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nous sommes en 1992, les prénoms trop originaux pour l'époque devront ainsi être modifiés.
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 The sound of silence ft PP

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☾ Le Foudroyant ☽
Brishen Ayaz
Brishen Ayaz
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MessageSujet: The sound of silence ft PP   The sound of silence ft PP EmptySam 24 Aoû - 17:41

The sound of silence ft @PRIAM BAYLEEN

Hello darkness, my old friend, I've come to talk with you again because a vision softly creeping, left its seeds while I was sleeping and the vision that was planted in my brain, still remains within the sound of silence. [...] Fools, said I, you do not know, silence, like a cancer, grows ? Hear my words that I might teach you, take my arms that I might reach you. But my words, like silent raindrops fell, and echoed in the wells of silence.

Greendale, Indiana, quelques jours avant.

Un bout de papier blanc glisse sur la table avec deux verres de bière et deux assiettes de bouffe – hot-dogs, spécialité de la maison qu’il y a marqué sur la devanture. Il fait beau, cette après-midi. Pas trop chaud. Pas trop froid. En terrasse une légère brise soulève les nappes vichy du restaurant. Ce restaurant excentré. Peu connu et très typé années 70. Les serveuses y ont des robes courtes colorées, des petits tabliers blancs et des rollers aux pieds. – Ca te va connard ?, que l’autre me demande avec un large sourire hypocrite. Il trépigne sur sa chaise, gigote d’une fesse à l’autre. Se ronge les ongles et a à peine touché à son plat. Pourquoi t’es nerveux ? T’as jamais bouffé en terrasse ou bien t’as juste oublié ton vermifuge ? J’arque un sourcil. Respire calmement. Par en arrière en décryptant ce que ses pattes de mouche sur la feuille ont essayé de m’expliquer. On m’a volé une montre. Je veux la récupérer. Tu peux faire ça pour moi ? Je penche la caboche sur le côté. Lui envoie une œillade circonspecte. Tu me fais venir dans l’Indiana pour une montre ? Tu serais pas un peu excessif comme garçon ? On m’a déjà fait des demandes plus tordues jusque dans ma piaule sans se soucier de mes voisins de palier. Le nez se fronce. L’autre se redresse pour venir me prendre le bout de papier. Me l’arrache des mains. – Putain qu’il est con ce con, qu’il vocifère en poussant tout de devant lui. Mordille la peau de ses lèvres gercées en s’appliquant à écrire. Cette fois, il ne me passe pas le mot comme on se fait des offres super chères. Il le brandit devant lui. Toi comprendre l’américain ?! La ponctuation m’exècre. Ouais je comprends Trouduc, c’est surement pour ça qu’il faudrait que tu te calmes. Puis j’suis pas aveugle non plus, je vois que je te gave. Tu le transpires même. Je lève les paluches. Lui fais signe de rester à sa place. Il soupire. Trépigne. M’écrit que si je suis ok il faut que je fasse ok. Puis tu dois pas sortir d’Harvard non plus. Je lui mime que j’hésite. Ton histoire elle sent le réchauffée. Il gribouille, m’explique que cette montre lui est chère au cœur, que c’est sentimental, que c’est à sa femme et qu’elle va vouloir le quitter s’il ne la retrouve pas. Qu’il l’a joué, en fait, au poker, et qu’il s’est planté. Je sais que tu me mens. Je ne sais, par contre, pas quelle partie est du flan. Il m’annonce un prix. Un prix exorbitant. T’as pas de quoi jouer au poker mais tu vas me filer mille billets pour une montre ? J’exprime l’envie de vouloir voir l’argent avant de me risquer dans son délire.

Il dit ok.
Il sort la liasse de sa poche arrière.
Après tout, ce n’est qu’une montre.
Je dis ok.

☽ ☽ ☽

Silver Grove, Kentucky, ce jour

Il fait nuit à Silver Grove quand je rentre - comme tous les soirs de cette semaine - dans le jardin en friche de la petite maison du quartier résidentiel. Il n’y a rien, ici. Qu’une vieille qui est partie en maison de repos durant ces dernières semaines. Qu’une boite aux lettres qui dégueule, que quelques trucs perdus dans les hautes herbes, un tobogan pour enfant qui a basculé sur le côté et une balancelle. Elle tient le choc, la balancelle. Accuse mon poids sans émettre le moindre son et stagne pendant que je stagne. Les yeux rivés sur les fenêtres d’en face. Celles du voleur de montre que s’est en fait avéré être un flic. Le mec qui m’embauche m’a maintenu qu’il ne savait pas, qu’il l’avait pas perdu en jouant avec un flic – ou un qui cachait bien son jeu donc c’était primordial qu’il la récupère, parce que c’était illégal de jouer comme il jouait. J’ai pas cru une minute à son histoire. Ai pourtant maintenu l’action parce que ce n’est toujours qu’une putain de montre. Même si c’est se donner beaucoup de mal pour un si petit objet.

Il s’appelle Priam Bayleen, le flic. Je l’ai vu quelques fois mais, souvent, il rentre tard. Je me suis dit que ça serait d’autant plus facile. Sauf qu’il la porte, la montre, et qu’il ne la dépose dans sa salle de bains que le soir, avant de se remettre à travailler. Il ne l’a pas oublié une seule fois et moi j’ai pas que ça à glander, faire le pied de grue. Ca sera ce soir que j’ai annoncé au mec qui m’embauche pour qu’il se tienne prêt à me donner le pognon. Ce sera ce soir que je m’encourage alors en me remettant sur mes jambes. La stature sûre, le menton haut. Priam rentre. Fait son train train habituel quand je m’avance. Quand il ne sait pas encore que j’existe – quand il pense qu’il est seul dans sa maison et que je m’aide d’un arbre pour accéder au premier. La fenêtre ne résiste pas – ou très peu. Craque à peine, dans le son étouffé de ma paume qui la pète. Le bois se fendille mais c’est surtout le loquet qui se tord pour me permettre de rentrer. Ca c’est la chambre que je me répète en faisant un rapide tour du propriétaire – avec les mirettes, j’ai pas de temps à perdre. Priam stagne un instant dans le couloir. Trépigne. Finit par descendre dans une lenteur étrange. Tu n’as pas pu ni me voir ni m’entendre. Je plisse la gueule. Hésite un instant à bouger, parce que je ne l’entends pas faire ses trucs habituels au rez-de-chaussée. Il navigue sans se poser. Semble chercher plus que vouloir travailler. Grouille Brishen, tu vas pas dormir dans sa piaule en espérant qu’il finisse par prendre un Deroxat.

Je me décide. Bouge. Glisse jusqu’à la salle de bains. Chope la montre. Retourne la montre. Bayleen. Je bug. Remets la montre de face. La retourne. Bayleen. Recommence. Tu vas faire ça combien de fois Brishen, tu crois que le nom du flic va finir par disparaitre ? La mâchoire se crispe quand je commence à comprendre le stratagème. Elle est gravée, cette montre, elle n’appartient pas une seule seconde au connard qui m’a fait venir jusqu’ici. Mais pourquoi tu m’as fai… Bris de glace. Je relève le museau. Repose la montre. Me déplace jusque dans le couloir. Tend l’oreille. Qu’est ce que c’est que cette merde ?


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Priam Bayleen
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En quelques mots : Gueule de mauvais garçon, âme de bon samaritain, c'est l'mec qui essaie fort d'être un héros alors qu'il est juste normal. L' mec qu'on connait juste comme ça, avec l'uniforme. Un bon gars, qui travaille trop, qui fume trop, qui réfléchit trop.
Curiosité : Violentes migraines quasi continues
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MessageSujet: Re: The sound of silence ft PP   The sound of silence ft PP EmptyDim 25 Aoû - 23:52

Parfois, même dans le chaos le plus profond, certaines choses ne changent pas. Même quand tout s’effondre, même quand on passe des nuits entières à enquêter sur un réseau de drogues, même quand on se lance dans une course poursuite à travers la ville avec un chauffard, même quand on traverse une tempête sans nom qui s’arrête aussi brutalement qu’elle a commencé, même quand on se retrouve à penser qu’on est complètement barré parce qu’on se dit qu’on est capable d’entendre les pensées des gens, il y a des choses qui demeurent. La cassette dans son autoradio qui tourne en boucle depuis des années déjà. Le grincement de sa porte d’entrée qu’il ne s’est jamais résolu à réparer car, pour lui, c’est le signe que, oui, on est bien rentré à la maison. Le cliquetis du verrou et de ses clés dans le vide poches. L’odeur de son cuir qu’il accroche dans le hall. Celle de vanille de la bougie du salon où il dépose ses dossiers, son talkie et son flingue. Le bruit de la cafetière qu’on met en marche, promesse d’un café bien meilleur que celui du poste. Le craquement des marches de l’escalier. Le bruit du robinet du lavabo de la salle de bain. Son poignet qui s’allège de la vieille montre de son père au tic-tac plus audible que les autres. Se laver les mains. Se laver le visage. Prendre son cachet. Mater sa gueule de déterré dans le miroir. Se dire qu’il faudrait se raser. Oublier. Redescendre pour aller bosser. Physiquement, rien n’a changé. C’est dans sa tête que tout a changé.

Et c’est dans sa tête, là, tout de suite, que quelque chose débloque à nouveau, tandis qu’il s’apprête à emprunter ses escaliers en sens inverse. Un… truc. Une voix, grave, qui parle. Bas. Dans une langue inconnue. Comme si quelqu’un avait oublié d’éteindre la radio ou une télévision sur une chaîne étrangère. Priam tend l’oreille sans savoir ce qu’il doit écouter. Un grésillement ? L’origine du bruit ? Un voisin qui parle ? Une voiture qui passerait dehors avec une émission d’on ne sait où ? Il lui semble que ça vient de sa chambre mais ça n’a aucune putain de logique. Car il n’a pas de radio ou de télévision là dedans, juste un vieux réveil mécanique qui fait un “dring” absolument exécrable. Il n’y a aucun foutu sens à ce qu’il y ait quelque chose dans sa chambre qui soit à l’origine de ce son. Est-il seulement réel, ce bruit ? Cet espèce de marmonnement aux accents slave ? Slave… Mais tu débloques complètement mon gars… Priam se secoue, tente de se rationaliser, il est certainement en train d’halluciner. La faute à son mal de tête. À la longue et sale journée qu’il a passé. Au bruit d’orage dans ses oreilles. À la fatigue. Alors, il descend, lentement, tente de chasser de son esprit ce bruit inconnu, ce bruit improbable, qui vient le hanter jusque dans le silence de sa propre maison.

Mais ça le perturbe, Priam, car jusqu’à présent, même depuis qu’il entend des choses, sa demeure a toujours été silencieuse. C’est son refuge. Son caisson d’isolement. Il tente de reprendre sa routine, va dans la cuisine, se sert son café, essaie de dérouter ses sens en prenant une gorgée brûlante, revient vers le salon, pose son mug, s’arrête, fait demi-tour. Il hésite aux pieds de l’escalier, lève les yeux vers… Je sais pas quoi putain… Vers rien, il n’y a rien. Il n’y a aucune raison qu’il y ait quoi que ce soit ! Et pourtant, il entend quelque chose. Et il se dit que cette fois, ouais, il a vraiment vrillé, le Priam, qu’il entend une voix dans une langue inconnue et qu’en plus, elle prononce mon nom. DEUX FOIS. Putain. Ça y est. Je suis fou. Je suis comme ces gens possédés qui entendent des trucs en araméens ou je sais pas quoi. Sauf que là, j’entends plus que cette langue là, j’entends de l’anglais, du bon anglais qui dit qu’il doit rentrer le plus rapidement possible. Que c’est le moment. Que je perds rien pour attendre. Deux voix. En même temps. Dans une langue différente chacune. Genre, les démons existent vraiment, y’en a un chez moi et il prononce mon putain de nom - il m’appelle bordel ! - et y’en a un autre qui est dehors et qui veut ENTRER ! Ou alors, ils se sont complètement plantés, les médecins à Portland, je suis foutrement schizophrène ! Je sais tellement pas ce que je préfère...

Alors qu’il en arrive à ces deux conclusions, un bris de glace - bien réel celui-là - se fait entendre. Priam se retourne brusquement vers la cuisine et aperçoit l’origine du bruit. Et il est bien réel, lui aussi, il connaît même son nom. Et il pointe un flingue vers sa gueule.

- Jimmy Landow.

Qu’il prononce en levant doucement les mains, le flic, en regardant le mec entrer chez lui par la porte de derrière dont il a brisé le carreau. Va falloir que je nettoie putain… Landow, ce putain de mec qu’il a accusé à multiples reprises de battre sa femme, s’avance vers lui, flingue bien haut, obligeant Priam à reculer dans le salon.

- Ouais, Jimmy Landow, le mec que tu harcèles depuis des mois parce que je refuse d’avouer ce dont tu m’accuses. T'as pas choisi le bon adversaire Bayleen. Tu vas regretter d'être né, je vais... N’y pense même pas !!


Beugle-t-il quand Priam a un mouvement vers la table de son salon, salon qui lui paraît foutrement grand d’un coup, comme si la distance qui le séparait de son flingue avait soudain triplée. Et il l’entend penser comme s’il était sous speed, ça se bouscule dans la tête de Landow, il pense en accéléré, il crache avec haine mais il n’y a que sa lèvre inférieure qui tremble sans parvenir à formuler quoi que ce soit. Mais Priam a bien saisi le concept. Dans la tête du mec, il y a le mot “meurtre”, “piège”, “vengeance” et d’autres insultes tout aussi exquises les unes que les autres. Et il a toujours cette autre voix, celle qui parle pas anglais, celle qu’il ne comprend pas  car ils sont que deux dans la pièce. Cette voix qui n’a aucune logique. Aucune. Et qui, pourtant, se rapproche foutrement. Comme l’ombre qui se dessine soudain dans le dos de Landow et qui grossit à vue d’œil. Les démons existent putain… Et y'en a un chez moi.





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MessageSujet: Re: The sound of silence ft PP   The sound of silence ft PP EmptyDim 1 Sep - 19:19

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Hello darkness, my old friend, I've come to talk with you again because a vision softly creeping, left its seeds while I was sleeping and the vision that was planted in my brain, still remains within the sound of silence. [...] Fools, said I, you do not know, silence, like a cancer, grows ? Hear my words that I might teach you, take my arms that I might reach you. But my words, like silent raindrops fell, and echoed in the wells of silence.


Le flic est pas seul que je constate en m’avançant encore un peu dans le couloir impersonnel. Arrive en haut des marches, à la fin d’un nom qu’on crache et d’un discours limpide. Faut être sacrément con pour expliquer son plan sans être sur qu’il aboutisse. Tire, connard. Tire. Les gens n’ont pas besoin de savoir pourquoi tu les tues. C’est important pour ceux qui restent, pas pour ceux qui partent. Je vais pour appuyer mon épaule contre le mur. Ai un vague moment d’hésitation. Attend. Penche un peu la gueule. Vrille le menton pour tendre l’oreille. Reconnais voix et intonation sans y croire, parce qu’il est, pour moi, improbable de les entendre ici. Le cerveau met du temps – trop de temps – pour saisir que le con qui explique est celui qui m’a embauché pour la montre. Déjà, parce que le cerveau n’en voit pas le foutu intérêt et, ensuite, parce que je n’ai pas donné l’adresse du flic à ce putain de fils de pute. S’il est là c’est qu’il savait. S’il savait c’est qu’il m’a fait chercher pour rien. S’il m’a fait chercher pour rien c’était pour me faire croire qu’il ne savait pas. Menteur, que je me pense en pivotant sur moi-même, dans une rage et une nervosité froide. En cherchant, un peu malgré moi, le pourquoi il m’aurait fait venir ici pour une montre dont il connaissait tout de son propriétaire. De son adresse à son job. Puis il n’a jamais eu besoin de cette montre… Ce n’est pas ça, qu’il vient chercher, le fils de pute, c’est la mort du flic. Alors, pourquoi je suis ici pour voler quelque chose dont il se fout ? C’est pour te faire accuser, Brishen. La mâchoire se crispe quand je redescends par mon arbre. L’hésitation n’existe pas quand je fais le tour de la maison. Quand il faudrait que je parte pour sauver les meubles, mais que je ne le fais pas – je n’ai pas laissé de trace, il faudrait être fort pour savoir que c’est moi qui ai niqué la fenêtre du haut et pas le mec qui m’embauche. Qui t’embauche pour te faire accuser d’un meurtre.

Les poings se serrent. L’œil se fait noir quand la vision se fait rouge. Porte de derrière. Petit homme bedonnant qui beugle en agitant son flingue. Ma silhouette bouffe l’encadrement de la porte. Les larges épaules vomissent leur ombre sur la gueule du fils de pute. Sa voix trésaille sans qu’il ne bronche vraiment – doit vaguement penser à un nuage qui passe devant la lune pour rationnaliser. Mais il ne rationnalise pas longtemps, non. Il ne rationnalise pas longtemps, le fils de pute, parce que le nuage persiste. Parce que le nuage a un souffle et une présence. Alors il se tait, le fils de pute, au même titre que le flic qui semble voir un fantôme. Il rentre la tête dans ses épaules, le fils de pute. Il baisse un peu le flingue. Tourne la nuque dans une lenteur terrifiée, comme s’il savait ce qu’il allait trouver dans son dos mais qu’il ne voulait pas le voir. Le voir pour de vrai. T’es un putain d’homme mort. L’arme se lève. Veut viser sans chambrer. Sans faire peur parce qu’on n’en est plus au stade de se faire peur – parce que j’ai gagné, moi, à ce jeu là. Mais ma paluche s’écrase sur la sienne. Broie le flingue – broie la main. La douleur explose dans ma tête mais le hurlement du fils de pute la tamise… Ca me fait plaisir, connard, de te faire souffrir. Et je le lâche pas, non. Je ne le lâche pas quand il bascule sur le côté. Quand il aimerait, probablement, se mettre en position fœtale pour éviter ma poigne qui lui empoigne violemment le col. Son tee-shirt sombre craque quand il beugle, le fils de pute. Il implore un pardon divin – supplie de vivre. T’es à deux doigts de pleurer comme une fille. Tu es minable. Est-ce que tu m’entends ? Minable. Mais j’aimerais te voir mourir, moi, comme tu aurais aimé que je meure quand on aurait pensé que j’avais buté le flic pour une montre sans valeur. Parce que je suis un gitan sans goût. Et je le secoue, au fils de pute. Frappe son râble contre un mur. Manque de fléchir quand il agrippe mes poignets. Ses pieds ne touchent déjà plus le sol… Le bout de ses godasses tapote mes cuisses. Il me fait des signes quand il n’arrive plus à parler. Ses fringues l’étranglent et moi je respire.

Il me faut une - ou peut être trente - seconde pour me souvenir que nous ne sommes pas seul. Le flic, que je percute en essayant de voir ce que Bayleen glande. Et Bayleen a forcément réussi à se saisir de son flingue. La main est moins hésitante que celle du fils de pute. Le canon vise à tour de rôle nos deux caboches pas bien pleine. Il me demande de lâcher le fils de pute, Bayleen, parce que c'est son taff, j'imagine – mais je ne suis pas censé entendre. Je me permet d’hésiter encore un peu avant de m’exécuter en laissant la carcasse molle du fils de pute retomber. Le bruit est mat. Gras. Et le fils de pute se tient le cou en toussant tout ce qu’il peut. Remus comme un pauvre ver en demandant à Bayleen de lui laisser quelques minutes. Je baisse le menton vers cette dégénérescence de l’humanité. Vois le flingue que j’ai aplati cliqueter au bout de sa pogne, comme soudé à ses phalanges. – Qui c’est ?! qu’il hurle en se dégageant le plexus de son miteux tee-shirt déchiré. – Arrête le ! qu’il insiste en s’éloignant de moi, dans un merveilleux jeu d’acteur - ou pas vraiment. Même moi, si je n’étais pas sûr de moi, je pourrais douter que nous nous connaissons. Mais on se connait fils de pute, et tu le sais aussi bien que ce que je le sais. Pas la peine de retourner ta veste pour t’engager dans du drama… Tu te roules aux pieds du mec que tu viens de menacer de mort. Les bras toujours au-dessus de ma tronche je fais un pas en avant. Fils de pute tombe à moitié sur le flanc dans un cri de désespoir hallucinant. – Il veut me tuer ! IL VEUT ME TUER ! Mais pourquoi ?! Bayleen ! Mais tire bordel ! Il s’accroche à sa cheville. Je roule des yeux. Dommage que je ne sois sourd que sur le papier, l’image avec le son est d’un pathétique cuisant.Regarde ! REGARDE ! Il montre la menotte meurtrie. L’arme presque incrustée dans sa peau. Il change un peu de couleur, le fils de pute. Semble réaliser, en une fraction de seconde, de quoi l'homme qu'il tente encore d'arnaquer est capable. N’hésite plus une seconde quand il se redresse pour prendre le flingue de Bayleen.



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En quelques mots : Gueule de mauvais garçon, âme de bon samaritain, c'est l'mec qui essaie fort d'être un héros alors qu'il est juste normal. L' mec qu'on connait juste comme ça, avec l'uniforme. Un bon gars, qui travaille trop, qui fume trop, qui réfléchit trop.
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MessageSujet: Re: The sound of silence ft PP   The sound of silence ft PP EmptyLun 9 Sep - 1:36

Il n’arrive pas à en croire ses yeux. Il n’arrive pas à y croire. Que les histoires sont vraies, qu’il existe bien des démons parmi nous, donc que Satan existe et que donc Dieu existe. Toute son éducation catholique lui revient d’un coup et ça va à cent à l’heure dans la tête de Priam. Ça se bouscule, ça se marche dessus, ça crée un monceau d’informations, de souvenirs, qui cognent à l’avant de son crâne au milieu des autres voix. Et il entend Landow se dire dans sa tête un espèce de “mais qu’est ce qui fout là lui” tandis qu’il se retourne et découvre à son tour la bête qui a surgit derrière lui. Une Bête massive qui broie d’une légère pression la main du mec, ouais, juste comme ça, comme si ce n’étaient que des brindilles fébrilement assemblées les unes aux autres. Il les entend craquer, les os, les phalanges, d’un bruit sordide, étouffé par la main immense de cet homme qui vient de surgir. Oui car c’est un homme. Car Landow n’aurait pas pensé de cette façon, s’il s’était lui aussi trouvé face à une vision démoniaque. Il le connait. Et si tu le connais, c’est qu’il doit être réel. Et pourtant, Priam a l’ombre d’un doute quand il voit l’inconnu soulever son agresseur avec une facilité déconcertante, animé par une force brute, comme inhumaine. Et il se demande encore une fois, Priam, si c’est pas vraiment une créature surgie de l’au-delà.

Alors, l’instinct du flic reprend le dessus, profitant de la fenêtre qu’il lui est donné pour se jeter sur son arme de service, parce que, démon ou pas, il veut pas crever comme un con parce qu’il est resté pantois devant ce spectacle à se poser des questions théologiques à la con. Il revient aussitôt vers l’improbable duo pour les mettre en joue, son sang froid retrouvé malgré la voix de Landow qui résonne dans sa tête et dans ses oreilles en une cacophonie monstrueuse. Il ne sait lequel des deux il doit viser, Priam, le mec qui est entré chez lui et l’a menacé avec une arme à feu ou le mec qui est entré chez lui et qui a neutralisé son agresseur en broyant son arme à feu. Mais c’est quoi ce bordel, putain ?! Il respire comme il peut, tente de calmer ce flot d’incompréhension totale, assure sa prise sur son arme et décide qu’il est temps d’essayer de tirer ça au clair.

- Monsieur lâchez cet homme ! Lâchez le !

Il est revenu, le flic, le militaire, le mec qui reprend la situation en main, affûte ses sens, tente de mettre de l’ordre, ouais, de l’ordre putain dans tout ce bordel. C’est comme s’il ne l’entendait pas mais, au final, l’homme lâche Landow qui s’effondre au sol en toussant, en gémissant. Et il rampe soudain vers Bayleen, le pauvre gredin, en hurlant tel un goret qu’on va égorger. Et ça l’agace, Priam, de l’entendre hurler comme un fou, de lui ordonner de faire quelque chose, de le défendre parce qu’il vient d’être agressé. Lui. Comme s’il s’était pas tenu debout devant lui avec une arme pointée sur la gueule quelques secondes auparavant. Et en plus, le connard a l’indécence de penser qu’il peut ME désarmer. Ah mais on vient d’atteindre des strates du foutage du gueule ! C’est qu’il le prend vraiment pour un con !! Ça le vrille, Priam, au point qu’au lieu de simplement esquiver, il colle une droite à Landow qui se retrouve de nouveau à ramper sur le sol.

- Ah mais c’est qu’on va tout de suite se calmer hein ! Toi tu bouges pas, et toi, dans le salon.

Et il pointe son flingue vers le grand barbu et lui fait signe d’avancer vers l’un des fauteuils. Plusieurs fois, car c’était comme s’il avait du mal à le comprendre. Et ça expliquerait cette voix, l’autre dans sa tête qui ne parle pas sa langue. Alors, Priam fait bien en sorte de se faire comprendre autrement.

- Alors on va tous les deux gentiment s’asseoir et on va m’expliquer ce qu’il se PUTAIN de passe, ok ?

On voit qu’il commence à vriller à nouveau, le flic, car il commence à piétiner sur place, à faire un peu des aller retour. Landow semble reprendre un peu de contenance, retombe dans le pathétique.

- J’ai… J’ai vu ce mec entrer chez toi par effraction alors j’suis venu ! C’est lui l’agresseur, regarde, regarde ce qu’il a fait à ma main !

Et Bayleen regarde pour la première fois vraiment la main du mec. Et Dieu que c’est pas joli du tout, cette charpie rosâtre. Il ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine satisfaction à le voir souffrir comme un chien, de cette même main qu'il utilise certainement pour battre sa femme. Avant que Landow ne puisse reprendre, le flic coupe court, sa patience arrivant presque à bout.

- Je t’interdis de te foutre de moi, Jimmy. Ouais, on en est à s’appeler par nos petits prénoms, t’as vu, on s’est mutuellement tenu en joue, ça fait sauter des barrières dans la politesse. Donc tu vas ravales tes sanglots à la con, tu sais que depuis le début, je ne crois pas un seul mot qui sort de ta bouche. Alors garde ta salive et utilise la pour me dire vraiment qui est ce mec à côté de toi. Car clairement, ça a pas l’air d’être après moi qu’il en a.

Et le canon de son flingue désigne l’homme en question, montagne froide qui regarde la situation d’un oeil foutrement calme. Noir malgré les pupilles claires. Mon fauteuil a l’air ridiculement petit. Landow prend une inspiration, hésite, halluciné par la douleur qui semble piquer ses yeux qu’il cligne à répétition.

- … C’est… C’est un voleur, un sale gitan, un pillard, un vaurien. Un mec qui hésiterait pas à te mettre le couteau sous la gorge et à te saigner rien que pour te voler une montre !

Il lui coule un regard en biais, au gitan en question, une oeillade bien appuyée, mais ce qu’il sait pas, l’idiot, c’est que ce qu’il pense n’échappe pas à Bayleen qui n’y comprend foutrement rien. D’où il le connaît ? Pourquoi il donne l'impression d'avoir une longueur d'avance sur l'inconnu ? Il sait quelque chose que je ne sais pas sur l'autre. Pourquoi ce mec est là, chez lui, quel est le foutu lien entre les deux ? Pendant que Landow continue à déverser un flot continu d’histoires plus fausses les unes que les autres, le flic fait quelque pas en arrière, tenant les deux en joue, et recule jusqu’à sa table pour se saisir de sa radio de service. Quelques codes donnés rapidement et il délaisse le boitier noir pour mettre fin à cette pathétique logorrhée.

- Mes collègues sont prévenus et vont bientôt débarquer pour vous embarquer. Tous les deux. Et on va continuer tout ce joli petit interrogatoire au poste, hein. Entrée par effraction. Agression d’un agent de police. Vos empreintes sur l’arme. Vous êtes mal. Tous les deux. Alors si quelqu'un a quelque chose à dire pour sa défense et tenter de m'expliquer réellement ce que vous foutez chez moi, c'est maintenant. Sinon je suggère qu'on ferme tous notre gueule en attendant, Ok ?!

Verbalement et mentalement, pitié.




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