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nous sommes en 1992, les prénoms trop originaux pour l'époque devront ainsi être modifiés.

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 Dating a gemini must be exhausting (Lucky)

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☾ Le Bâtard ☽
Joseph Monroe
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En quelques mots : Solitaire, apanage de mauvais garçon, terriblement anxieux, bagarreur, faux méchant
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MessageSujet: Dating a gemini must be exhausting (Lucky)   Dating a gemini must be exhausting (Lucky) EmptyJeu 30 Mai - 20:32

Joseph profitait habituellement de ses jours de repos pour faire des trucs tellement abrutissants que nul humain normalement constitué ne devrait être forcé à faire : faire la lessive, le ménage, repasser... Mais pour Joe, c'était un vrai plaisir. Maniaque un jour, maniaque toujours. Et il récura, astiqua toute la matinée, en écoutant Sade et ses chansons qui lui donnaient envie de corps-à-corps endiablés, nettoya jusqu'à ce que leur maison ressemble un peu plus à un lieu accueillant qu'à la prison qu'elle lui paraissait être. De toute façon, ce n'était pas comme s'il pouvait compter sur sa sœur et son père pour entretenir le foyer familial.

Voilà qui n'était pas trop mal, songea t-il en s'écroulant comme un pacha sur un transat à rayures rouges qui n'aurait pas détonné dans le camping le moins reluisant de Normandie. Joseph n'eut même pas le temps de se délecter de la caresse timide du soleil de mai sur ses pommettes rosies par son agitation qu'il s'endormit aussitôt, un filet de bave ne tardant pas à glisser le long de son menton. Au bout de quelques secondes, tout son corps se relâcha et il commença à ronfler. Il s'était toujours défendu d'être un ronfleur né tout en sachant pertinemment que dès qu'il s'endormait sur le dos, il faisait un boucan de tous les diables. La classe à Dallas.

Et qui dit sieste inopinée dit rêve étrange, bien entendu. Il était assis dans une voiture enflammée. La radio tournait en boucle : de sa bouche rectangulaire, s'échappait la voix d'une présentatrice complètement ivre qui répétait sans discontinuer des mots sans queue ni tête, tous cependant dans l'ordre alphabétique. Même ses songes étaient ordonnés. Joe voulait s'extirper hors de la voiture, bien sûr. Il n'était pas idiot. Il ne voulait pas mourir, n'avait jamais voulu mourir, était bien trop hargneux pour ne cultiver ne serait-ce l'once d'une envie suicidaire et pourtant, il restait figé, comme un con, à écouter la présentatrice et la litanie de mots trop longs en v, en w, en x, en y, en z... ça ne s'arrêtait pas. Puis, d'un coup, elle passa au J -il ne pût s'empêcher de grincer, pourquoi bouleverser l'ordre- et se lamenta "Joe, Joe Joe, heho". Voilà qui était cocasse. Son prénom, parmi les 13 000 mots anglais commençant par la lettre J.

Une main hésitante le secoua avec douceur et il fut si surpris qu'il manqua de tomber de sa chaise.

-Oh Lucky, c'est toi, marmonna Joseph comme un gros bébé mal luné. Quand Joseph dormait, il était comme mort : rien ni personne ne pouvait le réveiller.

Il se frotta les yeux avec ses poings épais, froissa ses cils noirs et releva ses prunelles encore égarées vers le plus jeune. Il avait totalement oublié que Lucky lui avait dit qu'il passerait. La silhouette du plus jeune semblait découpée au couteau, lui refusant la douce chaleur du soleil. Il avait l'air grand, vu de si bas. Il était si dégingandé que ça, Lucky ?

- Tu vas bien ? T'avais l'air un peu... Préoccupé au téléphone ?

Peut-être pas préoccupé, mais perturbé, ça, Joe en aurait mis sa main à couper. Il ne laissa pas à Lucky le temps de se dépatouiller avec de fausses excuses, il était suffisamment persuasif pour lui tirer les vers du nez plus tard. Après tout, il avait grandi avec Brie Monroe. Il était déjà dans la cuisine et passa sa tête par la fenêtre, comme un piaf désarticulé.

- Tu veux boire un truc ? J'ai du lait, attends - Joe ouvrit la bouteille, sentit, grimaça, goûta malgré tout, recracha le liquide dans l'évier et jeta la bouteille dans la poubelle, tout ça en l'espace de quelques secondes pendant lesquelles il avait risqué l'infection alimentaire - okay, pas de lait, à part si tu veux mourir prématurément, mais j'aimerais autant que ça n'arrive pas chez moi, donc on a du Coca, du Redbull, ah de la bière si tu veux... Quoi ? Faut réfléchir dans le bon sens, il a beau être que onze heures du matin, plus le stock de bière disparaît, moins mon père en met dans son gosier, tu comprends le truc ? débita-il en revenant avec deux bouteilles à la main, un paquet de chips épicés et en traînant une autre chaise de jardin.

Au final, le pauvre Lucky n'avait même pas eu son mot à dire sur ce qu'il allait boire. Joe était si accueillant qu'il lui épargnait cet effort-là.
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Lucky Miller
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En quelques mots : Gentil garçon aux ambitions inconnues, discret, voire secret, connu pour sa bande de copains et ses frasques malchanceuses plus que pour lui-même.
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MessageSujet: Re: Dating a gemini must be exhausting (Lucky)   Dating a gemini must be exhausting (Lucky) EmptySam 8 Juin - 18:58

C'est avec un sourire que Lucky accueille le réveil de Gang ; un miracle pour les standards de sommeil du maître nageur, qui détient des records de plongeon toutes catégories confondues -un jour où les Fire Fighters avaient passé la nuit à rouler autour de la ville, personne n'avait été capable de réveiller Joseph à leur retour à Silver Grove. Freckles l'avait retrouvé dans l'après-midi, même endroit, même position. « J'ai cru que t'étais parti jusqu'à l'an deux mille », fait-il en regardant son acolyte s'ébrouer sur son transat. Les jours de congé chez Monroe, il le sait, n'en sont pas réellement pour Joseph. « Ouais, non ça va, comme d'hab quoi... », répond-il vaguement, retenant sous ses lèvres des excuses minables comme le boulot, sa fratrie tornade, le téléphone qui amplifie tout sans la moindre raison -Lucky après tout est celui qui a le moins à s'en faire, dans la bande, famille sans histoire, étranger aux drames de l'existence.

Il se frotte le pouce contre l'arête de son nez, les yeux filant vers l'intérieur de la maison où il tente de distinguer la propreté nouvelle que Gang y a distillé durant la matinée ; il se sent à la fois idiot et nerveux d'avoir tenu à passer le voir « juste comme ça », un jour ensoleillé de mai où ils pourraient tous faire une virée à bord de leur voiture attitrée. Ce n'est même pas qu'il est venu pour un motif précis, comme vider son sac, avoir une discussion sérieuse ; il a juste bêtement senti le besoin de physiquement rendre visite à Gang, figure fraternelle, oreille attentive où doutes et questionnements s'échouent avec un naturel déconcertant -et où ils resteront, car Gang a contrario des autres, est un coffre-fort qui emportera avec lui la majeure partie des secrets de Silver Grove -ou de ceux de Lucky Miller, en tout cas.

« Euh ouais ouais. » Lucky s'avance jusqu'à l'encadrement de la porte, s'improvisant témoin de l'incident sanitaire manqué. Un rire le secoue, et avant qu'il puisse faire son choix, la bouche ouverte en direction du Coca, Gang tranche et extirpe deux bouteilles des bières fétiches de Monroe Senior. « J'suis encore mineur, tu le sais ? » fait-il en s'écartant de la maison pour retrouver la terrasse ; il prend néanmoins la bière tendue, se laisse tomber sur la chaise de jardin fraîchement installée pour lui. Encore fraîche, cette dernière laisse sur ses bras nus, encore blancs du long hiver de Silver Grove, une chair de poule qui lui remonte jusqu'aux épaules. « M'man serait déçue, elle jure que par toi. » Lucky observe Gang du coin des yeux ; il espère seulement qu'il n'applique pas cette logique quand il n'y a personne avec qui partager l'alcool -il boit beaucoup, Joe, en ce moment. « T'es tout seul ? », fait-il en écho de son inquiétude, avant de souffler une gorgée de sa bouteille -le goût amer de la bière, à la lumière du matin, s'accroche plus longtemps que d'habitude à ses papilles.
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MessageSujet: Re: Dating a gemini must be exhausting (Lucky)   Dating a gemini must be exhausting (Lucky) EmptyLun 10 Juin - 17:54



- J'aurais bien aimé, grogna t-il pour la forme, encore plus brute qu'à l'accoutumée, yeux à peine ouverts et brûlés sous l'soleil.

Ouais, il aurait bien aimé dormir jusqu'à l'aube d'un nouveau siècle, juste pour voir le monde s'écrouler et se rendormir apaisé. Être tranquille, en somme, emporté par un sommeil sans heurts et sans crainte de se réveiller en étouffant, moqué par les démons qui semblaient hanter sa chambre depuis qu'il était tout gamin. C'était bien pour ça que Joe aimait s'endormir sans s'en rendre compte, comme une masse amorphe qui ne réagit plus à rien. Et Lucky allait bien, tant mieux, même si sa réponse était prévisible du premier mot jusqu'au dernier, Lucky va toujours bien, Lucky s'excuse d'être là et se déplace dans le monde en portant un regard placide et juvénile sur les choses. Et "comme d'hab", Monroe fila une binouze à Lucky, car il sait bien que le sucre est mauvais pour la santé. Puis Brie se plaît à raconter que le Coca fourmille de poison, de malédictions et de composants radioactifs qui feront exploser son cœur et fondre ses artères. Cela ne l'empêchera cependant pas d'en acheter à chaque fois qu'il va à l'épicerie, juste pour la faire pester et rajouter quelques piécettes dans la malle au trésor de Jackie.

- Vous ne me surnommez pas Gangster pour rien, répliqua t-il avec un ton pince-sans-rire lorsque Lucky tenta vainement de lui remémorer qu'il avait à peine la vingtaine.

Mais c'était visiblement un détail des plus insignifiants pour les deux comparses, car Graham le Maudit comme Joe se laissèrent tomber sur ces chaises immondes en plastique blanc, grisâtre par endroits, incandescent sous les effluves de chaleur de cette matinée. Le jardin de Joseph n'avait de jardin que de nom, mais c'était déjà ça de pris : un peu de verdure et quelques fleurs qui insufflaient sans succès un semblant d'élégance à l'endroit, quelques insectes et oiseaux rachitiques qui s'agitaient sous les yeux des hommes, dans un microsome méprisé et pourtant fascinant.

- Ne me dénonce pas alors, je voudrais pas qu'elle arrête de me proposer sa divine tarte aux pommes lorsqu'on va chez toi. rigola t-il innocemment en se tapotant le ventre, un air gourmand plaqué sur son visage de roche.

Il fallait avouer que la Maman de Lucky l'avait assez croisé au dispensaire et bombardé de questions pour le connaître suffisamment. Joseph aurait tout de même aimé que ce soit dans des circonstances un peu moins humiliantes pour lui, mais c'était ainsi. Joe pouvait lire chez Lucky la même inquiétude qu'il pouvait lire dans les yeux de la médecin de fortune quelques années auparavant : discrète, touchante, mais indéniablement présente. Il avait du mal à comprendre pourquoi son ami semblait se faire du mouron pour lui; en ce moment, entre Micky et Lucky, il avait l'impression d'avoir l'air totalement dépressif.

- Ouais, j'suis tout seul, Dieu merci, chuchota t-il, avant de regarder vers le ciel barbu de nuages comme pour s'excuser. Malgré tout, on pouvait entendre la majuscule pleine de révérence dans l'évocation du divin. P'pa est au travail, faut bien tant qu'il le peut et Sad' est censée être au lycée, mais 'censée' est le mot à retenir, commenta t-il en portant le liquide ambré à sa bouche faussement amusée. Pourquoi, t'es déçu ? Tu voulais voir une de mes sœurs ?

Joe taquinait avec bienveillance le petit frère qu'il aurait bien aimé avoir sans réellement se l'avouer. Lucky étant le benjamin de la bande, il avait toujours ressenti ce besoin de le guider et de l'épauler sans l'infantiliser, de représenter une sorte de modèle de stabilité et de maturité émotionnelle qu'il n'était en aucun cas et de recueillir les confidences hésitantes de Lucky comme des souvenirs que l'on ne partage avec personne et qui n'ont de résonance qu'avec soi-même. Le regard que son ami posait sur lui l'avait aidé à se voir d'une manière un peu plus conciliante même s'il ne l'admettrait jamais à haute voix.
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MessageSujet: Re: Dating a gemini must be exhausting (Lucky)   Dating a gemini must be exhausting (Lucky) EmptyMer 12 Juin - 19:39

Son rire bute contre le goulot de la bouteille, juste avant que Lucky n'y appose les lèvres, tentant d'engloutir avec la bière la nervosité qui lui fourmille sous la peau. Tous dans la bande semblent prêts à mitrailler leurs répliques, comme s'ils avaient à disposition une liste de punch-lines adaptées et adaptables à toute situation. Lucky leur a souvent envié leur verve, parfois gauchement imitée par ses balbutiements d'adolescent, jusqu'à ce qu'il abdique, accepte son rôle de bon public, collé au premier rang de leurs représentations ambulantes. C'est à ce moment-là, une fois relâchée la pression d'un rôle qui ne lui convenait pas, que le miracle s'est produit : le petit dernier de la bande, renvoyant la réplique de son siège aux visages des stars du stand-up. « Tu sais en fait, c'est dans les bonnes grâces de mon père qu'il faudrait rester... Ou dans celle du Heavenly's ; M'man a jamais été bonne cuisinière. » La bouche de Miller se tord de nouveau d'un sourire, retenant un autre ricanement idiot -l'inquiétude latente le rend plus hilare qu'il ne le devrait, prompt à se fendre de rires au moindre prétexte. Au moins, avec Gang et ses tiroirs plein à craquer de vannes tordantes, Lucky a une chance d'expier ses craintes sans avoir à en révéler la nature -la thérapie par le rire, secouer jusqu'à sa dernière cellule pour le débarrasser de sa culpabilité secrète, et de la bête envie de vider son sac à répétition, jusqu'à ce que tout Silver Grove soit au courant. De fait, il comprend mieux le jour où Mason a grimpé sur le toit pour hurler à la lune son amour pour Stacey Fuller.

Gang le saisit aux joues en coulant vers lui un regard inquisiteur ; Lucky tapote des doigts sur sa bouteille, calée contre sa cuisse, et hausse les épaules en prenant le plus nonchalamment possible les chips épicées entre eux. « J'me rappelle encore de la dernière fois que j'ai bu un Coca devant Brie, ça va. » Et ses théories sur l'implosion à la prochaine gorgée de ce soda plein de sucre et de conservateurs -Brie Monroe avec son absence de filtre l'intimidait plus qu'il n'aurait voulu l'avouer. Un contraste saisissant, devant la modération de Joe -celle-là même qui lui avait épargné de nombreux lynchages amicaux au sein des Firefighters. Gang le tranquille, le modéré, l'observateur -les yeux sur ses doigts maculés d'épices chimiques, Lucky se dit qu'il ne tardera sûrement pas à comprendre, si ce n'est pas déjà fait ; d'un geste, il frotte ses phalanges entre elles. « Joe, la tarte aux pommes, c'est pas le seul truc qui... » commence-t-il avec maladresse ; et alors qu'il se redresse en prenant appui sur les accoudoirs de la chaise pour se donner l'élan propice, elle cède ; Lucky s'enfonce brusquement dans le vieux plastique, et avec une exclamation sa bière chavire, les fesses et le dos pris entre les lattes cassées de son siège. Il jure, secoue un peu plus sa bière, en tentant de se relever ; il bascule sur la pelouse sauvage des Monroe et s'extirpe, sans grâce, du piège de plastique fatalement enclenché par son fessier. « Merde », fait-il en rampant, se retournant, encore au sol, pour considérer son œuvre -la chaise éventrée en moins de deux minutes, la table et les chips renversées dans sa chute, son entrejambe imbibé de bière.

Strike.
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MessageSujet: Re: Dating a gemini must be exhausting (Lucky)   Dating a gemini must be exhausting (Lucky) EmptyVen 14 Juin - 14:15

Joseph enfonça sa colonne dans le plastique, comptant sur ses boucles épaisses pour cacher son regard un peu trop fureteur. Lucky gigotait, se trémoussait sur la chaise blanche comme si une colonie de fourmis rouges rampait le long de son pantalon. Joe était bien content d’avoir quitté ce chemin qui mène à la frontière entre le gamin trop grandi et l’adulte paumé, ce moment un peu abstrait de la vie où on ne sait ni qui on est, ni qui on devrait être, seulement ce qu’il faudrait faire. Cette espèce d’âge trop long et trop court à la fois durant lequel on se lance à la poursuite d’un idéal avant de tenter de créer le sien. Lucky ricanait comme un gosse coupable, plaisanteries futiles qui s’échappaient de sa bouche, au compte-gouttes certes, mais toujours appréciables. Joe se fendit d’un sourire à l’évocation du clan Miller et de leur normalité si enviable. Papa bricoleur, Maman pâtissière d’exception mais uniquement cuisinière par le nom, dîners hebdomadaires au Heavenly après lesquels Brie se pâmait sans vergogne : « Graham est vraimeeeeeent trop mignon, ses parents sont troooooop gentils et tu verrais les bras de son frère ! ». Un classique de Brie, en somme.

- Ah bon, je suis dans les bonnes grâces de ton père ? demanda Joe d’un air par-fai-te-ment innocent.

C’était toujours poilant de taquiner Lucky, surtout quand Jackie n’était pas là pour le foudroyer de son regard de déesse vengeresse, mais sur ce plan-là, le fils Monroe était clairement plus fin que son acolyte Grayson. Moins imaginatif également, il fallait l’admettre. Celui-ci devait avoir une aire cérébrale entière dédiée aux blagues en tout genre et qui avait très certainement finit par cannibaliser le reste. Lucky fouilla dans les chips et Joe songea qu’il avait beau adorer son ami, il était hors de question qu’il se serve après lui. Celui-ci avait de la poussière rouge plein les doigts, illusion pathétique de paprika, de Cayenne et de mélange texan. Joe roula des yeux en l’entendant prononcer le nom de sa sœur et du célèbre soda dans la même phrase. Le fait d’armes le plus emblématique de Brie Monroe était encore le jour où elle lui avait téléphoné exprès pour lui annoncer qu’elle avait découvert le yoga et qu’il devrait s’y mettre, « histoire de te détendre pour certaines de tes pratiques, Joooooo ! » Appel conclu par un éclat de rire-tsunami et un Joseph interloqué, qui avait tout de même mis de longues minutes à comprendre l’allusion.

- Elle est chiante avec son Coca. Je te jure, je l’adore, mais je pourrais pas en supporter une deuxième, rétorqua Joseph en frissonnant, plongé dans la contemplation d’une réalité alternative où deux Brie Monroe hyper actives et délurées s’employaient à le sevrer de Coca et de sucres ajoutés. Quel cauchemar, quelle plaie ! Il préférait encore être coincé avec son père dans les toilettes d’un bar gay, avec du Janet Jackson en fond sonore.

Soudain, il eut un flottement dans l’air, quelque chose d’imperceptible pour la plupart mais Joe, accoutumé aux tempêtes imprévues, qu’elles soient marines ou paternelles, se redressa, prêt à écouter son ami qui butait sur ses mots comme on trébuche, ivre, sur les aspérités des rues négligemment bétonnées de leur ville-mère. Comme lui, Lucky sembla pris d’une impulsion, sans doute prêt à se lever, dos droit et prunelles brillantes de fierté, à deux doigts de crier au monde d’aller se faire foutre et... CRAC. Sous le derrière de Lucky effondra son trône de pacotille, piège de plastique aux allures de mâchoires inoffensives. Inondé de bière, ensanglanté de chips rouges, Lucky fulmine discrètement, un simple merde qu’il marmonne, à quatre pattes. Ce spectacle ne déclencha qu’une seule réaction chez Joseph, une scène qu’il fallait voir pour croire : le fameux rire otarie, souvent imité par ses amis, mais jamais égalé, hilarité de gamin qui se propulse vers le ciel et sonne comme une fin du monde pour les habitants chuchoteurs de ce bled qui se demandent, paniqués, ce qui peut faire rire avec tant d’enthousiasme leur ennemi public numéro 1.

- AHAHAHAHAHAHHAHAHAHAHOHAAAN... ouf.

Monroe s’essuya une larmichette honteuse qui coulait le long de son cil.

- Oh, Seigneur. La prochaine fois, tu me dis, on ira directement au garage. Je rigole, hein, précisa Monroe qui n’avait pas envie que son ami le prenne au sérieux. Bon, reste la, jvais te chercher un pantalon et une chaise.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Joe était taquin, mais ce n’était pas pour autant qu’il allait laisser un Graham Miller en calbut dans son jardin. Un peu de décence, tout de même !

- Tiens. Jt’ai pris un Coca, aussi. Jcrois que la bière ne te réussit pas.

Alors que Lucky se changeait très probablement, Joe commença à nettoyer le désastre. Sans lever le regard - lui même était pudique et n’avait pas envie de voir son ami en slip plus que nécessaire - il le questionna :

- Tu voulais dire quelque chose, non ? Avant de détruire ma belle chaise de collection, bien sûr.
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MessageSujet: Re: Dating a gemini must be exhausting (Lucky)   Dating a gemini must be exhausting (Lucky) EmptyDim 23 Juin - 20:54

Le rire de Joe projette jusqu'au ciel, où il se fracasse en une multitude de feux d'artifice. Chaque pétard de « AHAH » éclate contre les zygomatiques tendus de Miller. « Te fous pas d'moi ! » fait-il alors qu'il tente de se redresser gauchement, empêtré dans son jean trempé et la réaction éclatante de Joe. Il sent ses lèvres se tordre sous l'hilarité communicative, oubliant un instant chaise et bière massacrées par un banal mouvement de séant, et Lucky ravale à peine sa dernière syllabe qu'il se joint à son acolyte, arraché à son sérieux, bientôt à son embarras, par les modulations familières des esclaffements de Gang. Monroe l'Otarie, un spectacle dont un Mal transporté avait fait la description haute en couleur lors d'une soirée dans le garage de Joe. Le solo s'était, après une apparition magistrale de Brie, transformé en un duo d'autant plus sauvage : Tonight in town, The Laughing Monroes. L'herbe roulée entre leurs doigts les avaient plongés dans une hilarité délirante, craquant jusqu'au sérieux de surface de Jackie.

Une fois sur pied, Lucky tente tant bien que mal de remettre sur les siens la chaise de jardin ; le plastique ne tient plus qu'à un pan de dossier, et le garçon, malgré tout sa bonne volonté, n'a d'autre choix que d'abandonner son entreprise malheureuse, une main gênée passée dans ses boucles. Gail pourra l'ajouter à ses statistiques : Lucky doit : 1 chaise de jardin bon marché à Joseph Monroe. « Merci. Je sais pas si je pourrai en trouver une aussi extra, mais je te dois une chaise. » Il récupère le pantalon nettement plié qu'il lui tend, esquisse un sourire en prenant le Coca -au moins l'incident aura permis d'hériter d'une boisson adaptée à ses habitudes de grand garçon. Il en oublierait presque l'origine du souffle ayant provoqué la tempête ; un coin de sa tête bourdonne encore, le rendant nerveusement mutique, alors qu'il se défait de son jean.

C'est en caleçon et chaussettes à trèfles que Joe cueille Lucky de sa question. Pris à la gorge, il jette un œil surpris à Gang, et détournant aussi vite le regard, de peur d'attirer le sien à lui, passe une première jambe dans le rechange. Pour être mis à nu, il l'est doublement. « Euh ouais. Enfin... C'est pas méga important. Euh. Attends. » Il a enfilé les deux jambes dans la même -pataud, il défait laborieusement sa bavure, tenant l'équilibre en se retenant au mur de la maison, le souffle court sous l'effort et l'angoisse. Fesses couvertes, flottant légèrement dans la taille Joseph, Lucky peut, enfin, faire face à ce dernier. « Ouais, donc. Euh. » Avec un raclement de gorge discret, il s'assoit sur la nouvelle chaise -avec les précautions qui s'imposent, mesurant l'impact du mouvement avant de se laisser aller sur le siège plastique. Il considère un instant la bouteille entre ses mains -il a l'impression que ses joues brûlent, à l'orée des mots qui le démangent. Il lève le nez, et regarde Joseph -c'est encore pire de le voir qui l'observe, et il a un mouvement de tête nerveux, jetant précipitamment sa bouteille à la mer pour aussitôt s'en détourner, sur un souffle : « J'suis amoureux. »
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MessageSujet: Re: Dating a gemini must be exhausting (Lucky)   Dating a gemini must be exhausting (Lucky) EmptyJeu 27 Juin - 22:59

La malchance de Lucky devrait être inscrite dans les registres de l'OMS, car d'après les observations fort pertinentes de Joseph Monroe, scientifique de renom (même pas dans ses rêves les plus dingues) celle-ci est carrément d'ordre épidémique, contaminant n'importe quel pauvre diable qui avait le malheur de respirer trop près du benjamin Miller. Monroe est déjà près à sortir son calepin alors que son ami est toujours échoué dans son tombeau de plastique : allait t-il, lui aussi, passer à travers sa chaise ? Un éternuement inattendu le fera t-il basculer en arrière ? Sous l'air catastrophé de Lucky,  naquit enfin un rire qui glisse hors de sa gorge et le gloussement timide du jeune homme relance alors Monroe dans une nouvelle crise d'hilarité des plus candides. Il était vraiment difficile de ne pas céder à la tentation de rire des malheurs de Graham Miller - peut-être que ce nom trimbalait avec lui une malédiction trop lourde à porter pour un jeune adulte qui venait à peine de s'extirper de l'adolescence - d'autant plus que cette nouvelle mésaventure était loin d'être dramatique.

Joe se moquait sans méchanceté; il n'était pas un garçon malfaisant. Un peu cynique, il ne pouvait le nier. Éprouvé par la vie, ça allait de paire, comme deux chaussettes que l'on noue ensemble pour ne pas les égarer pendant la lessive. Mais il riait rarement du malheur des autres; quand il mordait, c'était comme les canidés, par instinct et pour parer un danger imminent.  

Lucky, enfin, sois pas ridicule. Tu vas pas me rembourser une chaise de jardin.

Joseph avait prononcé le mot 'rembourser' comme si Lucky avait baragouiné une langue étrangère ou plus probablement, comme s'il était aberrant que le garçon lui doive ne serait-ce qu'un dollar.

De toute façon, la destruction de bidules, c'est le risque qu'on prend en te fréquentant, j'imagine.

Même si ces mêmes chaises avaient accueilli le séant de plusieurs générations de Monroe et parcouru le pays lors du voyage de noces de Tata Katie - celle-ci avait décidé de partir avec son troisième mari en camping-car - on ne pouvait pas vraiment déclarer qu'elles avaient une quelconque valeur. En plus, se disait Joe, leur corps de plastique était prompts à incendier les derrières trop feignants lors des semaines caniculaires qui tourmentaient Silver Grove durant le mois d'août. Pour résumer sans énumérer de nouvelles anecdotes :  Joe ne pleurerait pas cette chaise qui s'était écroulée sous les quelques dizaines de kilos que devait peser Lucky Miller. En toute honnêteté, il était surtout heureux que Lucky ne se soit pas cassé un os - voire plusieurs, il connaissait l'animal - dans son propre jardin. Ce n'est pas qu'il n'avait pas d'assurance... Bon, ok, il n'avait aucune assurance à son nom.

Joseph s'était hâté de nettoyer le désastre et ce pour plusieurs raisons : premièrement, car la moindre once de désordre sur son territoire avait tendance à le rendre obsessionnel en quelques minutes. Une fois que Joseph avait repéré quelque chose à nettoyer, à purifier ou à ranger, il devenait intenable. Il aimait que tout soit carré et que rien ne dépasse. Sa grand-mère lui avait souvent répété qu'il serait comme un poisson dans l'eau à la marine, mais Joe n'avait aucune envie d'aller faire le guignol en uniforme et de simuler des prières avant de tester des missiles dans les profondeurs de l'Océan Pacifique, sans doute pour assurer la sono des festivals de techno qu'ils organisaient dans les abysses. Putain, super ce drop ! s'exclament Maurice et Brandon, deux monstruosités des abysses, sans se rendre compte que de nouveaux yeux venaient d’éclore tout le long de leurs silhouettes visqueuses.

Deuxièmement, il n'avait aucune envie que Lucky puisse penser qu'il se rinçait l’œil. Evidemment que Lucky n'aurait probablement pas ce genre de réflexions, mais Joseph estimait qu'on était jamais à l'abri d'une (mauvaise) surprise. Sans doute une angoisse insidieuse, de celles qui se frayent un chemin depuis les tripes pour tordre la gorge dans les pires moments; le genre de peur dont on ne se débarrasse pas vraiment qui naît du conditionnement et de l'auto persuasion. C'était comme être engagé sur un chemin, réaliser qu'on s'était égaré et espérer pouvoir bifurquer à un moment ou un autre, car faire demi-tour exigerait bien trop d'introspection et de travail sur soi.

Ceci était dit, c'était bien dommage pour Joseph Monroe, car il avait lamentablement laissé filer l'occasion de se gausser du choix de sous-vêtements de Lucky Miller. Le contraire eût été surprenant, mais le blond n'était pas du genre fantaisiste : à chaque jour de la semaine, une nouvelle nuance de noir ou de gris sur ses boxers. Ou "anthracite" comme il disait à Brie, comme pour prouver que lui aussi, s'y connaissait en mode. Anthracite tu parles, Joseph était bien trop bigleux pour faire la différence entre du turquoise et du pastel, alors deux nuances de gris...

Une fois Lucky attifé d'un pantalon bien trop large pour lui - Joe ne put s'empêcher de grimacer - la discussion sembla enfin reprendre son cours. Joseph observa son ami se trémousser, regarder à gauche, à droite, prendre une inspiration, puis une autre, rougir sous l'afflux soudain de sang qui vint teindre ses joues pâles puis enfin, celui-ci ouvrit la bouche et... Joe fut obligé de tendre l'oreille pour attraper au vol les mots de son ami. Un peu comme si Lucky lui avait balancé des lettres au hasard et qu'il devait se démener pour faire correspondre les pièces du puzzle. Monroe fut tenté de lui demander de se répéter quand enfin, à force de bourdonner au creux de ses oreilles décollées, les syllabes prématurées formèrent les mots...

Amoureux ? répéta Joe, interloqué par la gêne du jeune homme.

Il semblait qu'il allait falloir faire preuve de... subtilité, sur ce coup-là. Heureusement que Mal n'était pas dans les parages, car la ville entière serait déjà en train de vibrer au son de cette nouvelle : Quelqu'un s'est emparé du cœur de Lucky Miller ! Faites vos paris, messieurs dames ! Vous misez 100 dollars sur la cliente de l'autre jour ? Il ne l'a vue qu'une seule et unique fois, vous êtes un audacieux !   La silhouette trapue de Joe se courba à la manière d'une grosse tortue et il glissa un coup d’œil vers sa gauche, comme s'il s'attendait à apercevoir Jackie les observant depuis sa fenêtre. Parfois, Joe se demandait si elle n'était pas le fruit d'une expérience gouvernementale, comme dans les films de science-fiction, car cette omniscience dont elle semblait faire preuve n'avait rien de banal.  

Mais... c'est super, Lucky ! Fais pas cette tête ! Enfin... d'ailleurs... pourquoi tu fais cette tête ? Oh mon dieu, c'est un amour contrarié, c'est ça ? Genre à la Roméo et Juliette ?

Enfin, quelque chose de croustillant à se mettre sous la dent.

Les sempiternelles anecdotes quasi pornographiques que Grayson se plaisait à lui raconter dans les moindres détails commençaient à le lasser.
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MessageSujet: Re: Dating a gemini must be exhausting (Lucky)   Dating a gemini must be exhausting (Lucky) EmptyLun 1 Juil - 15:39

Le fard redouble d'intensité sur les joues de Lucky quand Gang, après le silence qui lui a semblé durer une éternité, reprend l'aveu jeté à la volée. L'entendre dans la bouche de Joe ravive l'embarras furieux qui lui démange le crâne et sévit sur l'ensemble de son cuir chevelu -sur et sous, comme si la gêne s'infiltrait d'abord par le haut, derrière la fontanelle, pour mieux couler dans sa boîte crânienne, s'immiscer dans les sinus et lui ressortir par le nez, la bouche, les oreilles, et suinter la pudeur jusqu'au teint écarlate de son visage. Joe est d'abord l'extérieur ; Lucky contemple pour la première fois son état d'amoureux par le biais de l'autre, un changement de point de vue qui pour lui, habitué à son intérieur cocon où les sentiments se meuvent librement, sans forme, dégoulinant allègrement sur les cases de sa cervelle, est d'un inconfort égal à celui des chaises de jardin de chez Monroe.

Et puis, Joe est Joe : chêne millénaire au centre de leur noyau où gravitent leurs amitiés rafistolées par hasard -voire par erreur. Joe connaît Jackie depuis l'enfance, Joe le connaît lui, si bien qu'il remplit l'office d'un quatrième frère Miller. Joe connaît des chutes, des maladresses, des émotions, des larmes inconnues des autres -il sait donc que jusqu'à présent, Lucky a passé quelques béguins, trois coups de cœur, deux malheureuses ruptures soufflées rapidement par l'énergie bienfaitrice des Fire Fighters. Joe a qui il a tout dit, ignore qu'il s'est entiché de Jackie depuis des lustres, et la fréquente désormais depuis presque trois mois.

Le cafouillis dans sa tête se répercute dans son regard -puis sur les traits confus de Joe. Lucky ignore par où commencer à démêler les fils ; il tente de boire une gorgée de Coca, voir si l'acide rongerait les premiers nœuds de cette confession infernale. « Non, non -c'est pas ça. » Tandis que les bulles lui picotent encore le palais, il balaie sobrement le premier malentendu. L'image d'une Silver Grove abritant Montaigu et Capulet, si éloignée du réel, lui offre un semblant de répit -assez pour entrevoir un premier filin, dans le brouillard général, celui menant à la toile structurée de cette révélation impromptue. « C'est parce que... C'est parce que tu la connais. »

Ses billes noires passent du soda, dont les pétillements dénotent avec leur innocence insolente, à Joe -presque au bord de sa chaise, il se tient aux aguets, les sens déployés comme autant d'antennes dans sa direction. « Je suis amoureux de Jackie. »

C'est l'incendie déclaré, au visage ; Lucky s'éclaircit la gorge où sa voix a manqué de finir en un « couac » nerveux, les yeux toujours accrochés à ceux de Monroe.
Ce n'est pas encore fini.

« Et euh... » Car quand bien même il préférerait lui laisser le temps d'encaisser, prévenir le saccage émotionnel et peut-être mieux s'en tirer également au passage, laisser s'installer un malentendu monstrueux lui paraît insupportable. « On est ensemble. »

L'abcès est crevé, propre et net. Lucky espère simplement qu'il n'en suintera pas l'indésirable, dans le regard sérieux de Joseph.
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MessageSujet: Re: Dating a gemini must be exhausting (Lucky)   Dating a gemini must be exhausting (Lucky) EmptyVen 5 Juil - 15:13

Joe tentait vainement de tenir ses mots en laisse. Lucky et lui avaient un très gros point commun : leur timidité presque maladive, celle qui cause rougeurs, sueurs et démangeaisons intempestives. Celle que le passage à l’âge adulte n’apaise pas, bien au contraire : plus l’on se rend compte que le monde et les gens sont bien plus complexes que de simples silhouettes, plus cette gaucherie s’exacerbe jusqu’à en devenir envahissante. Monroe trouvait que parler de sentiments, ben c’était compliqué. Par essence, une émotion relevait de l’indicible et de l’inestimable. Et pour Joseph, tout ce qui n’était pas quantifiable faisait parti d’un monde à la dérive, celui que les hommes ne parviendront jamais à comprendre. Ce qu’il voit surtout, c’est la manifestation physique : le cramoisi sur la face dégoulinante de Lucky, la manière dont il griffait discrètement son pantalon, sa posture défensive, comme s’il apprêtait à fuir devant un désastre. La confession amoureuse suintait honteusement de la carcasse de Miller, laissant libre cours à toutes les interprétations possibles et imaginables.

Joseph pensait sincèrement que l’inconstance des émotions rendrait fou le plus talentueux des chimistes. La preuve, personne ne s’était jamais risqué à créer une émotion de toutes pièces : un sentiment n’était pas une formule générique que l’on entrait dans le cortex d’un être humain. Alors, Monroe se contentait tout simplement d’attendre le point final du discours. Celui-ci était ponctué de rougissements inopinés, de bégaiements discrets, de liaisons mal à propos qui démontraient que visiblement, Graham Miller avait oublié de s’échauffer avant de se donner en spectacle. Néanmoins, Joseph Monroe était un public clément : il se contentait de suivre du regard les acrobaties de son ami, en espérant que celui-ci ressorte indemne de son exercice de haute voltige.

Pour se donner un semblant de courage, Lucky trempa ses lèvres pleines de non-dits dans le Coca et Joe se décida à faire de même avec sa bière. Néanmoins, il en oublia de boire lorsque le brun lui avoua qu’il connaissait celle qui avait dérobé le petit cœur de Lucky Miller. Mais Seigneur, QUI ?! C’était ce que Monroe avait envie de beugler; l’attente de la révélation finale se faisait bien trop désirer et distillait bien trop de mystère dans l’air. Joe avait beau se creuser la tête, il ne voyait pas de qui Lucky avait bien pu s’amouracher. Sans doute une fille du lycée qu’il avait revue, peut-être un de ses anciens béguins avortés pour mieux renaître, avec l’enfant porte malheur on était jamais l’abri d’une surpri…

“Jackie ?”

Les 5 lettres prononcées par la voix d’un gamin à qui l'on apprend qu’un jour, il tombera amoureux, font écho aux paroles de Lucky à la manière d’un miroir déformant.

Pour se remettre du choc qu’il n’a pas exprimé à voix haute - Lucky n’a pas besoin de cela -, il avala une gorgée de bière, puis deux, puis trois. Monroe ne pouvait s’empêcher de penser à Lucky et Jackie, Mal et NJ, Freckles et Mal… Quatrième gorgée alors qu’il songeait à la résistance d’un couple engoncé dans une amitié aussi profonde, mais bien mal lui en prit. Joe manqua de s’étouffer en attrapant la grenade au vol; il veut la relancer à Lucky, mais n’aimerait pas que celui-ci s’arrache les doigts.

Quinte de toux terrible qui l’envoya gicler contre son siège, même la binouze refuse d’aller se réfugier au fond de son estomac tant elle est curieuse de la suite.

Une fois remis de ses émotions, Monroe pointa un doigt presque accusateur vers Miller :

“Vous… vous êtes ensemble ? Mais depuis quand ? … OH. La peste… avec son mensonge… Gna gna Lucky aime les plantes en ce moment… Elle m’a vraiment pris pour un con.” lâcha Monroe sans expliciter la situation à laquelle il faisait référence, l’air à la fois outré, amusé et choqué. "Bon… sérieux, pourquoi tant de cachotteries ? En tous cas, les goûts en mecs de Jackie ne font que s’améliorer, ça fait plaisir.” commenta Joe avec une expression ravie sur son visage encore rougi suite à son flirt avec Madame Asphyxie.
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MessageSujet: Re: Dating a gemini must be exhausting (Lucky)   Dating a gemini must be exhausting (Lucky) EmptyMer 17 Juil - 21:21

La pilule Young coince dans la gorge de Monroe. Il se précipite sur sa bière pour avaler les révélations en cascade de Lucky, qui se demande, un instant, devant l'empressement inhabituel de Gang, s'il n'aurait pas dû marquer une pause, entre les affirmations gargantuesques qu'il a servies dans l'assiette de Joe. « Euh... » La quatrième gorgée dévale le long de l'oesophage du maître-nageur, dont Lucky suit nerveusement la redescente de la pomme d'Adam ; la catastrophe est imminente, il le sent, sans savoir quelle en sera la nature.

Joe fait le grand plongeon au fond de sa chaise, et s'étouffe sous les yeux ronds de Miller. « Ça va ? Gang ? » Il s'étouffe, tousse encore sur la révélation au goût de bière ; craignant de relancer de plus belle la toux de son ami -ou pire, de lui faire casser sa propre chaise, et renverser sa propre bière, comme une de ces malédictions en domino dont il a le secret- il garde ses mains à lui et prend, lui-même, une gorgée de Coca sans quitter des yeux la valse compulsive de Joseph.

Un pari risqué ; lorsque le doigt accusateur s'abat dans sa direction, retrouvant miraculeusement l'usage de ses cordes vocales, Lucky avale le soda de travers. Il tambourine du poing son torse sec, sourcils froncés, yeux brûlants sous l'acidité renversante de la boisson. « Les pl-plantes ? » articule-t-il d'une voix à moitié mangée par les bulles du Coca, qui, dans un ultime effort, disparaissent au fond de son estomac.

Au terme de l'accident, le verdict tombe, tranchant net les angoisses amoureuses du vendeur, et un sourire léger étire les lèvres de Lucky, rouge sur rouge, vaincu par l'image d'une Jackie baratinant aisément un Joseph sur... Des plantes. Jackie pourrait, à ses yeux énamourés, baratiner n'importe qui sur n'importe quoi ; il suffit de la regarder pour en perdre le fil de ses pensées, et croire aux théories renversant les plus grandes vérités générales. Jackie, si elle le voulait, pourrait être la reine du bobard -et Lucky en serait le premier berné. « Ça fait trois mois. » Maintenant que l'abcès est crevé, le sourire perce et s'accroche, encore discret, quand il ne demande en vérité qu'à s'étaler sur sa figure béate. « Jackie voulait pas... Enfin, elle préférait qu'on reste discrets, par rapport à la bande, tout ça. » D'une paume évasive, il mouline légèrement pour dessiner le « tout ça » -leur amitié dite indestructible, platonique, transcendant le temps, l'espace, et les affections passagères de toute et tous. Tomber en amoureux en interne était tacitement proscrit, Lucky l'avait compris dès les premiers jours.

Discrètement, il jette un œil à la figure pastèque de Joseph. « T'es pas fâché ? » Il ne sait pas ce qu'il s'était figuré, avec Gang ; un sérieux royal, à la limite un haussement de sourcil, vaguement surpris, et pour conclure un léger rictus, une tape dans le dos fraternelle et un « j'le savais, Lucky ». Puis, alors que les paroles de Joseph font doucement leur chemin jusqu'à la cervelle éprouvée du cadet, tintant doucement sur le « ça fait plaisir » final, il ajoute : « T'es le premier à qui je le dis. »
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MessageSujet: Re: Dating a gemini must be exhausting (Lucky)   Dating a gemini must be exhausting (Lucky) EmptyMar 23 Juil - 20:58

Joe n’était vraiment, vraiment pas un grand buveur : s’il était souvent ivre, l’explication était simple. Il avait l’ivresse facile, au bout de trois verres, il était cuit. Et mine de rien, il avait tout de même grandi avec un papa alcoolique, alors il avait tendance à juger sa propre consommation de bibine, ne serait-ce qu’une simple bière, d’une façon sévère. Peut-être que cet étouffement à la bière blonde premier prix n’était qu’un signe du destin pour qu’il se mette définitivement au jus de fruits. Mais il faut également avouer que pour Joseph le routinier, toutes ces révélations sont difficiles à avaler, à accepter, à digérer. Alors, la toux n’était au final que la manifestation physique de ce qu’il ne pouvait décemment arborer sur son visage, au risque de vexer Luke.

Je sais que t’es maladroit, mais avec toi, on peut y passer la gueule ouverte, glapit Monroe, épuisé, peinant à se remettre de ses émotions.

Il a la gorge tellement écorchée qu’il finit par renoncer et laisser sa bouteille de côté. En présence du garçon porte-malheur, celle-ci peut vite devenir une bombe à retardement, selon des circonstances tout aussi obscures qu’incongrues. Mais la justice-boomerang semblait un peu trop s’acharner sur les deux compères, si bien que quelques mots après, c’était au tour de Graham Miller de s’étouffer avec son soda nécrophage. Brie Monroe n’avait probablement pas tort sur le potentiel venimeux du Coca, après tout. Tant de sucre qui agrippent les mots et les collent au palais…

Hé, oh, pas de malaise, tu m’as pas encore tout raconté, Luke.

Joseph Monroe connaissait beaucoup de secrets, son côté taiseux facilitait la confidence, déliait les langues, mettait en confiance. Il portait les fardeaux des autres avec application, c’est à dire les cachotteries d’enfance de Jackie Young, les murmures de Freckles, les vantardises mirages de Mal, les pleurs discrètes de Luke, les colères de sa soeur, les quelques coeurs brisés à répétition de son autre sœur, les histoires de famille de Mamie Ada - partagées autour d’un thé et de quelques biscuits au citron - les grognements de Paul concernant sa femme et autres chuchotements. Le seul qui ne lui confiait rien, c’était Micky. Micky ne donnait rien sans rien, Joe l’avait bien compris, cependant, il n’était pas disposé à sortir ses propres squelettes du placard.

Pour vivre heureux, vivons cachés, hein ? commenta Joseph avec son petit air complaisant.

Affalé dans sa chaise, il observait Lucky Miller et l’expression ébahie qui se propageait sur sa bouille enfantine, sur ses traits mal étirés, encore brouillons. Ou alors, peut-être qu’ils avaient tous tendance à voir Lucky comme un gamin et que c’était Jackie qui avait ouvert les yeux en premier. Là, on était à la limite de la relation incestueuse, comme dirait Mal. Joseph fronça les sourcils, car il ne pouvait se résoudre à imaginer ses deux amis ensemble. C’était comme imaginer Papa dans Maman, ou voir sa sœur avec son premier petit copain. Cela faisait écho à une vieille blague qui, lors de leur adolescence, s’était transformée en loi intestine : on ne sort pas avec un autre Fire Fighter, c’est écrit noir sur blanc, c’est prohibé, fallait lire les dix commandements. Mais comme Joe avait tendance à rabâcher : à présent, ils étaient des adultes.


Pourquoi je serais fâché ? Je n’avais pas de vues sur Jackie, t’en fais pas,
taquina Joe. Mais tu as bien fait de ne pas en parler aux autres, ça risquerait de faire des histoires.

A l’heure qu’il l’était, Joe était certain que Mal avait parlé à Freckles.
On était déjà à deux doigts de la Guerre Froide, autant ne pas en rajouter.

Hmm. Quel honneur, miaula t-il en fixant Lucky sous ses cils épais, comme s’il s’attendait à de nouvelles déclarations romanesques. Au risque de te décevoir, je n’ai rien d’intéressant à raconter, mais on en a assez avec toi, conclut-il en reposant son menton dans la paume de sa main.
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