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 time (is) ⸗ ft. ali

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☾ L'Aphrodisiaque ☽
Sam Monday
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Portrait : alessandro mahmood / kreature (avatar) ; siren charms (signa) les amours imaginaires, dolan (quote)
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Métier : asphalteur. ici et là pour faire sourire et frémir. paradis des nuits, artifice des délices.
En quelques mots : charmeur de serpents, sale gosse qui a arnaqué le système pour s'y faire une place. prédestiné à dormir au bout d'une corde les pieds dans le vide, maintenant perdus dans les draps de n'importe qui pour vivre l'âme légère.
Curiosité : résistance aux drogues. l'a jamais la sensation d'être stone. doit toujours prendre plus que les autres pour sentir la tête vaciller, alors abandonne l'affaire.
Aptitude : salive psychotrope. les lèvres qu'il lèche du bout de la langue, les lèvres qu'on vient embrasser avec frénésie et addiction. crachat qui fait planer.


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MessageSujet: time (is) ⸗ ft. ali   time (is) ⸗ ft. ali EmptyDim 7 Juil - 23:07




time (is)

décembre 91

S’il avait une voiture il serait en train de l’attendre dessus, le cul posé sur le capot. Une clope au bec, un pied à terre et l’autre sur le pare-choc, comme dans un putain de film que se fait Sam dans sa tête. Au lieu de ça l’est assis sur le rebord du trottoir. Sûrement qu’il a encore l’odeur de baise du mec qu’il vient d’alléger d’un peu de vert.

L’a beau savoir à quoi s’attendre, plus ou moins, il est nerveux. Il a bien une cigarette entre les doigts mais il n’a de cesse de la faire tourner, sans tirer dessus. Il la regarde se consumer entre son index et son pouce. Elle s’effrite comme s’est effritée sa vie à lui, sa vie tranquille. Des fois il pense à ça. À ce que ça lui a coûté de faire les choix qu’il a fait, d’être exilé. Il pense ça et bien vite il se rend compte que c’est des conneries qu’il a dû voir dans un film, parce que jamais il n’a eu de vie tranquille, Sam. Toujours à sa cacher, à s’inventer des rêves et des fantasmes que ni le cœur ni le corps n’étaient prêts à suivre. Sam il s’est menti pendant longtemps et le jour où il s’est avoué la vérité, c’est là que sa vie est devenue tranquille. Parce qu’alors tout le superflu s’éloignerait de lui — ou les superflus l’éloigneraient d’eux, c’est la même chose.

Le seul qu’est resté, il l’a fait par les mots. Les lettres tracées en cachette et scellées en secret. Ali l’a jamais abandonné, c’est pourquoi Sam tremble comme un con sur un bout de trottoir, à minuit passé. Parce qu’un gamin a glissé dans une fente la première enveloppe, et que dans la dernière qu’il ait envoyé il dit qu’il devrait arriver autour de minuit et demi.

C’est pour ça qu’il sent encore l’odeur d’un autre homme, Sam. Parce qu’il se savait incapable de passer une soirée à l’attendre sans ruminer à ce qui pourrait se passer, en bien ou en mal. L’est pas inquiet, juste pensif. Alors il est parti se faire de l’argent pour penser à autre chose, pour que le sexe occulte la place de son frère dans son esprit. Résultat il a perdu la notion du temps, s’est mis à courir pour arriver à temps à l’arrêt de bus, tout ça pour finalement se rendre compte qu’il avait une heure d’avance.

Il sait pas trop qui sauve qui, dans cette histoire. L’a aucune idée de qui a le plus d’orteils dans le vide une fois au bord du précipice ; il se doute juste que le petit vient chercher quelque chose ici qu’il ne trouvait pas là-bas. Peut-être qu’il vient le chercher lui, juste ça, rien que ça. Avant Sam se targuait d’être le modèle de son frère, d’être la personne qu’il devrait devenir. C’était ça, le rôle du plus grand. Montrer l’exemple, putain c’est ce que leurs parents lui répétaient toujours. Et il a essayé de le faire, Sam. L’a juste essayé.

Aujourd’hui, cette nuit, il a le cul glacé d’être posé sur un trottoir plutôt que sur le banc juste à côté. Il grille une clope qui, il l’espère, cachera un peu l’odeur de luxure. Vérifie même ses phalanges pour s’assurer qu’elles n’ont endommagé personne. Un instant il sort de son corps, ou presque, et se voit là. Quel exemple, putain. Si on l’en avait pas empêché il serait considéré comme un tueur de masse. C’est pas un grand frère ça, c’est juste un grand taré.

Un instant il se voit partir mais soudain les phares du bus percent le noir de la nuit. Deux petits points de lumières supplémentaires, deux qui s’ajoutent aux guirlandes de Noël. Sam il sert fort le paquet qu’il a dans la poche. Il le sort déjà en le tendant dans le vide, alors que le bus est encore à plus de trente mètres de lui.

On perçoit sûrement mal les distances quand celle qui te sépare d’un être cher finit par être effacée.

Alors le bus s’arrête. La porte s’ouvre.

Y’a qu’un seul type qui descend. Qu’un seul con venu s’enterrer ici. Et putain, il a grandi.

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Al Monday
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En quelques mots : Sans histoire, incarnation de la perfection, trop calme, trop paisible, mais, c'est finit tout ça.
Curiosité : les larmes coulent à flot, ça créve les yeux, il ne peut pas se retenir.
Aptitude : les larmes coulent à flot, autour de lui, même les heureux et les euphoriques.


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MessageSujet: Re: time (is) ⸗ ft. ali   time (is) ⸗ ft. ali EmptyVen 12 Juil - 18:43



The night we met

Là-dehors, derrière les vitres maculées se dessinent des choses qu’il n’a encore jamais vues. Le soleil commence à se détacher du ciel et les ombres s'emparent de la cime des arbres. Il fait froid dans le bus qui fait correspondance depuis Salt Lake City. Il ne cesse de se frotter les mains dans l’espoir de les réchauffer. Ses gants sont bien trop gelés et humides pour les mettre à nouveau. Al n’aime pas le froid, c’est la chaleur qui lui permet de dessiner quelques sourires, alors il sait bien que là-bas il devra faire avec. La seule chaleur qu’il trouvait dans ce bus presque vide et trop silencieux était dans les lettres que Shahram lui avait écrites. Il les lit encore pour être sûr que rien ne lui a échappé. C’est son seul réconfort.

La première chose qu’il avait fait avant de s'enfuir, c’était de mettre la boîte qui contenait toutes ces lettres dans son sac, c’était important pour lui. C’était la seule chose qui le retenait à lui, à son frère. Shahram était devenu fantôme depuis plusieurs années, un fantôme en lettre manuscrite. Parfois, Al se surprenait même à sentir les lettres pour essayer de ressentir, savoir s’il était toujours vivant. Puis, une lettre en emmenait une autre et à nouveau les espoirs reprenaient avant de recevoir la prochaine. C’était peut-être les instants les plus longs de son adolescence, mais qu’est-ce qu’il fout. Il se rongeait les ongles en espérant que la prochaine lettre arrive jusqu’à lui. Al s’était toujours rongé les ongles, parfois jusqu’à sang. C’était un enfant-angoisse. Et ses parents, ils s’étaient certainement douté d’un quelque chose, mais Al-malin arrivait à intercepter ses lettres avant de créer la crainte en eux. Ces lettres étaient son seul requiem.

C’est p’tet pas la bonne solution, certainement pas. Il ne peut que se battre avec ses émotions alors que les heures tournent dans ce bus miteux. Il pense à ses parents, à la haine maladive qu’il a contre eux et au paradoxe qu’il a créé en les aimants. Mais avec le temps ils étaient devenue les gardiens de la paix de sa propre vie. C’est p’tet la bonne solution après tout. Il sait qu’une fois auprès de son frère il pourra enfin respirer, p’tet. Il sait qu’à ses côtés les choses seront différentes, p’tet dur, mais plus facile à surmonter si quelqu’un est là pour l’épauler. Du moins, il l’espère. Il espère retrouver le même frère qu’avant au fond de lui. Mais il sait que c’est très dupe de sa part. Alors il laisse l’espoir surmonter sa peur. Il en tremble presque, et les lettres qu’il lit deviennent flous, cachées par ses questionnements.

Silver Grove, qu'une voix vient de crier à l'avant du bus. Assis au fond, Al se ressaisit. Ses paupières s'étaient fermées sans qu'il ne s'en rende compte. Le froid s'empare de son esprit et il prend une grande respiration. Il comprend vite qu'il doit débarquer et laisser ses pensées derrière lui, tapie au fond du bus. C'est une vague d'émotion qui le tétanise, ses tremblements reprennent. C'est avec les jambes cassées que la porte s'ouvre devant lui avec un bruit qui le fait sursauter. Mais c'est aussi comme un rayon de soleil. C'est comme si toutes les illuminations de Noël accrochés aux lampadaires de Silver Grove venaient de s'allumer en même temps. Ça clignote quand le visage de Shahram apparaît. Son coeur s'emballe, il peut le sentir frapper sa cage thoracique. Il fait son premier pas sur le bitume de Silver Grove non sans mal. Le seul à sortir ici. Il pose son sac par terre. Il voudrait lui sourire, lui dire tellement de choses. Mais aucun mot ne veut sortir. Shahram est devenu un homme, c'est les premières pensées qu'il lui sont venu en tête. Pourquoi est-ce qu'il l'accepterait ? Pourquoi voudrait-il avoir son frère sur son dos alors qu'il avait su se débrouiller sans lui pendant un long moment ?

Il fait un second pas vers lui. Et, le seul besoin qu'il ressent à ce moment est de le sentir pour de vrai, être sûr qu'il n'est pas mirage. Alors, sans vraiment contrôler son corps, il le prend dans ses bras. C'est bien lui, il sent sa chaleur, il le touche enfin depuis toutes ces années. Il le ressent autrement qu'avec des lettres. Al sent sa respiration reprendre en le serrant de plus en plus fort. Un sourire triomphe, la tête engourdie sur l'épaule de son aîné. Jamais il ne pourrait se détacher de lui.
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Curiosité : résistance aux drogues. l'a jamais la sensation d'être stone. doit toujours prendre plus que les autres pour sentir la tête vaciller, alors abandonne l'affaire.
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MessageSujet: Re: time (is) ⸗ ft. ali   time (is) ⸗ ft. ali EmptyMar 16 Juil - 16:31




time (is)

Comme quoi, Sam rate tout.
Il retrouve son frère et tout ce qu’il trouve à faire, c’est lui tendre un paquet de clopes.
Il se rend vite compte de son ridicule et fourre le paquet dans sa poche pendant que la porte s’ouvre.

Le frère il descend, lâche son sac, prêt à vider son sac. Ou pas encore, l’a l’air timide.

Et Sam lui-même bouge pas beaucoup. L’est contemplatif. Il a laissé ce gamin se démerder avec la puberté et ce qu’il voit aujourd’hui, il s’y attendait pas. L’est grand, l’est beau. Son frère c’est plus l’enfant qu’il a connu, d’un coup d’œil il le comprend. C’est pas seulement l’apparence qui lui dit ça, c’est l’intérieur. Shahram qui lit les mille et une nuits d’Ali.
Peut-être que lui est déçu. C’est ce qu’il se dit, Sam, quand il voit qu’il avance toujours pas. Ça se lit peut-être sur sa gueule que c’est une pute, et soudain toute l’estime que le frère avait pour son aîné disparaît. Al doit se dire qu’il a quitté son confort et ses repères pour une vieille serpillère à foutre. C’est juste l’histoire de quelques secondes, mais en quelques secondes Sam peut avoir envie de se foutre en l’air.
Et finalement il approche. Il approche et il l’enlace.
Shahram l’est là, comme un con les bras le long du corps. Statique, inerte. Al sert de plus en plus fort, jusqu’à ce que le grand se dégage de son emprise.
Prend la tête de son petit frère entre ses mains, juste pour que leurs yeux se croisent comme jadis. L’a grandi mais c’est le même regard qu’il retrouve. Alors c’est con mais une larme perle au coin de son œil, et une fois qu’il a repris son frère dans ses bras, c’est un torrent silencieux qui fait son chemin vers la surface.

Dans la nuit percée de brillances, ce sont deux frères qui se retrouvent.

Finalement ils brisent leur étreinte et se regardent à nouveau. « Putain, tu m’avais pas prévenu que t’étais devenu le plus beau de la famille. » Sam cligne d’un œil et attrape le sac de son frère. « T’as faim ? Vas-y, on va manger un truc, je connais un endroit marrant. » Et voilà qu’il le prend par l’épaule et qu’il l’embarque dans les heures sombres de Silver Grove.

Au début ils parlent pas beaucoup. C’est les banalités de voyage, comment c’était le trajet, t’étais assis à côté de qui, toi au moins t’as dû avoir un bus plus confortable que moi quand je suis arrivé. C’est même étrange parce qu’ils se sont échangé quantité de lettres, alors le contact s’est jamais vraiment rompu. Il a seulement changé. C’était plus abstrait, plus lointain. Est-ce que c’était moins puissant, peut-être pas ; est-ce que c’était frustrant, totalement. Plein de fois Sam s'est dit qu’il aurait dû embarquer Al dès le début, dès son départ. Ses chiens de parents auraient sûrement appelé les flics pour foutre à nouveau le gosse raté en prison, mais aurait-ce été si différent ? Là où ici, Sam l'était dans un exil forcé, même si celui-ci était accepté et même préféré. C’est qu’en partant, l’a dû sacrifier quelqu’un au prix de son propre égoïsme, et il réfléchit encore à la peine qu’il pourrait purger pour expier ce manquement.

« Eh, comme j’te l’ai écrit… T’attends pas à grand chose. Salt Lake c’était déjà pas le nirvana, mais ici… » Il lui doit au moins l’honnêteté. Al il s’est jeté dans le vide avec la seule assurance d’avoir un parachute plus vieux que lui, alors c’est le devoir de son grand-frère de pas lui cacher la vérité. « Tu vas sûrement tu faire chier au début. Au début, et probablement encore ensuite. Le temps que tu trouves ton truc, quoi. » Il a pas envie – l'a peur – qu’il lui demande c’est quoi son truc à lui. Parce qu’il est pas encore prêt à lui dire, lui expliquer. Déjà dans les lettres se montrait évasif, Sam. « Tiens, c’est là. »

Les Mehranzadeh arrivent à la cabane à frites de Roger. Ce fou l’est évidemment en service, déjà en train de discuter avec quelqu’un. Y’a qu’à le voir parler pour savoir qu’il est en train d’embarquer l’autre dans une introspection cosmique. Ça lui est arrivé une fois, à Sam. Alors pour le remercier, et parce que foutu pour foutu, il a craché dans son gobelet. Pour le faire planer un peu.
Ça l’arrange de le voir occupé, comme ça il larguera juste la bouffe et essaiera pas de coincer les frères dans un jeu de confessions nocturnes qui arriverait trop tôt. À la place, Shahram tend un peu du butin de sa soirée à Roger et laisse Ali porter la bouffe, le temps qu’ils aillent se poser sur un banc.

« J’trouve qu’elles ont l’air bizarres au début, mais ces frites, elles finissent par avoir un goût de reviens-y plutôt pas mal. Vas-y mange », qu’il dit en lui tendant une frite à la bouche. Les réflexes de grand-frère. Petit il le faisait souvent manger, Ali. À chaque nouvelle lettre qu’il recevait de son petit il repensait à ces moments-là. Relisait, relisait jusqu’à pouvoir résumer chaque paragraphe en trois mots ou presque.
Toujours peu de mots entre eux. À peine une demi-heure qu’ils sont ensemble, que l’un est palpable pour l’autre et inversement. Qu’ils sont la même réalité, pour de bon. Sam redécouvre ce que c’est d’être avec lui, dans un silence qui n’est jamais empreint de gêne. « T'es content d'être là, dis ? »

L'en a besoin, tout à coup.
Se rassurer.

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MessageSujet: Re: time (is) ⸗ ft. ali   time (is) ⸗ ft. ali EmptySam 20 Juil - 1:23



Quand Shahram pose ses mains sur lui, ça le bouleverse. Et Ali, il voit cette larme se créer, d'abord infime, puis couler le long de la joue de son grand frère. Il lui répond par un grand sourire, il pouffe même pour se retenir de verser une larme à son tour. Ça lui brûle les yeux de se retenir, le corps tout entier, il devrait p'tet pas. Alors, quand les deux frères brisent le contact, Ali en profite pour se frotter les yeux sans que Sam ne le voie, pendant qu'il attrape son sac. Il se retourne vers lui. Un peu que j'ai faim ! Et son grand frère pose son bras sur son épaule, ça le remplit de confiance Ali. Il croit même que Shahram pourrait l'emmener n'importe où qu'il serait pas déçu. Il pourrait l'emmener encore plus loin que Silver Grove, pas grave s'il fait plus d'heures en train ou en bus. Ils pourraient aller jusqu'à l'océan. Ils pourraient tremper les pieds dans les cristaux glacés des vagues. Sur une plage déserte balayée par le vent. Ils pourraient même plonger la tête la première dans l'pacifique. Tant qu'ils sont ensemble, l'eau paraîtrait chaude, le soleil dégagerait les bourrasques et la neige fonderait sur le sable. C'est un peu ce qu'il ressent Ali à ce moment présent, l'impression de mettre un pied sur du sable glacé et de chuter, p'tet même ne plus pouvoir s'échapper de ces sables mouvants, mais Shahram est là. Alors, il s'en fout de tout ça. Y'a que sa présence qui a de l'importance.

Quand Shahram démarre sa voiture, Ali sait qu'il va découvrir un monde nouveau. Là sous ses yeux se dessinent des formes excitantes, des maisons et des enseignes colorés. Y'a des étoiles filantes sur les fenêtres. Des sapins derrière les vitres et des familles heureuses qui s'enlacent, qui rient. Il a l'impression de n'avoir jamais vécu ça, alors ça lui pique le coeur. En voyant Shahram, il se dit que c'est pour ça qu'il est venu ici, pour avoir une famille. Rien qu'eux, deux frères libres entre les forêts de l'Oregon. Oui, Je sais que ça va pas être rose tous les jours, mais c'est pas grave. Il voit bien que les façades sont grises, que les nuages donnent l'impression d'être crantés sur les toits, il voit bien que les peintures s'écaillent sur les volets, mais il ne regarde pas ça, il s'en balance. J'vais vite trouver mon truc, j'sais pas quoi encore, mais je vais trouver. Il est plein de confiance. Il est plein d'espoir. Ça peut pas être pire que là-bas. Il se sent souffler. Il ne sent plus l'épaisse couche qui lui broyait les épaules. Ça le fait se tenir droit à présent.

Quand ils arrivent devant une baraque à frites, Ali entend déjà le son d'un vieux jazz qui en provient. Ils s'installent vite à une table et Ali sait que ça lui donnera chaud d'être là. Il redresse son manteau. Et Shahram lui tend une frite. Ça le fait rire Ali, il lui rigole presque au visage mais il mange quand même cette frite venue d'on ne sait où. T'as raison, elles ont vraiment un goût bizarre ces frites. Il espère que son rire sera communicatif entre eux deux. Mais le silence s'installe vite. Ali n'a jamais été un grand bavard, c'est écrit sur son front. C'était plus facile d'écrire. Alors, quand Shahram le regarde, y'a des souvenirs qui remontent, ça lui pique le coeur encore une fois. Il voudrait se rappeler des bons moments mais y'a que les pires qui interfèrent. Lorsque Shahram lui demande s'il est content d'être ici. C'est à ce moment qu'il se rend compte que la voix de son frère à vraiment changer, que ces airs sont différents. Alors, il balance les pires souvenirs, y'a plus de place pour ça ici. C'est fini. T'entends Ali, c'est fini. Ça fait des années que je voulais m'envoler et te rejoindre, savoir ce que tu devenais. C'était vide Salt Lake sans toi, mais tu le sais déjà, je te l'ai déjà dit. Il décide d'en finir avec le silence. Je sais que ça va pas être facile d'être ici, ça me fait même peur, mais j'ai décidé de prendre ma vie en main. Et, j'suis reconnaissant que tu m'aides un peu dans tout ça. Je veux enfin vivre comme je le veux. Alors, oui je suis content, parcque t'es là, parcqu'en te voyant je vois de l'avenir. On peut essayer de rattraper le temps perdu ? p'tet. Avant c'était triste sans toi, les parents sont tristes. Un silence. Ils ont fait de mauvais choix, mais faut p'tet pas leur en vouloir. Il dit ça sans vraiment le penser, il a toujours été trop indulgent Ali, bien trop. P'tet qu'il parle de trop à présent, faut p'tet pas parler des parents. Mais j'suis pas là pour parler d'eux, ils sont derrière nous maintenant. On est ensemble, c'est ce qui compte, hein ? On est ensemble qu'il se répète en le regardant dans les yeux.

Mais Ali détourne les yeux de son grand frère, sans vraiment le vouloir, c’est le gérant du snack qui l’attire. Alors, il se met à rire Ali, faut p’tet être un peu moins sérieux. Tu viens souvent ici toi ? Et c’est souvent qu’il fait ça ? Il parle tout seul, l’est pas un peu fou lui ? Certainement.

Même si derrière tout ça, y'a beaucoup de questions qui lui brulent les lèvres à Ali.
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