afterwork #bobby

tu viens m'aider à fermer le bar, steup' ?
demandé avec un si joli sourire, bobby ne pourra pas refuser. même s'il va lever les yeux au ciel, ou l'envoyer chier avec une pique bien placée. fermer le bar, c'est un peu une royalitie pour ceux qui y travaillent. d'habitude, micky est avec ses collègues, mais ce soir il a du assurer tout seul. ce genre de soirées à effectif réduit qui te fout une pression monstre. bobby aussi a du voir du monde passer et probablement être débordé ; alors ils ont bien mérité de fermer le bar.

nom de code. opération nettoyage des lieux. opération "pas de gâchis".
telle la souris qu'il est, micky se faufile jusque derrière le comptoir. comptoir sale où des débiles bourrés ont oublié leur blé - un pourboire de vingt dollars, ça n'existe pas. il les a ramassés en vitesse, fourrés dans la poche. non, il enfle pas le patron, juste que les chiffres c'est les chiffres. faudrait pas qu'il les fausse, il va se faire accuser de plumer les clients après.
clients aux beaux plumages : sur la piste de danse - piste de charme - certains y ont laissé les plumes de leurs écharpes synthétique. micky voit un polo oublié sur une chaise dans la salle. putain, il va devoir faire toute la salle tout seul, aussi. enfin.

quand il pose son regard sur bobby, son visage s'illumine. décoré d'un sourire blanc néon et de ce regard qui veut tout dire. à la chaîne hi-fi, il change en vitesse de disquette.
tu connais ?
les beatles jouent alors dans toute la salle, pour leurs quatre oreilles seulement. un verre posé sur le comptoir, micky ne quitte pas son camarade des yeux lorsqu'il s'octroie d'imiter cruise derrière le bar de cocktail. bien moins talentueux, cependant, puisqu'il manque de renverser le gin tonic qu'il prépare sur ses pompes. il a un mouvement de recul de souris, en petit bond, quand le sol déjà dégueulasse est nourrit au gin. un rire éclate, et il se lèche le doigt alcoolisé quand il relève ses yeux bleus vers bobby.
sans se ménager, il reprend son manège et au lieu de faire le ménage chante en playback la chanson qui joue dans le fond.
do the hippy hippy shake !

un vampire d'énergie, serpent en constant mouvement : il n'hésite pas à danser pour lui-même en hochant la tête, dans sa bulle. se mordre les lèvres, tourner sur soi-même, fermer les yeux, le tout en servant un verre. aucune chance que le comptoir n'y survive, mais eh, il fallait bien finir la bouteille !
la musique change, hélas pour moi ! le regard de micky aussi. la façon qu'il a de regarder bobby en biais, et son sourire qui se mord la lèvre : il va faire une bêtise. il va se faire détester, probablement même frapper ? allez, c'est pas un soucis.

son verre à la main, il attrape celle de l'autre pour l'entraîner sur la piste de danse. c'est qu'on ne résiste pas à mötley crüe - si le boss savait qu'il avait piraté une disquette juste pour le plaisir de se mettre du bon heavy metal à la fin de chaque service...
toujours est-il qu'après cette énorme gorgée de cocktail et sa grimace, il se dandine, secoue la tête, comme au bon vieux temps des concerts de heavy clandestins dans des champs en jachère.

she moves like a cat !
she's got the looks that kill, that kill !
ça t'plaît ? tu connais ?

finir par gueuler pour parler au-dessus de la musique.