, mais il sait l’impact que ça peut avoir sur lui, alors : eh j’déconne hein ! lancé de vive voix pour s’assurer qu’il entende sous son jet d’eau.

l’absence ne dure pas longtemps, mais suffisamment pour que micky manque de s’étouffer avec ce qu’il a analysé comme étant du cumin. bah oui, souffler puis renifler n’a jamais été une bonne idée. l’air comme perdu, il regarde la pièce. plafond, murs, lampe, décorations en tout genre. l’endroit est tellement… josephesque. y a pas d’autres termes. celui-ci revient, d’ailleurs, et propose à manger. la moue qui allait annoncer le refus est désamorcée par le regard de l’hôte et l’assiette qu’il pose sous son nez. bon, très bien, mangeons.

j’ai toujours eu mauvaise mine, jojo. il hausse les épaules. puis tu sais bien que je sais faire que ça. c’est dit sur le ton de la raillerie, mais quelque part se cache une certaine mélancolie dans ces mots. il aurait bien aimé avoir une profession plus folle, plus dangereuse. pilote d’avions de chasse. formule un. pompier. eh, super idée de reconversion ça ! un sursaut, cependant, en le voyant ouvrir avec les dents. god bless america d’avoir inventé les capsules qui sautent toutes seules, sinon joseph boirait de la souper à l’heure qu’il est. faut que tu m’apprennes ça, bro. j’sais faire qu’avec le poing. ce qui est déjà pas mal pour un consommateur d’alcool comme lui.

il tend sa bière pour trinquer. le bruit du verre qui s’entrechoque, suivit d’une grosse gorgée. c’est frais, ça fait du bien.

je pensais pas rester, en vrai. il avoue. mais ça me fait plaisir de passer du temps avec toi, alors.... alors il accepte sans broncher une part de lasagnes et une bière en bonne compagnie. surtout qu’on s’est pas trop vu récemment...

son regard fuit. il a l’impression d’avoir lâché une bombe, alors que joseph n’a pas l’air plus perturbé que ça de le voir en train de fumer comme un futur papa sur le pas de sa porte. quand même curieux, ce type. pas de nouvelles pendant plusieurs semaines, et même avec les clés de l’appart, il ne vient pas faire coucou.

toi aussi, hésites pas à passer. il le sait déjà. ils en ont déjà parlé. mais faut répéter. tout le temps. ça me ferait plaisir.

de lui offrir une bière ouverte avec les dents et un plat réchauffé. passer une soirée avec un ami, quoi. surtout jojo.
sagement, micky pose son fessier sur une des chaises autour de la table. il a eu l’occasion d’y manger quelques fois, autour de ce meuble, alors il prend la place qu’il avait l’habitude d’occuper à l’époque - et aujourd’hui encore, visiblement.

qu’est-ce que tu racontes ?

avec un peu de chance, il va vraiment pouvoir l’écouter parler pendant des heures.
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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyMer 19 Juin - 18:59

Joe se contente de sourire à la mise en garde futile de son ami, puis à sa blague idiote. En réalité, il préférait travailler qu’être chez lui. Surtout quand son père était dans les parages. En revenant dans la cuisine, Joseph vérifie discrètement que tout était impeccable. La maison des Monroe était le reflet parfait du caractère de Joe : rigueur, minutie, calme. Il n’était jamais en retard, n’oubliait jamais les factures ou les courses, ne dérogeait jamais aux règles du moment que ces dernières ne découlait pas de la bêtise totale, mettait son salaire dans quatre enveloppes différentes, respectivement dédiées à la nourriture, au loyer, aux dépenses médicales de Bill et aux urgences, nettoyait la maison tous les jours, nageait le même nombre de kilomètres chaque soir après le travail et se douchait deux voire trois fois par jour.

Le seul truc qu’il n’arrivait pas à maîtriser, c’était ce qu’il mangeait, mais bon, son ventre était clairement un trou sans fond. Son organisation était sacrée et gare à celui qui oserait lui faire remarquer qu’il était psychorigide… Les autres étaient bordéliques, c’est tout. Visiblement, son médecin n’était pas d’accord avec lui, car il avait tenté à maintes reprises de lui prescrire un cocktail de trucs divers et variés dont le jeune homme ne voulait pas; ce serait d’admettre qu’il avait un souci et Joe s’y refusait obstinément. En plus, il faisait des efforts : après tout, Marjorie l’avait prévenu au dernier moment ET il avait rendu service sans rouspéter.  Mais passons. Alors que Micky faisait écho à son inquiétude, Monroe s’assit prudemment, au bord de sa chaise, méfiant dans son propre foyer. Il leva un sourcil en réponse aux paroles défaitistes de son ami.

- Arrête, tu pourrais devenir maire de la ville si tu le voulais... T’es loin d’être un empoté. Et j’veux bien t’apprendre, mais c’est une question de génétique, de solidité de la dent, tu vois ? expliqua t-il avec un sourire de star hollywoodienne, parfaitement droit et blanc malgré des années de coups essuyés de tous les côtés. Faut bien que tu glisses le bord de la capsule sous la partie gondolée de ta dent, sinon ça abîme l’émail.

Bruit du verre qui claque, Joe avala une gorgée de bière tout en fixant son ami pour vérifier s’il mangeait vraiment. Une fois rassuré, il prit une fourchetée : s’il y avait un point sur lequel il avait confiance en lui, c’était ses talents de cuisinier. Mamie Ada lui avait tout appris : Brie n’avait jamais été très douée dans ce domaine précis. Il fronça des sourcils lorsque Micky lui avoua d’un air penaud qu’il ne pensait pas rester. Trois semaines qu’ils s’étaient pas croisés, peut-être ? Joe savait plus trop, les jours passaient et se ressemblaient, si bien qu’à sa grande honte, il n’avait sans doute pas réalisé qu’autant de temps s’était écoulé depuis qu’ils s’étaient vus. Le rouge pivoine enflamma ses joues alors que les paroles de Micky le ramenaient à leur conversation de la dernière fois. Joe savait qu’il n’était pas très doué pour les relations humaines en général et c’était typiquement le genre de remarques à priori bienveillantes qui avaient le don de le faire culpabiliser.

- Tu veux quelqu’un pour faire ton ménage, ou quoi ? se moqua t-il gentiment. Joe avait cru faire un infarctus lorsqu’il avait pénétré pour la première fois dans le nouveau logis de Micky. Il reprit plus sérieusement : Ouais… je sais… mais j’veux pas m’imposer. J’suis sûr que t’as plein de trucs plus importants à faire, marmonna t-il yeux baissés, inquiet à l’idée que Micky ne s’imagine qu’il ne voulait pas le voir mais également que ce dernier finisse par se lasser de Joe, tout simplement. Il n’avait pas énormément d’amis et ne souhaitait pas se mettre à dos les rares personnes qui pouvaient l’épauler.

Qu’est-ce qu’il avait à raconter ? Bonne question.

Joseph ne partageait pas grand chose sur sa vie, même à ses amis les plus proches. Il avait peur que l’on se serve de ses confidences pour le blesser : il en avait fait les frais avec Paul, qui s’était fait un plaisir de lui rappeler tout ce que Joe avait bien pu lui confier pendant leurs 6 mois de relation lorsqu’il avait posé son ultimatum. Monroe avait failli lui mettre un coup de boule en plein dans le menton - Paul était légèrement plus grand que lui, parfait pour viser - mais s’était finalement contenté de lui souhaiter de baiser un maximum de jeunots avant de devoir se gaver de viagra, car “t’es pas non plus un marteau piqueur, Paul”, puis s’était barré, assez fier de lui. Paradoxalement, il avait passé la même soirée à chouiner sur l’épaule osseuse de Micky, complètement enivré par les 3 grammes de whisky qui réchauffait sa chair sans parvenir à soulager sa tristesse. “Paul est un porc, Micky, une enflure, un salaud, ‘pis je trouverai jamais un mec qui m’aime, je suis bon qu’à me faire baiser, en plus regarde, j’ai pris du gras, mais siiiii, touche ici (...) FAUT QUE TU PINCES POUR LE SENTIR OK ? (...) Ouais c’est ça. C’est pas la peine de mentir pour me rassurer Micky !  J’suis dégueulasse, pas étonnant que personne veuille de moi, j’vais mourir tout seul avec dix chats...hic!”

Souvenir dont il avait encore honte aujourd’hui. D’ailleurs, il avait racheté un tee-shirt à son ami, car il était intimement persuadé de l’avoir inondé de larmes ET de morve, ce qui est franchement répugnant. Tout ça pour dire que quand Joseph se confiait, ça s’avérait souvent tout autant éprouvant pour lui que pour les autres.

- Ben, pas grand chose. Mais tu me connais, j’aime autant qu’il ne se passe rien d’imprévu ou de nouveau. observa t-il d’un ton placide. Ah oui, je me suis disputé avec la voisine parce que P’pa avait oublié de mettre son pantalon avant de sortir, mais bon, ça… si on peut plus se mettre en slip dans son propre jardin ! Joseph avait l’air réellement outré par l’indélicatesse de ladite voisine. Mais bon, j’sais pas trop, les choses sont un peu bizarres en ce moment. Un truc... - Joe se leva un peu trop brutalement en remarquant que le pot de cumin était mal fermé - électrique dans l’air tu vois ? Mais tu me diras, c’est peut-être l’été qui approche, la saison des amours comme dirait Brie. (ricanement moqueur mais qui transpirait l’envie) Et toi ? Toujours pas envie de fuir ce bled sans te retourner ?

C’est ce que Joe aurait fait, à la place de Micky. Silver Grove était une ville absolument déprimante et Portland lui manquait.  
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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyJeu 20 Juin - 11:43

les rires et les boutades s’enchaînent, comme à chaque fois. joseph est le roi de la raillerie, mais son manque cruel de second degré laisse parfois pantois ceux et celles qui les reçoivent : il est sérieux ? le “soucis”, c’est que joseph est toujours sérieux. quand il dit que micky pourrait être maire de la ville, il y croit vraiment - ou du moins, il croit à l’intention qu’il met derrière ses mots. quand il blague sur le ménage, il blague à moitié : ouais, son appart, à micky, est un dépotoir. entre cadavres de canettes et de bières et cigarettes écrasées dans un cendrier qu’il ne prend jamais la peine de vider, les fringues qui traînent et les cartons qui servent de meuble, pas de quoi être fier. le foyer de joseph est propre, toujours propre, très très propre. parfois même trop propre, ça manque de corps, de personnel, de vie. c’est une petite maison américaine parfaite, soit le genre de baraque que micky ne pourrait jamais, mais alors jamais, avoir. lui, il a grandi dans la rue, avec des gens. sa mère c’était une pute, littéralement.

mon truc important à faire c’est toi, jojo.

il a dit ça comme un lover, une phrase de drague ringarde, et un clin d’oeil derrière sa bouteille de bière de laquelle il tire une énorme gorgée. son sourire, pas peu fier, se dessine en dessous, avec les commissures de ses lèvres étirées et ses fossettes qui se creusent de chaque côté de ses joues.

je sais que je travaille le soir, du coup c’est pas pratique pour se voir. mais en journée, concrètement, je m’emmerde. alors il fait des trucs bizarres. des trucs débiles, ou des trucs dangereux. parce qu’il y a rien de pire que de s’emmerder dans la vie. et, hélas, à silver grove, y a rien à faire. si ce n’est des trucs bizarres, débiles ou dangereux.

et soudain, silencieux. le menton dans le creux de la main, micky mange lentement, petite bouchée par petite bouchée, pour écouter son ami parler. la voisine, cette grosse conne. on a tous une voisine ou un voisin chiant, on dirait. étonnement, joseph n’est pas du genre à s’étaler quand on lui pose la question. faut qu’il soit lancé sur un sujet pour pas avoir à lui tirer les vers du nez. alors, lorsqu’il parle, micky lui accorde un intérêt tout particulier. tout de même assez poli pour ne pas parler la bouche pleine, il se contente de mimiques singulières et expressives en guise de réponses. hoche la tête, fronce les sourcils, sourit en coin.

ouais. ouais, bizarres ouais. il confirme, sommairement, portant à sa bouche une fourchette de la délicieuse part de lasagnes offerte. ’tain, elle est vraiment bonne. commente-t-il en lorgnant en direction de son assiette. mais appétit d’oiseau oblige, il doit se forcer pour manger le plus possible de son repas. vient son tour où il devra parler. les yeux vers le plafond, micky s’esquive en regardant par la fenêtre. qu’est-ce qu’il a à dire sur sa vie ? tant de choses, joseph. tant de choses, mais si peu intéressante. nan, pas encore. j’suis pas prêt à retourner à portland. ses yeux, comme s’il avait honte, ont plongé dans son assiette dans laquelle la fourchette dribble avec un peu de viande. et je m’ennuie un peu, mais ça me fait pas de mal. j’ai une vie un peu posée ici, tu vois. ses épaules qui se soulèvent légèrement marquent le fait qu’il a obtempéré, qu’il est un peu résigné - chose curieuse et étonnante pour un rebelle sans raison comme lui. mais bon, les vingt six ans approchent. il serait peut-être temps pour lui de se calmer un peu sur certains points. et parlant de se calmer… ah, tiens, si, j’ai rencontré mal et jackie. ses sourcils se haussent avec un air légèrement lubrique lorsqu’il mentionne jackie, sur laquelle il a appuyé son ton. ouais, elle est d’enfer cette fille. attend, histoire absurde. j’étais sur le chantier, là, tu vois, au sud de la ville. il est interdit au public, mais j’y suis allé pour balader. et j’avais un peu, un peu bu. et j’ai pas fait gaffe à la voiture de flics et au fait que les phares dans la nuit ça éclaire. du coup, course poursuite avec les poulets dans le sud de la ville. et en fait, dans le chantier, y avait mal qui essayait de se barrer aussi. résultat, on s’est fait choper tous les deux. cellule de dégrisement, et au frais toute la nuit... il se marre à moitié en racontant son histoire, parce que franchement, ce genre de conneries ça arrive qu’à lui. finalement, mal est trop cool, on a bien discuté pendant notre petit séjour. et le lendemain, jackie est venue le chercher à la première heure par la peau des fesses. une chose est sûre, il gardera un bon souvenir de silver grove rien que pour ce genre de rencontres stupides, et rien que pour les débilités qu’il fait dans une ville aussi calme. mais le shérif est sympa, il voit bien qu’on est juste des sales gosses et qu’on fait des conneries parce qu’on s’emmerde. sale gosse de bientôt vingt six ans, micky. et mal m’a dit que vous vous connaissiez, que vous étiez vraiment potes et tout. j’ai trouvé la coïncidence marrante. dodeline de la tête, son sourire large s’élargit encore plus : j’ai découvert des coins mon gars, faut que j’t’y emmène, tu adorerais.
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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyJeu 20 Juin - 23:56



Micky serait toujours le bienvenue chez lui, quelque soit la raison de sa visite. Micky était ce genre de personnes, de celles qui se ramenaient juste pour demander “quoi de beau ?” alors même qu’ils savaient pertinemment que rien n’était venu chambouler la vie de leurs proches. Cela impressionnait Joe. Lui ne rendait jamais visite sans raison, pire encore, pour “papoter”. Disons que dans les faits, ça ne le dérangeait pas. C’était juste que ça ne lui effleurait pas l’esprit. Quant à Micky, c’était un spontané, un aventurier : un type qui sauterait dans un train à deux doigts de plonger dans le vide pour peu que la vue soit belle. L’genre de gars qui fixait tellement l’horizon qu’il ne reniflait même pas la merde dans laquelle il marchait. Ou l’aube accaparait tous ses sens, alors, il n’en avait rien à foutre. Bref. Micky et Joseph n’avaient absolument pas la même manière de mener leur existence et c’était tant mieux.

Il roula des yeux en entendant la phrase toute faite de Micky, pré-mâchée, rabâchée à la manière d’un discours d’ouverture d’un stand-upper un peu désuet, mais que l’on applaudit par nostalgie. Auparavant, ça l’aurait fait rougir, parce qu’il est comme ça Joe, un peu timide et coincé sur les bords, mais plus maintenant : il a appris à discerner la facétie dans les réparties de Micky, à comprendre ses traits si figés et changeants à la fois, comme ceux d’une statue dont le marbre semble se mouvoir dès que vous détournez le regard. Micky est beau garçon, ça c’est certain, nostalgie peinte sur son visage aux angles solides, ceux où le regard se heurte et s’accroche, parce qu’il a un drôle de sourire Micky, surtout quand on s’y attarde, risette de traviole et yeux-menteurs. Qu’est-ce qui les fait brûler ? Rien, si ça se trouve.

- Fais gaffe, à force de balancer des trucs du genre, quelqu’un tombera amoureux de toi, commenta Joe en sifflant sa bière comme si c’était de l’eau claire.

Essayer de comprendre Micky était parfaitement inutile pour quelqu’un comme Joseph. Voire contre-productif : autant se laisser porter par les faits et gestes de l’énergumène, un peu comme avec Mal, en somme.

- Hanww, pauvre chou, il s’ennuie. Jo glissa sa main droite sous son menton, amusé malgré tout. Tu devrais en profiter. Parce qu’un jour, arrivera le moment où t’auras plus le temps de t’ennuyer et là… Grimace pour exprimer son propos. Enfin, ça te manquera.

On dirait un daron qui parle. Cela l’amusait quand on lui faisait la remarque ; lui qui aurait bien voulu avoir des enfants, mais bon… La biologie faisait que. Et Micky l’écoutait parler, raconter de la merde pour noyer le poisson. Joseph ne voulait pas réellement lui expliquer ce qu’était vraiment son quotidien depuis deux ans, des petites maladresses insignifiantes de son père, innocentes, parfois marrantes aux pires aspects de la maladie qui l’avait bouffé de l’intérieur comme une vieille carcasse. Bien que la maladie ait évolué relativement lentement, elle continuait à gagner du terrain. D’après ce qu’il avait observé, Joe se laissait encore un ou deux avant que son père soit totalement dépendant. Un joyeux programme en perspective. Le médecin lui avait dit que l’état général de l’homme qui l’avait élevé chuterait très brutalement. D’ici là… Il fallait préparer le terrain. Il faudrait qu’il se trouve un deuxième, voire un troisième emploi, qu’il entame les démarches administratives pour devenir le tuteur de son père et de sa soeur, forcer Bill à continuer sa thérapie physique et comportementale quand bien même il refuserait de se lever, qu’il se prépare mentalement à devoir l’aider à se coucher, à se lever, à se laver, à manger…

Et irrémédiablement, à perdre son père, tout simplement. Mr Kurtz, le patron de P’pa, pas corporatiste pour un sou et qui gardait Bill sous le coude depuis des mois maintenant, lui avait dit alors que Joe venait chercher son père que “c’était plus possible, mais que si vous cherchez un complément, on embauche pour cet été, n’hésitez pas Joseph, j’ai de très bon souvenirs de vous !”. Qu’est-ce qu’il avait hâte de travailler l’après-midi à la piscine et la nuit à l’usine, du fun en perspective. Le médecin de P’pa lui avait conseillé de se ménager, de se reposer sur ses sœurs, sur sa compagne s’il en avait une -Joe avait ri jaune- en lui rappelant que s’il flanchait, son père aussi. Mais le repos, c’était pas son truc, à Joe. Il aurait l’temps… plus tard. Et donc, Joe, tant qu’il le peut, il rigole de plus en plus fort en écoutant l’histoire de Micky, il ricane tellement qu’il en arrive pas à avaler son morceau de lasagne qui s’échoue lamentablement entre ses chairs et ses molaires.

- Si vous vous mettez à traîner ensemble, le pauvre shérif va faire une dépression nerveuse. Quoique… ça lui fera de l’animation. Comme tu dis, ce n’est pas Portland, ici. Mais je suis content que tu te sentes bien ici. Sous entendu : tu me manquerais si tu partais, mais ce n'est pas le style de la maison, n'est-ce pas ?

Un air attendri se glissa sur le visage de Joseph lorsqu’il aperçut le petit mouvement de sourcil de son ami; après tout, il avait rarement vu Micky s’intéresser à quelqu’un de cette manière-là, ne serait-ce que par un regard ou une remarque. Lui-même était plus démonstratif, ça en disait long.

- Ouais, ça fait longtemps qu'on est potes avec Jackie, Mal, Lucky et Freckles... enfin Wesley. Je sais, ça paraît bizarre, enfin, surtout avec Mal, je sais pas trop comment ça c’est fait, j’crois qu’il m’emmerdait en primaire et  que je lui avais mis un coup de boule… Rah, j’sais plus. Et j’sais pas si tu connais les deux autres, c'est Wes qui conduit la Fire Fighter - j'crois que s'il pouvait l'épouser, il le ferait sans hésiter -  et Lucky, ben si tu vois un brun à proximité d’un désastre quelconque, bah c’est lui.

Une gorgée de bière glissa le long de ses cordes vocales.

- De toute façon, ils vont sûrement m’organiser un truc qui sera…. très mal organisé pour mon anniversaire, t’auras qu’à venir.

Le ton peureux de Joe laissait entendre toute l’angoisse qu’il ressentait à propos : de 1, d’être au centre de l’attention, de 2, de devoir suivre un programme qui n’avait pas été préparé, relu et appliqué par lui et lui seul. Autant il faisait pleinement confiance à Jackie, mais les autres…

- Et à propos de ça ! Jte montrerai cet été, on ira nager à la cascade, à l’aube et au crépuscule y’a absolument personne. L’aprem en semaine aussi… Tu seras heureux, toi qu'aimes tant te balader le cul à l'air. le taquina Joe, qui omit délibérément de préciser que quand il s’y retrouvait seul en plein cagnard, il y faisait également roussir sa lune. Ben quoi ? Y’avait tout de même plus élégant que la trace du slip.

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Métier : enfant terrible et espiègle ; barman à l'ace of spades.
En quelques mots : une musaraigne, une petite souris dans un trou à rat qui te regarde et qui t'observes. il t'aime bien, tu as de la chance.
Curiosité : si tu te penches sur son torse, tu pourras les entendre ; comme des jumeaux qui battent à l'unisson. deux cœurs dans sa poitrine : deux fois plus d'amour ?
Aptitude : deux cœurs, deux lui. jumeau parasite, monstre qui pousse de lui comme une mauvaise herbe, qui vole son second cœur.


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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptySam 22 Juin - 11:39

et j’espère que ça sera toi, joseph.

ça sonnait si bien dans sa tête ; mais il a retenu ses mots aux portes de sa bouche avec une bouchée de lasagnes.

dans l’assiette de porcelaine blanche finement décorée - décorations que micky abhorre au plus haut point mais dont il taira toute remarque - gît encore un bon morceau de lasagne. mais pour un mec qui bouffe rien et qui se nourrit à la fumée de tabac et à la weed, c’est trop. il picore, vaguement, joue avec un morceau de viande. l'opulence - car, pour lui qui n’a connu que la pauvreté, le foyer et la rue, ça se rapproche de l’opulence - n’est pas quelque chose avec laquelle il est familier. toujours se restreindre, ne jamais trop en demander, la retenue, la petite quantité, s’estimer heureux de déjà avoir quelque chose dans son assiette. il est grand et sec, il sait qu’il pourra jamais prendre beaucoup de gras, et de toute façon ça l’intéresse pas plus que ça. il pourra pas non plus prendre beaucoup de muscles, et ça l’intéresse peut-être encore moins que de prendre du gras. il sait pas comment il fait, joseph : il a eu l’occasion d’observer les formes de sa silhouette sous ses vêtements, et parfois son torse nu quand les périodes de grande chaleur pointaient le bout de leur nez à portland et qu’ils allaient se jeter dans la première étendue d’eau qui passait sur leur route. et il faut l’avouer, joseph n’a rien d’un gringalet. et vu son actuel métier, les choses ne vont pas changer de si tôt.

éclate de rire au commentaire de son ami.
pauvre shériff, oui. mal et micky commencent doucement mais sûrement à devenir d’inséparables partners in crime. ils ont déjà prévu une excursion en lieu interdit, et il semble à micky avoir repéré une résidence secondaire de gros riche sur la rive nord, assez éloignée du centre et cachée de tout regard. l’endroit idéal, en somme, pour s’offrir une soirée de vacances dans un hôtel cinq étoiles.

ses sourcils se haussent à ses mots. alors comme ça, joseph monroe a plusieurs amis, et des amis fidèles en plus ? incroyable cette histoire. il papillonne des cils pour réaliser. au fond, il a toujours su que joseph était du genre à avoir une bonne poignée d’amitiés forte et soudée.

attends… tu veux dire que je ne suis pas ton seul et unique ami ? le soleil de tes nuits et la lune de tes jours ? en bon zouave comédien qu’il est, ses lèvres se pincent en une mimique de tristesse absolue alors qu’il détourne le regard. j’avais confiance en toi, joseph. il éclate de rire, cependant, à la mention du coup de boule. à la mention de la fire figther à bord de laquelle il a eu la chance de faire un tour après une nuit en dégrisement. tu veux dire qu’il y a deux bruns à côté d’un désastre dans cette ville ? va falloir que j’assois ma grandeur, alors. enfin, d’habitude, le désastre c’est lui. et il sait, sans aucun doute, que c’est ce que va penser joseph derrière la fenêtre de ses yeux. j’allais te proposer qu’on fasse un truc à deux, mais si effectivement y a déjà quelque chose d’organisé… enfin ! je viendrai sûrement. quelques jours à peine séparent leur date de naissance - et quelques années, mais c’est un autre sujet.

son anniversaire. ça fait longtemps qu’il n’a pas fait grand-chose pour. seuls les amis proches étaient au courant pour ça, et c’était bien rare qu’il accepte de faire quelque chose pour, à portland. les célébrations ne sont pas trop son truc, et si joseph est angoissé d’être au centre de l’attention, au fond micky l’est aussi. parce que célébrer quelque chose d’aussi personnel que la naissance, ça le dépasse. surtout dans son propre cas. peut-être cynique, mais néanmoins réaliste : joyeuse fête du jour où t’es sorti de la chatte d’une pute qui t’a jamais voulu et du début de ton existence chaotique et désastreuse marquée par des interventions chirurgicales, le suicide de ta daronne et plein de drogues et plein de trucs dangereux. ça donne envie, hein ?

il sourit doucement.

c’est tellement romantique ce que tu me dis là, jojo. son regard azur a glissé sur le miel de sa taquinerie pour atterrir dans les prunelles de joseph. fais gaffe, à force de balancer des trucs comme ça, quelqu’un va tomber amoureux de toi. il glousse et reprend une bouchée de lasagne, ce qu’il regrette instantanément vu la nausée qui fait don son estomac un otage. c’est ça quand on mange trop. il masque pourtant sa grimace pour ne pas faire de peine à son ami. on fait ça quand tu veux. ça fait un bail que je me dis qu’il faudrait que j’aille visiter les coins plus sauvages de la ville. il est urbain, ce jeune homme. alors il reste dans sa zone de confort - à tort, puisqu’il pourrait faire de sacrées randonnées, lui qui aime partir pendant des heures de marche, comme ça, parce que ça lui prend subitement. l’autre fois j’ai découvert une vieille cabane. mais le lendemain, elle a disparu. j’suis à peu près sûr qu’elle était là où je suis retourné, mais bon. j’ai peut-être rêvé, ou halluciné… y avait peut-être pas que du tabac dans ma clope. ça lui est arrivé une seule fois de tomber sur cette cabane. il s’est dit en riant que c’était sûrement l’antre d’une sorcière, mais ne s’y est pas aventuré plus que ça, a continué sa route. maintenant, comment se fait-il qu’elle ait disparu subitement ?
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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyLun 24 Juin - 21:17

Joseph n’aimait pas vraiment les assiettes en porcelaine qu’ils avaient héritées de sa grand-mère; contrairement à ce que l’on pouvait penser, ce n’était pas un cadeau de mariage. Ada avait reçu les assiettes de la part d’une vieille dame chez qui elle travaillait : quelques babioles à la peinture écaillée pour la remercier des longues années où elle avait joué le rôle de bonniche, d’infirmière, de cuisinière et de baby-sitter. Papy Caedan détestait ces assiettes et rabâchait à longueur de temps qu’elles n’étaient pas assez profondes pour accueillir une portion suffisante d’irish stew. Mais comme disait Mamie : « Dan, tu ne connais rien aux arts de la table. Joseph, mon chéri, reprend des patates, tu es tout maigre. Brie, ma jolie, on ne se tripote pas les cheveux quand on mange. CAEDAN ! On ne fume pas à table ! T’es déjà assez malade comme ça ! » Lorsqu’Ada Monroe interpellait son mari avec son nom entier et très gaélique , c’était signe qu’il était temps pour le vieux de se soumettre. Il était vrai que Papy était un homme relativement peu élégant qui préférait la pêche et les échecs aux préoccupations de bonne femme ; mais il avait beau bien dire tout ce qu’il voulait, c’était tout de même Ada qui portait la culotte à la maison. Après la mort de Papy, Ada continua à servir du ragoût dans des assiettes trop petites, parce que ça la faisait sourire d’imaginer les ronchonnements de son mari.

Les disputes futiles d’amoureux de leurs grands-parents avaient toujours représenté un îlot de stabilité pour Brie et Joe. Papy partait pêcher en haute-mer 3 semaines par mois, mais quand il était de retour à Silver Grove, il ne les oubliait jamais à l’école ; il n’oubliait pas de leur faire à manger, il ne rentrait pas ivre à la maison, il ne ramenait pas avec lui des femmes qui semblaient à peine sortie de l’adolescence - pour sa défense, son père était encore très beau à l’époque - et surtout, il était d’une humeur constamment égale. Lorsqu’on lui avait diagnostiqué un cancer vers ses 65 ans, il avait abdiqué - pas d’argent, pas de traitement - et avait passé les derniers mois de sa vie à faire nager Brie et Joseph le long de la Burnt River, pendant qu’il attendait la poiscaille qui ne s’approchait pas de l’homme-cadavre. Dans un sens, Joe s’amusait de la réaction du vieux Caedan, avec sa clope aux lèvres, si jamais il le voyait servir de la nourriture dans ces assiettes tant haïes. C’est vrai qu’elles étaient vraiment minuscules et que Joe avait tendance, comme sa grand-mère, a en faire trop. Mais bon. Comme sa grand-mère avant lui, Monroe avait le don d’extraire l’essence même du « peu » pour en faire beaucoup. Quand Ada était décédée -crise cardiaque, morte endormie- Bill avait voulu jeter les assiettes, mais Joseph avait insisté pour les récupérer. C’était très amusant d’imaginer les fantômes de ses grands-parents se crêper le chignon à propos de la vaisselle utilisée chez les Monroe.

Mais Micky picorait, ne mangeait pas beaucoup et les sourcils de Joseph se fronçaient, se fronçaient jusqu'à se croiser et effleurer ses grands cils noirs. Peut-être qu'il était malade ; ou peut-être que... Joe tenta de cacher sa déception. Si ça se trouve, Micky n'aimait pas les lasagnes. Pire. Il n'aimait pas SES lasagnes et n'osait pas le lui avouer.

- Bah... Quand même... marmonna Joe, outré par la comédie discrète du vagabond. J'suis pas une bête sauvage, non plus.

Le rire de Micky fendit une nouvelle fois l'atmosphère et résonna avec la force d'un orchestre discordant entre les quatre murs de la petite cuisine des Monroe.

- La différence entre Lucky et toi - il avala goulûment un morceau de lasagne - c'est que toi, tu causes les désastres. Lui, il les subit, ricana Monroe, attendri, en se remémorant les nombreuses gaffes et maladresses de Graham Miller, dont le surnom était décidément une supercherie totale. Et oui, bien sûr, viens ! Pour être honnête, si tu peux gérer Mal, Jackie et moi, t'auras aucun souci avec les deux autres. Ce sont des crèmes.

C'était pas faux. Les différents membres des Fire Fighters semblaient graviter les uns autour des autres, dans un ballet sectaire qui acceptait rarement de nouveaux éléments, de peur de déstabiliser l'harmonie fragile qui sous-tendait leurs relations. Comme 5 aimants qui se neutralisaient à la perfection.

- Hahaha. Super marrant, Quirke, se contenta t-il de répondre quand Micky, traître, utilisa ses propres mots pour le faire tourner en bourrique. Et si t'as pas encore compris, ici, c'est paumé. Y'a pas mieux pour t'isoler, reprit Monroe, sur le ton de ceux qui savaient de quoi ils parlaient. Rien à des kilomètres. Enfin. C'est déjà pas mal de croiser du monde dans les rues le dimanche...

Ça l'arrange tout de même, Joseph. Ça l'arrange, car il n'aime ni le regard des autres sur lui, ni la cohabitation avec les autres êtres humains. Même Silver Grove est parfois trop bruyante à son goût, avec ses cachotteries et ses scandales de pacotilles. La proximité induite par l'étroitesse des liens entre les familles qui formaient le microsome des coins perdus comme Silver Grove pouvait s'avérer oppressante, voire insupportable pour ceux qui avaient tendance à attirer les ragots et les jugements.

Lorsque Micky lui raconta son anecdote - quelque chose d'inhabituel à Silver Grove, quelle surprise - Joseph, pourtant si raisonnable d'habitude, sentit une sorte de gêne au plus profond de lui. Il repoussa son assiette et posa sa fourchette.  Après tout, l'histoire de la cabane pouvait se justifier par une multitude de raisons différentes. Dont la drogue, comme le disait si bien son ami.

- Ah, t'es tombé sur la fameuse cabane. Une fois, mon Papy Dan - ça s'est passé il y a au moins trente ans, Brie était même pas née - est parti pêcher au crépuscule. Il avait l'habitude d'y rester toute la nuit. C'était un hiver très doux et personne n'aurait pu prévoir qu'il y allait avoir une tempête. Bref, Papy est parti se réfugier dans la forêt, il espérait trouver un abri de chasseur. Monroe interrompit sa narration, laissant Micky pendu à ses lèvres. Il a tourné en rond pendant une bonne vingtaine de minutes et enfin, il est tombé sur une cabane. Evidemment, il y est de suite entré. Y'avait personne. Mais y'a quelque chose qui l'a frappé : un gros bouquet de roses, très rouge. Papy était comme moi, il était très... cartésien . Il s'est endormi sans trop s'interroger. Pendant la tempête... Monroe fronça les sourcils. Alors qu'il s'apprêtait à décrire une scène que seule sa grand-mère avait pu lui raconter, avec les détails dont elle disposait, Joseph avait à présent une idée claire et nette de ce que Caedan avait pu apercevoir cette nuit-là. Comme si c'était son souvenir à lui. Il s'est réveillé. Et il a vu une femme à la fenêtre. Papy disait qu'elle avait des grands yeux noirs comme du charbon et des lèvres à embrasser. Un petit rire d'enfant s'échappa des lèvres de Joseph, exactement le même avec lequel il réagissait aux histoires abracadabrantesques de son aïeul. Comme tu t'en doutes, Papy était un homme à femmes, même s'il n'aurait jamais trompé Mamie. Evidemment, il a voulu lui ouvrir. Mais y'avait personne dehors. Tu me diras, il a pu cauchemarder. C'est ce que je crois, personnellement. Cependant, y'a tout de même quelque chose de... bizarre. Tu te rappelles du bouquet ? Ben, une fois que Papy est retourné dans l'abri, il avait disparu. Mais ça empestait la fleur, si fort que ça le prenait à la gorge. Mamie Ada disait que ça lui apprendrait à picoler pendant qu'il pêchait mais... Papy Dan a trouvé une rose dans la poche de son manteau. Une vraie. En plein hiver. Par la suite, il a essayé de retrouver cette mansarde, mais... il a jamais réussi. Je pense qu'il devait être totalement bourré, commenta sobrement Joseph, ravi d'avoir pu conter son histoire à Micky le rêveur avide.
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Curiosité : si tu te penches sur son torse, tu pourras les entendre ; comme des jumeaux qui battent à l'unisson. deux cœurs dans sa poitrine : deux fois plus d'amour ?
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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyJeu 27 Juin - 0:09

tressaut soudain des sourcils. joseph n’est pas des plus bavards en public, mais c’est une véritable pie lorsqu’il s’agit d’un face à face : ça, c’est acquis. en tête à tête, micky sait que la conversation va dévier, çà et là, et qu’ils vont finir par parler de quelque chose d’absolument aléatoire qui va les passionner tous les deux. le fait est que joseph a une qualité que micky n’a pas - encore une, il les collectionne : raconter une histoire. la simple phrase d’accroche, simplissime et naturelle, bien placée. il a fallu pas plus de trois secondes à joseph pour captiver l’attention fugace et lunaire de micky. trois secondes pour que ses sourcils se haussent, ses cils papillonnent, qu’il soit surpris, prit au dépourvu. ce n’est donc pas la première fois que joseph entend parler de cette cabane. en trois ridicules secondes et quelques mots, micky a posé sa fourchette, mimé la position de son ami, comme un enfant sage auquel tu racontes une histoire.

et l’histoire, elle est stupéfiante.
les mots s’enchaînent les uns après les autres avec une fluidité qui le déstabilise. joseph raconte ça comme si c’était lui qui l’avait vécu, comme si ce souvenir lui appartenait - en faisant ça, il transmet cette image à mickael. la cabane, il l’a vue. rêvée, fantasmée, imaginée, hallucinée, peu importe, mais il l’a vue. et la mention des roses rouges lui colle un sacré frisson dans le dos, suivit de près par un sourire d’enfant fasciné. les roses, il les a vues. elles poussaient en bosquet contre les murs de la cabane, fleuries, rougeoyantes. en plein hiver, le contraste doit être énorme. il imagine tout, imagine cette femme aux yeux noirs et aux lèvres à embrasser qui se volatilise. il lui fantasme une belle robe rouge et blanche, avec de la dentelle fleurie noire par dessus, un corset qui serre bien sa taille, des cheveux noirs et longs attachés, hélas pas assez pour les discipliner.

elle s’achève trop tôt, cette histoire. et de frustration, micky a un mouvement vif.

et c’est tout ? il espère que sont ami ait une suite. que le grand-père l’a retrouvée, cette cabane, ou peut-être cette dame. qu’il a entendu des légendes, des histoires de la part d’autres personnes. c’est génial. se yeux se perdent quelque part sur la nappe, et son sourire n’annonce rien de bon : il a trouvé sa prochaine bêtise. c’est fou, parce que la cabane que j’ai trouvé avait aussi des rosiers qui poussaient à ses pieds. des roses très rouges - comme c’est la saison, ça ne m’a pas paru si étrange que ça. d’un mouvement sec, il secoue la tête, vire ses yeux sur son ami. dans son regard brille cette lueur que toute personne raisonnable déteste, et que tout aventurier adore. j’ai rencontré une fille. l’équivoque n’a pas sa place dans les mots : joseph sait qu’il n’est pas du genre coureur, ne l’a jamais été, et qu’il est encore plus pudique que lui sur sa vie privée et amoureuse. j’étais sur le dragon… le pont, au dessus de la rivière. elle est arrivée comme une ombre, et s’est mise à chanter pendant que je me tenais au-dessus du vide. quand j’ai posé le pied à terre, elle est venue avec moi, marcher. on est descendu jusqu’au lit de la rivière, en vitesse. et là-bas, il y avait une pêcheur sur l’eau. ça nous a étonné de le voir ici aussi tôt le matin - le soleil se levait à peine. il marque une pose, dodeline de la tête. machinalement, sa fourchette s’est plantée dans la lasagne et s’est portée à ses lèvres. il a calé le morceau dans un coin, derrière ses molaires, pour continuer son récit. alors j’ai plongé pour le rejoindre, voir ce qu’il faisait. il ne se rend pas franchement compte de son action insolite. et il ne m’a pas regardé, même pas tourné la tête pour m’adresser un regard en coin. il regardait le bout de sa canne, dans son gilet à mouches bleu marine. finalement, la part entière de lasagnes finit par y passer. et quand je suis revenu, la fille lui a jeté une pierre. touché en pleine tête, il n’a pas bronché. il hoche lentement la tête. il se passe des trucs trop bizarres ici, joseph.

malgré son sourire malicieux, enfantin, et ses yeux qui pétillent, sa voix fut subitement animée d’une certaine peur, un certain malaise. il repense à ses deux coeurs, à ce monstre qui a essayé de sortir de lui, la dernière fois, et qui a réitéré pas longtemps après. depuis, silence radio. cependant, il est sûr d’avoir vu quelqu’un se fondre dans l’ombre, littéralement. enfin. il a secoué la tête, de nouveau, et ses cheveux ont volé çà et là, comme si un moustique c’était approché trop près de son oreille.

tu fais rien ce soir, je me trompe ? il a relevé le menton, semble cacher quelque chose derrière sa tête. son sourire en coin ne dit rien qui vaille. je suis sûr que t’as rien à faire ce soir, et que tu serais pas contre une balade dans les bois avec ton micky adoré.

touché,
coulé ?
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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyLun 1 Juil - 19:14

Joe n’avait pas une imagination débordante : il était incapable de faire naître des mondes ou des histoires de toutes pièces et quand il fallait broder, il se basait souvent sur ce qu’il pouvait observer dans la  réalité. Même lorsqu’il faisait de la musique, il restait particulièrement terre à terre : ce qu’il aimait, c’était la justesse d’une partition parfaitement exécutée et non pas les émotions qu’elle pouvait bien procurer. Il n’était pas créatif : cela sous entendait de prendre le temps de rêver. Or, Monroe n’était pas un rêveur, il ne savait pas comment on faisait. Y’avait peut-être un mode d’emploi, mais on lui avait jamais mis entre les mains. Il n’avait jamais rêvassé en classe : pour lui, l’école relevait de l’ordre du calvaire et ne pouvait pas vraiment tenir le rôle de laboratoire à songes.  

Mamie Ada se plaisait à raconter que son petit fils était tellement bon en mathématiques qu’il deviendrait probablement ingénieur, astronaute, ou tiens, pourquoi pas trader, s’amusait t-elle. Mamie Ada n’avait jamais réellement compris ce qu’était un trader et son petit-fils excellent en maths et à la ramasse dans les autres domaines avait fini maître-nageur. Joseph espérait qu’elle n’était pas trop déçue. Et qu’elle continuait de penser que son petit-fils allait embrasser une carrière d’ingénieur. Dans son fort intérieur, Monroe savait bien qu’elle ne pensait plus et que de ce fait, que Joe soit devenu président ou éboueur n’était pas bien important. Mais passons. Inventer des histoires n’était pas le fort de Joseph : c’était bien pour cela qu’il ne mentait quasiment jamais, même si ses rares fourberies n’avaient jamais été mises en lumière jusqu’à ce jour.

Cependant, Monroe avait un talent; celui du respect de la chronologie, de la logique et du détail. Il compensait son manque cruel de vocabulaire par une narration impeccable et un sens du réalisme assez rébarbatif quand on y songeait. En revanche, Papy Dan détenait un talent de conteur incroyable et surtout, il possédait le don de faire adhérer les âmes les plus cartésiennes aux réalités qu’il s’amusait à dépeindre. Quand Joseph était gosse, il jouait à un jeu très particulier avec son grand-père : démêler le vrai du faux dans les histoires effarantes du marin. Dan le tenait sur ses genoux et concluait invariablement son histoire par : « Tu verras quand tu seras grand, mon ptit gars. Souvent, le réel relève de l’absurde. » Joseph, à 4 ans, se contentait de glousser car Papy Dan employait sans cesse des mots trop compliqués, surtout quand il regardait les infos sur le conflit nord-irlandais.  Malheureusement, Joe n’avait jamais eu le mot de la fin en ce qui concernait la mystérieuse cabane. L’espace d’un instant, il crut voir un peu de Brie dans les traits de Micky : l’étincelle ravie dans le regard, le sourire candide, un air émerveillé qui jaillit de nul part pour illuminer la figure.

T’excites pas, Quirke. Y’a des incohérences monstres dans cette histoire.

Le bon vieux Joe était de retour. Mais Micky ne lui laissa pas le temps d’enchaîner : le pauvre gars semblait vouloir une conclusion à cette histoire, mais Monroe n’avait rien à lui offrir.

Désolé, mec. Si y’a d’autres trucs, Papy les a emportés avec lui.

Peut-être que la femme aux lèvres mordues était l’amante de Dan.
Peut-être que c’était pour cela qu’Ada évitait constamment le coeur de la forêt et qu’elle abhorrait les roses.
En effet, il y avait peut-être un secret. Mais Joe n’irait pas fouiner. Pas son genre.

Joseph leva un sourcil étonné, sa seule réaction en écoutant le récit de Micky. Parfois, Micky avait des comportements… stupéfiants. Dignes de ceux d’un enfant qui ne pensait pas avant d’agir. Ou pour qui les conséquences d’un acte n’avaient lieu que dans un rêve dont il ne serait jamais le spectateur. Le blond n’arrivait pas à comprendre comment on pouvait se montrer aussi nonchalant. Peut-être était-ce plus simple lorsqu’on n’avait aucune chaîne.

Peut-être que la fille et le pêcheur étaient des fantômes… Bouh, le taquina Joe, prêt à se prendre au jeu.

Mais sa plaisanterie tomba à plat, car durant quelques secondes, Micky parut ailleurs, comme enfermé en lui-même : un tsunami discret qui ravage son regard candide et comme dans un mauvais rêve, Monroe cru apercevoir un autre Micky sous le masque. Comme un jumeau modelé à l’arrache. Comme un Micky subconscient que l’on essayait d’occulter. 3 secondes durant lesquelles Monroe songea à une seule chose : le mystère perpétuel qui entourait Micky, alors que celui-ci attisait la confiance de tous. Joe mit cette pensée dans un tiroir qu’il ferma à clé. Les gens avaient leurs secrets, non ? Lui aussi, après tout.

Micky, c’est vexant putain… J’pourrais voir mon amant… si ça se trouve, il est terré quelque part dans la maison, en fait, j’dois t’avouer, tu nous as surpris… j’étais là depuis le début de l’aprem, à un moment, on s’est quand même dit qu’il fallait t’ouvrir… du coup, j’suis sorti par la fenêtre.

Joe se marre comme un gosse : comme d’habitude, il est dur de s’avancer sur la véracité de ses propos. Mais coincé du derche comme il l’était, la probabilité que Joseph Monroe ait fait la bête à deux dos alors que son ami Micky patientait sous un soleil tapageur se rapprochait du néant.

Bon, j’vais te montrer un truc. Que tu te dises pas que tu vas tomber magiquement sur cette cabane, tempéra Jo.

Il se leva avec une grâce presque étonnante pour sa silhouette trapue - le contraste entre les deux jeunes hommes était saisissant - et sortit d’un tiroir des feuilles et crayons de couleur. On imaginait mal Joe faire des coloriages, pourtant… Le jeune homme se mura dans un silence parfait, le temps de tracer un plan rigoureux des alentours.

Ok. On va reprendre l’histoire de Papy point par point. Papy était ivre. Ce qui veut dire qu’il n’avait aucune idée de son point d’entrée exact dans la forêt, de la distance qu’il a parcourue une fois éloigné de la lisière ou même du temps durant lequel il a erré. Par chance, papy Dan était routinier : ben justement, il pêchait toujours prêt du chemin de fer. (Joseph coloria la zone) En admettant qu’il ait rejoint la forêt en ligne droite, il serait rentré entre ce point-ci et ce point-là. Cela représente environ 3 bons kilomètres. C’est quasiment certain que Papy a voulu rejoindre ce point-ci : le sentier est en ligne droite sauf ici. C’est là qu’il a dû se perdre. A partir de maintenant, ta fameuse cabane devrait se trouver dans un rayon de vingt à soixante minutes à pied, dans le brouillard et sous la pluie, en prenant en compte le fait que Papy était bourré. Mais - Joe leva son crayon car Micky faisait mine d’ouvrir la bouche - Mamie venait souvent ramasser des herbes et des baies dans ce coin et j’peux te garantir une chose : une telle cabane, on en a jamais vu, glissa Monroe, ravi d’avoir pu casser les délires fantasmagoriques de Micky à grands coups de logique.

Enfin. Ça, c’était ce qu’il croyait.
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En quelques mots : une musaraigne, une petite souris dans un trou à rat qui te regarde et qui t'observes. il t'aime bien, tu as de la chance.
Curiosité : si tu te penches sur son torse, tu pourras les entendre ; comme des jumeaux qui battent à l'unisson. deux cœurs dans sa poitrine : deux fois plus d'amour ?
Aptitude : deux cœurs, deux lui. jumeau parasite, monstre qui pousse de lui comme une mauvaise herbe, qui vole son second cœur.


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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyMar 2 Juil - 3:08

et il parle, joseph.
si, au début de leur amitié, micky avait trouvé le garçon muré dans un silence qui lui était impossible de percer, les choses se sont bien vite détendues lorsqu’ils ont changé de cadre. plus intime de boire des bières sur les quais du port. des trucs dégueux, forts, et achetés à moins cher que pas cher. de quoi passer une bonne soirée, en somme. à l’époque, micky mentait sur son lieu de vie. “je vais rentrer” voulait dire qu’il allait sûrement dormir sur un banc dans un parc ou squatter clandestinement la cale d’un bateau amarré depuis plus de trois jours. ces dans ces moments là qu’il s’est rendu compte que joseph parlait. beaucoup. qu’il était minutieux, avec un grand sens du détail, qu’il racontait bien les choses. c’était plaisant de l’écouter parler.
et ça n’a pas changé.

même là, en train de piétiner ses rêves, micky ne peut s’empêcher de suivre des yeux son petit plan de fortune. la ville y est grossièrement représentée, et le dragon aussi. souvent, ses beaux yeux bleus se lèvent en direction de son ami, le détaillent, puis reviennent s’intéresser à ce qui se passe sous son nez. intéresser n’est pas le mot, puisqu’il faut être honnête : il s’en fout royalement.

un silence après son explication longue comme une journée à la piscine avec les enfants.
debout dans l’entrée de la cuisine, micky tient une veste dans une une main, deux paires de chaussures dans l’autre. la sienne, et celle de joseph, vraisemblablement trop occupé à briser ses rêves pour s'apercevoir que son ami s’était volatilisé.

o.k., mais moi, la cabane, je l’ai vue... sur la table penché, sa main gribouille d’un crayon rouge un autre endroit de la carte. pas opposé, mais presque. là. il a lâché la veste sur le dos de son ami, s’empresse de récupérer les deux assiettes pour les rincer - comme lui avait demandé de faire son ami lors de leur cohabitation - et les déposer dans le lave-vaisselle (sans vérifier si celui-ci est propre ou sale). moi, ça me paraît étrange cette histoire. parce qu’en vrai, j’avais rien pris en tombant sur cette cabane. et si ton grand-père raconte être tombé dessus et moi aussi, c’est qu’il y a quelque chose ! un rire lui échappe. pour un fantôme, cette fille était drôlement vivante. elle avait un rouge à lèvre qui collait un peu, qui a contaminé ses lèvres à lui, et une voix très douce. ce n’était pas un fantôme, c’était une sirène.

assit sur une chaise, ses godasses s’enfilent à ses pieds comme un gamin à qui on a promis quelque chose s’il les mettait vite. en relevant le nez vers son ami, il se lève soudainement.

aller jojo ! y a sûrement ton amant qui t’attends dans la cabane dans les bois. il ricane, parce que son ami le fait rire avec ses histoires d’amants secrets dont personne ne connaît l’existence, et ses idées saugrenues à lui qui lui font inventer des histoires qui n’ont rien de crédibles mais qui passeraient quand même auprès des crédules. une balade digestive en forêt, ça se fait, non ?

dans son sweatshirt trop grand, micky est tout sourire. ses idées stupides le mènent n’importe où, n’importe quand, et avec n’importe qui. ce soir, il espère bien entraîner joseph dans ses folies. et pour ça, il garde bien cachée dans sa poche de veste un petit sachet au vert chatoyant fraîchement acheté.

allez, steuplait.
sourire micky. sourire-ceau.
je serais sage.
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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyLun 8 Juil - 16:49

Quand Joseph s’enfermait dans une tâche, il devenait imperméable à toute stimulation extérieure. Avec ses lunettes triple foyer sur le bout du nez - uniquement portées à l’intérieur ou en présence de membres VIP de son cercle affectif - il ressemblait à un écolier studieux qui souhaitait rendre un travail impeccable à sa maîtresse. Il était tellement focalisé sur son explication, un peu longuette, il fallait bien l’admettre, que les signes de désintéressement de Micky lui passaient totalement au dessus de la tête. Joseph savait bien que tout le monde n’était pas aussi méticuleux que lui, mais il avait tendance à l’oublier. Quand bien même il en aurait été conscient, il n’aurait probablement pas écourté son explication : Joe était réglé comme une machine, à moins d’appuyer sur le bouton stop, les choses suivaient leur cours sans interruption possible. De prime abord, c’était déconcertant, mais il était fort à parier que ce côté inflexible était, paradoxalement, la cause de son impopularité mais également de l’affection que lui portaient ses quelques amis. Monroe supposait que ce travers le rendait peut-être attachant, ou tout du moins qu’il attirait les esprits électriques comme ceux de Micky ou Mal, énergies contradictoires qui se neutralisent pour limiter les dégâts.

Forcément, Joe fut surpris lorsque Micky alla tracer une croix sanglante au nord-est de la forêt; si déconcerté en réalisant que Micky ne l’avait absolument pas écouté qu’il mit un peu de temps avant de réagir.

Non, non, non mais attends… j’peux pas partir comme ça, avoua t-il, un peu honteux.

Joe avait depuis longtemps appris à limiter sa maniaquerie en présence de ses amis, mais fallait pas trop lui en demander. Tout en enchaînant le balai, le nettoyage de la table, de l’évier - après tout, Micky avait rincé les assiettes, y’avait probablement des miettes quelques part -, du plan de travail  et du micro-ondes, il se contenta de commenter, habitué aux nuitées délurées de son ami :

J’ai du mal à croire que t’aies rien pris… mais soit.

Le pauvre Micky était toujours affalé sur sa chaise, à regarder Monroe s’activer d’un air amusé. Quelques semaines de cohabitation avaient suffit à inculquer au rat des villes les fondamentaux d’une vie sereine aux côtés de Joseph Monroe : ne pas le déranger quand il était pris d’une frénésie de ménage.

Oh oui, ça se fait. Enfin, Joseph agita précautionneusement la carte, de peur de la déchirer avec ses paluches brutales. Là, c’est plutôt une randonnée.

La vie de Joe était dépourvue de fantaisie, ainsi, il comptait sans se l’avouer sur ses amis pour bouleverser son quotidien. Après tout, Jackie Young lui avait tout de même tatoué une raie manta sur les fesses, alors bon, il ne devait pas être si ennuyeux que ça… De ce fait, même si la naïveté de Micky le dépassait - sans doute avait-il besoin de croire en un conte de fée - la perspective de se lancer à la recherche d’une cabane si ancrée dans les légendes locales l’amusait. Et puis, quel plaisir ce serait de montrer à Micky que la rationalité avait du bon… Et toc.

Les deux jeunes hommes étaient chaussés et Joseph ferma très solennellement la porte d’entrée, comme s’ils étaient des explorateurs laissant derrière eux femmes et enfants pour mieux percer les secrets enfouis de ce monde.

Tu sais quoi ? annonça soudain Joe. Si jamais on trouve la cabane ou ne serait-ce qu’une trace de son existence, t’auras le droit de me demander un truc, n’importe lequel et j’le ferai.

Orgueilleux comme à son habitude, Monroe était tant persuadé d’avoir raison qu’il était prêt à parier n’importe quoi. Il était à deux doigts de lui tirer une langue bien rouge, c’était dire.

Absolument n’importe quoi, réitéra Monroe en jetant un regard en biais à son ami.

Si ça se trouve, il allait le regretter.
Mais une promesse est une promesse, surtout avec Joseph Monroe qui pensait ce qu’il disait et faisait ce qu’il disait.
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Curiosité : si tu te penches sur son torse, tu pourras les entendre ; comme des jumeaux qui battent à l'unisson. deux cœurs dans sa poitrine : deux fois plus d'amour ?
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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyLun 15 Juil - 8:59

l'attente lui apparaît totalement abominable. voir son ami s'affairer comme ça, à nettoyer ce qui est déjà propre, le fait rouler des yeux. et bien sûr, aucun moyen de prêter main forte pour s'assurer que les tâches à ne pas faire soient faites le plus vite possible. affalé sur sa chaise, les mains croisées sur sa panse bien remplie d'un repas dont il n'avait pas idée avant de poser les pieds ici, il roule des pouces pour patienter. joseph est une télévision à lui tout seul, une petite fourmi. en bon rat des villes, il a appris à se taire quand il n'était pas chez lui. micky est partout chez lui, certes, mais certaines limites sont à ne pas dépasser, et il en a bien conscience.

une randonnée, n'importe quoi ! il a ri en se levant d'un bond.

la porte claque derrière eux et l'aventure commence. micky a l'impression d'être un personnage de film d'action, et qu'il va devoir traverser tout un tas de situations compliquées pour finalement accéder à son but, trouver la vérité. cette sensation, joseph l'appuie avec son espèce de prophétie. opération : trouver la cabane. la récompense en vaut sûrement la chandelle. quirke n'a jamais bien eu d'imagination quand il s'agissait de trouver des gages pour les perdants, aussi y réfléchira-t-il lorsque le moment sera venu. parce que ce moment, un jour, viendra. peut-être ce soir, peut-être demain.

j'ai hâte de t'avoir à ma botte !

et les pas s'enchaînent déjà. direction la forêt, les deux acolytes marchent tranquillement. une balade digestive, pas un marathon : de toute façon, micky fume paisiblement, cigarette sur cigarette. les problème d'être en présence d'autrui, c'est que ça pousse à la consommation. la "clope sociale", diraient certains. ça habille, ça aide à parler, et ça confère ce petit quelque-chose que les non-fumeurs n'ont pas. il en a proposé à joseph, mais ne sait plus si son ami ne fume que de l'herbe ou du tabac aussi.

il est bien heureux, micky, de se retrouver dans cette forêt avec cette personne. le soleil n'est pas encore prêt à se coucher, aussi ont-ils du temps devant eux pour trouver cette cabane avant la tombée de la nuit. silver grove n'est pas très en pente, bien que proche de la montagne et sur les rives de cette rivière dans laquelle l'idiot bête qu'il est s'est baigné plusieurs fois, et toujours dans des états très variés.

sérieux, le folklore local est super bizarre, ici. il ricane. on dirait la france. j'ai lu des trucs de dingues à ce sujet. il omet de dire que c'était lorsqu'il s'enfermait toute la journée dans une bibliothèque pour fuir le temps froid de portland avant de devoir aller dormir dehors. apparemment, ils ont une créature sournoise qui vit sous les ponts et qui chope ceux qui se penchent au bord pour les noyer. son nouveau ricanement est équivoque. je serais déjà tellement mort si c'était vrai.

la ville se dérobe au paysage pour ne laisser place qu'à la forêt. une main dans la poche, micky va à paisible allure. s'il devait être honnête, trouver cette cabane lui importe bien moins que le moment qu'il est en train de passer avec son ami. la culpabilité de ses récents jours de silence et sa disparition momentanée de la surface viable de la terre s'efface à mesure que les secondes, les minutes, en présence de joseph, passent. il sait que son ami ne pourra pas passer la nuit à discuter, mais au moins ils profitent ensemble d'une promenade dans la fraîcheur du soir sous la canopée.

ils ont aussi des légendes de loup. de "bêtes féroces", comme la bête du ge...gévaudan. il s'y reprend à plusieurs fois avant de parvenir à prononcer ce nom. son accent pitoyable lui arrache un rire gentiment moqueur à son égard. enfin bref, c'était y a deux cent cinquante ans, un peu plus. en gros y avait un gros loup qui attaquait le bétail et les humains. 'fin, dit comme ça c'est pas incroyable, mais apparemment ça a été une sacrée merde là-bas. genre, mai 68 en pire, tu vois.

il n'est pas sûr que son ami ait eu vent des émeutes de 68. ils n'étaient pas nés, ou à peine, mais ça a fait un tel grabuge que ça ne serait pas étonnant qu'il en ait au moins entendu un peu parler.

y a d'autres légendes comme celle de la cabane, à silver grove ? sa question en cache une autre. deux autres. comme des sirènes. la première.

la deuxième, il la tait. parce qu'il n'a pas envie de savoir s'il y a déjà eu des cas où un siamois poussait subitement sur le corps d'un sujet sans que celui-ci ne comprenne ni ne puisse en faire quoi que ce soit.

sa peau frissonne : c'est terrifiant.
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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyMer 17 Juil - 19:43

Evidemment, Quirke était aux anges. Gamin, Joseph ne comprenait pas vraiment le sens de cette expression, il avait un peu de mal avec les structures non littérales. Valait mieux éviter les métaphores avec lui, car lorsqu’il n’avait pas envie de s’emmerder à comprendre - ce qui arrivait assez souvent, vu son manque de patience légendaire - Joseph crâne de fer faisait honneur à sa réputation de balourd dépourvu de subtilité. Pourtant, de la subtilité, il n’en manquait pas forcément… mais seulement quand il le voulait bien. Alors, petit, Joseph pensait qu’être aux anges, c’était avoir des ailes qui poussaient et à chaque fois que Mamie Ada employait cette expression - très souvent, donc - il lui demandait si ça faisait mal. Il en fallait peu pour ravir Micky, ça, Monroe l’avait aisément remarqué. Et il semblait absolument persuadé de l’existence de la mystérieuse maisonnette. Micky avec ses grands airs de philosophe, mais qui manquait pourtant cruellement d’esprit critique dès lors que quelque chose d’un peu farfelu venait titiller le bulbe qui lui servait de cortex cérébral.

Depuis le temps, Joseph Monroe ne devrait même plus être étonné. S’offusquer de l’enthousiasme déraisonné de Micky pour une fumisterie de ce genre était carrément idiot, à ce point.

Oh oui, ronronna Monroe, je ne sais pas dans quoi j’me suis engagé, là… C’est sûr, tu es celui qui est destiné à trouver cette cabane… ptêt même que la femme aux roses te fera un bisou pour te féliciter.

C’est vraiment grossier de se montrer aussi sarcastique, Joseph.
Néanmoins, y’avait personne pour lui remonter les bretelles.

Ils marchèrent, durant un bon moment. Joseph ne voyait pas l’temps passer, pas avec Micky. Il refusa la cigarette du bout des lèvres, plein de regrets, mais refusant que feu son addiction à la nicotine le prenne de nouveau en captivité. Quant à Micky, bien que placide, il enchaînait les cigarettes, une dans la main droite, une autre dans la gauche, ses poumons carburaient plus qu’une usine à charbon. Sa mémoire aussi, visiblement, car Micky se mit à remuer les histoires bizarres qui peuplaient les esprits enracinés, ces drôles de légendes qui hantaient les progénitures un peu trop crédules de chaque terre reculée que l’on pouvait trouver sur cette planète. C’était bien un truc que les hommes avaient en commun, tiens, peu importe toutes les barrières à la con qu’ils pouvaient ériger dans le but de se séparer… Inventer des histoires à dormir debout pour se faire peur l’hiver, pour dissuader les chiards d’oublier de pioncer la nuit…

Mais bon. Jo’, il est curieux, alors, il écoute. Malgré tout, ça l’intéressait, les irlandais formaient un peuple particulièrement… superstitieux. Mamie Ada avait incarné à merveille cet esprit déchiré entre la religion pure et dure et des croyances totalement saugrenues, voire hérétiques.

Ouais, Micky, ça s’appelle un tueur en série,
constata Monroe d’un air désintéressé et amusé à la fois.

Ah, il se passionnait d’un rien, ce Quirke. Mais qui pourrait lui reprocher… Sous leurs yeux, le paysage se transformait, s’adaptait à la tonalité de cette conversation presque mystique. La ville disparaît, laissant place à la forêt qui avait encerclé Silver Grove depuis sa création. Les lippes couleur saumon de son ami vibraient sous le choc de la passion qu’il insufflait à ses mots. Néanmoins, Monroe haussa des épaules en écoutant son discours. Des canidés dégénérés, des erreurs de l’évolution, on avait connu plus étrange, tout de même.

Je pense que les gens ont plus peur de mai 68 que de ta bête de ge...ge..wouden.

Sur le coup, même lui avait des histoires plus passionnantes que celles de Micky, c’était dire !

Attends, j’ai encore une histoire qui me vient de mes grands parents. Enfin, de mon arrière, arrière grand-mère plus précisément. Elle habitait dans la région de Cork, pour te situer un peu. Y’avait une femme dans son village… Elle était réputée pour faire des… euh… y’a un terme mais je saurais pas comment te le traduire en anglais classique… une diablerie , Monroe mima avec ses doigts. Ce dont on l’accusait par dessus tout, c’était de causer la mort des hommes, car dès qu’un homme important du village venait à clamser, elle criait, elle criait, tu l’entendais dans tout l’district… Alors, ils ont voulu la brûler. Et elle a crié, elle a fait que crier, du début à la fin et quand son cri s’est arrêté, le chef du village s’est écroulé. Mort en mê-me temps. Mamie croyait à pas mal de ces légendes-là et disait que ça devait être la fille d’une banshee et d’un homme normal et que c’était pour ça qu’elle pouvait naviguer entre les deux mondes. Ça ferait un bon, film, non ?

Le ton de Monroe trahissait une chose : il ne croyait absolument pas ce qu’il racontait.
Une vraie tête de mule.

Joseph fit mine de réfléchir lorsque Micky lui demanda s’il existait d’autres légendes à Silver Grove. Depuis tout gamins, Monroe et ses comparses observaient les bizarreries s’accumuler sans explication notable. C’était toujours assez étrange pour que l’on marque une seconde de pause, le temps de se dire “bah dis donc, c’est louche” mais pas assez pour s’y attarder et se torturer sur le pourquoi du comment. C’était l’essence même de la ville…

Evidemment. Comme dans tous les bleds un peu paumés. Roger, le mec qui vend des frites, me disait que chaque nuit, il croisait une fille. Il l’a jamais vue ailleurs, qu’il raconte et elle a l’air de rien savoir sur la vie, comme si son esprit était une feuille vierge, tu vois ? Mais bon, c’est Roger… quoi… insinua Monroe, en se tapant la tempe avec l’index gauche. Et… des sirènes ? Non. Enfin, tu sais que les sirènes, c’est les marins ivres morts qui fantasmaient sur des phoques ?

Pas de quoi à devenir sentimental à l’évocation de ces séductrices légendaires, très honnêtement. Alors qu’ils échangeaient, les deux garçons firent halte devant un énorme sapin. A sa droite et à sa gauche, deux chemins serpentaient vers deux directions opposées. Qui savait quel genre de trésor ils pourraient bien découvrir dans les entrailles de ces bois ? Des manuscrits ? Des ruines ? Un cadavre à léguer à la science ? Des pièces ? Des arcanes d’alchimistes ?

Bon, m’sieur l’aventurier, on va où ? En haut (désigna la cime du sapin avec un sourire goguenard), en bas (un terrier), à gauche (boyau sombre bordé de buissons), à droite ? bavarda t-il inutilement, loquace comme quand il était très à l'aise avec quelqu'un.

Tout d’un coup, Joe perdit son air moqueur, le laissa tomber dans la mousse. Micky paraissait… ailleurs. Effacé, presque. Peut-être un peu bouleversé ?

Ça va ? T’as mauvaise mine, mais pourtant, tu ne devrais plus mourir de faim ? plaisanta t-il gentiment.
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Micky Quirke
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Portrait : maxence danet-fauvel + kawaiinekoj.
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Métier : enfant terrible et espiègle ; barman à l'ace of spades.
En quelques mots : une musaraigne, une petite souris dans un trou à rat qui te regarde et qui t'observes. il t'aime bien, tu as de la chance.
Curiosité : si tu te penches sur son torse, tu pourras les entendre ; comme des jumeaux qui battent à l'unisson. deux cœurs dans sa poitrine : deux fois plus d'amour ?
Aptitude : deux cœurs, deux lui. jumeau parasite, monstre qui pousse de lui comme une mauvaise herbe, qui vole son second cœur.


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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyLun 29 Juil - 22:35

un bisou pour le féliciter, quirke aimerait bien. quoique, si la femme qui vit dans cette cabane est la même depuis l'époque du grand-père de joseph, micky ne fait pas vraiment dans la gérontophilie.

incapable de perdre son sourire. toute la désinvolture et le manque de conviction de joseph sont inefficaces contre ces fossettes creusées, ces lèvres relevées sur des dents incroyablement en bonne santé pour le rythme de vie chaotique et improbable de leur porteur. le récit de monroe n'arrange rien, bien au contraire : micky a les yeux rivés sur lui pendant toute l'histoire. si le conteur n'y croit aucunement, son auditoire est ébahit devant cette légende fabuleuse. il y a peut-être quelques années, micky n'y aurait pas cru une seule seconde, ou aurait juste haussé les sourcils en disant "pas mal", puis fin du rire. mais avec ce qu'il s'est passé récemment, et ce dont il a été témoin, il est prêt à y croire.

une fille ? micky affiche une petite moue. on dirait farenheit 451. tu sais, quand le gars croise clarisse tous les soirs et qu'elle a l'air complètement perchée et de ne rien savoir de la vie. le parallèle le fait sourire. moi, je suis sûr que les sirènes existent. il en est sûr, parce qu'il en a vue une. et il l'a vue de très près, même. à cette pensée, c'est un sourire un peu plus malicieux qu'il s'octroie, puis son regard se redirige vers la route. le chemin devient plus escarpé à mesure qu'ils s'éloignent de la ville, autant faire attention.

halte. le chemin se sépare en deux. micky cligne des paupières, un peu interdit devant cet immense sapin qu'il n'avait, pour tout avouer, jamais vu. combien de temps ont-ils marché pour arriver jusqu'ici ? et quelle heure est-il ? à la couleur du ciel, il comprend qu'il est bientôt 21h. time flies when you're having fun, comme on dit. mais son regard perdu et son attitude de chien égaré ont l'air d'inquiéter son ami.

hein ? non. non, ça va. il récupère le sourire que joseph a laissé traîner dans la mousse.

cependant, et son ami devrait y être habitué, proposer des choses stupides à faire est la meilleure des idées si on veut voir micky s'y jeter à corps perdu. en l'occurrence, le jeune homme a conscience qu'il ne pourra pas aller au fond du terrier : ne reste qu'une seule option véritablement intéressante.

si on veut trouver la cabane, ça sera plus évident vu du ciel !

pas un mot de plus : il s'élance vers la cime de l'arbre. comme un écureuil - ou plutôt, comme un rat, il s'agrippe au tronc de toutes ses forces, entraîne son corps jusqu'à la première branche qu'il attrape non sans difficulté. la suite de l'ascension se fait tout naturellement, comme s'il était doté de griffes pour s'accrocher à l'écorce du sapin. il serpente, se faufile, furète çà et là, fend enfin le feuillage épineux pour observer la vue. et quelle vue. toute la vallée, les montagnes, la forêt. il voit la maison de joseph, là-bas, et les deux bords de la rivière. il s'esclaffe, comme un enfant, jusqu'à ce que, dans les bois, une fumée blanche l'intrigue. lorsqu'il plisse les yeux, il comprend qu'il s'agit d'une colonne qui monte avant de se perdre dans l'atmosphère. son sourire n'en est que plus radieux.

tu devrais voir ça, jojo ! et il commence à descendre, comme il est monté.

aux dernière branches il s'assied. essoufflé, poussiéreux, les pieds dans le vide, un rire lui échappe dans un souffle.

piouh, j'ai fait ça vite ! ce qui lui donne un tel sourire, c'est cette fumée, là-bas, vraisemblablement sur le chemin de droite. putain, c'est magnif-

un craquement soudain l'alarme. il a à peine le temps de tendre le bras vers une autre branche sans parvenir à l'attraper que déjà son corps est entraîné dans le vide. la chute est de deux, voire trois bons mètres. mais l'important c'est pas la chute, c'est l’atterrissage : une chance que le sol mousseux de la forêt amortisse le choc. un peu, au moins. sa tête lui fait mal, et il est sonné pendant quelques secondes.

... wouah. c'est plus ou moins la seule chose qu'il arrive à dire le temps de ne plus voir d'étoiles. ... faut aller à droite ! malgré un sens de l'orientation médiocre, il ne perd pas le nord, et pointe du doigt la route de laquelle ils viennent, confus par sa chute.
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Joseph Monroe
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MessageSujet: Re: news pepper #joseph   news pepper #joseph EmptyLun 5 Aoû - 0:10

La forêt respire pour les hommes, bon gré malgré, mais ce n'est pas pour autant qu'on est chez nous, répétait en boucle Mamie Ada, avant de s'engager dans le cœur des bois avec des petits pas de souricette. Pourtant, la vieille piquait des tas de trucs à la forêt, des fleurs, des plantes, des racines, des baies et lorsque ses bras maigrelet le permettaient, du bois pour le feu. Elle disait que c'était de bonne guerre ; elle rabâchait sans cesse à propos du futur, comme quoi un jour, la forêt recouvrirait tout, que des pins malicieux iraient chatouiller le corps incandescent du soleil et que la terre exploserait probablement, car son cœur battait trop vite à cause du trop-plein d'air. Le pire, c'était qu'Ada était loin d'être ravagée, mais il était clair et net qu'elle ne portait pas réellement le concept de la survie de l'humanité dans le futur ultra technologique dans son cœur. Comme Micky, elle était juste prompte à croire en des inepties dans le seul but d'apporter un peu de piquant à sa vie de retraitée courbée par un lumbago particulièrement douloureux, mais bon, au moins, tempérait-elle, je n'ai pas de varices comme la mère Ferguson.

Par dessus tout, Mamie Ada aimait casser du sucre sur les autres vieilles peaux du quartier, surtout lorsqu'elles étaient plus riches qu'elle.

Visiblement, les effluves moites de la forêt semblaient également attiser les neurones de Micky, qui s'entrechoquaient dans une sorte de délire naïf. La bouche grande ouverte, il semblait prêt à gober n'importe quelle bêtise que Joseph laisserait échapper. Et dire qu'il passait son temps à le taquiner sur sa prétendue crédulité... C'était le monde à l'envers. Néanmoins, Joseph ravala très vite ses moqueries lorsque Micky fit référence à une oeuvre qu'il ne connaissait que de nom. Joseph Monroe n'avait pas été l'élève préféré de Patricia Lane, ça c'était sûr. Il comprenait que l'on puisse aimer lire, lui-même aurait bien aimé pouvoir s'évader de son quotidien en ouvrant un bouquin au hasard et en oubliant ses tracas en les noyant dans une mer de mots écrits par une tierce personne. Cependant, Joseph avait besoin d'occuper ses mains pour réellement se détendre, sans quoi elles en venaient à s'agiter vainement alors qu'il tentait de se concentrer. La lecture avait donc été très vite oubliée, dès la sortie du lycée, à vrai dire. Bien sûr, ça lui arrivait de bouquiner, mais là où Jackie mettait une semaine à finir un livre, Joe en mettrait trois de plus. De ce fait, l'étendue de la culture de Micky l'étonnerait et le ravirait toujours, même si l'abysse de connaissances entre les deux garçons le poussait parfois à se demander si l'autre le trouvait totalement idiot.

- J'ai pas dépassé les premières pages, c'était écrit de manière bizarre... Monroe n'aimait pas être chamboulé. Même par des écrits imaginaires. Mais la comparaison a l'air adéquate, glissa Monroe, sans même faire semblant de s'y connaître en la matière.

En plusieurs années d'amitié, Micky ne l'avait probablement jamais vu avec un livre entre les mains... A part son bouquin de sudoku... Dieu merci, il n'y avait aucun mot à lire pour remplir un sudoku.

- Alors, elles existent dans ta tête, j'imagine, concéda Monroe, qui était décidément bien complaisant en ce début de soirée. Après tout... y'a autant de réalités que d'observateurs, des scientifiques très intelligents l'ont dit.

Joe était tout à fait d'accord avec ce postulat, néanmoins, pas sûr que théories étaient vouées à appuyer l'existence de créatures mythologiques dévoreuses d'hommes.

- Cela dit, j'suis pas sûr que tu veuilles en croiser une, de sirène. Elle te boufferait, s'amusa Joe en adressant un clin d’œil maladroit à son ami.

Malheureusement, Joseph n'avait jamais su faire les clins d’œil, ainsi, ses deux paupières clignotèrent en décalé sous ses lunettes de vue. Ce qui fut décalé, ce fut également son temps de réaction lorsque Micky décida d'escalader un sapin haut de plusieurs mètres.

- Micky ! T'es con, ou quoi ? s'époumona Monroe, complètement paniqué à l'idée que Micky puisse tomber et se briser la nuque.

Il se prenait pour qui, l'épouvantail, pour le Peter Parker de province ? M'enfin, visiblement, il était prêt à offrir ses services de cascadeur, car sa silhouette recroquevillée se hissait sans efforts vers la cime de l'arbre centenaire. Celui-ci laissait faire, visiblement peu perturbé par la présence grotesque de cet humain élancé sur son écorce délavée par l'absence de soleil. Du haut de son point d'observation, radieux, Micky lui adresse des mots suintants de victoire :

- Moi, j'veux te voir descendre, espèce de crétin ! réplique Monroe, qui se fichait franchement de ce que Micky avait pu apercevoir du haut de son trône.  

A son grand plaisir, son ami décida de redescendre, avec autant d'assurance qu'à l'aller. L'espace d'un instant, Micky se pose sur une branche, à la manière d'une créature qui n'appartient ni au monde des humains, ni à celui des dryades. Il semble ici à sa place, c'est ce que Joseph se dit, mais encore une fois, la nature vint le contredire.

Tout va très vite et malheureusement pour Micky, Joe n'était pas aussi réactif sur la terre ferme qu'il ne pouvait l'être dans le milieu aquatique.

- Mais bordel, tu vois, j'te l'avais dit ! Tais toi, gronda Joe en coupant court aux marmonnements extatiques de Quirke. Tiens, dis moi, ordonna t-il en levant son majeur, amusé malgré lui, j'ai combien de doigts ? Res-te allongé, imbécile. T'as mal quelque part ? Tu sens ta colonne vertébrale ? Je suis sûr que tu t'es fait une entorse, putain, c'est pas possible, intenable comme un gamin. Bon. Il fronça les sourcils. Pourquoi tu veux aller à droite, t'as vu quelque chose ?
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