bleue, saignante, à point, carbonisée ☽

i. please introduce yourself.
ça part sur de la poisse à tous les étages, sur le père qu'a la queue qui gratte et sur la mère qui vaut pas trois clopinettes à chanter dans les vieux karaokés - elle aime se croire bonne chanteuse, bonne danseuse aussi. lui qui bosse dans la scierie, qui à la fin du boulot s'enfile sa binouze et revient chancelant, le sourire con sur la face - au moins il aura eu de quoi faire semblant d'être heureux. y'a elle qu'est serveuse, qu'aurait aimé être la dalida de sa génération - qui à la place s'enfume dans quelques pétards durant sa pause, la jupe toujours coincée dans sa culotte blanche de virginité défoncée. puis y'a les trois gosses, y'a joe l'aîné qui tire tout le temps la gueule et donne la sensation qu'il a trop vécu, y'a bobby le second qu'est trop jeté pour savoir prendre bien soin d'une plante verte, et y'a brandi, qui rien qu'avec son blase pue le fade à quinze kilomètres - de toute manière, brandi, elle était même pas désirée, c'est le résultat d'une capote qu'a craqué dans une bonne baise dans les chiottes où bosse maman.

y'a bobby qui fume tout le temps, qui boit parfois et qui baille surtout, y'a bobby qui s'emmerde dans son quotidien et cherche de quoi aller plus haut. y'a bobby pas vraiment plus en décalage que les autres - mais qui aimerait au moins mourir de manière magistrale. y'a bobby qui se capte rarement à midi, qui préfère de loin les démons de minuit - puis qui danse un peu trop sur tears for fears, talk talk, bowie, queen et INXS, qui voue un culte à prince aussi. y'a bobby qui se ronge les ongles, qui se fout parfois du rouge à lèvres sur la gueule pour se donner un peu plus de couleurs, y'a l'éternel second qui veut pas vraiment marquer les esprits - juste trouver de quoi vibrer. y'a bobby qui s'enchaîne karate kid et breakfast club trois fois dans le mois à tout casser. y'a bobby qu'est sur le fil et qui parfois se sent décliner - même s'il a envie de se pencher, juste pour voir à quoi ressemble le fond.

ii. mean streets of silver grove.
pas possible de le sortir, de le jeter sous un soleil d'été, paraît qu'il se met à cramer le crane, sans pour autant fondre comme polaroid jeté sur une autoroute en plein zénith. paraît qu'il devient tout rouge, que y'a des cloques qui se mettent à squatter des jambes jusqu'à sa face taillée dans de la vieille roche calcaire. ça a un nom aussi, même si y'a eu un temps d'adaptation avant de piger les mots, lucite polymorphe, à pas blairer les rayons, pour ça qu'il redoute l'aube plus que le crépuscule - qu'il a la nuit en maîtresse divine, là où les monstres montrent enfin le bout de leurs pifs.

iii. we're all mad here.
Parlez-nous de la curiosité de votre personnage, comment et depuis quand elle se manifeste et comment elle l'affecte. (environ 100 mots minimum)

iv. something strange in the woods.
dans le noir faut savoir s'y fondre, s'y acoquiner, dans le noir faut apprécier les quelques sources lumineuses, dans le noir il y prend son pied d'enfer. parce que bobby il a bien du cul de pouvoir devenir qu'une ombre qu'apparaît sous les lampadaires, c'est qu'il fait flipper en plus ce con, c'est qu'il s'y amuse comme un chiard de six ans dans un rayon jouets. c'est à se prendre pour celle de peter pan - c'est à se dire qu'il est un peu double, qu'il a même tout de l'horreur qui se cache sous le pieu. c'est rien de bien folichon à bien y penser, il a pas la même gueule qu'un bon héros de comics, même si quand il est sous cette forme, c'est possible de lui passer au travers - sans le reconnaître pour autant, c'est qu'une silhouette sans prunelles, sans bouche, c'est le reflet fantôme des phobies nocturnes.