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 can't take my eyes off you

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MessageSujet: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyDim 2 Juin - 2:11

Des trombes d’eau tombèrent sur Silver Grove cette nuit-là. Ils avaient couru dans le voisinage pour arriver jusque chez Jackie et si d’apparence on pouvait y voir la galanterie douce du plus fondant des Fire Fighters, Jackie savait qu’elle ne le laisserait pas rentrer au terrier familial par ce temps. Un temps de chien il fallait le dire. Ça faisait un moment que le patou de Barnes était mort. Ils l’avaient enterré à l’arrière à côté du gros pommier d’ailleurs parce qu’il adorait en gober une ou deux gâtées dans la pelouse quand c’était la saison.
Les blousons sur la tête, ils traversèrent le jardin, dans ses pompes une pointure au dessus, Jackie avait failli glisser sur le gazon, elle s’était rattrapée de justesse à la véranda avant de sauter sur la porte pour y coincer les clefs.

- Regarde tout ce qui tombe! Le tonnerre fit vibrer les ampoules à l’entrée, Jackie levait la tête estomaquée. Derrière eux, il faisait nuit noire et Graham Miller était trempé jusqu’à l’os! En se précipitant dans l’entrée elle trouvait la maison vide, un frisson glacé la raidit avant qu’elle n’appuie sur l’interrupteur du couloir couloir sans que le courant passe. Dans sa tignasse les gouttes d’eau roulent et viennent chatouiller son nez, elle secoue la tête et tire Miller vers elle pour claquer la porte un peu vieille, un peu têtue au niveau des gonds. Ses yeux pétillent, sans doute d’électricité mais dans la pénombre, impossible de dire vraiment.  
- On dirait que ça a sauté… J’vais avoir besoin de bougies… Déjà la tatoueuse dont les cordes vocales avaient été ranimées par l’orage s’était éloignée vers la cuisine. Tu m’aides?

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En quelques mots : Gentil garçon aux ambitions inconnues, discret, voire secret, connu pour sa bande de copains et ses frasques malchanceuses plus que pour lui-même.
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyDim 9 Juin - 19:58

Un coup de tonnerre craque à l'extérieur ; Lucky sursaute et se retourne vers la porte, que Jackie referme sans s'attarder sur le déluge. Elle semble en avoir vu d'autres -et son sourire complice, presque indécent face au sale temps de Silver Grove, le convainc et le ramène, illico au soleil. « Quelle ambiance », fait-il en passant rapidement une main dans ses cheveux trempés, la pluie persistant sur son souffle, tiédi par la chaleur des Young ; sur ses joues se déploient des rayons hors-saison, appartenant au plein cœur de l'été, alors qu'ils affrontent une météo d'un automne typique de la région. « Ta mère est pas là ? » Après un coup d'oeil en direction des escaliers d'où Deborah Young aurait déjà dû surgir, il suit Jackie jusqu'à la cuisine, guidé par ses pas discrets sur la vieille moquette de la maison.

Chez Young, c'est un peu comme chez lui ; comme chez Jones, ou Monroe, ou Grayson, Lucky a l'impression d'y avoir les mêmes droits qu'à la maison, qu'ils pourraient échanger leurs murs, leurs sols et leurs chambres sans se rendre compte qu'il dort dans le lit de Freckles ou barbote dans la baignoire de Gang.

La pluie projette une lumière sombre sur la table de la cuisine. Lucky, baignant dans l'éclat que diffuse Jackie, la contourne pour aller ouvrir le tiroir du comptoir. Il connaît certains recoins impromptus de chez Young, des secrets domestiques auxquels l'on a normalement accès lorsque l'on en fait partie ; à chercher les médicaments de Deb, la dernière facture d'impayés, le bijou égaré de la grand-mère, Lucky a vu se graver en lui une carte précise de certains détails, à l'image du visage de Jackie, qu'il pourrait, il en est quasiment certain, retracer sur une ardoise magique.

« J'en ai une ! Enfin, la moitié... » Il sort du tiroir, entre un écrou et un couteau suisse dont il manque la moitié des lames, une bougie à moitié fondue. « Ta mère utilise pas des bougies, pour ses rituels ? » Après avoir fouiné jusqu'au fond du bric-à-brac, il referme le tiroir, relève un nez interrogateur vers la tatoueuse. « On peut le faire dans le noir, près de la fenêtre. » Il lui indique avec un sourire, voyant dans le carré de lumière grise un éclairage à plusieurs milliers de watts, offert par le brillant des yeux de Jackie.
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyLun 10 Juin - 20:33


On se croirait dans un bon vieux slasher. En se retournant le jet de tonnerre illumina la face de Jackie, elle faisait l’inventaire des objets absurdes de la maison en balançant de vieilles montagnes difformes de cire creusées par les bougeoirs faits main de Barnes sur la table de la cuisine, elle ne les comptait pas vraiment, ayant autre chose en tête. Jackie remua comme un vieux canidé qu’on aurait abandonné dans la moisson, se débarrasser de sa veste était une épreuve, elle lui collait aux bras. Jackie reniflait.

- Si-Si... Ouais non, je sais pas où elle est, Barnes a pris la route ce matin… histoire de la chercher. Elle avait fondu sous le comptoir, pour trouver l’unique lampe torche de la famille. Quelque part la métisse se rassurait de ne pas voir les couleurs vives des murs vides du salon à l’étage, témoignant de la douzième disparition du mois pour Deborah Young. Les au revoir furtifs dans l’allée à côté du garage étaient devenus monnaie courante, si quelqu’un avait décidé de la couper en petit morceaux avant d’attendre que d’autres ne reviennent au domicile, c’était tant pis pour eux.

- Déshabille-toi plutôt. Les billes de Young fracassent le noir de la pièce alors qu’elle frotte une première allumette contre une minuscule boîte, baragouinant que les plombs ont choisi leur jour pour sauter. D’ici le vendeur de cravates est un épais dessin au fusain accroché dans l’air avec les bouclettes sur le dessus, Jackie se tait car elle n’a pas l’habitude de paraphraser, ce serait allonger des vérités coulantes sur les hallucinations de sa mère en plein milieu de la nuit, convaincue qu’il y a un fantôme quelque par chez les Young. Le voilà son fantôme, il est étrangement adouci sur les contours, ne donne pas exactement le signal meurtrier du: Cours et ne te retourne pas. …Tu vas attraper froid alors j’vais faire couler un bain.

La précision s’enfonce dans la coupure de courant, elle dégage les bouts d’averse de ses cheveux en bataille.
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyJeu 13 Juin - 18:04

L'éclair suivant choisit de s'abattre dans le crâne de Lucky, qui papillonne, sidéré par le coup de tonnerre que Jackie provoque de deux phrases nonchalantes. D'un coup, il comprend les idées fertiles de Mal et ses bonds de puce aux premiers battements de cil ; dans la cervelle de Miller résonne la fanfare de la ville, des voix d'anges descendus de l'étage pour chanter une sérénade, la vibration invisible d'un arc-en-ciel de bonheur voluptueux. Il est presque surpris que leur environnement ne s'accorde pas au choc intérieur : la pièce reste plongée dans la pénombre, au rythme tranquille de la pluie qui bat contre les vitres du salon-cuisine.

Ce n'est pas que Jackie lui a proposé de se déshabiller.
C'est qu'elle lui a proposé -il inspire profondément : un bain.

Un bain.
Un bain chez Jackie Young.
Un bain chez Jackie Young, coulé par Jackie Young.
Un bain chez Jackie Young, coulé par Jackie Young, avec... Avec...

S'il va au bout de sa pensée, il risque l'implosion ; alors la gorge serrée d'une surprise authentique, Lucky la regarde, décortiquant la lueur dans ses yeux pour y déceler l'indice, la marque, le sous-entendu qu'il aurait manqué au détour de son offre, sachant pertinemment qu'il n'y trouvera rien. Jackie Young a si peu de mots que chaque prise de parole est d'une clarté remarquable, laissant peu de place au malentendu fatal. « T'as pas peur que Barnes me retrouve dans votre baignoire ? » demande-t-il avec un sourire en coin, ouvrant un second tiroir sans se rappeler immédiatement ce qu'il est censé y trouver. « T'es pas obligée, j'en prendrai un en rentrant -P'pa a dit qu'il réparerait le verrou bientôt, peut-être que j'aurai droit à mon premier bain privé, aujourd'hui. » Il hausse les épaules en refermant le tiroir des couverts -il s'est rappelé les bougies, entre temps ; tente de se sortir du crâne le rêve qu'il effleure du bout des doigts, qui lui a de nombreuses fois maintenu les yeux grands ouverts jusqu'à une heure tardive de la nuit.

Un bain chez Jackie Young.
Avec de la mousse, des bougies, un verre de lait sur le coin de la baignoire.

Lucky réprime un frisson, qu'il met sur le compte de son dos trempé.
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyLun 17 Juin - 21:36


D’ici le dégoulinement sur la figure de Graham Miller est ce qui retient son attention, elle a tendance à faire partir son organe le plus indispensable au quart de tour; un peu comme si elle devait se déployer en bouclier humain devant les quatre terreurs qui forment sa main et la rendent valide. Si elle levait les doigts, elle pourrait le voir découpé en quatre parties distinctes, elle ignore pourquoi précisément cela lui vient en tête, persuadée cependant que les rayures de chair ne lui retireraient pas son charme d’une nature illégale. Il l’inspire, c’est que son esprit a été fleuri plus que d’ordinaire, elle a filé dans le couloir pour appréhender la montée des marches dans le noir. Jackie pense que si elle ouvre les vannes et entend l’eau couler alors elle pourra chasser tous les Lucky fictifs faisant de l’ombre à celui encore vivant au milieu de sa cuisine américaine. Jackie sait bien, les autres Lucky lui plaisent et c’est ça en trop d’additionné à celui auquel elle tient indéfiniment la main non? La gribouilleuse vérifie qu’ils ne se la tiennent pas maintenant, elle a pu avoir un moment d’absence, ça lui arrive souvent, plus souvent depuis le rencard.

Le fameux rencard, les morceaux de beau temps accroché à leurs échanges dans la voiture, les premiers carrés de soleil sur la tête de Lucky. Merde.

Jackie a glapi, vaguement, un volte-face vers Lucky s'impose ensuite. Elle se demande si elle est la seule des deux à remarquer l’espèce de fin des temps imminent dehors. Et si la tempête se levait, et si le ciel tombait? En parallèle absurde les odeurs de savons viennent dans son imagination dingue s’agripper fort à ses narines et elle oublie. Elle oublie quoi dire. En général, elle n’a pas de mal à parler, puisqu’elle parle si peu. Jackie a passé trois marches et le bruit lui semble phénoménal quand elle revient à Lucky pour planter ses baskets couinantes à cinq centimètres de sa tête, plus ou moins, elle a foncé. Mal sur des rollers ne ferait pas mieux.

Ses sourcils grimpent. « T’as raison, je suis pas obligée. » Elle cale le plus de bougies possible contre son joli costume bien foutu à l’heure qu’il est, tire Graham de sa main volontairement libre pour arriver plus vite aux marches, et à l’étage.
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyLun 24 Juin - 8:29

Un sourire grand comme un canyon s'est installé sur sa bouche en forme de cœur. Il ne le sent plus, à force : ses zygomatiques faciles, sensiblement gainés depuis leur dernier tête-à-tête officiel, ont fait des sourires un état naturel, un symptôme permanent dans le périmètre physique de Jackie, occurrence fréquente lorsqu'ils retrouvent chacun leurs quartiers, lui démangeant le visage jusque tard dans la nuit. Chez Miller, on a flairé dès son entrée cette propension à se fendre d'une expression de bonheur absolu -c'est Grant, fidèle à lui-même, qui a le premier mis les pieds sur le nuage duveteux de Lucky. « On a enfin tiré son coup, Lucky Boy ? » Gail a manqué recracher ses céréales dans son bol ; Lucky lui n'y a pas coupé et la table du petit-déjeuner a bientôt baigné dans les cris indignés, les rires et le lait recraché par le nez.

Lucky sent un souffle tiède sur son torse tandis qu'ils grimpent les marches. L'encre du tatouage imprimé dans sa chair semble semble couler dans les traits fins dessinés par Jackie, liquide de vie ravivé par sa paume contre la sienne -s'il retirait son T-shirt trempé sur-le-champ, il jurerait le voir irradier d'un éclat mordoré, comme captant le halo solaire de la tatoueuse, révélant aux yeux la chance distillée dans les veines de Lucky depuis son dix-huitième anniversaire. En fait, elle lui paraît remonter à plus encore ; il n'a qu'à voir leurs mains liées pour être convaincu de l'origine ancienne de sa fortune, comme si elle avait transcendé les âges et les corps. « Woop ! » Lucky manque une marche et dérape -surpris par le choc qui n'arrive pas, confirmant sa théorie de veinard transcendantal. La chute miraculeusement amortie par le mur auquel il se raccroche, en plus de la main chaude de Jackie ; ils continuent leur ascension jusqu'à l'étage.

La pluie éclate contre le toit avec fracas, juste au-dessus de leurs crânes. Dans la pénombre lumineuse, ils s'orientent sans mal et entrent dans la salle de bain. Lucky entreprend de délester les bras de Jackie des bougies blanches, craque une allumette dans une boîte aux couleurs du studio de Barnes. Ils baignent bientôt dans une lueur douce, chassant les dernières ombres aux recoins de la pièce ; Lucky replace les allumettes sur l'étagère, yeux rivés sur le visage de Jackie. « Ah, voilà. » Le sourire persiste, devant les traits révélés de Young. « C'est quand même mieux quand je te vois. » Elle est toute proche ; il bascule légèrement et embrasse doucement ses lèvres. S'ajoutent à ses frissons de pluie ceux que provoquent Jacqueline. S'en défaisant avec un rouge aux joues se fondant à merveille à la lumière tamisée, il saisit le bas de son T-shirt mouillé et le retire, libérant les pores trempées de sa peau. « T'as pas l'impression qu'il brille ? » Le nez baissé sur son tatouage, les mains encore prises dans le vêtement -il vérifie, en même temps qu'il parade la gêne nouvelle d'être à moitié nu devant elle.
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyMer 26 Juin - 17:41


En haut des escalier, on peut apercevoir le spectre de grenouilles frigorifiées, les mains sur les épaules, les dents et leur clacs carabinés, les lancers de serviettes chaudes sur la tête, des fou-rires à n’en plus distinguer les paires d’orteils en train de danser sur le parquet. Jackie n’a rien à dire sur l’espace vide au sommet quand elle y arrive, quoiqu’elle a eu l’habitude d’emmener les garçons à l’étage quand ils se mettaient à saigner du nez sous l’effet de la canicule ou de la première fille leur ayant roulé un patin. Maintenant elle gardait le zing frontal dans la poitrine d’avoir entrevu le semblant d’une chute dans les escaliers, et elle souriait quitte à se tirer les joues dans la direction de Graham Miller. Ils avaient grelotté tous les deux jusque la pièce la plus hantée de la maison: la salle de bain.

Jackie pensait sans doute comme ça à cause du grand vitrail qui servait de fenêtre, elle était ronde et grande, laissait passer les frappes courroucées de la météo comme si quelqu’un s’amusait à secouer un kaléidoscope. Le froissement dans l’air avant la flamme attira Young, elle défaisait les boutons de sa chemise à l’aveugle, après tout elle avait le coup de main.
Barnes disait que si Jackie jouait un rôle dans un film, un de ces quatre, ce serait celui de la baronne de quelque chose, parce qu’elle se concentrait si fort que son regard se remplissait d’un âge qu’elle n’avait pas, et ça lui donnait une prestance ahurissante, le genre qu’il n’aurait jamais avec ses paires de dents toutes dorées.

Au milieu de son entreprise, elle trouvait Lucky au coeur des ténèbres provisoires, le bout de se phrase ravalée - est-que tu dis, les syllabes perdues dans le baiser livraison express, Jacqueline oubliant son casting de vilain de la soirée pour retomber dans les tiédeurs du toutou trempé. Jackie sifflait de l’air chaud vers le carrelage quand elle se planquait derrière une myriade de cheveux couleur boue. Elle a naturellement bifurqué pour entrer en collision avec l’humble vendeur de cravates mais la question s’arrête dans l’air et elle aussi.

Jackie baisse les yeux, une foudre endormie entre les deux billes obéissantes. Le battement de cil de Jackie abandonne les enfants dégoulinants au silence. Le long sillage sur la peau de Lucky emballe son organisme et le fige du même coup, Jackie relâche la pression d’un petit rire, elle hausse les épaules. Elle murmure, en fait indéniablement un aveu. - Si, un peu. Et le bout de ses doigts repart la déshabiller, elle peut sentir son ventre se soulever et retomber à chaque inspiration. C’est qu’il te protège.

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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyJeu 27 Juin - 20:05

Les yeux de Jackie balayent sa peau. Lucky peut sentir les rayons de soleil s'infiltrer entre la chair détourée à l'encre sur son torse, couler, liquides, à l'intérieur de sa cage thoracique. Son souffle achève de faire mûrir le fruit qui y bat, alors qu'elle détourne le faisceau de son regard ; son cœur s'en gorge pourtant encore, nourri par l'empreinte tiède laissée par Jackie. C'est peut-être ça, le super pouvoir de Young ? Dans leurs délires enfumés, les Firefighters avaient souvent supputé sur les capacités surnaturelles de chacun -il allait pouvoir leur annoncer que Jackie créait des soleils d'un regard. On allait le prendre pour un cinglé, décrété bon pour l'asile en une réplique décapante de Mal -dans le pire des cas, pour un amoureux transi.

« Ouais, tu m'as tatoué un porte-bonheur. » Baissant les yeux à son tour, Lucky se débarrasse de la serpillière trempée qu'est devenu son T-shirt. « Des fois j'en ai vraiment l'impression. Quand y'a quelque chose de cool qui m'arrive, je le sens qui chauffe, comme si ça conjurait le sort, et j'me sens, j'sais pas... » Les mains sur sa ceinture, il marque une légère pause ; il reprend le mouvement en se penchant pour retirer son jean. « En veine. (le tissu mouillé lui colle aux jambes, semble s'y coincer en dépit de son insistance -puis libère enfin sa peau, et les mots en suspens) J'me sens en veine, ouais. » La poisse lui a si souvent collé à la peau que Lucky affiche un sourire à moitié incrédule, en s'asseyant sur le rebord de la baignoire. Après dix-neuf ans de malchance carabinée, acceptée comme une entité à part entière -le sixième luron des Firefighters, il lui semble incongru que la fortune lui sourisse, provoquée en un clin d'oeil d'un Destin jusqu'alors récalcitrant.

Il s'agit peut-être d'un clin d'oeil de Jackie qui aurait atterri sur sa peau, fixé à l'encre.
Enivré jusqu'à la moelle, Lucky sourit -d'une autre teinte en considérant la tatoueuse devant lui, entreprenant de retirer, cette fois, ses chaussettes à trèfles favorites. Quoi d'autre qu'un coup de chance phénoménal, pour attirer à lui l'affection de Jackie ? Il lui suffit de se rappeler leur premier baiser -le premier véritable, loin des regards, assumé sans les excuses douteuses de leurs échanges volés. « Euh... » Le sourire flanche légèrement, sous le coup de la surprise. Guidé par le mouvement des mains de Jackie, son regard a dégringolé le long des boutons de sa chemise ; en la découvrant entrouverte, Lucky prend aussi soudainement conscience qu'il s'est mis en caleçon avec un naturel fulgurant. Estomaqué par l'enchaînement, il laisse retomber sa dernière chaussette, les pupilles s'agrippant de nouveau à celles de Jackie. « Tu prends un bain avec moi ? »
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyVen 28 Juin - 19:02


« Pile? - Pile. » Sourire d’ange retombé sur les paumes immaculées de mains gracieuses, ils se dévisagent. « Mais ça va être un désastre! - Un sacré désastre. » Tordues de rire les créatures éthérées poussèrent sur les bras pour se tenir sur le côté, paresseusement. « Mhh, non. Il a droit à l’étoile filante. - L’étoile filante? - Qui repart et qui revient. Aussi regarde son nez, quel joli nez! » Debout il se mit à se tenir sur une jambe puis l’autre tanguant d’un nuage vers l’autre. « Et alors, il est quand même tombé sur pile, c’est pas de chance de tomber sur pile. - Qu’est-ce-que t’en sais? » Le pouce, l’index propulsés et l’ange s’envole à l’autre bout de la voûte céleste. Jackie Young se redresse sur un lit sans sommier, cherchant à tâtons l’interrupteur d’une lampe, elle se tient le front, qui diable lui avait fait une pichenette?

**

Le visage de Jackie avait pris la flotte, elle avait l’impression de pouvoir pleuvoir mais elle n’était pas convaincue que qui que ce soit veuille ce genre de pouvoir. Elle. Par moments, parce que Deborah était de sortie, alors elle pourrait attraper le déluge, le mettre dans une boîte, le ressortir si elle se sentait d’entendre rouler sur les carreaux la nuit. La tempête les avait pris de court. Lucky la prenait de court. Jackie dont les oeillades se voulaient maîtrisées n’arrivait pas à arrêter le diamant en train de tourner sur le disque et plus il tournait plus elle imprimait les paroles de la chanson, elle écoutait plutôt que se rendre compte de la mise à nu mutuelle, Jackie la bavarde, qu’elle ne voulait pas voir en dehors du placard… prenait la tête. - J’ai fait un pacte avec le diable, si je lui donnais une jeune femme vierge, il me donnait de l’encre magique et hm.

Elle contre-attaquait, cette sorcière. Un autre avatar qu’elle porterait avec talent après tout, maintenant elle avait de gros nuages au dessus des tempes et si elle sourirait assez haut, les gouttelettes fonceraient hors de ses pommettes. - Je lui ai dit: j’en ai besoin alors file-la moi et puis je l’ai assommé. Et je, j’ai libéré la fille.

Rouge sur la face quand elle se rendait compte n’être que Jackie Young, pas de don phénoménal, rien que son instinct secoué d’éclaircies, elle avait déjà vu des garçons nus. Oui, en dehors du manuel de biologie, oui accidentellement en passant dans un couloir, oui de son plein gré en ayant scanné de haut en bas sans un mot. Alors que maintenant, elle avait tant à dire. La chemise de Jackie était lourde, elle pendait des deux côtés, Jackie inspira profondément, elle tentait de jouer sur son magnétoscope d’urgence les popotins des Fire Fighters au lac avant qu’ils ne se jettent les uns après les autres, histoire de normaliser l’image. - …Sur ton caleçon, c’est des fers à cheval?

Elle le taquinait, sur sa joue il pouvait voir une crevasse arrivée par faiblesse, peut-être qu’il ne remarquerait pas les sprints enchaînés par son sang dans son organisme comme dans un satané relai. Jackie suivait son vêtement fini en boule par terre, le dos constellé, elle avait froid, elle fixait le carrelage, elle le trouvait immaculé jusqu’à présent, elle se demandait s’il perdrait de son innocence si elle mettait la main sur Lucky Miller. A la place elle replaçait les bretelles de son soutien-gorge. Les soutien-gorge, ça n'avait jamais été confortable. - Tu veux pas?
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyMar 2 Juil - 21:46

Il se rappelle la première.

Lucky s'était retrouvé contre le torse à moitié découvert de Mal, paré d'un de ses indémodables débardeurs grunge, bras autour des épaules, sourire goguenard juste sous son nez. Plus qu'une simple accolade, c'est comme si Mal le retient, l'invite à rester chez eux, dans cette voiture unique qu'il a vu sillonner Silver Grove à grand bruit, des rires, l'autoradio poussée sur les enceintes, le vrombissement infernal du vieux moteur. Le temps de cligner des yeux, il s'est retrouvé dans l'OVNI traversant la ville, que Lucky avait souvent vu passer depuis son vélo de l'autre côté du trottoir, parfois depuis le parking du collège, accolé à celui du lycée. Une fois, deux claquements de porte, les silhouettes se dessinaient aux quatre fenêtres -souvent son attention se portait sur celle du siège passager, boucles folles et lèvres scellées sur fond de chahut. Puis le regard las se déportait de ce dernier, croisant, une second à peine, celui de Miller, les mains dans le cadenas de son VTT. C'est ce même regard qu'il rencontre à nouveau, quand elle se retourne ; Lucky, sur la défensive d'avoir été cueilli au pied d'un douloureux râteau, d'être ainsi agrippé et secoué par les vannes massives de la bande (des barjots, des gangsters, des losers -les rumeurs les plus folles couraient déjà, à leur sujet), a les sourcils légèrement froncés. Elle relève ses lunettes de soleil pour le regarder; l'or de ses yeux coule sur son masque contrarié, fige les nerfs tendus par le « désolée, Miller » pas franchement désolé de Katy Prairie.

Presque aussitôt, elle se détourne et voile à nouveau ses yeux laser derrière ses lunettes. Il pensait qu'elle ne parlerait pas, qu'elle ne lui parlerait pas, ou ne parlerait plus -il s'empêtre dans le marasme où elle l'a plongé d'un coup d'oeil. Comme pour le confirmer, Mal imperturbable fait les présentations de chacun à sa sauce, et tandis qu'il bouscule « Jojo Monroe, le plus grand truand de la côte pacifique », juste là, elle le fait. « Prêt à t'embarquer avec des truands et des sorcières ? C'est un aller simple pour l'enfer qu'on t'offre. » D'une réplique, elle l'adopte, le baptise -et lui offre sa première plaisanterie sans un sourire.

Lucky a un rire franc, un écho de cet échange manqué -Jackie lui raconte son histoire, dévoile les fers à cheval imprimés sur son caleçon, d'où il relève le nez, un air faussement gêné au visage -ou plutôt, la cause de l'embarras. « Ouais, euh. C'est moins embarrassant que le caleçon « underclover » de Mal », rajoute-t-il pour noyer le poisson, qui nage avec volupté sur la peau brune de Young. Les quatre tatouages y tracent des ombres, à la lueur des bougies, s'étirant en des figures peu familières, quand Lucky les a déjà vu dix, trente, cent fois au cours de leurs péripéties -mais jusqu'à présent, il se taisait et les regardait en silence. Jusqu'à présent, Lucky, transi d'amour pour Jackie, restait sur le rivage à regarder ses écailles briller au soleil. « Si, si. » Un sourire étire ses lèvres, et il baisse les yeux jusqu'au nombril de Jackie, portant ses mains à la ceinture de Young, exactement comme il l'a fait pour la sienne quelques secondes plus tôt -comme il a déjà pu le faire, quand un soir de bain de minuit, elle avait miraculeusement coincé sa fermeture éclair. « T'as quand même mis le diable dans les vappes, tu le mérites. » Il marmonne légèrement, en défaisant la boucle. « C'est juste que, je sais pas si euh, enfin j'ai jamais été complètement nu devant toi... Pas comme ça. » Le bouton défait, Lucky retire ses mains brûlantes pour les ouvrir de manière suggestive en direction de son dernier vêtement. « Tu peux fermer les yeux ? » Les yeux relevés vers elle, il se sent idiot, avec sa doléance -comme s'il avait de nouveau quinze ans, et rencontrait son regard pour la première fois.
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyJeu 4 Juil - 2:22


Parfois elle voulait s’enrouler avec le vendeur de boutons de manchette et que la machine fasse du bruit en tournant parce qu’ils prennent trop de place dans le tambour, elle en sortirait avec des bosses mais de belles bosses, Lucky pourrait les monter et les descendre. La belle conteuse d’histoires ensorcelantes voulait aspirer les vapeurs de lessive et les expulser en bulles par dizaines, survivre à l’enchevêtrement de leurs pieds, de leurs mains, quand ils se retrouveraient à la sortie hoquetant l’adoucissant.
Et après les innombrables roulades, ses expirations lâcheraient des toupies. Jackie voulait s’enrouler avec le vendeur de boutons de manchette. L’image décoiffée allait dans chacune de ses expirations, car elle devait l’avouer le provocateur du tourbillon n’avait qu’un seul prénom, et il la faisait respirer en zig-zags de bonheur: Il y a des morceaux d’éclairs atterris au sol qui maintenant ne font plus de mal à personne, qu’on ramasse entre deux folies plongées dans les bras d’une timidité nous accompagnant depuis l’enfance, parce que les petites roues doivent être retirées un jour ou l’autre.

Et Lucky soudain n’a plus rien du souple garçon excédé tenant mètre-ruban, épingles à nourrice et chéquier de fonctionnaire pressé à la main, il n’est plus sous la forme d’une vague, il en est à son évolution finale, les contours bruts réveillent Jackie, Jackie se dit: c’est mon petit-ami. Il la tire, il l’attire, peut l’emmener où il veut, Jackie suit le chemin de la boucle de sa ceinture en tordant sa figure en silence. Double feu-d’artifice, elle pourra repêcher d’autres bouts de brillant plus tard, là tout de suite elle entend son propre souffle frotter sur son nez et ses grands yeux courent sur Lucky, elle ne sait pas si c’est possible de les arrêter. - Ok. Je compte jusqu’à dix? Les quenottes de Jackie s’échappent et se planquent, se montrent de nouveau, elle ruisselle et tremble. Je rigole… Je rigole.

Dans la chute de son rire, Jackie glisse le long des bras de Lucky avec ses mains parties en hâte, cherchant à contempler d’un, de deux pouces prudents, gentils, l’amoureux alors que déjà elle a dit au revoir à la vue, un sens de moins pour les frisettes du jeune Miller, oui, elle les aime aveuglement. Jackie relâche et craque son dos, elle y va fort, ça fait passer des milliers de points en couleur dans sa tête. Les yeux fermés elle peine à se débarrasser des pauvres frusques qui restent.


**

Hilares ils se prennent les pieds dans les noeuds invisibles du sol meuble, balancent leurs chaussures, leurs fringues et leurs trouilles d’un même lancer. En prenant la tête, ils hurlent le traditionnel: Le dernier à l’eau est un cachalot! Et sous le ciel encre de Silver Grove, leurs fossettes se creusent comme autant d’enjambées vers l’eau glacée de la rivière. Attachés les uns aux autres à la façon d’amateurs de grimpe en rappel, ils se tirent et se tordent en pouffant dans toutes les directions, au minuit assassin ils se jurent l’amitié sans fin, sans âge. Jackie les bras en croix fait valdinguer ses biens les plus précieux, elle comprend précisément qu’en tombant dans la boue tête la première, ils ne le sont pas. Les deux phares dans la nuit servant d’yeux à Graham Miller la figent, ils gigotent en miroir en se déshabillant. Des mélanges de mots confus s’enchaînent, impossible de se débarrasser de son pantalon, Miller vient, les genoux s’embrassent, les rires fusent, elle s’excuse, il s’excuse, pour aucune raison et ils n’y croient pas jusqu’à ce que le bouton-pression soit délivré. Merci, merci. Non merci à toi.

Luke t'es encore là? Oui t'es encore là.
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Lucky Miller
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Alias : Tiff (fried tofu).
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Masques : NJ Jones.
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Métier : Vendeur chez Zoot Suit ; costumes, cravates, boutons de chemisettes -il vous vend de tout et, en cadeau, vous offre ses maladresses.
En quelques mots : Gentil garçon aux ambitions inconnues, discret, voire secret, connu pour sa bande de copains et ses frasques malchanceuses plus que pour lui-même.
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyJeu 4 Juil - 20:13

Lucky se lève, et attend un instant pour s'assurer que ses pupilles ne vont pas ressurgir au détour d'un sursaut -lorsqu'elle le retient un instant à elle. Les deux paumes glissent sur ses bras, caressant sa peau de ses pouces, et dans leur sillage sèment les épicentres de micro-séismes. Ils font craqueler l'épiderme de ses bras, fendent jusque la chair qui s'ouvre et, contre toute attente, absorbe la chaleur que diffuse le toucher magique, précieux comme un trésor, de la tatoueuse. Si près, le bête coup d'oeil est suspendu et se mue en un long regard, détaillant la longueur des cils de Jackie, l'arc que dessinent ses sourcils au-dessus de ses paupières aveugles. Un sourire se forme sur ses lèvres, qu'il refrène en silence, interrompant le détail secret de son visage. Jackie lui prouve en fermant les yeux qu'elle lui fait entièrement confiance, et glaner un baiser ou un mystère qu'il découvrirait sur la pointe de son nez sans la prévenir serait l'enfreindre.

Il est si amoureux d'elle qu'il pourrait commettre l'impair de lui dire, à la lueur certes romantique des bougies, mais à l'ombre du regard de Jackie -comme s'il lui confessait dans le dos d'une certaine manière.
Ce serait idiot.

« Jackie », inspire-t-il, un murmure sur le bruit de cascade de l'eau qui coule.

Il l'avait oubliée, dans la gêne de se retrouver nu. La plus éclatante des lumières, celle qu'elle diffuse, elle, en un halo irréel ; Jackie noie les ombres aveugles d'un sourire, les pénombres planant sur son cœur d'amoureux transi, depuis qu'il l'a vue. Pas besoin d'attendre d'être au soleil, pour lui dire ce qu'il traîne dans le torse en secret -quoique ce n'en a plus été réellement un, le jour où, après avoir laissé sa cavalière, il était allé passer le reste de la soirée du bal de promo chez les Young. Les brownies de Deb Young étaient venu à bout du secret morcelé par les ans et les sourires ; avec un sourire comblé au visage, Lucky avait étendu le bras depuis le sol, pour venir tâtonner le matelas de Jackie, et enlacer ses doigts des siens avec un soupir intérieur qui avait manqué de lui fendre l'âme.

Ses mains viennent trouver les siennes, ses paumes enrobant leur dos avec tendresse. Il déglutit difficilement, en se rendant compte de ce qui vient de lui filer directement du cœur, rendu tel quel dans l'air moite de vapeur de la salle de bain des Young. Un sourire trône sur ses lèvres, de la même teinte de celui qu'il avait, lorsqu'il a lié, encore paré de sa chemise à froufrous, ses phalanges aux siennes.

« Je t'aime. »

Dans sa tête sonne le "dix" final, achevant le décompte des sentiments de Lucky.
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptySam 6 Juil - 1:40


Dix.

Le bruit de la portière claquant et le corps en zébulon de Malcolm qui réchauffe le coeur en hypothermie de Graham Miller, elle voit se dessiner les boucles dans la lumière agressive de l’après-midi, à l’heure où les coeurs biens sont écrasés à coup de semelle vernies, s’enfonce dans son siège et griffonne sans trouver de justesse à ses lignes: tout est agité comme le moteur.

Neuf.

Nombre de verres bus sans avoir la tête tournante, elle ne craint pas la manège mais plutôt les chaleurs vives de ses joues incapables d’effacer la sensation de vide à la fin du lycée, une envolée en solitaire, du moins jusqu’à ce que l’on presse des paumes comme des soleils de poche contre ses épaules encore trop maigres, elle peut voir se découper parmi les astres, le sourire increvable de Lucky Miller, n’est-elle pas la fille la plus chanceuse sur Terre?

Huit.

En train de courir sur la plus longue avenue de la ville pour amener une cravate digne de ce nom à celui en train de devenir grand, un affolement quand elle comprend qu’il sera plus grand qu’elle, plus grand que tout le reste si ça se trouve. A l’arrivée quand les genoux de Jackie partent dans des mares de coton, elle est navrée de lui tendre le pauvre bout « d’adulte » à la force d’un bras-fusée et c’est sa joue à elle qui craque de fierté.

Sept.

Au téléphone le souffle de Miller dans le combiné rappelle un robot, plus ou moins ce qui fait monter les commissures de Young en train de déjà rouler entre ses draps, la projection sur le plafond de ses dessins faits en masse lors de l’appel lui piquent les yeux, elle se couvre la bouche en l’entendant ronfler, y crevant un fou-rire qui se noie dans la fatigue, Young s’endort à deux centimètres du combiné.

Six.

A partir d’un certain moment dans la vie de quelqu’un, s’apercevoir qu’acheter un vilain bouquet de fleurs sur le chemin du dispensaire ne suffira pas est amplement douloureux, comme deux apnées d’affilée au lac, Jackie est à bout de souffle, et elle ignore si vraiment elle a fait le bon choix en se traînant jusque les fauteuils où sont assis sans couleurs dans les yeux celui qu’elle appelait Lucky Boy et sa mère.

Cinq.

Deux verres sur la table, une rangée d’oeils sur eux, le froissement du souffle de Jackie Young lorsqu’elle traîne les doigts jusqu’au verre de son acolyte pour le glisser davantage dans sa direction avant d’attraper le sien avec un oeil de feu, ils échangent un petit hochement de tête et descendent leur vodka. Les poussées de rose sur ses joues, Jackie n’a rien vu de plus phénoménal.

Quatre.

Main levée près de celle de Lucky, la jambe de la tatoueuse s’endort sous le poids de l’autre et elle s’attarde sur le blanc des yeux du vendeur de chemises rayées-ou-à-carreaux tandis que la musique se transforme en une bouillie sans texture, sans ensemble. La coulure, Jackie l’ignore au sommet de son front bouillant, ils ne font pas la parallèle parfaite de leurs paumes et à la place d’un battement de cil innocent, embrasser Lucky Miller semble être une bonne réponse à l’ivresse, la bouche de Young s’écrase sur le nez de Miller, en répondant il fait mouche.


Trois.

Mois sans se donner rendez-vous et le ciel explose, la montée des marches et une épreuve, le coeur veut lâcher dans l’accumulation des réponses à ses questions. Le vide de la maison prend au coeur mais les élancées maladroites d’un garçon aux bords trop merveilleux l’assomment de calme, elle a senti le carrelage sous ses pieds comme un rappel, il était l’heure de revenir sur Terre.

Deux.

Jackie a essayé de ne pas compter mais elle devait choisir entre animer les effets de son coeur sous sa figure ou garder un semblant de consistance, elle redoutait la forme liquide, couler entre les doigts de Lucky Miller était une peur qu’elle ne se sentait pas d’affronter. Aujourd’hui.

Un.

- Jackie

Tout de suite Jackie s’en veut d’avoir descendu marche après marche vers le bas-ventre de Miller, elle se retient de monter ses mains haut jusque sa tête pour la tenir des deux et hurler. Le bal de l’eau en fond donne l’impression de flotter à Young, flotter sur un nuage de honte mais les picotis tombent par dizaines quand il coupe court à la trouille d’aller de travers en l’attrapant. Jackie pourrait mourir là.
C’est sans queue ni tête, elle n’a que le mouvement de son organisme à l’esprit, rien de plus vivant qu’elle sur le sol tout froid de la salle de bain souvent mise en vrac par la famille. Jackie ne s’attendait pas à l’apostrophe alors les cheveux sur sa tête ont l’air de se mettre à l’intérieur d’une coquille d’escargot. Lucky tient chaud, Jackie est d’accord pour l’enfiler, sa tête chauffe, elle s’excuse intérieurement. Oui-

La dernière ligne de dialogue, celle trop courte pour tout dire, assez pour dévaster et emmener la totalité de Young sur son passage la renverse. Jackie est en bazar, elle dit : Moi encore plus.

Tant pis pour les dénivelés d’hiver, printemps, été sur la face, Jackie trébuche dans le ton, les lettres se sont précipitées les unes contre les autres, le cognement à la porte de son coeur n’en finit pas. J't’aime encore plus.

Jackie bute contre un bout d’oxygène, les mains dégringolant vers son pantalon pour trouver quoi faire, c’est-à-dire ne ne pas retourner fondre contre les pupilles du garçon le plus chanceux de la Terre. Là tout de suite.

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Lucky Miller
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyMer 17 Juil - 21:34

Son cœur a attrapé le hoquet. Il devrait cogner fort contre son torse, mais tout ce que Lucky ressent, c'est ce brusque sursaut quand la voix grave de Jackie répond avec assurance. Comme si c'était si ses sentiments étaient si évidents, si solides, qu'elle n'avait besoin que de sa voix pour la lui porter et la lui planter au fond de l'âme sans l'aide de ses yeux, rivés sur leurs peaux. Dans ces quelques mètres carrés de salle de bain, quand il se croyait à l'abri de la tempête, Lucky se prend l'amour brut de Young droit dans le plexus. Asphyxié par ce trop-plein d'oxygène, il dégage dans le silence quelques secondes vitales pour à la fois y croire, à cette impossible qu'il se répète en dents de scie depuis le collège, et inspirer jusqu'au dernier souffle ces mots magiques que Miller n'aurait pas imaginé entendre un jour de la bouche de Jackie.

Le sourire qui pétille, Lucky observe les longs cils de Young sur lesquels il a une vue imprenable, à quelques centimètres de son souffle. « C'est impossible. » Et l'éventualité lui paraît irréelle -Jackie Young, l'aimer plus que lui ? Il pourrait essayer de lui démontrer le fait de multiples manières, en écartant les bras d'un bout à l'autre de la pièce étroite, en démarrant une argumentation reposant sur des statistiques dérobées à Gail et des équations inspirées des enseignements de Gang, en lui récitant un extrait des sonnets de Shakespeare dont il se rappelle depuis un devoir particulièrement éprouvant de Mrs. Lane, lui répéter encore et encore qu'il l'aime -qu'il l'aime elle, Jackie Young, assez pour faire carburer Fire Fighter jusqu'à la lune- jusqu'à ce qu'elle s'en enivre et perde la tête. Les mots d'amour naissant tout juste sur ses lèvres, imprimant à son battant le rythme imprévisible de ces hoquets inédits, Lucky s'abreuve de l'aura bénite où ils baignent, et glisse ses doigts dans les boucles humides de Jackie.

« On peut pas quantifier... » Il s'interrompt, le buste soulevé par une inspiration qui, dans la confusion bienheureuse de sa tête, le mène à cette eau lumineuse, faite d'or et d'argent qui fluctue et coule entre leurs cœurs. C'est ça, comme une rivière tissée de fils ou alors... L'autre image qui lui vient est la surface irisée de la piscine que surveille Gang, alerte, short noir bardé sur les fesses, et Lucky se fend d'un rire, les deux fossettes semblent s'être installées pour de bon au creux de ses joues. « Ouais, on peut pas quantifier les émotions », fait-il en guise de conclusion, ses yeux noirs dans ceux de Jackie, alors que sa paume enrobe sa joue chaude, glissant à nouveau dans ses cheveux bruns.

Même si, sur l'instant, son cœur menace d'exploser, il serait incapable d'évaluer l'intensité des émotions qui l'étreignent ; et sans se départir de ses risettes, il se penche légèrement, et l'embrasse. Le premier vrai baiser, depuis cette étreinte éclair entre deux rayons du vidéo-club ; cette fois, pas d'Helga à deux doigts de relever les yeux de sa bande-dessinée dans les parages.
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you EmptyLun 29 Juil - 0:00


Elle a l’air bête, bête les pieds dans son jean, le coeur à ramasser avec prudence entre les deux jambes de tissu écrasées desquelles elle cherche à se libérer.
Jacqueline a perdu l’habitude, elle ne dit plus à voix haute par inclinaison au secret, sans doute pour aller avec les barres sombres qui couvrent les murs de la maison à longueur de temps entre les fentes des volets. Sur les tranches elle remarque de la poussière, et les années qui s’écoulent, et aussi son incapacité à utiliser en vrac ces trois mots aux sommets bien définis. A la montée, elle remarque que l’air lui manque à chaque pas mais elle est rassurée en foulant la verdure de ces sentiments mis à la terre un peu en retard. Elle estime qu’avoir parlé si fort à Lucky servait en un sens à s’excuser de n’avoir rien dit peu importe s’ils avaient déjà passé trois fois la même compilation dans la voiture en chantant le morceau le plus insupportable, les mains des gars occupées à secouer les appuie-tête, alors qu’elle lui tend de quoi grignoter avec trois fois plus d’attente de le voir manger.

Elle se tord un peu les pieds à cette altitude, et il a raison de venir chauffer ses pommettes pendant que ses traits scintillent sans horizons, comme hors de la terre.  



Ils seraient responsables pour le trou de verre entre les deux étages de chez les Young et quand Lucky s’essouffle contre elle, qu’elle s’essouffle contre lui, qu’ils interceptent des visages d’enfants heureux, elle se tente à calculer ce que les humains ne peuvent pas associer à des nombres. Elle est capable d’avouer que ce n’est pas un problème, que quitte à ajouter chiffre après chiffre sur la balance, elle pourrait lui donner le double des clés de chez elle, de son coeur s’il y a bien eu une serrure un jour. Elle n’est plus très sûre, il lui semble que les futilités adolescentes, celles qui l’avaient convaincue de se tenir en haleine face à n’importe qui de bien sont en train de s’effondrer, comme si quelqu’un avait foutu un grand coup de batte de baseball dans les vitrines de trophées de Silver High pour se débarrasser des souvenirs fracassant du succès, surlignant les échecs, particulièrement les fragiles parts de jeunesse qui s’effritaient à coups de rumeurs.

Jackie oublie son voeu de silence, les mains resserrées sur les pompom de cheerleaders de ses meilleures amies en face d’elle, la peur d’écouter la chanson qui nous rappelle le moment où l’on a su que l’on était tombé amoureux. Elle n’est pas simplement amoureuse, elle aime, c’est grand, pas exactement comme le mot balbutié à seize ans, fier et bouillant certainement autant que l’eau du bain et l’addition de Jackie qui n’a qu’à associer Lucky et elle pour trouver le bon résultat. - Si j’essaie pas de compter, tu m’en donneras d’autres? Jackie va tracer avec son doigt sur la bouche du très lucide Miller. Ou y a une limite? Dis-moi.
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MessageSujet: Re: can't take my eyes off you   can't take my eyes off you Empty

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