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nous sommes en 1992, les prénoms trop originaux pour l'époque devront ainsi être modifiés.
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 the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette)

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☾ Le Bâtard ☽
Joseph Monroe
Joseph Monroe
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En quelques mots : Solitaire, apanage de mauvais garçon, terriblement anxieux, bagarreur, faux méchant
Curiosité : Facilités exacerbées avec les chiffres, passion pour les maths en général
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MessageSujet: the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette)   the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette) EmptyMer 26 Juin - 18:34

Retranscription plus ou moins fidèle d’une discussion entre Malcom Grayson et Joseph Monroe (printemps 1992)

"Il a dépassé les bornes, maintenant c’est la guerre ! “ “Putain, Mal, enlève tes rollers dégueulasses avant de te foutre sur mon canapé  ! “ “ Allez, mec, offre moi une bière, j’ai besoin de me plaindre !” “TES ROLLERS, GRAYSON !” “Ok. Ok. Bref, une fois que t’auras arrêté de te la jouer Mary Poppins... “ “ Tiens. Et qui a dépassé les bornes ? “ “ Ben Ferguson, tiens.”  “ ... Ferguson ?” “Ouais, mec. Ce con de Ferguson qui a choppé Nancy GSGC devant ma gueule !” “…” “Gros seins gros cul, suis un peu, je sais que t’es pas un crack en anatomie féminine, mais quand même.” “C’était pas hyper, hyper évident. Mais... Ferguson est marié, non ?” “Quoi ? Mais non, putain Joe, sa meuf l’a largué devant l’autel. Le plus beau jour de sa vie qui tourne au fiasco to-tal.” “... j’ai perdu le fil.” “Frérot, quand tu dragues, y’a que toi qu’est en concurrence avec des types de deux fois ton âge. Moi, jte parle de Seth. Ce fumier me pique toutes mes cibles !”  “Oh.” En toute franchise, Monroe ne s’intéressait qu’à une seule génération du clan Ferguson. “Je ne comprends pas ce qu’il a de plus que moi.” “Le fric ? La maison ? Un boulot stable ?” “ Il est infirmier, tu m’excuseras mais ça fait tap... pardon, j'voulais pas dire ça, mais y’a rien de sexy !  A moins que TOI, Joseph Monroe, n’aies le fantasme de la blouse blanche. Espèce de coq…” “Alors, premièrement, ma vie sexuelle ne te regarde pas, deuzio..” “POUAHAHAHAHA, putain mais comment t’es touuuuuuuut rouge... Je suis sûr que tu veux te faire péter la rondelle dans le cabinet médical, Monroe, t’es comme Jackie toi, c’est sûr que t’as des fantasmes bizarres…” “Mal, j’te préviens…” “Tu joues l’gros dur mais t’adorerais que Ferguson Sr t’attache les mains avec son stetos… HE ! T’avise pas de jeter mes rollers par la fenêtre !”

(...)

Joseph Monroe passait une sale journée; celle-ci avait débuté à quatre heures du matin, lorsqu’il s’était réveillé en sursaut, suite à un cauchemar étrange où une vieille dame au corps lunaire - rond, pâle et crevassé - utilisait son corps nu comme un parterre de fleur. Et puis, d’un coup, elle s’était mis à marteler son cœur à grands coups de pelle, avec une violence incongrue, comme si elle était possédée. Ou qu’elle était face à une créature nuisible qu’il fallait exterminer à tout prix. Enfin, elle s’était laissée tomber le long de sa chair réduite en bouillie et avait plongé la main dans sa cage thoracique; avait tiré, extirpé, volé du plus profond de ses entrailles vineuses des racines et il souffrait le martyr, car ça le reliait à la terre, sa terre… Bref, Monroe avait commencé sa journée avant l’aube, poisseux comme une pêche toute ramollie, des cernes jusqu’au menton et le cœur très, très douloureux. Et il n’était pas au bout de ses surprises. Lorsqu’il était sorti de sa douche, toujours aussi mal en point, il avait remarqué une étrange tache rougeâtre, au niveau de son cœur, de la taille d’une grosse fleur.

M’enfin. Monroe avait continué sa journée avec plus ou moins d’aisance : il avait picoré son petit déjeuner avec difficulté, s’était habillé en mettant son tee-shirt à l’endroit puis à l’envers car persuadé qu’il était déjà à l’envers, avait failli vomir en entrant dans la piscine, avait vomi à l’heure du déjeuner et enfin, alors qu’ils étaient en pleine réunion pour préparer la saison, s’était écroulé comme une masse sur sa collègue Marjorie, qui, même si elle le draguait éhontément, n’en demandait pas tant. On l’avait donc largué au dispensaire avec “interdiction de revenir au boulot tant que tu seras pas guéri, Monroe.” Joseph, quant à lui, pensait tout simplement à la tâche sur son torse. La tâche. La fatigue. La fièvre. Les vomissements. Une goutte de sueur vint se perdre entre ses yeux; impossible. Il se protégeait systématiquement. Strictement impossible. Sa main gauche commença à trembler. Non non non n…

Soudain, des sanglots vinrent le distraire de sa propre angoisse. Visiblement, un type en blouse blanche trouvait que son café manquait de sel. Joseph passa une main sur son front : chauffé à blanc. Il avait mal au coeur et du mal à respirer, comme si quelqu’un était assis sur sa poitrine. Il commençait à être à court de patience; déjà qu’en temps normal, c’était pas son fort… Ah bah tiens, c’était Ferguson fils, un casanova d’après Mal; Ferguson qui devait bien s’marrer quand les potes de sa copine l’appelaient le pédé dans les couloirs… enfin quoique. Cela n’avait pas l’air d’être son genre. Mais… Peut-être que s’il se montrait assez infect, Seth renverrait la patate chaude à son père… Héhé. Valait mieux pas, au final. Joe imaginait déjà la litanie de questions humiliantes auxquelles il ne pourrait se soustraire : vous couchez ivre ? Sous substance ? Vous avez des pratiques à risques ? Vous utilisez des préservatifs ? Vous changez régulièrement de partenaire ? Plusieurs partenaires sur la même période ? Plusieurs partenaires en même temps ? Un de vos partenaires était-il séropositif ? Vous avez un partenaire régulier ? (Réponses : C’est déjà arrivé, de même, qu’est-ce que vous entendez par « risque », toujours, non, non, non, je ne sais pas, non)

Peu importe. Il avait déjà assez attendu. Ferguson chouinait toujours devant son café à peine entamé.  

Hé, Seth. Puisque tu veux pas boire ton café, j’vais m’en occuper - Monroe s’empara de la tasse, but tout d’une traite, grimaça, déglutit avec difficulté, devint tout pâle lorsque la bile remonta le long de sa trachée -. Bon. Ton cœur a été brisé ? (Joseph emprunta un air faussement compatissant.) On sait tous ce que c’est mais, cela dit… tu veux pas faire ton taff au lieu de laisser poireauter tes patients qui sont à l’article de la mort ?

Que celui qui n’avait jamais rien exagéré chez le médecin lui jette la première pierre.

Oh, merde. Joe se laissa précipitamment tomber sur la chaise à côté de celle de Ferguson. J’crois que j’vais tourner de l’oeil. (Soudain, une expression des plus Malcomesque dégoulina sur son visage blême.) Hé. Tu peux sécher tes larmes. Au moins, avec moi, t’es sûr de pas soigner un des petits copains de ta fiancée sans l’savoir.
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MessageSujet: Re: the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette)   the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette) EmptyVen 28 Juin - 0:46


- Eh bah merde. Le bruit du couvercle sur la poubelle s’annonçait brutal. Helga se frotta le nez d’une main experte, à cette période de l’année, elle avait de sacrées allergies, le genre à lui donner des joues de hamster et une bouche de poupée saturée au botox imaginaire. Helga dégagea les épluchures de pomme de terre de là. Elle couina, soupira ou un mélange des deux avant de tirer la robe de Fiona Holiday d’entre les cadavres de tubercules. - …Je sais que je t’ai dit que c’était pas mon style… Le son suivant relevait plus du chien ou de la loutre, Helga se traîna jusque au paillasson, la dentelle traînait dans la terre retournée la veille par Ferguson Senior. Helga comprit pour la première fois de sa vie (probablement) ce que le corps faisait avant de verser une larme, qu’elle ravala aussitôt à l’intérieur. …Mais putain.

**

D’accord. Soit, admettons, personne n’était un grand fan de Fiona Holiday ces derniers temps. Ni de ses longues ondulations couleur renard, ni des petites crevasses sur sa lèvre supérieure, ni de sa manie de se ronger les ongles et de psychoter sur ses cuticules, mais le ‘HARLOT’ en lettres capitales sur la portière de sa voiture toutes options commençait à la placer au rang de paria.

Planté sous le petit écran à l’accueil, Seth se retira l’image de Fiona Holiday en train de sangloter devant sa voiture. Premièrement parce qu’elle n’aimait pas se déplacer en véhicule motorisé, deuxièmement parce qu’il l’imaginerait avec son t-shirt Green Peace et son bandana vert… Troisièmement, mais on s’en fout de Fiona Holiday, bordel!

Yeux grands ouverts et tous bleus, cernés de rose, il sentit dégouliner sa motivation vers le dessous de son menton, les doigts moites et le ronronnement solitaire de son affection du matin pour Fiona Holiday ne faisaient pas bon ménage. Pendant la pause, il s’était planté face à une infirmière qui portait une blouse avec un motif arc-en-ciel. Seth aimait les arc-en-ciel, en soi, il préférait les nuages mais les arc-en-ciel n’étaient pas mal non plus, ce matin il n’en avait strictement rien à faire, elle aurait pu être toute nue que—

Fiona.

Un long frisson le mit tout raide. Il y a un milliard d’autres raisons pour lesquelles il pourrait l’être, dans de meilleures conditions, en meilleure compagnie, sans vêtements si possible mais Seth n’était pas d’humeur en fait… Seth était… apathique. L’apparition soudaine de Monroe sous son nez lui remonta au cerveau si vite qu’un point sur son crane le démangea. Seth planqua sa main libre dans une de ses poches, il était sur son lieu de travail. Oui ça lui revenait maintenant. Il renifla sans transition. Monroe aurait pu être Cerbère à l’entrée des Enfers, ça n’aurait pas fait grande différence. Il était en pointillés en tout cas, parce que Seth voulait lui dire que sa figure était du genre « mouchetée ».

Réveille-toi !

- …Ah, Monroe. Refermer ses mains encore chaudes sur du vide le fit à peine tiquer, les paupières battaient avec plus ou moins de coopération, la caféine agissait mais le coeur faisait dans le trouble érectile, niveau réaction. Seth partait ensuite en pompe, tant et si bien qu’il bégayait, magistralement. M-Mais Monroe, tu pourrais parler autrem-ment. Seth envoya une tape vers l’arrière de la coquille vide qui servait de tête à Joseph la crasse mais son naturel bon garçon reprit le dessus, il se déroba, il n’avait l’air de rien.  

Joseph Monroe le chien sans laisse, Seth se démenait pour tenter d’en trouver une invisible et visiblement, il échouait car il commençait à siffler du nez sans que rien n’en sorte. Il était tout vide et Monroe déballait connerie sur connerie, ça faisait repartir le moteur, même s’il calait avec Ferguson taille réduite. Fiona. …Suis-moi Monroe, tu veux pas que je t’apporte un fauteuil roulant, quand même? T’es sûr que t’en fais pas un peu trop? Micro-fissure ou bien sourire sur sa bouche? Nul ne saura.
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MessageSujet: Re: the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette)   the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette) EmptyLun 1 Juil - 19:26

Joseph ne put s’empêcher de faire la moue : il était contrarié. A la manière des chiots indisciplinés, lorsqu’il donnait un coup de dent, il s’attendait à deux réactions types : la première, qu’on lui mette un grand coup de pied dans le flanc, la seconde, qu’on fasse mumuse avec lui, quitte à y perdre une ou deux phalanges. Et là... Ferguson mouftait à peine ! Il s’était contenté de mimer une taloche sur son crâne avant de se raviser, comme pour dire : finalement, pas de grattouilles sur le museau, à la niche, mon grand ! Monroe se sentait lésé et de ce fait, se mit à fixer Seth de ses mirettes coincées entre deux paupières tombantes; la couleur céleste habituelle baignait les ras de cils du jeune homme et l’étroitesse de son regard faisait qu’il était impossible de dire avec certitude ce que le bâtard pensait des bégaiements surpris du simulacre d’homme accompli qui lui faisait face.

Le gamin Ferguson arborait une figure fatiguée, peut-être plus que lui : des cernes bosselées étaient gorgées de larmes, voluptueuses comme deux gros boutons de rose; Joseph avait envie d’appuyer dessus, histoire de voir si elles allaient exploser. Il avait du mal à croire que le mec qu’il avait en face de lui soit le même bourreau des cœurs dont Mal avait dépeint les exploits avec tant de jalousie. Néanmoins, il fallait être de mauvaise foi pour prétendre que Ferguson n’était pas un joli garçon : son masque d’amabilité suintant de ingénuité venait accentuer ses traits de jeune bourgeois. Malgré sa gaucherie, il puait l’aisance dans tous les domaines de la vie. Monroe tenta de retrouver le charme grisonnant de Ferguson Senior chez son fils, peut-être qu’il y arriverait en superposant les visages, en y ajoutant quelques années, en tâtonnant… Mais non. Seth semblait être fait d’une argile plus malléable.

Ils avaient l’air con, tous les deux : Joseph, entravé dans son tee-shirt de MNS couvert de rosée - enfiévré comme il était, il transpirait à grosses gouttes - et Seth, avec ses crocs et sa tenue d’infirmier, bleue comme la nuance discrète de ses yeux. Monroe fixait le torse de Seth, car sur la poche droite avait été brodé un nuage. L’image du cœur brisé que l’on avait tronqué pour du brouillard fit naître un rictus sur les lippes décharnées du blond. Effervescence au sein de son encéphale, alors Monroe délire : il imaginait la mariée aux cheveux incandescents tourmenter son cocu en jetant son organe encore palpitant au ciel; n’importe quel prophète qui passait par là - fruit du hasard, comme tous les prédicateurs - l’avait attrapé au vol, avait songé que le coeur de Ferguson était sacrément endommagé… Fallait sans doute le renvoyer à l’usine des corps… Aïe, aïe, aïe, grinçait le contremaître qui venait de faire son apparition, y’a pas moyen, direction le cimetière des coeurs, vous n’avez qu’à lui renvoyer un truc en échange, pauvre gars. Le prophète haussa des épaules et laissa tomber un nuage depuis la voûte, Seth Ferguson n’avait qu’à se démerder avec ce qu’on lui donnait. Et puis, un nuage, on pouvait toujours s’y agripper pour s’extirper d’un gouffre, n’est-ce pas ?

Ferguson avait très vite repris un air composé, très professionnel, très doux, il lui ordonna de le suivre et Monroe se leva de la chaise avec quelques difficultés.

Tu te moques souvent de tes patients ou tu réserves ça pour moi ?

Son cerveau dansait un tango déchaîné avec sa boîte crânienne, sa vision était trouble, sa respiration laborieuse, ses muscles fourbus et son coeur hyperactif. La voix de Joe bascule dans le vide alors qu’il peine à suivre les pas de l’infirmier :

Pourquoi tu crois que j’suis ici, Seth, pour me faire plaindre ? Oh, pour tes beaux yeux, probablement.


Joe savait pertinemment qu’il était loin d’être courtois, mais les moqueries de Ferguson l'agaçaient prodigieusement. Monroe détestait le dispensaire : trop de microbes dans l’air. Et puis, chez lui, visite médicale voulait rarement dire bonne nouvelle. Il ne tombait quasiment jamais malade, encaissait les coups jusqu’à ce que son corps n’en puisse plus, jusqu’au Game Over, en quelque sorte. Néanmoins, en apercevant un pot rempli de gourmandises pastels, Joseph ne put se retenir :

Si j’suis sage pendant la consultation, tu me donneras une sucette, ou y’a une limite d’âge ?


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MessageSujet: Re: the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette)   the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette) EmptyMar 2 Juil - 23:37


La nuit dernière alors que sur ses coussins mouillés de larmes Seth Ferguson ruminait, le flash de la lampe de sa voisine s’est pointé droit sur son nez de rongeur solitaire. Perdant l’usage temporaire de la vision, en sueur, Ferguson sautait sur ses pieds, s’avançait à la fenêtre, tremblait devant la baroudeuse, les mains gluantes en train de tourner la poignée comme elle le lui indiquait de ses vieilles paluches flétries, elle avait l’air d’un crabe. - Vous êtes tout nu. Il savait. Je sais, articulait Seth la bouche pâteuse.
La voisine de Ferguson avait beau être un sacré personnage, du genre à dire pendant les tours de jardin désemparés à l’oreille de Seth qu’elle « avait vu les autres… » ou bien « en avait un dans sa cave, regrettait de ne pas avoir de bunker » n’était pas aveugle, et visiblement Seth l’avait sous-estimée. Il se mit les mains sur le paquet en déglutissant, elle poursuivait. J’vois qu’vous êtes bien triste pourtant regardez comme vous z’êtes gaulé. Si j’étais un des z’autres j’vous kidnapperais. Rire plaqué contre la vitre, elle n’approchait pas non plus. Gretha était une dame isolée, sans enfants, sans conjoint ou conjointe mais elle n’était ni méchante, ni timbrée. Ça me rappelle un d’mes enlèvements. A petites doses, elle grimpait sur une toute autre planète, mais Seth s’accrochait, il n’arrivait pas à quitter la bulle silencieuse dans laquelle il comatait.  

…Pendant l’expérience, Gretha avait eu sur la tête une espèce de scaphandrier disait-elle avec aux extrémités des sangles, le métal tout froid contre sa figure. Gretha précisait ne plus se souvenir des points de pression qu’ils exerçaient sur elle, si ce n’est qu’elle avait le sentiment de mourir… et ensuite en plongeant ses yeux vides dans ceux de Seth, pleins d’eau, elle lui avouait vivre tout de même ensuite. La voisine baissa ensuite sa lumière et repartit dans la direction inverse, le visage de Seth peigné de rouge il était allé se recoucher en déglutissant, tentant plus ou moins de faire sens de ce qu’elle avait raconté. La tête sous l’eau, il connaissait, il n’était juste pas tout à fait convaincu de perdre la vie à chaque fois. L’échappée dramatique finissait par s’évacuer naturellement car les eaux usées de Silver Grove étaient ce qu’elles étaient. Au bout d’un moment l’odeur devenait homogène, on oubliait le musc déplaisant des chagrins.

Quand Seth se souvenait porter sa blouse glissante sous les doigts et bleu terne, il revenait. Pâle et avec la contenance d’une anémone, Joseph Monroe le surplomba en se levant et en y battant les paupières, Ferguson mit à hauteur de cheville son petit personnage triste dans l’eau de Joseph Monroe, il voulait sortir la tête de son bocal mais il craignait de tuer les poissons en train d’y tourner. C’était paradoxal, la façon dont il voulait aller bien, convenablement mener sa journée de travail et la propension qu’il avait à se jeter dans des draps imaginaires pour y dormir sans fin. De préférence debout.

Attendant d’avoir l’ancien marin à son niveau, Seth ouvrit la porte de la salle d’examen, il y en avait plusieurs mais pas sur tout un couloir non, par manque de moyens. Le père de Seth mâchait sa salade en s’en plaignant aux repas de famille. A l’intérieur l’air poisse embrassait les nuques. Seth avait l’habitude alors sous ses yeux posés sur des coussins encore humides, il souriait d’un joli croissant de lune, aussi aimable qu’il était né, il faisait son boulot. Il indiquait le gros fauteuil plastifié à Joseph et se traînait dans ce qui paraissait être une démarche paisible, sous le bruit du tissu frottant de son pantalon de service jusqu’aux placards pour s’y désinfecter les mains. C’était sans exagérer la trentième fois de la journée.

Ferguson attrapait deux gants dans une boîte rectangulaire, les claquait ensemble, frictionnait les extrémités pour les rendre souples et les enfiler, glissait de ses boules de marée jusque Joseph et démarrait d’une voix posée: Arrête de faire ta pipelette.

Je pense que tu entres dans notre « tranche d’âge » puisque tu en parles! Un filet d’air monta au nez de l’infirmier. Il zyeutait le pot transparent plein à ras-bord de consolation, ça lui évoquait vaguement son état émotionnel mais les traits coulants de Joseph l’appelaient et le remplissaient de sérieux. Qu’est-ce-qui t’amènes?
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MessageSujet: Re: the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette)   the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette) EmptyLun 8 Juil - 16:54

Ce matin, Monroe a renoncé à se faire beau en cachant sa myopie grâce à ses lentilles et avait enfilé les infâmes lunettes à triple foyer. Alors malgré le brouillard enfiévré qui ronge son champ de vision, Joe peut discerner le visage brodé de Ferguson, caractérisé par cette expression apaisante qui flotte autour de lui comme un gilet de sauvetage. Peut-être que Seth est piégé en pleine tempête, mais il semble que le déni constitue un radeau de la méduse à peu près convenable. Quant à lui, il s’accroche à ce rafiot de fortune en espérant que la prochaine vague qui jaillira de sa bouche ne les renversera pas tous les deux. Il ne peut pas s’en empêcher. Certes, physiquement, il est en mauvaise posture, mais le portrait que Mal dresse de Seth lui donne envie de mordiller, ne serait-ce que par loyauté aveugle envers son compère de toujours.

Mais, sagement, il décide de suivre l’infirmier à travers le long couloir du dispensaire. L’air recyclé sans relâche par une climatisation branlante dégringole sur son dos et Monroe est à deux doigts de défaillir : l’odeur de maladie lui prend les naseaux, un mélange de sueur, de sucs corporels nauséabonds et de désinfectant. Il se demande si Seth la sent également. Et surtout, s’il trimbale cette effluve dans la rue : Seth ou le garçon-peste. Mais à vrai dire, Ferguson fait très propret. Joe ne serait pas surpris d’apprendre qu’il nettoie sa carcasse avec le même gel douche que Fiona Holiday, histoire d’avoir au moins son odeur féminine comme souvenir.

Monroe entre dans la salle d’examen à reculons, il ne peut s’empêcher de songer à toutes les personnes malades qui ont passé ce pas de porte. Son trouble semble passer inaperçu aux yeux de Seth - faut dire qu’il doit pas bien y voir avec toutes ces larmes pendues à ses mirettes - qui lui indique un fauteuil qui semble tout désigné pour une séance de torture dans l’Tartare. Monroe frissonne à l’idée de devoir poser ses fesses là où tant d’autres s’étaient assis avant lui. M’enfin, la risette moelleuse de Ferguson s’étire jusqu’à le faire trébucher vers le fauteuil; mais faut pas trop déconner, son derrière effleure à peine le siège, histoire que. L'éructation marécage du désinfectant qui dégouline sur les paumes de Ferguson le détend, aussi bizarre cela puisse t-il paraître.

T’es sûr que ça va, Ferguson ? T’as l’air un peu ailleurs, si t’as besoin de repos, j’peux toujours aller voir ton père, j’connais le chemin. Ma foi, c’est sans doute la salle où y’a une file d’attente pleine de daronnes énamourées, assène Joe d’une voix rauque, alourdie par le désert dans sa gorge et l’ambivalence de sa remarque, pile sur la frontière entre le fiel perfide et une inquiétude légère.

Mine de rien, Ferguson lui fait de la peine : si Joseph avait été dans sa situation, le choc lui aurait été insupportable. Déjà qu’il avait mal vécu sa rupture avec Paul, alors qu’il en avait été l’initiateur et qu’ils ne vivaient même pas ensemble…

L’émanation tranquille de Seth adoucit néanmoins rapidement le malade, à la manière d’un bruit blanc que l’on écoute pour s’endormir. Comme il le lui demande, Monroe se met à énumérer, comme un enfant sage :

J’ai de la fièvre, des nausées, j’ai vomi, j’ai la vision trouble malgré... ça - il tapote les lunettes que l’on ne s’attend pas à remarquer sur la courbe de son nez - , du mal à respirer, je me suis évanoui et j’ai très mal au coeur. Comme si quelqu’un s’amusait à le serrer. Ça a commencé cette nuit... enfin, je crois. Joseph fronce les sourcils, ça tire l’ensemble de ses neurones vers le bas, ça fait mal.

Il ne mentionne pas la tâche et garde ce détail au bord de ses lèvres. Non seulement quelque chose lui dit que la trace rouge n’est rien d’autre que le fruit du hasard, mais en plus, il n’a pas vraiment envie d’avoir cette conversation avec Seth. Plus l’heure du diagnostic s’approche et plus Monroe se trémousse, terriblement mal à l’aise. La solitude l’a rendu encore plus féral qu’il ne l’était déjà et il appréhende le toucher imminent. Déjà qu’il n’aimait pas ça de la part de ses proches, alors le parfait inconnu qu’était Ferguson… Joseph était clairement tendu. Il ressemblait à une suricate qui avait aperçu une lionne dans les environs.


Un mauvais moment à passer, se dit-il en clignant des yeux derrière ses lunettes.
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MessageSujet: Re: the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette)   the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette) EmptyDim 21 Juil - 1:36


A s’y méprendre, Seth Ferguson possédait les caractéristiques d’un nouveau né: Crises de larmes à répétition, besoin automatique d’attention (de soins, de dorlotages, babillages à la chaîne et autres gazouillements dans sa direction). Il pourrait tendre les deux mains avec tendresse et attendre qu’on lui tire les pouces avec amusement. Physiquement, cependant il était adulte, un adulte relativement bien développé, plus que bien s’il n’avait pas été poussé dès le lycée sur une échelle allant de son grand-père à son père en passant par son oncle qui n’était pas trop mal. Le gène récurrent, l’oeil clair ou charismatique, le sourire généreux, les épaules larges mais la peau de nourrisson, il mélangeait les délices de la prouesse masculine. En comparatif, Seth n’était pas au niveau de son paternel mais il passait les tests de résistance de la gente féminine (ou non) avec grand succès en cassant absolument le fil conducteur, elles cédaient, peut-être, sans doute parce qu’il était doux de nature, comme maintenant lorsqu’il remontait le t-shirt baigné de sueur de Joseph Monroe pour écouter son coeur en plaçant la coupole du stéthoscope contre la poitrine du malheureux.
- Hm— on va voir ça. Les yeux tous bleus de Seth filèrent dans le néant dans un moment de concentration, d’un côté il avait conscience que si Monroe était là et non pas cloué dans un lit, c’est qu’il pouvait tenir debout, rien de bien méchant. Si tu étais à l’article de la mort peut-être que mon père se serait chargé personnellement de ton cas, je pense que tu es à moitié tiré d’affaire pour le coup.

Sous son jour, le meilleur, Seth se serait réjoui, parce qu’il avait tendance à s’illuminer pour n’importe quoi mais tout de suite il était fade, comme la dernière gorgée de café censée le remettre sur pied. Monroe et lui avaient en commun une tendance à, d’une façon ou d’une autre catapulter leurs nuits mais Seth aurait vu une explosion de rouge lui éclater sur la figure s’il avait dévoilé que le seul moyen de faire ça était de se lover dans les bras d’une inconnue, aux cheveux longs si possibles, avec des ondulations comme des vagues à la place des cheveux.

Dans le mouvement du métal il diffusait le contact froid de l’objet au maître nageur et c’est parce qu’il est distrait par le battement régulier mais emballé que Seth néglige cette délicatesse précise - celle qui balayée donne aux gens tout sauf l’envie de consulter. - Quoique très vite, Ferguson Junior se brosse d’un sourire fugace et retire le bitoniau pour épargner la bête fébrile, celle a deux doigts de partir en trombe dans une énième réplique bien moulinée et dont l’articulation parvient à plier les cils étonnement déployés de Seth, comme s’ils avaient été toujours intacts, toujours parfaits, épais et égaux, Joseph les plissait d’une animosité entre les lignes. Tu dors mal la nuit? Tu m’as l’air assez anxieux. L’infirmier attrapa l’appareil de prise de tension, qui souvent faisait reculer les patients sur dix centimètres mais c’était une routine agréable pour Seth qui déroulait le brassard avec le geste de l’habitude, il l’enroulait autour du bras de Joseph, le rabattait assez serré, même un peu trop. Si tu as eu une querelle d’amoureux c’est le moment de te confier. Seth n’était pas du genre à soupirer, surtout à moitié dans un rire mais disons que Monroe venait d’appuyer sur l’interrupteur, celui qu’on cherche à tâtons pour le trouver une fois sur deux, abandonner dans l’autre cas et avancer dans le noir total.
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Joseph Monroe
Joseph Monroe
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Télégrammes : 207
Pièces : 2976
Alias : Chloé
Portrait : Finn Cole - avatar : HOODWINK
Masques : Patricia
Disponibilité : Bof

Métier : Maître-nageur
En quelques mots : Solitaire, apanage de mauvais garçon, terriblement anxieux, bagarreur, faux méchant
Curiosité : Facilités exacerbées avec les chiffres, passion pour les maths en général
Aptitude : Instinct animal (dormant)


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MessageSujet: Re: the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette)   the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette) EmptyVen 26 Juil - 12:29

Ni Joe ni son père ne parvenaient à apprécier le neurologue qui suivait le dossier de Bill depuis quelques années maintenant. Mr Johnson était pourtant sympathique, Joseph n’avait rien à lui reprocher sur son professionnalisme, ni sur sa bonhomie. La qualité de vie du patriarche s’était drastiquement améliorée depuis qu’il fréquentait le médecin et en conséquence, celle de Joseph aussi. Néanmoins, Mr Jonhson avait les mains moites et une habitude méprisante, celle qui consistait à décomposer les mots de plus de trois syllabes : Do-né-pé-zil, anti dé-pre-sseurs, co-gni-tif… Si Seth avait les mains moites, les gants en plastique le dissimulaient à merveille. Joseph avait terriblement envie de rentrer le ventre par coquetterie, mais son abdomen se révolta et fatigué par les vomissements, décida de son propre chef de rester bien en place. Cependant, tout portait à croire que son infirmier portait très peu d’attention aux poignées d’amour de Joe, qui en réalité ne pouvaient être devinées qu’au toucher.

Joe sentait son coeur battre contre l’acier, petit animal au rythme effréné, mais aux explosions rigoureuses, prévisibles, presque rassurantes dans leur régularité. L’inné avait doté Joseph d’un coeur aspirant à la chute libre, l’acquis l’avait poussé vers une fréquence plus lente. Parmi les nombreuses manifestations physiques du stress, il était uniquement coutumier des maux de têtes, des nausées, des maux de ventre, des rougeurs, mais pas des palpitations cardiaques. Il avait au moins échappé à ça.

Me voilà rassuré alors, souffla Joe, qui, dans les faits, n’était pas si déçu.

  Il ne pouvait s’empêcher d’avoir l’air sarcastique, même si en réalité, le soulagement venait l’étreindre de sa certitude confortable. Un peu de repos et tout irait bien. Cela lui convenait. Le constat semblait également convenir à Seth Ferguson, malgré son visage tout mélangé. C’était bizarre, comme si quelqu’un avait fait courir son pinceau sur les paupières tombantes de Seth dans le but d’occulter toute vie de son regard. Tuer une étincelle vivace, figer la mirette dans une mollesse indifférente. Visiblement, quand Fiona l’incendiaire avait piétiné les rêves d’amour de Ferguson, elle ne l’avait fait qu’à demi, ou alors Seth lui-même n’avait pas encore choisi son camp : dépression nerveuse ou espoir qui bourgeonnait à la suite de la lecture de l’horoscope quotidien ?

Visiblement, les étoiles qui régissaient le ciel de Seth Ferguson étaient d’humeur guerrière, car le claquement du caoutchouc sur son bras droit semblait être le juste retour de toutes les moqueries qu’il avait pu proférées lors des dernières minutes.  

Non, non, ça va, au contraire, si je me pose quelque part, je m’endors, répondit-il.

   Enfant, il avait fait ses nuits rapidement et malgré sa propension à faire des mauvais rêves ou à se faire du mouron pour tout et n’importe quoi, il avait un rythme de sommeil relativement régulier. C’était tout de même curieux, mais bon, ce n’était pas Joseph qui allait se plaindre d’un moment d’accalmie que son cerveau lui offrait. En revanche, Seth Ferguson revenait à la charge avec ses questions que Joe trouvait franchement intrusives et hors de propos. S’il était en manque de romanesque dans son existence, ce n’était pas en discutant avec Joseph qu’il allait satisfaire ses besoins.

J’savais pas que t’étais psy. Tu nettoies les chiottes aussi ? Petite pause, Joe reprend : Mais non. Pas de “querelles d’amoureux” comme tu dis. De toute façon, j’vois pas l’rapport, fit-il remarquer d’un ton bourru.

Quand bien même Joseph aurait eu un amoureux, il n’était pas du genre à se “quereller” inutilement. Au grand désarroi de sa soeur, il était même plutôt passif dans ses relations, si les autres étaient heureux, Monroe l’était aussi, c’était aussi simple que ça. Le bien-être de ses partenaires, de sa famille et de ses amis influait énormément sur le sien et de ce fait, Joe n’aimait pas créer du conflit pour rien. Il soupçonnait plusieurs de ses proches, notamment Brie ou Micky, de croire qu’il se faisait marcher sur les pieds à longueur de temps, mais à vrai dire, Joseph savait ce qu’il voulait. S’il fallait rentrer dans le tas, il le faisait. S’il se laissait faire, c’était uniquement car cela lui permettait d’obtenir ce qu’il désirait. Néanmoins, sa dispute avec Sadie l’avait poussé à réfléchir : peut-être qu’être un peu plus égoïste n’était pas une mauvaise idée. Dans les faits, il était comme un chien qui ramenait des cochonneries dans l’espoir qu’on lui gratte les oreilles. Qui sait, peut-être qu’une fois que l’on avait vu à travers son illusion de gros dur, on pouvait clairement lire sur son front qu’il était un garçon sensible qui aimait chouchouter les gens autour lui. C’était bien pour ça qu’il n’était pas d’un naturel amical, faudrait pas que tout le monde en profite, ce serait tout de même bête pour lui ! Le souci, c’était que quand les gens s’habituaient aux petites attentions, celles-ci devenaient toutes ordinaires, voire ennuyeuses.

M’enfin, ça ne l’étonnait pas plus que ça, les gens étaient pourris gâtés et ingrats.
Lui, le sandwich au poulet que lui offrait Jackie Young lorsqu’elle pointait le bout de son museau à la piscine lui ferait toujours plaisir.  
               
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MessageSujet: Re: the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette)   the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette) EmptyJeu 1 Aoû - 19:49


- Ça m’arrive.
L’absence de protections aux pôles de son existence rendait l’esquive facile, pour Seth, il ne voyait pas souvent les provocations, il nageait autour et se contentait de plus ou moins saisir la portée des mots, en somme, il était sacrément tiède. Il ne fallait pas avoir honte de préserver la propreté des locaux.


Ferguson Senior envoyait quelques patients errer dans la direction de Seth pour le stimuler. D’abord, il avait pour philosophie le travail, ce qui était cocasse quand on sait que le T de travail rejoint le T de torture. Se remettre d’un coeur brisé? Evidemment, la réponse était de multiplier les heures au cabinet et qui le contredirait, sûrement pas Seth qui lui vouait une admiration déraisonnable.
Le paternel était à un âge où il s’ennuyait, où il lui suffisait de palper pour dire si oui on non il fallait passer aux antibios, tirait sur la langue de ses patients juste pour se marrer un coup, il avait les fils sociaux très distendus et depuis, son humour allait en empirant mais puisqu’il était charmant, les parties de Simon Says allaient bon train sous l’autorité du médecin de famille. Disons qu’il se lassait, dans une petite ville comme Silver Grove, on ne déployait pas de moyens fous pour développer les services du dispensaire, quelque part, il avait fait du lieu son terrain de jeu et il aimait tirer les ficelles, surtout quand des infirmiers empotés traînaient dans le coin sans but, l’oeil vitreux. Tels Seth. 



Donc, Seth, se retrouvait à devoir guider les mollusques servant de patients pour éventuellement résoudre l’énigme du jour, sauf que dans le cas de Joseph, vraiment, il avait du mal à se prononcer. Il avait descendu une sacrée quantité de caféine, pour sûr mais ça avait tendance à booster sa réflexion, non pas l’inverse. Aussi si son sourcil soyeux s’enfonçait et remontait, dans une vague offensée, c’était davantage parce qu’il redoutait les moqueries de son père que parce que Joseph était carabiné à la descente verbale, il était dans les sous-sols de la décence et si Seth avait été moins constitué de ouate qu’il ne l’était aujourd’hui, alors Monroe aurait probablement eu besoin des services de l’adoré Ferguson I.

Malheureusement pour les fantasmes enterrés de Joseph sous à peu près vingt et une nuit de rêves foudroyants, Seth comptait tirer cette histoire de nausées et autres vomissements au clair. Son père ne lui aurait quand même pas envoyé une grippe? Ça n’était pas très sérieux ou responsable, d’ailleurs. Les maladies du sommeil posent plus de problèmes que tu ne penses, mais puisque tu dors bien.


Sorti de son état de végétation, le Ferguson et ses yeux de lagon couraient de long en large en tentant de venir à bout du doute, à ce stade il ignorait si il était encore qualifié pour le job, car il aurait pu fondre en larmes pour moins que ça mais Joseph l’avait pincé et définitivement la trace toute rouge marquait. Seth souffla et leva deux honnêtes billes palôttes sur l’ex-marin. Déshabille-toi s’il te plait, j’ai dû louper quelque chose.  
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☾ Le Bâtard ☽
Joseph Monroe
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MessageSujet: Re: the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette)   the stars in front of you; too tempting not to touch (chaussette) EmptyVen 9 Aoû - 15:56

C’était probablement une réflexion idiote, voire carrément déplacée bien qu’aux fondements parfaitement innocents. Cependant, Joe ne pouvait s’empêcher de songer que les iris délavés de Ferguson étaient bien jolis, même si ceux de son père avaient plus de caractère. C’était comme deux tâches d’aquarelle qu’il aurait pu barbouiller sur la gueule froissée de Seth si Joseph avait été assez désaxé pour lui voler des larmes et faire de son visage une toile. Décidément, Fiona Holiday était sacrément conne. Planter son promis devant l’autel, quelle idée !  Pour Joe, c’était franchement inconcevable. Il fallait être d’une bassesse relativement inégalable pour briser une promesse d’engagement aussi importante, mais d’un autre côté, lui qui n’avait de toute façon pas le droit de se marier n’avait probablement pas lieu de siéger au sein du jury populaire de Silver Grove. 

Néanmoins, là où Monroe pouvait comprendre ladite Fiona, c’était qu’on ne pouvait décemment pas s’unir avec un mec qui portait des jeans deux fois trop grands et qui arborait un tel épi sur le crâne. Tant de laisser aller à même pas vingt-cinq ans n’augurait rien de bon pour la suite. Ferguson père avait autrement plus de prestance, n’en déplaise à ceux qui ne voyaient pas l’intérêt de se pâmer pour un homme de plus de quarante ans. Il avait déjà aperçu Seth en train de faire ses courses en Crocs; rien de tel pour lui couper l’appétit et lui faire reposer son paquet de biscuits extra sucrés. 

- Ahem. Tu sais, nettoyer permet de ranger une tête encombrée, commenta Joseph d’un air entendu à mi-chemin entre l’indifférence et le cynisme. 

C'était une drôle de philosophie, d'autant plus qu'affalé sur le fauteuil d'examen avec son menton au creux de sa main, Joe ressemblait au penseur de Rodin, même si la comparaison ne lui aurait jamais effleuré l'esprit. Ce qui ne lui effleurait pas non plus l'esprit, c'était de faire mine de s'intéresser à ce que racontait Seth Ferguson, bla bla bla, maladies du sommeil, comme on disait chez les Monroe, bien que Joe ne soit pas adepte de la pratique, un doigt de cognac et le dodo est immédiat.

- Tu m’en diras tant, rétorqua t-il.

Ce n'était pas très poli, mais à vrai dire, Joseph avait terminé le lycée depuis cinq ans maintenant, il n'avait pas envie que Seth lui fasse un exposé sur les conséquences effroyables des divers troubles du sommeil. Ce serait sans doute intéressant, mais il n'avait qu'une seule envie, couper court à l'examen. Ce fut bien pour cette raison qu'il ne se comporta pas en bonne sœur mijaurée lorsque Ferguson lui demanda poliment de se déshabiller.

- Si c’est nécessaire...

Soutenir que se retrouver en slibard devant Seth ne le gênait pas serait un mensonge, mais d’un autre côté, c’était un passage nécessaire. Joseph dut se tortiller pour se sortir de son tee-shirt qui lui collait à la peau et une fois torse nu, il s’employa fermement à plier plusieurs fois son bleu de travail et à en lisser le tissu souillé par la sueur afin qu’il n’y ait plus aucun pli en vue. Mine de rien, l’opération prit tout de même deux, trois minutes, entrecoupées par les grognements inaudibles de Monroe lorsqu’il estimait que le tout n’était pas assez impeccable. Le même cirque se reproduisit avec son short, en plus rapide cependant : Joseph n’avait pas pour habitude d’exhiber ses talents domestiques en sous-vêtements.

Objectivement, Joe était plutôt bien fait. Il n’était pas exempt de quelques caractéristiques physiques qui virevoltaient entre défauts et qualités selon l’oeil qui se posait sur lui : une peau abîmée par le chlore mais mouchetée de grains de beauté, quelques vergetures en éclairs sur ses flancs, des hanches discrètes et des jambes suffisamment arquées pour sous-entendre une souplesse qui lui permettait de transformer ses chevilles en chewing-gum lorsqu’il fallait tout donner au dos crawlé. Vu son manque de souplesse spirituelle, on aurait pu croire que son corps était rigide comme du vieux bois, mais c’était loin d’être le cas.

Cependant, pour une fois, Joe n'était pas vraiment préoccupé par le fait d'avoir l'air gauche en caleçon. Il s'inquiétait bien plus à propos de la tâche. Il n'avait pas remarqué d'évolution au cours de la journée : lorsqu'il avait vérifié pendant sa pause, la rougeur était toujours aussi volumineuse, ses contours tout diffus comme ceux d'un morceau d'agrume vidé de son jus. L'inflammation était striée en son centre, de manière confuse et irrégulière, quant à la couleur, elle était trouble, à mi-chemin entre le lie de vin et le carmin sombre. Au delà de ces fioritures, elle ressemblait pour Joseph à une grosse fleur aux pétales écrasées, d'un rouge tout crade.
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