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nous sommes en 1992, les prénoms trop originaux pour l'époque devront ainsi être modifiés.
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 tout feu, tout flamme (jojack)

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MessageSujet: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptyLun 10 Juin - 21:49


that girl thinks she's the queen of the neighborhood
she got the hottest track in town
that girl she holds her head up so high
i think i wanna be her best friend yeah


L’odeur du chlore persiste autant que le regard braqué style revolver des nanas roulant droit sur Jackie alors qu’elle longe la piscine, les lunettes sur le bout du nez. De dix-huit à soixante-sept ans, elles sont hantées par sa présence, ce n’est probablement pas le maillot une pièce à motif réversible que son cousin lui a offert l’été d’avant qui est responsable du silence de mort mais plutôt ses bras où les tatouages de Barnes se sont multipliés l’année suivant le lycée. L’eau miroite et deux, trois gosses crient, sans courir bien sûr de peur de se faire tacler par Monroe le chef de la piscine.

De sa tour d’ivoire il les observe. Tour d’ivoire c’est en réalité un montant en métal à la conception douteuse surmonté d’une chaise en plastique cramant l’arrière-train dès que la canicule pointe le bout de son nez. Sir Monroe dont le bec a vrillé sur la gauche depuis un moment va voir sa peau marbrer et lui donner une sacrée double-face s’il n’arrête pas son char. Monsieur Ferguson après tout est joyeusement marié depuis dix bonnes années, il a deux chiens, probablement des caniches, une Harley, trois barrière blanches et un marmot en route, la tromperie semble être un virus bien incubé chez les garçons tout feu, tout flamme ces derniers temps.

L’observatrice Young est vite agacée par le jeu de tennis des mères au foyer, se prenant pour des espionnes russes derrière leurs magazines spécialisés dans le récurage des water closet, elle s’approche de Joseph Monroe et le siffle d’un naturel déconcertant pour attirer son attention.
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Joseph Monroe
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MessageSujet: Re: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptyMar 11 Juin - 12:05

Joseph sirotait paisiblement son Coca Light, une paille multicolore coincée entre ses lippes ornées de sucre et de gouttes ambrées. L’après-midi s’étirait lentement et de manière franchement abrutissante, un samedi routinier à Silver Grove où les moins casaniers étaient venus profiter de la piscine extérieure bizarrement localisée dans ce bled brumeux. Joseph était assis sa chaise, le dos droit pour cacher son ennui. Ses yeux clairs étaient habilement dissimulés derrière une paire de lunettes de soleil qui avait vu des jours meilleurs : les deux branches étaient tordues, mais il était évident que nul n’oserait le faire remarquer. La piscine grouillait de vie, une vie canalisée et prudente, car tout le monde savait quel genre de personnage surveillait la baignade en ce bel après-midi.

Malgré tout, être un maître-nageur avait ses mauvais côtés et ceux-ci impliquaient notamment d'être prostré en plein cagnard sans action particulière, à se tourner les pouces en espérant justement ne pas avoir à intervenir. C’était un des rares métiers où on en venait à prier pour qu’il ne se passe rien, comme médecin urgentiste, pompier ou policier. Malheureusement pour lui, il devait rester concentré et ne pas laisser son regard curieux s’éparpiller sur ses nombreux concitoyens. Sans quoi, il se serait probablement amusé du comportement des vieilles peaux carbonisées qui épiaient discrètement leurs semblables plus gâtées par la nature ou de la prudence des gosses qu’il savait turbulents par expérience lorsque ceux-ci étaient dans son champ de vision.

Soudain, une gorgée de Coca s’embourba autour de sa langue et sa bouche s’entrouvrit légèrement autour de la paille toujours coincée entre ses dents. Les yeux de Joseph papillonnèrent derrière ses lunettes en voyant approcher Monsieur Ferguson, un habitué de la piscine et accessoirement un habitué des sessions de reluquage discret et coupable auxquelles il arrivait très rarement à Joseph de s’adonner. Joe n’était pas quelqu’un d’extrêmement... lubrique. Et il n’était pas du genre à se faire d’illusions : personne ne semblait s’intéresser à lui, alors en retour, il ne prenait aucun risque. Son histoire avec Paul l’avait assez fait souffrir comme ça ; déjà, qu’il ne nourrissait auparavant pas de grands espoirs en ce qui concernait ses semblables... Non, non, non, pourquoi est-ce qu’il s’approchait ??

- Bonjour Joseph, tu vas bien ? demanda le quarantenaire avec un sourire tellement bienveillant que Joe eût aussitôt l’envie de lui faire ravaler. Quant à lui, il avalerait bien un autre truc, d’ailleurs.
- Euh... Oui, ça va et vous ?

Il s’était tellement empressé de répondre que quelques gouttes de Coca avaient coulé sur son menton. Noooooooooon...
- T’es sûr que tu te sens bien ? Tu es tout rouge.

Au grand désespoir de Joe, un gloussement causé à la fois par ses nerfs et par la marque d’attention tristement banale - qu’est ce qu’il pouvait être pathétique parfois - se fit entendre parmi le vacarme ambiant.

- J’imagine que jai pris un coup de soleil, marmonna t-il, le visage écarlate comme si l’ensemble de son sang avait été invoqué pour mieux l’humilier.

Après un semblant de conversation laborieuse, Ferguson finit par s’éloigner et Joe put enfin se lancer dans une activité parfaitement silencieuse et agréable visuellement. Ferguson étira ses longs bras musclés vers le ciel et dessina un arc de cercle avec son cou de taureau. Joseph manqua de s’étouffer avec sa gorgée de Coca lorsqu’il décida de se préparer à plonger dos à lui. Seigneur. Pourquoi est-ce qu’il fallait que le mec qu’il avait reluqué durant toute son adolescence devienne de plus en plus séduisant malgré les années qui s’accumulaient ? C’était injuste. À un moment, l’homme sortit de l’eau et alla s’étendre sur un transat, laissant le champ libre aux yeux esseulés de Joseph. Il matait carrément, ouais. C’était le genre de comportement qu’il avait tendance à sur-analyser en se disant qu’il ne « faudrait pas faire ça » et que c’était abject de détailler ainsi un gars qui n’avait rien demandé à personne et pire, lui en mettrait certainement une s’il venait à surprendre le regard énamouré de Joe.

Un sifflement aigu et arrogant vint briser le fil de ses digressions et il renversa ce qu’il restait de son Coca sur son tee-shirt de MNS dans lequel il étouffait.

-Bordel de couille...

La coupable n’était autre que Jackie Young, perchée sur ses longues gambettes sublimées par des dessins tous les uns plus mystérieux que les autres. Parfois, Joe se demandait quel genre d’histoire d’un autre monde pouvaient bien raconter ces gravures aux émanations presque mystiques.

- Hé ! On ne siffle pas le maître-nageur ! C’est moi la figure d’autorité, jte rappelle, s’indigna t-il de manière peu convaincante. Par ailleurs, si tu veux te baigner, va falloir mettre un bonnet, ajouta t-il, ravi de pouvoir se permettre de nouveau un coup d’œil à Ferguson, myocarde mitraillette qui se propulse avec légèreté vers l’ouest du bassin. Bim, dans tes dents, Jackie. Je veux dire, je voudrais pas avoir à te bannir de la pistoche et ne plus pouvoir me marrer devant toutes les mégères de Silver Grove qui te foudroient du regard, reprit le jeune homme d’un air ingénu.

Néanmoins, une expression déconvenue s’installa très vite sur le visage pour une fois détendu de Monroe lorsqu’une bonne femme aux allures de poire rabougrie vint obscurcir le magnifique tableau que lui offrait la caresse du soleil sur le torse humide de son fantasme de toujours. Pfffffffffff.
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MessageSujet: Re: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptySam 15 Juin - 1:47


Les transats étaient des êtres généreux et bons. En prenant en considération la masse de fond de teint, celle de crème contre les ultra-violets, les piles de magazines, serviettes supplémentaires pour les enfants, le petit goûter planqué sous la chaise longue sans oublier le kilogramme d’amertume secondé du poids de la non-gêne, il y a bien longtemps que les trônes de ces dames auraient dû s’effondrer. Dessous leurs montures hors de prix ramenées de la grande ville par les maris, elles scrutaient et capturaient le décor comme des flashs d’appareils photo et le son du cliquetis irritait bien des âmes dans la piscine municipale la plus radoteuse de tout l’Etat d’Oregon.

Jacqueline Young leur faisait dos et si sa couronne n’avait pas été une création divine elle lui aurait sûrement brûlé le crane. Elle se mit en position accroupie, retira le petit sac de ses épaules et tira sur les élastiques maintenant le contenu en place pour tirer une gourde pleine d’eau et un déjeuner avec deux sandwichs coupé en deux très nettement au poulet rôti. Ses bras beaucoup trop longs pour le commun des mortels se levèrent et poussèrent la collation jusque Joseph qui s’était fatigué à blablater sur le pourquoi et le comment de son intervention. Jackie ne rigolait aucunement à propos de ses interventions, elles étaient beaucoup moins aléatoires que ce que l’on pourrait croire, un peu comme si chez elle au marqueur sur un calendrier elle notait les rendez-vous quotidiens de ses frères d’un autre père.  

Le soleil était de retour et bien qu’elle lui fit cinquante pour cent plus confiance que le reste de ses copains gaffeurs, Jackie avait vu d’un mauvais oeil la soudaine montée de température, comme si le grand débrouillard qu’il était se serait pris les pieds dans la malnutrition, surtout connaissant son penchant pour les sodas des plus classiques à ceux aux parfums les plus controversés. Voici donc le personnage étrange que Young lui présentait, sous ses éclats de rébellion, une pure amitié concernée et un élan des coudes qui dévoilait qu’elle bronzait déjà bien de tous les côtés sans souci même badigeonnée aux tatouages.

Il fallait pour comprendre remonter à une époque où ses joues s’enflammaient encore de se retrouver dans le fossé parce qu’ils avaient décidé pour rigoler de mettre Malcolm au volant, avant qu’elle ne planque pansements et compresses au fond de tous ses sacs, même ceux cousus sur le tard sous l’oeil concerné de Cecil qui se demandait si elle rejoindrait tôt ou tard les troupes armées américaines. Il avait suffi d’un bobo laissant une croûte apparente sur le genou de qui, elle ne savait même plus pour que ses priorités soient toutes établies.

Quelque part peut-être avait-elle développé de pareilles attentions à force de suivre à la trace sa mère à la fois indélébile dans Silver Grove et véritablement fantomatique. Dans tous les cas jusqu’à ce que Joseph attrape le minimum syndical calorique du jour, Jacqueline lui lança ce regard d’ogre au quart seulement aimable.

- Tu es à deux doigts de prendre feu, tu devrais faire gaffe. D’un mouvement de tête, elle lui pointait la casquette dépassant de son sac. Jackie haussa les épaules tout en s’attachant les cheveux et le ricanement des fées du logis reprit comme une invocation programmée du diable en personne. D’ailleurs je sais pas si c’est la météo ou… le Ferguson qui te met dans cet état, j’sais que c’est la saison des amours. Cela dit.

Jackie butait sur les fins de phrase, plus il faisait sec, plus ça vous restait dans un coin de la gorge. Néanmoins elle s’occupait de sortir un bonnet de ses affaires après ça.  
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MessageSujet: Re: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptyLun 17 Juin - 17:28

S’il y avait une chose dont Joseph Monroe était soulagé, c’était bel et bien la diffusion tardive d’Alerte à Malibu sur les écrans télévisés de la plèbe américaine. Car si jamais il avait posé ses grands yeux bleus sur le spectacle de Pamela Anderson qui courait sur la plage, corps étriqué, enfermé dans un boa civilisé du nom de maillot de bain, avec de grandes foulées aériennes qui semblaient gifler la face des hommes tant ils se retournaient de manière simultanée, prêts à effectuer le célèbre salut d’honneur du mâle aux mains avides, c’est à dire posture militaire et kekette en l’air, Joseph aurait probablement demandé à son père si, plus grand, il aurait le droit d’être comme Pamela. L’enfance, âge béni où les mots, quel que soit leur impact, crapahutent hors des bouches tels des cafards. Pauvre Bill Monroe, si fier de son fils les premières années « il aime les trucs de mecs » disait-il avec fierté à ses potes défoncés à la fumée de saucisse grillée, à qui Joe semblait avoir planté un couteau enduit de paillettes entre les omoplates.

Cette fascination pour Pamela était un peu étrange, mais il mettait cela sur le compte d’une jalousie mal placée. Joseph était le cas typique du “Oh… ça ne se voit pas.” qui semble résonner comme un compliment mais qui n’en est pas vraiment un; c’était indéniable, probablement une question de survie de l’espèce qu’on lui avait inculquée assez jeune, celle de la discrétion à tout prix. Faire le moins de bruit possible, en somme. Mais ça, Joe avait déjà appris à le faire bien avant de réaliser que son orientation sexuelle pouvait lui porter préjudice. Après tout, il avait encore entendu deux vieilles échanger des chuchotements à propos du cancer gay, et ce, devant sa gueule, avant de lui déclarer un « Bonjour Joseph ! Ohlalala, qu’est-ce que tu ressembles à ton grand-père quand il était jeune ! », observation ponctuée par un haussement de sourcils approbateur. Il n’avait pas relevé. Sa supérieure ne voulait pas qu’il fasse d’histoires.

Mais revenons à la situation actuelle, c’est-à-dire celle où Joseph Monroe regrettait sincèrement de ne pas détenir les charmes de Miss Pamela afin d’aller étaler de la crème solaire sur les reins de Mister Silver Grove. Il avait tout de même reporté son regard sur son amie de toujours, amusé par son mutisme habituel, qui relevait plus du dégoût du genre humain que d’un quelconque traumatisme. Ironique comme les choses avaient changées entre eux, depuis ce fameux après-midi, quelque part durant son enfance, où Ada Monroe avait traîné son petit-fils trop solitaire chez la sorcière du coin en lui ordonnant d’aller jouer avec l’adorable Jacqueline.

- Merci Jackie, lâcha t-il avec reconnaissance et en s’emparant d’un magnifique sandwich au pain doré. C’est pour ces petites attentions que Mamie voulait qu’on se marie ensemble, se moqua t-il, tout de même ému à l’évocation de Mamie Ada.

Mais qui donc s’occupait de Jackie pendant qu’elle veillait au bien-être de ses frères issus du hasard ? Mystère.

La nuance des coquelicots baignés dans le crépuscule explosa sur les joues de Joseph lorsque son amie indélicate mentionna le nom tant désiré ; Joe était introverti, il n’aimait pas causer de sa vie romantique -enfin, pour le peu qu’il lui arrivait, il n’avait de toute façon pas grand chose à dire- ou tournait le tout en dérision pour apaiser la gêne. Il n’était ni Jackie et sa manière de mettre une distance absolue entre elle et les choses de la vie, ni Mal et son aisance avec le corps des autres et les mots qu’on mettait dessus. Mais bon. Après tout, Jackie avait lancé le sujet et elle était la première à savoir que son ami des bacs à sable n’était pas du genre à tourner autour du pot avec ses proches... Et que malgré tout, il pouvait même se montrer assez provocateur lorsqu’il le voulait. Joseph lapa une goutte de sauce sandwich qui s’était égarée sur ses lèvres acidulées avant de rétorquer, bien décidé à faire décoller les sourcils agacés de son amie jusqu’à la couche d’ozone :

- Oh, Jackie, je peux t’assurer que « le Ferguson », comme tu dis, ne me met pas dans le quart de l’état dans lequel j’aimerais qu’il me mette. (Petit ton rêveur et yeux papillonnants pour conclure sa phrase, Jackie l’avait bien trop entendu se pâmer à propos du fameux quarantenaire lors de leur adolescence pour qu’il se mette à démentir son attirance.) Et même si les apparences jouent contre moi, je ne matais pas. Je m’assurais juste qu’il... nage en toute sûreté.

Mauvaise foi quand tu nous tiens.

- Hé, au fait. Besoin d’un conseil... Vestimentaire. Joe fit signe à Jackie d’approcher. Tu penses quoi de mon nouveau short de bain(Rouge incendiaire comme celui de Pamela) ? C’est pas trop vif pour moi ? Je suis pas encore assez bronzé, non ? Oh mon dieu, réalisa t-il, ça fait trop minet, c’est ça ? Putain, te marre pas, jsuis sérieux : faut avoir l’air assez minet pour que les hommes soient flattés de ta compagnie, mais pas trop parce que sinon tu leur rappelles leur fils ou leur ptit frère et là, c’est la mer... (Coup de sifflet menaçant) HEHO ! On ne court pas autour de la piscine, excepté si vous voulez vous fracasser la nuque et boire de la soupe pour le restant de votre existence, ok les morveux ?! (Joe foudroya les troubles-fête du regard.) Bon du coup, t’en penses quoi ? Est-ce que je dois brûler ce short ?

Tant d’angoisses existentielles.
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MessageSujet: Re: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptyVen 21 Juin - 0:24


La poupée barbie nageuse de Jacqueline Young était dans l’enfance passée de main en main à la cour de récré, la petite restait indifférente aux tentatives des garçons de regarder sous le maillot en poussant le coton préfabriqué d’un sein en plastique vers l’autre. Ils s’indignaient en y trouvant pas de téton, Jackie haussait les épaules et ne trouvait à l’objet rien de bien distrayant. Néanmoins, elle avait longtemps songé à en faire don à Joseph Monroe, son voisin, surtout parce qu’il aimait la petite bouée accessoire. Jackie ne trouvait d’intérêt à ces personnages tous raides que leurs longs cheveux synthétiques auxquels elle pouvait faire des tresses car ni Barnes ni sa mère ne voulaient servir de cobaye.

Moins de soleil claquant sans vergogne contre ses tempes et elle aurait pu glisser un : défile pour voir mais l’eau turquoise par illusion d’optique agrippait les mollets de Jackie et la trimballait dans la forme gélatineuse et invisible la plus abjecte de gêne. Gêne qui avait dû dans le processus naître de sa bouche de carpe, elle écoutait tout si bien que le raccord d’une oreille à l’autre prenait toute l’énergie lui permettant de sociabliser. Ou alors Joseph et son museau de fouine gavée à la caféine influait.

Muette comme une tombe,
Dans le cimetière des regrets
La face tordante de Joseph
Vient comme la sauver

Ses contours restent chauds, couleur sable, rien ne dévoile que Young vient de se perdre dans une projection très graphique, elle a pris l’habitude de lancer à tout va les images dans son esprit faute de savoir répondre du tac au tac. Résultat, Young doit dissimuler l’étranglement à deux doigts d’aboutir dans sa gorge.

Les corps noués, un jeune, un vieux ensemble, le discours honteux défilant à la suite comme le générique d’un mauvais film. Jackie tourne cent fois la langue dans sa bouche, c’est l’avantage. Jackie s’esclaffe, un rouge pareil ça peut éviter des accidents de la route ou au contraire en provoquer, sous le coup de sifflet il ne saura pas ce qui lui vient en dernier: Cecil, son cousin, affaissé, tentant de convaincre Jo de ne pas entamer de carrière dans la mode. Il se ferait écraser.  

Ce sont des histoires qui se nouent mais aujourd’hui celui capable de dresser le drapeau rouge au pôle de la piscine n’est plus glué au doux visage de Pamela sur la télévision énorme du living-room, car après tout il lui a piqué sa place. - Tu fais si bien ton travail Pamela.

Plantant ses lunettes au niveau du crane, l’apprentie du tatoueur suivait les mioches dépités détalant vers leurs serviettes pour pleurnicher en groupe. - Je pense que, si tu faisais ta ronde cul nul tu obtiendrais de meilleurs résultats. Jackie le regardait de haut en bas, elle était on ne peut plus honnête. Mais Gang, les entorses au règlement parfois…

La carpe retournait sous l’eau, sachant très bien que ne pas lire la notice, trahir une clause, ça faisait du bien.
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MessageSujet: Re: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptyVen 21 Juin - 21:23

(Souvenir de 1976, dans la salle de bain de Déborah Young, il pleut à torrents, Jackie et Joseph, respectivement 5 et 6 ans (plus six mois chacun), fouillent dans le placard à maquillage de la sorcière)

"C’est quoi, ça ?" Monroe fils agite un rouge à lèvres sous les yeux de sa voisine. Il est curieux, chez lui, tout est uniquement masculin, brut de décoffrage. Parfois, P’pa leur présente des femmes de passage, elles l’embrassent et lui laissent du sang sur le front. Ce sont sans doute des vampires aventurières. Jackie fronce les sourcils, elle se noie dans le peignoir en soie de Debs. "Touche pas, c’est magique." "Hein ?" Petite Jackie le pointe du doigt, comme pour l’accuser. "Tu peux pas comprendre. C’est un truc de femmes." "Ah." "Bon. Tu garderas le secret ? Tu le diras jamais à personne ? " "Croix de bois, croix de fer, si j'mens, j’vais en enfer."

L’enfant craignait l’enfer, ça avait l’air d’être super nul comme endroit. P’pa lui avait confié qu’il existait une liste de principes à ne pas enfreindre pour être sûr de ne pas s’y retrouver, mais à part le prêtre, personne ne savait de quoi il s’agissait réellement. Joe se demandait si le Diable répondait aux questions; il trouvait franchement que Dieu n’était pas très assidu sur ce plan là.

"Ok. Ecoute. Ma maman dit que c’est un produit magique : quand tu en mets, les garçons deviennent fous, ils veulent voler ta bouche et feront n’importe quoi pour toi. ""J’te crois pas." "Ah ouais ?"

La gamine se tartine grossièrement la bouche puis, elle le fixe, de la graisse de la baleine sur son menton tout rond. Elle attend. Joe lui retourne son regard, déconcerté, attend la magie.

"Alors ?"

Il semble que la magie ne vient pas.

"Rien. Désolé." "Ça doit marcher que sur les grands." "Sûrement. Et c’est quoi ça ?" "C’est un lisseur." (Jackie insiste sur le sssssss)"Pour lisser quoi ?" "Ben les cheveux, nigaud. Tu veux essayer ?" " Oui, P’pa dit que je ressemble à un mouton." "Ton père n’est pas très gentil."

Haussement d’épaules. Jackie allume le fer et ça sent la bouclette qui fume. Bref, Jackie n’étant pas coiffeuse, au bout de quelques minutes, Deborah et Mamie Ada qui prenaient tranquillement le thé, entendirent des cris d’horreur et firent irruption dans la salle de bain uniquement pour découvrir Young qui matraquait le cuir chevelu enflammé du jeune Monroe à coup d’eau saturée en nitrate.

Joseph tête brûlée, premier du nom.

Un rire léger s’échappa de la bouche faussement pieuse de Monroe qui se remémorait ce souvenir; sa petite croix glissée autour de son cou par Mamie à la naissance, ça l’étranglait et le protégeait à la fois, bénédiction à l’envers. Pendant ce temps, Jackie semblait… il ne savait pas trop. Il savait que malgré tout, l’idée qu’il puisse s’unir sans sourciller à un homme de deux fois son âge choquait. Néanmoins, Ferguson Senior restait un fantasme, une rêverie d’adolescent mal dans sa peau qui se couvrait de sa serviette dès qu’il sortait de l’eau et qui n’aurait jamais imaginé plaire réellement à quelqu’un. Par ailleurs, en parlant de ça… Joe dégaina son beurre de karité 100% naturel que Brie lui avait donné, il avait la peau toute fissurée comme des multitudes de précipices qui écartelaient sa chair, toute recouverte d’écailles qui le faisaient ressembler à un caïman lorsqu’il quittait son poste d’observation pour disparaître dans l’eau.

Pendant qu’il s’étalait de la crème sur son avant-bras, il attendait toujours l’avis de son amie sur le fameux maillot rouge. Il regrettait déjà de l’avoir acheté. Pourtant, il y avait réfléchi pendant plusieurs jours, avait rédigé une liste de pour et de contre - Sadie avait hurlé de rire en réalisant qu’il hésitait à propos d’un maillot et non pas d’une bagnole rouge pétard, Joe ne comprenait pas vraiment sa réaction, après tout, il allait travailler attifé ainsi - et avait demandé l’avis de Jérémy “Oui, Joe, je visualise parfaitement quand tu seras bronzé, ne t’inquiètes pas” et de Brie “En tous cas ça te fait un super cul, comme une grosse pomme dans laquelle Adam va… (BRIE !) Roh, pardon. “. Mais n’est pas Pamela qui veut et c’était peut-être trop exubérant pour lui.

- Evidemment que j’fais bien mon travail, marmonna t-il, vexé que Jackie ait percé à jour son amour pour Pamela.

Joe ne perdait jamais le nord, toujours à surveiller, à aboyer, garant de la sécurité de tous les joyeux drilles qui venaient faire trempette. Un sourire glisse sur ses lèvres comme si une main les étirait.

- Ça t’a pas suffit de tatouer mes fesses, tu veux voir mon cul une fois de plus, Jackie ?

Joe fronça les sourcils; il était d’une intelligence moyenne et aimait les explications claires et brutes, or, Jackie était parfois trop sibylline pour lui. Même son silence était parfois plus explicite. Soudain, il écarquilla ses yeux clairs.

- Lis bien le règlement, Jackie. « Tenue correcte exigée ». Mais en effet, il approcha ses lèvres de son oreille, tout ça sous le jugement dernier des mégères qui tentaient de décrypter leur petit manège, y’a rien à propos de Mr Ferguson là-dedans.

Au contraire, l’interdiction était implicite.

- Mais bon, est-ce que c’est très sérieux ? Joe fit mine de réfléchir. Je ne sais pas. Le mec marié et avec des gosses, j’ai déjà donné. La partie… physique est sympa, le reste l’est moins, comme tu t’en doutes.

Puis, finalement, il soupira, tout humour disparu. Il ne s’apitoyait pas sur son sort, mais souhaitait juste un petit conseil et Jackie… ben c’était Jackie. Tout simplement.

- M’enfin bref… cette fois-ci, le ressentiment et un semblant de honte s’entendaient clairement dans ses mots. C’est assez pitoyable. J’sais pas pourquoi, j’peux pas m’en empêcher. Si ça se trouve, à 50 ans, je serai encore en train de me taper des vieux de 20 ans de plus que moi… Et le pire ? Je devrai aller à tous leurs enterrements, ajouta Gang d’un air tellement cynique qu’on hésitait sur le sérieux de ses propos. Argh, est-ce que tu crois que… je devrais me mettre à des types de mon âge ?

Au loin y’avait la bande de footballeurs de leur lycée : l’ex de Jackie et Leone la balance en tête. Enfer et damnation.
Il jeta un nouveau regard à Ferguson, qui lui-même fixait le derrière-trampoline d’une jeune femme en maillot rouge.
Un meme vu et revu serait parfait pour illustrer la situation, malheureusement, ce serait un anachronisme total.
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MessageSujet: Re: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptyLun 24 Juin - 19:10


- S’il te plait, garde-le. Tu l’aimes bien non? Ben, garde-le.

Parlait-elle seulement du slip? Son slip vermeil dont les couleurs suffisaient à appâter les mémères du quartier. Son slip permettant de mouler son arrière-train avec justesse, élégance, brillance, tout en permettant de faire la hola aux matchs de football si on l’utilisait en signal de détresse? D’habitude il avait la gueule du chien en nage quand ses joues chauffaient pour quelqu’un, le nez au milieu de la figure mais Jackie ne mettrait pas le doigt dessus, il ne s’en sortait pas si mal. Jacqueline hocha plus ou moins la tête. Elle n’allait pas prendre de décision à sa place, ils étaient trop pudiques, dans la mesure du possible. A la place elle le regarderait nager dans son pseudo maillot de star sans piper mot, comme elle savait si bien le faire. Il ferait des longueurs, une grande tache dans le mouvement de l’eau et un remake de Alerte à Malibu dans les tranchées cruelles de Silver Grove lui ouvrirait un oeil, ou deux d’un coup de soleil dans la tronche.

Le museau de souris de Jackie lui boucha la vue une seconde quand elle y déposa de la crème généreusement, d’ici elle pouvait prétendre ne pas être en train de mater Ferguson Senior pour tenter de scanner la bestiole une fois de plus. Dans un face à face Ferguson-Monroe le résultat serait si ça se trouve tout autant crémeux ou bien cela résulterait en un bain de sang. Le contraste était saisissant.

Jackie suivait les statistiques, une femme, deux enfants, plus un en route, décidément ça ne collait pas. Le chien, la barrière blanche devant le jardin, les ballons ovales, la décapotable, les pantalons de marque, les tailleurs de chez Zoot. Jackie tentait de ne pas piquer son doigt sur la roue de l’amitié. Il se faisait mordre par un sacré molosse et manifestement Joseph cherchait à renvoyer l’os et à avoir la bestiole aux trousses si nécessaire.

Ensuite venait l’image de la fille sortant de l’eau qui attrapait Jackie de court quand, évidemment Ferguson passait sur sa moustache un doigt songeur, le dégouliné du chlore sur ses gambettes, la musique en fond qui magiquement sortait des hauts-parleurs, Jackie faisait l’action de trop. Oui le pouce et l’index sur l’arête du nez. - Cela dit, s’il commence à trop te serrer au niveau des cuisses… Il faudra songer à la retourner au magasin.

Très perçants les yeux chocolat de Jackie trainèrent dans ceux de Joseph, elle aurait voulu faire parasol devant le numéro de Ferguson, son petit déhanché notamment, il aurait pu remporter une compétition de danse, avec un tel mouvement de bassin. - Mais si ça te plait je suis à cent pour cent avec toi.

Ils sont interrompus par le bruit du tube de protection U.V, la noisette s’écrase sur le pouce de Jackie, elle va tartiner le nez du pseudo-gangster. - Non pas que ça m’intéresse ou quoi, mais j’ai vu de belles paires de fesses (insistance sur le sssss)… Jackie se retourne une seconde …En passant aux vestiaires tout à l’heure. Une flamme dans la joue à la fraction de visage familier qu’elle vient de capter contre tout attente, elle était capable de repeindre des facades si l’on marchait sur les orteils de ses copains, et la vision du désormais maudit quaterback lui donnait toute la puissance de feu recommandée pour ce genre d’intervention.

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MessageSujet: Re: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptyVen 28 Juin - 0:50

La piscine avait toujours été un écosystème intéressant, le genre de microsome qui mettait face à face prédateurs aux cheveux gominés et aux torses luisants - à savoir que même sous l'assaut des pires chaleurs vénériennes, le mâle parfait ne transpirait jamais trop - et proies un peu trop boudinées dans leurs tenues de bain démodées. Au moment précis où Jackie se penche légèrement en avant pour attraper quelque chose dans son sac, Joseph se demanda s'ils étaient des prédateurs ou des proies, c'était sûr Jackie ne se laissait chasser par personne, d'un autre côté, Monroe était incertain quant au devenir du présomptueux qui tenterait de faire la cour à une fille de Salem dont le mutisme acharné valait toutes les malédictions du monde. Sans doute les véritables dons de Jacqueline Young résidaient dans cette économie de paroles : chacune était utilisée à bon escient.

Chaque mot était si calculé, si bien placé, voué à être analysé. Si bien que parfois, Joe se disait qu'il était probablement normal qu'il ne comprenne pas tout le temps ce que son amie d'enfance pouvait bien raconter. Elle s'exprimait comme si elle avait hérité d'une sagesse millénaire - peut-être que comme la petite sirène, elle avait tronqué ce savoir contre la puissance de ses cordes vocales - et Joe, s'il avait été plus sensible au surnaturel et à l'étrange, aurait probablement défendu la thèse selon laquelle la voix de Silver Grove résonnait en Jackie. C'était sans doute pour cela que Young semblait avoir une longueur d'avance en toute situation. Soudain, son amie fondit sur lui à la manière d'un oiseau de proie, ses contours cuivrées assombrirent sa vue et ses mains félines vinrent aplatir une bonne dose de crème solaire sur la pomme de terre que Monroe arbore au centre de son visage. Joe se mit à rouspéter pour la forme, pas trop fort car dans le fond, cela ne le dérangeait pas autant qu'il le prétendait.

Il était intimement persuadé qu'elle profitait de cette diversion pour reluquer Ferguson Senior. Jackie et lui étaient directement issus de la même espèce : des roublards qui survivent aux météorites, des bestioles retorses qui finissent toujours par s'en sortir à la fin, malgré les nombreux coups fourrés qu'il leur faudrait regretter. A la manière d'un langage encore indéchiffrable, Jackie s'avérait parfois mystérieuse, mais Monroe était un traducteur assidu. Au fur et à mesure que le flot de paroles de Young s'était tari, Joe avait commencé à remarquer les mimiques diverses et variées qui témoignaient des tourments de celle qui avait choisi le silence. Joseph la comprenait franchement : parfois, leurs semblables ne méritaient pas la franchise qui caractérisait chacune de leurs effusions.

Cela faisait un peu trop longtemps que Jackie lui frottait le nez. A présent, Joe pouvait sentir l'encre qui s'était infiltrée depuis belle lurette sous ses ongles.

- Il la mate toujours, hein ? J'veux dire, clairement, le souci ici, c’est pas son âge, mais plutôt ce que j'ai entre les jambes, devina Monroe, qui avait pris le parti d'en rire.

Après tout, lui ne regardait pas les filles. Enfin, cela pouvait arriver : Monroe avait l’œil joueur, il était naturellement attiré par ce qui brillait, alors que lui était comme une vieille photographie colorée par le temps qui s'est écoulé. Terne dans l'ensemble, mais vivace quand on prenait le temps de la détailler. Mais si Joseph se laissait aller à admirer une femme, c'était d'une façon parfaitement chaste. Un peu comme s'il s'était perdu dans un musée et qu'à sa grande surprise, s'était retrouvé face à une oeuvre qui l'avait ému sans qu'il puisse expliquer pourquoi. Sans doute était-ce le seul pouvoir du sublime : car la beauté ne parle pas, elle s'exprime juste en courbes félines et en explosions sensuelles. Primale, indicible.

Mais encore une fois, Jackie lui offrit quelques mots et perdit Joe en cours de route :

Oh. J'ai vraiment pris du gras, alors. Vous auriez pu me le dire, tout d'même, grommela t-il, vexé.

Joseph avait beau être sec comme du vieux cuir abandonné au soleil, son poids restait un sujet sensible. Encore une fois, Jackie agrippa son regard comme on escalade une montagne, ses iris rongèrent l'ecchymose qui cernait la pupille droite de Joseph et la gamine entama son oeuvre de trépanation : magicienne, Young était parfaitement capable de découvrir non seulement les pensées que Monroe souhaitait cacher, mais aussi de déceler les cendres de celles qu'il avait décidé de cramer.

Mouais... Mais y'a un truc qui me plait pas : c'est regarder sans cesse ce que j'peux pas avoir.

C'était un état de fait. Et c'était sans doute pour cela qu'il n'arrivait pas à s'arrêter : comme un relent d'euphorie lorsqu'il réussissait enfin à décrocher la récompense du vice, un plaisir passager qui flattait sa génétique d'addict.

Monroe ne put s'empêcher de faire la moue en voyant les pommettes de son amie virer au cramoisi; une telle démonstration de colère était suffisamment rare pour être soulignée. Mieux valait éteindre le feu avant que celui-ci ne se répande : Joseph n'avait absolument pas envie de gérer un incident diplomatique sur son lieu de travail. Et surtout, il n'avait aucune envie de réconforter les traumatisés, qui se trouvaient en ligne de mire des myocardes de Jackie, lesquelles débordaient d'arsenic. Jackie était fille de sorcière, elle était probablement immunisée à toutes sortes de saloperies qui faisaient crever les hommes à la chaîne. Joe détourna habilement l'attention de Young au moment même où Leone entamait un geste des plus indécents en sa direction; qu'il en profite tant qu'ils se trouvaient dans un lieu où Joe ployait sous les chaînes d'un contrat social qui jouerait sans doute en sa défaveur.

T'occupe pas d'eux. Il l'a mauvaise parce que tout le monde te mate...

Ce n'était pas un mensonge. Pas forcément un compliment non plus, mais dans la bouche de Joseph, cela sonnait comme une manière maladroite de mettre en avant l'universalité du charme brut de son amie.

Hé ! Il était temps de changer de sujet, Young devenait électrique. Il est cool, ton nouveau tatouage. En toute franchise, il s'agissait plus d'un gribouillage à la va-vite. Dis donc, c'est un trèfle, tu fais du favoritisme, maintenant ?  Pas sûr que ça soit vraiment un symbole de chance, vu celui qu'on a dans la bande.

 
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MessageSujet: Re: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptySam 29 Juin - 2:13


Ferguson passe par l’ouverture découpée soigneusement avec des ciseaux d’école par Joseph Monroe, il plante ses épaisses lunettes de soleil dans ses cheveux et y passe les doigts sinon pas sexuellement du moins sans exagérer avec indécence. Difficile après ça pour Jackie de le revoir dans un cadre strictement professionnel, elle ne pouvait qu’imaginer sa blouse et le maillot en dessous, tentait de balayer le moment où il risquait de rentrer dans le champ de Joseph en plaçant sa main devant les yeux.

Le souci. Une fine ligne vite prise de staccatos, des sauts dans l’air, des retours à la marge, des dénivelés dans les pistes noires du début de l’âge adulte. Un crash silencieux du coeur, c’était ça le souci.

Marvin

La guitare file dans le décor, Jackie entend Cecilia, c’est facile, elle lui hurle dans les oreilles, la basse lui appuie sur le coeur. Les fêtes ce n’est pas son truc mais Vivian a passé trente-sept minutes, vingt-six secondes à se faire des boucles et vu ses cheveux fins, elle en a bavé! Jackie s’assied sur un des poufs devant la piscine et le bleu néon du fond rectangulaire lui donne envie d’aller patauger. - Eh Jackie? - Hmmm? - Il est là!

Il est là. Activation de toutes les extrémités sensibles de son corps, Jackie se lève et ramasse le premier verre qu’elle trouve, rempli à moitié, traces de rouge à lèvres sur les bords, elle fait faire un demi-cercle au gobelet et descend la totale. Uuuuuurgh! Rhum-coca! Jackie passe une main dans ses boucles, pose les deux pieds à plat, appuie sur les talons puis les pointes, les pointes puis les talons. Fais comme si t’allais sauter à la perche, fais comme si t’allais sauter à la perche! Jackie nage dans la mer d’élèves de dernière année, la joue droite en feu, elle perce la mêlée et se plante devant Marvin. - Salut Marv. - Salut Jackie. Espèce de microscope humain, Jackie suit les délimitations du crane de Marvin, il a rasé ses cheveux courts à la rentrée, ça lui va, ça la rend toute bancale. Elle poursuit. - Tu t’amuses bien? - Mieux maintenant. - Moi aussi. Jackie catapulte la réplique et elle croit fort que c’est la meilleure soirée de l’année.

Trois autres suivront, plus deux rendez-vous dont un lapin.

Mais le souci c’est qu’elle est noire.

Tasha

Un message passé en classe peut changer le cours de votre vie. Ça tout le monde le sait mais qu’importe, un message peut changer le cours de votre vie. Natasha l’a bien compris, c’est pour ça qu’elle a écrabouillé la liste de « qui a couché avec qui » avant de la balancer dans la corbeille à l’entrée de la classe. Environ 421 jours avant le diplôme et pour Natasha, fini lycée de grandes bouches et bonjour le tour du monde en Impala! Elle s’écrase sur le casier à deux centimètres de Jackie Young, les ongles en train de se coincer dans ses manches résille. - J’en peux vraiment plus de mon prof d’espagnol, toujours en train de donner cinquante exercices, comme si on avait que lui en cours, j’attends qu’une chose, c’est de me tirer J! - Mmmh. - Tu sais que t’étais sur cette putain de liste? Je suis franchement désolée, ça s’fait vraiment pas, non mais ils s’prennent pour qui? Comme si ça les regardait! - C’est pas grave. Jackie déposait un baiser sur la joue de Tasha et Tasha lui faisait de grands yeux en tenant son sac barbouillé au blanco d’un « A » équivoque, peut-être avait-elle un amour disproportionné pour l’oeuvre de Hawthorne. - Jack attends! - J’dois passer chez Jo vite fait ok? On se voit plus tard? - Ok.

Ok. Le souci c’est que Jackie se laisse marcher sur les pieds.

Brad

Blond, du genre à se passer une main dans les cheveux pour la bonne cause au bord du lac en été, le reste du temps sur un chantier torse nu, ça lui faisait un sacré bronzage. Même Joseph aurait aimé. Brad avait un accent européen mais le charme d’un camion de pompier, l’alarme enclenchée, lui et Jackie rien de très profond, ça aimait surtout explorer la surface, elle aimait qu’il l’embrasse un peu n’importe comment, comme ça elle n’avait pas à parler.

Surtout quand il commençait à se disputer en allemand avec ses parents ou à marmonner en allumant sa console parce qu’il ne se souvenait pas des commandes, Jackie le trouvait supportable parce qu’elle ne comprenait pas un traitre mot à ce qu’il disait et… si elle devait avouer quelque chose de plus, une fois qu’ils étaient au lit, elle ne revivait pas la soi-disant parfaite première fois du lycée ce qui était une grande consolation. En bref, elle n’avait pas à se plaindre, c’était une sorte d’accord à l’amiable avec en bonus un copain de jeu pour Barnes, parce que tous les deux adoraient leurs grosses motos.

Une fois il était arrivé avec au garage et il avait dit: - Young, j’t’emmène? et Jackie avait répondu. - Non, on va au ciné avec les garçons! Tu veux venir? A ce moment là Brad avait claqué les mains sur son jean, comme il faisait quand il tentait de la « sortir » et il était reparti en baragouinant des insanités en langue germanique.

Le souci c’est qu’elle traîne trop avec ses potes, mais surtout que Brad conduise sans casque.

- Gang, Gang, Gang! Y a zéro souci.

L’oeil de Jackie brilla comme pour dire: Qu’est-ce-que tu veux avoir? En dehors de l’homme marié à moustache le plus célèbre du coin? Tel un requin dans une piscine municipale, l’aileron sort de la mer javelisée, la main de squelette de Young agrippe le tissu élastique du maître-nageur et son slip claque quand elle tire dessus pour le relâcher.

Moi je trouve que y a zéro souci Jo.

Le bruit elle le voulait performateur histoire de ne pas caler son nez ailleurs que dans la trajectoire de Monroe. La piscine hurlait depuis l’enfance. D’abord c’était les enfants qui se jugeaient en se touchant le bidon, ensuite les reines de lycée qui se pavanaient dans des bikinis, puis il y avait les heures sans surveillance: c’est-à-dire celles sans les parents. L’occasion de croiser un ou deux démons sortis de leurs cachettes en flammes et à partir de là les regards disaient plus que les dialogues superposés, couche après couche comme les tartines de crèmes entre les baignades. Maintenant c’était les réminiscences de Marvin, quaterback retiré, remarquable autant que détestable.

Hé quoi? Le coude de Jackie fit une vrille, une sorte de poisson à l’agonie en train d’essayer de sauter du bateau de pêche. Non, elle y songea un quart de seconde mais se précipiter dans le bassin le plus proche était à coup sûr ce qui allait la carboniser sur place et surtout elle ne voulait pas que Lucky pense qu'elle avait honte. Lucky ne l'aurait pas vue ramper sur le bord de la piscine avec la dégaine d'une sirène manchot mais Jackie se le répétait: Non, je n'ai pas honte! C'est pas ça! Jackie loucha sur ledit Lucky, le- ledit trèfle (gesticulation suspecte), Jackie alla chercher ses verres au niveau d’un crane en train d’être passé au micro-ondes et les planta sur son nez. - Luke aime bien les- les plantes en ce moment ouais c’est son truc, alors j’m’entraîne— d’ailleurs si tu montrais ta raie plus souvent aux gens bah peut-être que…

Un petit trèfle de rien du tout. Un petit mensonge de rien du tout.


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MessageSujet: Re: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptyVen 5 Juil - 10:32

Jackie semblait se perdre dans ses pensées. La connaissant, cela se voulait certainement discret, ainsi, Joseph Monroe la laissa partir en voyage alors que lui même songeait à son maillot rouge. Il allait le jeter. Ou en faire un chiffon. Un tel cramoisi, c’était trop voyant pour lui. Monroe avait déjà entamé un demi-tour sur l’autoroute de l’audace, en espérant que personne ne passe sa caboche par la fenêtre pour l’invectiver. Qu’est ce qu’il lui avait traversé l’esprit ? Est-ce qu’il s’était imaginé beau comme un dieu, avec son maillot scandaleux ? Machinalement, Monroe se grattait la cuisse jusqu’à l’irritation, comme pour en retirer le surplus. Il allait revenir au maillot noir : c’était très bien, le noir. Avec ça, il ne risquait le hors-sujet, ni même le bannissement de son propre lieu de travail pour faute de goût intolérable.

D’un coup, le regard malfaisant de Marvin le gentleman déchu vint éjecter Jackie de sa torpeur; pendant quelques micro secondes, Young parut plus jeune, comme si elle ne s’était pas encore remise de son voyage dans le temps. Joe la comprenait, c’était ardu d’avoir une prunelle qui louchait vers le passé et l’autre qui s’engageait déjà vers le futur. Néanmoins, la chair de Jackie était bien reliée à l’instant présent, car ses doigts racines allèrent jouer avec l’élastique du caleçon de Monroe, avant de le faire claquer avec brutalité.

Bien évidemment, son amie ne voyait pas le souci : c’était plus que prévisible, Jackie avait une âme d’artiste, elle pouvait sublimer n’importe quel vice pour peu qu’elle se donne la peine de l’étudier sous un autre angle. Monroe aurait bien voulu en faire de même, mais son encéphale ne souhaitait pas se plier à l’exercice. Quand bien même Joe Monroe était myope comme une taupe, les irrégularités de la vie lui sautaient aux yeux comme des coups de poing en pleine face. Parfois, un tel mode de fonctionnement lui donner l’impression de stagner; l’esprit sans cesse tourné vers l’aseptisation maximale de son environnement. Déjà gamin, il avait des manies qui causaient des orages chez Bill Monroe. Mêmes manies qui s’étaient transformées en habitudes douloureuses dont il ne parvenait pas à se défaire; pourtant, Joseph savait que parfois, il agissait comme un dingue. C’était comme s’il voyait les choses avec un filtre qui tordait la réalité jusqu’à la rendre insupportable. Joe portait un regard critique sur tout et logiquement, il était la première cible en ligne de mire.

Néanmoins, Monroe se décida à éviter le débat. Il n’avait pas envie que Jackie se remette à le tripoter, même si le geste était innocent.

Et puis… Joseph laissa glisser ses lunettes le long de son nez, mouvement maîtrisé qui dévoila une paire de mirettes exténuées. Sans la correction bienvenue de ses lunettes de soleil, le visage de Jackie lui apparaissait à présent flou, mais une entourloupe se profilait. Monroe la sentait venir comme on entend le bruit du galop effréné avant d’apercevoir la horde de mustangs. En parlant de mustangs, Marvin et Leone se la jouent cavaliers sans monture de l’autre côté du bassin. Stratégiquement, ils fixent la stature de Joe pour mesurer l’imprudence de leur prochaine provocation, l’autre répond en se craquant le poing. Dialogue silencieux d’abrutis, mais la dissuasion semble faire effet; dommage, Joseph Monroe n’était pas allergique à la perspective de laisser courir son âme d’artiste en plagiant Picasso avec la face des deux crétins.

Malheureusement pour lui, sa parade prétendument macho l’avait totalement distrait du feux d’artifice sur le visage de Young. Monroe effectua donc un plongeon irréprochable dans ses vagues mensongères..

Ah bon… Pourtant, Lucky, il est plus du genre à les laisser crever, les plantes, observa t-il d’un air circonspect. Ou à les fumer… D’ailleurs en parlant de ça, si tu veux mieux le représenter, vaut mieux lui tatouer une feuille de cana plutôt qu’un trèfle à quatre feuilles. Qui sait… je ne fais pas dans la superstition, mais un symbole pareil pourrait lui porter malheur, hein. M’enfin, la symbologie, c’est plus ton domaine d’expertise, n’est-ce pas ?

L’innocente vacherie glissa autour de sa langue comme les gouttes de son Coca.

Ne le prends pas mal, mais c’est rarement sur cette raie qu’on s’attarde. Désolé, plaisanta t-il en se penchant un peu plus vers Young. Hm. T’as pas l’air à l’aise, Young, tu me fais une insolation ? J'imagine que personne ne va me provoquer en duel pour t'avoir portée jusqu'à l'infirmerie ?

Il semble que les deux compères ont tous les deux été pris en flagrant délit, mais Monroe est magnanime, il ne s’y attarde pas.
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MessageSujet: Re: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptySam 6 Juil - 22:48


Le rouge n’était pas une terrible couleur, du moins la tarte aux fraises du goûter avec Mamie Ada ne disait pas que plus tard, il servirait à couvrir les fesses toutes pleines de Joseph Monroe ou bien l’amèneraient à conquérir l’homme de sa vie. En toute franchise il servait davantage à tenir en place sur la tête des pourris de Silver Grove deux cornes rouges et fictives, il marquait le feu au coin de la rue, enflait les bobos de Lucky Miller et sa gaucherie légendaire, peignait en somme le tableau de leur Amérique cherchant à tâtons dans la jeunesse une sortie de secours vers la « fin facile » et ils étaient tous malheureusement réglés sur le mode intermédiaire. Jackie avait bien en tête, encore aujourd’hui la sensation de ses mains collantes sur la nappe en plastique du personnage mémorable qu’était Ada, les yeux tous ronds de Joseph plantés sur elle alors qu’il ramassait miette après miette et eux deux en train de bégayer à propos la dernière barbie la mieux habillée de leurs après-midi ensemble. Jackie ne voulait pas associer Joseph et la couleur rouge, elle était trop vive, elle pulsait, elle bondissait comme le visqueux et détestable instrument qu’elle utilisait pour tourner. Le rouge donnait de sacrées droites et les mettrait au tapis à un moment ou à un autre. Elle avait déclenché le voyant rubis Jacqueline Young sifflait comme théière sur le feu, à deux doigts de rajouter quelque chose, elle articulait une lettre. - J-

Rien du tout, il déballa quelques phrases comme si de rien n’était, ils avaient tout les deux l’impression de voir Lucky, penché à une fenêtre, occupé à arroser des plantes en pot avec toute la bienveillance du monde sachant pertinemment que le désherbage était au bout du chemin : Des vers de terre aux crapauds en passant par les tulipes et les camélias, dans la vision idéale de Jackie, le fils des Miller ne perdait pas patience, ne manquait pas d’aimer tout et n’importe quoi avec une sacrée indécence. Jackie s’évadait, et ses mots partaient avec elle dans la cachette improvisée qu’étaient les lunettes de Deborah Young.

KLMNOPQRS...

Le reste de l’alphabet retombait de concert avec ses bonnes vieilles excuses : le silence. Dans le fond de sa tête, Malcolm Grayson avec qui elle avait eu une longue conversation déjà vingt fois sur l’importance de la franchise et « tout pour ne pas décevoir vos amis » dansait en tirant la langue, sur une chorégraphie équivoque. Il la pointait du doigt et mentalement sous le coup de la panique ou plus tard, si elle le croisait sur ses fidèles rollers, Jackie ne lui en voudrait pas. Dans son procès elle finirait sans doute brûlée puisqu’ils voyaient en elle une potentielle sorcière, ce que Jackie pouvait également concevoir. Dans le miroir des yeux de Joseph, si elle distinguait une chose, c’était le coulant des vagues, la tranquillité de leur relation. Une partie de son âme à elle est prête à lui embaumer le corps de crème après-soleil quand la nuit serait tombée pour lui éviter des brûlures, une autre se taisait, enterrait, repoussait les évidences.



Il veut sans doute un joli jardin pour Madame Miller, et M’dame Miller le mérite. Comme s’il avait été une longue tige verte au milieu d’un chant dans un été brûlant, que le pas de travers risquait de le rompre ou pire, de le mettre en flammes, plus que tout Jackie redoutait le dénouement du premier chapitre de son histoire d’amour -- et pourtant personne n’était au courant de l’ampleur de l’ouvrage. -- Quand Jackie souffla au milieu de son rire, tout était extrêmement sincère et rougi à la fois. N’importe quoi... Je tiens bien la route, d’ailleurs c’est pas moi qui dormirai sur le chemin du retour quand on reprendra le camping. Young s’étira et cru se piquer le bout des doigts dans l’air. Bon si je piquais une tête?
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MessageSujet: Re: tout feu, tout flamme (jojack)   tout feu, tout flamme (jojack) EmptyJeu 11 Juil - 16:14

Joseph Monroe avait encore en sa possession la poupée Barbie que Jackie Young lui avait gracieusement offert lorsqu’il avait sept ans. Bien sûr, le jouet était planqué dans un tiroir, encore engoncé dans une robe fabriquée à partir d’un mouchoir en tissu de Papy Dan. Ladite poupée avait souffert entre les mains des deux compères, pourtant, Joseph ne pouvait se résoudre à la bazarder. Cela avait été sa petite résistance personnelle pendant très longtemps : Joe le lourdaud qui joue à la poupée, ça sonnait comme une bonne grosse blague qu’on se fait entre copains. En plus, c’était une poupée nageuse. Autant vous dire que Joe le petit triton mourait d’envie de posséder la même. Néanmoins, Monroe avait toujours caché ce cadeau bien particulier; il redoutait la réaction de Bill si jamais celui-ci venait à tomber dessus. Il préférait garder cette image terne que son père avait de lui. Celle d’un garçon discret, pas très finaud, qui avait au moins le mérite d’être bien viril comme Papa l’avait toujours souhaité. A un petit détail près, bien entendu.

Bref, Joseph songeait à Karen la Barbie mutilée et se disait que Jackie s’était emparée du flambeau avec brio : elle avait les mêmes longues quilles toutes désarticulées et les mêmes yeux très clairs. Quant à lui, jouer à la poupée, c’était plus vraiment son truc. D’ailleurs, même lorsqu’ils étaient gamins, leur obsession commune pour les poupées leur était très vite passée : l’été suivant, ils étaient déjà branchés chasse au trésor, nage dans le lac et exploration des sous-bois, puis jeux de société et petites voitures durant l’hiver. Il allait sans dire que Jackie et Joseph, à force de passer leurs après-midi ensemble, préféraient gazouiller plutôt que de se demander si telle activité était réservée aux filles ou aux garçons. En plus,  grâce aux expérimentations sur la chevelure martyrisée de Barbie, Joe avait été le coiffeur attitré de Brie Monroe durant de longues années. Tresses, chignons et autres fantaisies, Joseph Monroe était devenu un pro du cheveu et du massage de crâne. Cependant, Brie lui rendait la pareille, même si raser la tête de son frère lorsqu’il était au lycée avait sans doute été l’une de ses pires erreurs de jugement.

Moins pire que sortir avec son premier petit ami qui matait ses fesses devant Bill et Joseph, mais pas loin.
Après tout, Brie Monroe était majeure et vaccinée; c’était bien dans sa tête qu’elle était à la traîne.

Joseph prit un instant pour imaginer un jardin bien agencé autour de la baraque proprette des Miller; pour Madame Miller, il se représentait sans hésitation des lilas exhalant leur parfum à des kilomètres à la ronde… un peu comme la maîtresse de maison en personne.

Sans doute, commenta t-il sobrement, passant sous silence la perspective que Lucky puisse y perde quelques phalanges.

Manier un sécateur n’est pas une mince affaire.

Je préfère pioncer plutôt que d’écouter du Georges Michael...

Qui avait eu l’idée d’engager Malcom Grayson comme DJ ? Pas lui.

Rappelle toi… on garde le bonnet et pas de bombe dans la piscine,
taquina t-il en dissimulant ses yeux lourds derrière les verres fumés.

Une Jackie avertie en vaut deux.
Joseph avait une impression étrange, venue d'ailleurs, mais il la laissa couler, comme le corps de Jackie allait heurter la surface chlorée d'ici quelques secondes.
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