les pleurs d'un cœur (nj)

Les pas lourds sur le bitume abîmé continuent leur chemin sans se soucier de la direction finale pendant que les passages des dernières années passent en boucles. Mémoires innocentes désormais imprégnées de mensonges, chuchotant à son oreille sa stupidité d’enfant aveuglé en plus des rires moqueurs de la vérité, elle qui savait tout depuis le début. Rire amer de l’homme mature qu’il pensait être, illusion de son esprit devant son aveuglement qui ne l’avait jamais vraiment quitté, cachant ses yeux de la dure réalité vers un plus beau paysage fictif. Rêve d’une vie à moitié déchiré, lui laissant voir la triste vérité sur ce qu’il a ignoré. Les pas lourds sur le bitume abîmé comme une affreuse mélodie sous la colère encore vibrante dans ses veines, les yeux rougis par le relâchement des nerfs trop fragiles renforçant encore un peu plus la rage face à l’inacceptable trahison. Le Jones rayonnant disparut pour le reste de la journée intrigue les quelques animaux non loin. « Pas maintenant.. » Faible murmure en même temps que la forêt s’éloigne peu à peu, les bêtes observants partir la figure à la tête baissée où la joie de les voir ne brille plus.
Pitoyable forme trouvant le moyen de se dire que peut-être, il était allé trop, que sa réaction trop vive était de trop alors que sa poitrine se serre affreusement en réponse. Les bruits des klaxons et des conversations s’accentue au fur et à mesure de son avancé où il pouvait reconnaître qu’il n’était plus aussi loin de chez lui qu’auparavant. L’envie de rester sous la douche et d’ensuite s’enterrer dans son lit pousse à l’accélération de ses jambes fatiguées par la longue marche. L’épuisement pesant dans son esprit et son corps qu’il accepte avec plaisir avec l’espoir de ne plus rien ressentir d’autre. La maison qui se dessine doucement à son plus grand soulagement, décrispant ses épaules tendues depuis les récentes révélations. Le besoin de se retrouver dans un espace familier et essayer d’oublier. Ses pieds foulants le parquet impeccable avant de se figer au sol sous la soudaine réalisation qu’elle pouvait être là. Souffle qui se coince dans sa gorge sous les souvenirs revenant le hanter, juste la réalité qu’il ne pouvait pas accepter. Aussi idiote et immature qu’on pouvait trouver sa réaction, aussi futile ou sans importance que cette nouvelle pouvait sembler être pour d’autres, le Jones en souffrait. Le bruit extérieur de la ville le réveille et il s’élance alors dans l’espoir vain de ne pas la croiser. Mauvaise journée qui continue alors que la forme reconnaissable entre mille vient percer un peu plus l’organe souffrant. Immobile devant elle, sa carcasse misérable où la déception ne quitte plus son regard avant qu’il se détourne d’elle en direction de sa chambre sans rien dire.

» Frappes toi le cœur, c'est là qu'est le génie. Wendy Hoffman