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 You got two black eyes from loving too hard {Mackie}

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MessageSujet: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyMer 5 Juin - 18:48





You got bleached out eyes from the valley sand
And a black tar palms keep weeping your name
I couldn't change ya, oh
Couldn't ever try to make you see, no

@Jackie Young


Tu comptais même plus les merdes dans lesquelles tu te fourrais. C’était devenu une habitud, une nécessité de courir après le danger, de vivre dans la panique, l’empressement d’une fuite chaotique gorgée d’adrénaline. Cette fois, ce n’était pas la mer à boire, une simple histoire de lâche, évidemment. La demoiselle semblait pourtant ouverte à la discussion -et même carrément plus- avec son petit top moulant et ses grands yeux verts. Mais son petit-ami, à l’inverse, était fermé à toutes formes de partage sexuel, à ton plus grand dam.

Il a gonflé ses biceps, t’as fait chauffer tes cuisses. Il a gueulé comme un dératé, t’as fermé ta gueule trop ouverte. Il a fait tremblé le trottoir à chacun de ses pas, t’as filé comme une flêche sans attendre la suite. Les gens t’ont à peine vu, tu t’es mêlé au courant d’air avant de trébucher sur un vilain petit cailloux. Galipettes à la chaîne, tu t’es relevé aussi vite que possible avant de comprendre dans quel jardin ton nez s’était retrouvé. T’avais une chance de t’en sortir.

Facile, une dizaine de pas, éviter la branche d’arbre, petit saut, gouttière rouillée -attention à pas trop s’y agripper histoire de pas tomber-, les doigts coincés entre les tuiles, on se balance, juste un peu et le rebord de la fenêtre amortis l'atterrissage. T’as toujours le coeur qui s’emballe quand tu fais de l’escalade. Mais bon sang, qu’est-ce que c’est cool.

La fierté est restée sous la jupe de cette gonzesse super chaude et t’es là à tambouriner contre la vitre avec ton petit air de chien battu. « JACKIE, OUVRE-MOI ! Y’A UN GRAND MALADE QUI VEUT MA PEAU. ». Heureusement que c’est pas la première fois, elle pourrait presque te laisser mourir dehors. (Elle peut pas faire ça, elle sait que ton fantôme viendra la faire chier dans son sommeil.)  

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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyJeu 6 Juin - 23:46

Petite on lui disait qu’un jour le ciel nous tomberait sur la tête à tous et elle l’attendait encore. Elle se demandait comment ça se passerait, s’il s’agirait plutôt d’éclairs ou de d’avalanches en plein milieu de l’été dans l’Oregon. Elle imaginait la neige recouvrir tout le quartier, son petit corps étalé dedans pour faire des anges. Elle était bien au courant, en entendant tambouriner à la fenêtre qu’elle était loin d’être au purgatoire, encore moins au paradis.

Sa tête se penchait pour qu’elle voie bien au travers du motif que Barnes avait laissé sur la table basse à côté de ses trente-deux clopes, d’un canif et d’une carte postale gentiment envoyée par Maman. Pour blaguer, Jackie lui avait demandé si elle avait fait un enfant à quelqu’un dans un autre Etat. Le sourire de son beau-père s’était à moitié décomposé d’inquiétude. A ce stade elle ne lui en voulait plus. A  l’envers, les pubs à la télé n’avaient aucun sens mais en avaient-elles d’ordinaire?

Jackie sauta sur ses jambes de sauterelle et se planta devant la fenêtre en jaugeant Malcolm Grayson de là où elle était. Une épingle à nourrice sous la langue, elle lui lançait un regard gris sans émotion particulière avant de s’avancer le plus lentement du monde vers la porte d’entrée.

- Il t’arrive quoi?

Derrière, la furie s’approchait, c’était donc ça, l’apocalypse?

- Ah.

Jackie se poussait plus ou moins de l’encadrement de la porte, tirant sur son bras mobile, dévoilant quelques gribouillis allant des mains aux coudes, rien de nouveau sous le soleil sauf peut-être le prix doublé sur la tête de Mal le maudit, mort ou vif, on en voudrait quand même pas.
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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyVen 7 Juin - 1:01





D’aussi loin que tu t’en souvenais, tu finissais toujours pas te cacher dans les jupons de Jackie quand t’avais un problème. Pas ceux de ta mère. Pas ceux de ta soeur. Ceux de Jackie. Parce que Jackie, c’était un peu comme cette statue de bronze dans les villes du sud, les silhouettes immobiles de héros du passé, visage sculpté qui faisait trembler les poulettes quand elles le fixaient trop longtemps. Elle éloigne les mauvais esprits, aide les âmes en peine, même si dans ton cas, t’étais une espèce de loup avec un peu de laine de mouton pour faire illusion.

Tu la voies trainer des pieds, tu te dépêches de retourner sur devant la porte d’entrée, tu fais des clins d’oeil à la faucheuse dans ta précipitation et tu la laisses pas vraiment finir sa phrase que t’es déjà planqué dans son salon, à soupirer comme une fébrile victime. « OH PUTAIN J’AI CRU QUE J’ALLAIS Y PASSER, OUF. ». Un battement de paupière et t’es déjà à l’aise, bouteille de bière piquée dans le frigo, la capsule qui pulse au bout de tes doigts, une gorgée pour célébrer la survie de la journée. « J’te jure, si j’avais su qu’elle avait un copain, j’aurais attendu qu’on soit dans le parking. Puis, sérieux, qui sort avec des armoirs à glaces par PLAISIR ? Heureusement que je l’ai pas pécho, cette nana. A tous les coups, elle doit avoir des fantasmes ultra chelous, genre manger du pudding sur mon torse ou baiser avec des chaussettes à fleurs, j’sais pas. C’est joli ça, montre. ».

La bouteille tremble encore sur la table, t’as déjà les doigts autour de son avant-bras, à contempler les motifs du jour. Pause. T’as les pupilles qui s’affolent. Ça passe des pieds à la tête, les cheveux habituellement désordonnés, la même gueule blasée -petit haussement de sourcils qu’elle te réserve pour te montrer que t’es qu’un gros lourd-, mais t’as un sixième sens qui te tire les oreilles, tu plisses les yeux, croises les bras, y’a quelque chose de louche. « Dîtes-moi, Jacqueline Young. Vous n’auriez pas changé de parfum, à tout hasard ? Non parce que … vous puez le sexe. ». Oh, Mal, si t’étais pas un si gros queutard, on pourrait presque croire que t’es parano’.

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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptySam 8 Juin - 1:11

Ils s’étaient gavés la panse avec des pêches toute l’après-midi, si Malcolm Grayson pouvait renifler quoique ce soit dans le taudis des Young-Barnes, c’était bien les fruits juteux ramenés du marché au matin.

Jackie frissonne, la condensation laisse un effet glaçon sur ses ailes fines de jeune pousse, elle tente de suivre la machine Mal qui comme d’habitude tourne à plein régime. Le jour où il faudra changer les piles, elle sera la première à s’inquiéter, en attendant elle suit sous ses épais sourcils les mésaventures du bouffon à rollers, tentée de le pincer dans un élan qu’il lui donne à travers ses cinq mille volts d’énergie pure.

Son travail de minutie a l’air particulièrement mis à mal aujourd’hui, c’est comme si elle avait vidé une calculette sur ses poignets avant de secouer timidement pour étaler une équation digne des plus torturés mathématiciens. Le rendu la laissait dubitative, elle laissait son comparse observer, se demandant si oui on non elle trouverait un seul nouveau pet à son casque, mais rien. Il était né avec l’étincelle du lâche dans les yeux, détaler ça le connaissait. Pas une égratignure.

Young loucha en traînant sur ses phrases, pour partir sur les chapeaux de roue il n’y avait personne d’autre mais quelque part la perspective imposée par Grayson faisait monter des angoisses dans la colonne vertébrale de la raisonnable jeune adulte qu’elle s’acharnait à rester. Jackie mordit son épingle avant de la coincer dans le chignon qu’elle forçait à tenir.

- Tu as probablement oublié de passer aux toilettes après ton dernier rapport, d’où l’odeur.

Elle passait un pouce sur sa langue et venait frotter la petite tache sur la joue de Mal, si seulement il n’y avait que ça pour la déconcentrer.
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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyMer 12 Juin - 15:21




Jackie, elle s’étalait jamais sur quoi que ce soit. Sa vie, ses amours, ses emmerdes, elle se contentait de regarder par la fenêtre en changeant de temps à autre la station radio pendant les balades trop longue avec les Fire Fighter. Toi, t’étais un livre ouvert. Pas foutu de garder ta langue dans ta bouche, autant pour les secrets embarrassants que pour les échanges langoureux. Et le peu d’informations confidentielles que t’arrivais à mettre sous clef, Jackie avait qu’à battre des cils pour trouver la combinaison.

Chez les Fire Fighter, les conversations sentimentales se perdaient dans le flot de conneries de grands enfants. Avec le groupe entier, tu pouvais parler de cette petite rousse que t’avais serré dans le lit de ses parents mais t’étais incapable de détailler tes ébats avec ce garçon percé à l’arcade. C’était pas une question de confiance, ou de proximité. T’étais juste pas prêt à en parler aussi ouvertement. Peu importe que le groupe soit au courant ou non.

Mais là, y’avait que toi et elle, elle pouvait te parler. T’étais pas le plus sérieux, t’étais pas le plus discret, tu te moquais tout le temps, toujours à côté de la plaque, l’esprit à dix endroits à la fois, une teub à la place du cerveau, elle avait dix mille raisons de pas se confier sur sa vie amoureuse. Mais le bon point qui écrasait tous les autres, c’est que t’étais un de ses meilleurs potes. Quoi qu’il arrive, tu t’enfuirais jamais en courant devant Jackie.

Tu lui tournes autour, l’air dramatique. « Allons, Mademoiselle Young, vous me sous-estimez ! Je me débarrasse toujours de ce parfum si particulier. Ça attire les petits copains enragés. ». Ce qui est justement la raison de ta présence ici. Tu plisses les yeux alors que le pouce de la brune vient te ravager la joue. Tu rechignes. « Je suis sûre que t’as quelqu’un en ce moment, pourquoi tu veux pas me le diiiiiiiire ? Je sais garder les secrets, tu sais ? ».

Jackie le sait, que tu lâcheras pas l’affaire. Et tu comptes bien être le plus chiant de tous, jusqu’à ce qu’elle craque. « C’est un mec que j’connais ? Le mec du comic-store qui louche ? Celui de la salle d’arcade avec une verrue dans le cou ? Le bel étalon qui surveille les gosses à la piscine du nom de Joseph Monroe ? ». Mal, cache ton sourire libidineux, ça te donne une tête à claques.


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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyDim 16 Juin - 0:46


Dans un univers où il suffisait de passer The Clash un peu plus fort dans la voiture pour ne pas écouter les discours interminables d’un des garçons au fil bien décousu par la consommation de substances illicites, les conversations coupaient facilement court.
Malcolm l’impressionnait, il s’était vidé à moitié les poumons en fonçant à toute allure dans le voisinage, ça ne surprendrait d’ailleurs pas Jackie qu’il ait embarqué avec lui une ou deux des célèbres barrières blanches du quartier. Alors elle se demandait sérieusement, même après toutes ces années où il trouvait tout son carburant.

La drogue. Passons.

La Fire Fighter, s’enfonçant dans le canapé planta une main sur sa figure pour l’écouter déballer un nombre d’informations abracadabrantes, suffisamment pour qu’on l’enferme prochainement dans un laboratoire dans le but d’évaluer ses capacités cérébrales. Young ne lui dirait pas de peur de l’entendre tourner toute l’après-midi mais il excellait dans l’art de parler, il aurait pu gagner n’importe quelle élection s’il s’était lancé dans la politique mais il aurait aussi légalisé le déplacement universel en rollers et cela, elle ne pouvait aucunement le concevoir.

Bercée par la balance facile de sa personne muette et du grand orateur Grayson, Jacqueline Young commençait à trouver ses paupières lourdes jusqu’à ce qu’il appuie comme un enfant de cinq, six ans sur tous les interrupteurs, créant un phénoménal court-circuit. « T’as mis qui en rogne cette fois? » Elle s’était dressée avec cet air décisif dans le regard comme si elle s’apprêtait à lui afficher l’écran Game Over de ses pupilles à peine dilatées. « Joseph? T’as des vues sur Brie? C’est pour ça que tu parles de lui? » Elle avait formé accidentellement un minuscule cratère entre son nez et sa bouche, il lui avait appuyé dessus et elle se retenait de rebondir.

Elle taisait aussi l’alarme capricieuse dans son cerveau, Jackie aurait préféré avoir eu la volonté de se taire, mais ignorer Grayson ce n’était pas son genre. « Mal. On te confierait même pas l'arbre magique accroché au rétroviseur, s'il te plait. Tourne pas autour du pot. »
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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyMar 18 Juin - 0:39





Tu pousses un soupire quand Jackie essaie d’en savoir plus sur les racines de tes mésaventures. Ta silhouette s’écrase dans le canapé, les jambes dans le vide, bras croisés contre la nuque, les yeux rivés au plafond à peine fissuré, t’en grognais presque. « Oh, tu saiiiis, comme d’hab. Une jolie meuf, petit cul bombé, elle a fait péter le décolleté et tout. Et genre, j’étais au Roller Park, tranquille, elle commence à me regarder, à m’faire des clins d’oeil et tout. Et j’me dis “cool, go la serrer dans les toilettes”. Alors j’m’approche, on discute, elle arrête pas de toucher ses cheveux et tout. Puis y’a son gars qui débarque de nuuuulle part, genre un géant qui s’est téléporté comme ça (claquement de doigts) et qui a l’air méga énervé. Bref, j’ai pas traîné, j’me suis barré mais ce con a commencé à me courir après ? La routine, quoi. ».

Ton histoire à inonder la pièce mais ton cerveau ne s’est pas noyé. Tu te redresses subitement pour revenir rôder autour de Jackie. « Pourquoi tu me parles de Brie ? Pourquoi t’essaies de changer de sujet, Jacqueline Young ? Tu croies que je vois pas clair dans ton p’tit jeu ? Ma chérie, je suis un habitué des liaisons foireuses, je sais reconnaître quelqu’un qui cache quelque chose. Et toi, t’as honte du mec que tu te tapes, oh que oui. ». L’épaule de Jackie sert de comptoir à ton coude, t’as l’index qui t’caresse le menton comme si la réflexion allait se faire toute seule. « Si tu balances pas un nom, comme ça, c’est que t’as honte. Donc c’est peut être soit un mec vraiiiiiment craignos, soit un Fire Fighter. Quand tu sais que Jo’ a pas serrer beaucoup de nanas dans sa vie, c’est qu’il doit pas trop te satisfaire, c’est ça, hein ? C’est bizarre quand même. J’veux dire, Jo’ aime bien les mecs plus âgés et, on va pas se mentir, t’as une sacré Daddy Energy, tu voies ce que je veux dire ? ».

Tu abandonnes la silhouette de la demoiselle pour faire les cent pas dans le living-room. « Après, les gens effrayants comme vous deux, ça doit avoir des fantasmes spéciaux, j’sais pas. Sauf si c’est pas Jo’ que tu te tapes mais ... ». Inspiration exagérée, le torse bombé, le doigt accusateur pointé en direction de ton amie. « Sa Soeur ! ». Moment de silence, tu croises les bras en hochant la tête. « Ouais, ça me fait des reproches parce que je me tape la soeur de Freckles -avec qui, je tiens à le souligner, je n'ai plus aucun rapport, je le jure- mais ça fait pareil avec celle de Gang. Quelle honte, Jackie. Quelle honte ! ». Peut être qu’un jour, tu te rendras compte de ta connerie. En attendant, profite bien, Mal.


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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptySam 22 Juin - 15:49


- Mmmh… Le jaguar est de sortie, ou la jaguar et elle va tourner dans l’allée jusqu’à ce qu’il se décide à éteindre les lampes du manège, quoique, Jackie est plus panthère que jaguar. En attendant, elles tournent, elles tournent, elles tournent et Jackie voit défiler les ampoules dans leur valse désespérée, aucun des gamins n’a le temps de trouver dans le public un parent ou un ami puisqu’il tourne à la vitesse du son. Malcolm Grayson: Infanticide, elle lit déjà à la une des journaux.  

Si Malcolm était un objet, il serait probablement un vélo aux freins bousillés. Jackie fond depuis les coussins où elle s’était perchée et déstabilise le grand nigaud qui va se rétamer s’il continue sur sa lancée. En somme, l’arbre dans la savane d’où elle pouvait observer l’animal à petite tête sortir d’un trou quand il le voulait bien n’était qu’un point d’observation de plus avant l’énième catastrophe. Elle ne serait pas du genre à le croquer mais elle lui mettrait un coup de patte dans la face si nécessaire. Assise sur le parquet, Jackie attrape la plume posée sur le verre opaque de la table basse et la plonge dans le pot d’encre de chine avant de commencer à s’imaginer quoi mettre sur le corps de son prochain cobaye.

Futur prometheus, peut-être est-elle capable de ramener quelqu’un à la vie si elle met autant de passion dans ses gestes que Grayson dans ses longues, longues tirades. Le roi de la complainte. Le patinage de la brosse se fige quand il parle de honte. La température monte au visage de Jackie mais elle ne l’interrompt pas, elle est en sécurité tant qu’elle ne moufte pas, c’est sa règle à elle.

Aussi longtemps qu’elle le voudra ce sera sa règle, mais pour une raison qui lui échappe un serpent à sonnette imaginaire vient de la mordre à la cheville, et elle en souffre.

- Mal! Les sourcils de Jacqueline Young font des zig-zag, elle a une mèche près de la bouche qu’elle dégage. Je me tape pas Jo, je me tape personne, ok?
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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptySam 22 Juin - 18:19





Jackie, c’était comme cette musique trop intense qui imposait le silence pendant les virées improvisées en voiture. La voix en lambeaux qui lacère le coeur en quelques notes, le rythme lascif qui ralentit le coeur et le temps, un arrêt sur image qui coupe le souffle. Jackie, c’était ce morceau, tu sais, celui dont tu te souviens de la mélodie, mais si, rappelle-toi, ce son nouveau qui est passé par hasard à la radio à une heure tardive. Et les paroles hachurées sonnaient comme le récit de vos vies à tous, ces quelques mots qui te faisait dire “C’est tellement moi !” en fixant le poste avec des étoiles dans les yeux. Jackie, c’était cette mélodie qui inondait la Fire Fighter et qui caressait les oreilles innocentes de ces garçons égarés.

Faire parler Jackie était une tâche difficile. Que dis-tu, une légende, un mythe ! Les bavardages inutiles et autres morceaux de conversations ne l'intéressaient pas, elle ne se contentait que du strict nécessaire, voire moins. Faire parler Jackie était une tâche difficile mais la mettre en colère relevait du miracle. Sa réponse soudaine te ferait presque sursauter, tes sourcils font un bond sur ton front avant qu’un sourire ne torde tes lèvres. « Oooook, pas la peine de t’énerver, Chérie, je plaisante, hein. Je sais bien que tu te tapes ni Jo, ni qui que ce soit. Puis, entre nous, si Jo devait se taper un Fire Fighter, ce serait sûrement pas toi parce que … ouais, enfin, t’as pas d’queue, quoi, bref. ». Même si, de toute la bande, c’est bien Jackie qui devait en avoir le plus dans le pantalon. « Après … ». Oh non, c’est reparti.

« … Après, c’est pas parce que tu te tapes personne que t’en as pas ENVIE. J’veux dire, c’est vrai que t’es un peu frigide quand on t’regarde de loin, comme ça, hein. Mais tu es humaine, tu as des désirs, comme tout le monde. C’est normal d’avoir envie de tirer son coup, je suis le premier à le reconnaître, évidemment. ». Tu retournes t’échouer sur la banquette, les bras croisés derrière le crâne, une jambe sur l’autre. « Tu dois bien avoir un petit crush, une amourette ou coup de coeur coupable, non ? J’sais pas, j’te sens différente. Et je sais que c’est pas tes règles, tu dois les avoir … euuuh … la semaine prochaine ? Non, non, dans deux semaines. Donc ça peut pas être ça. ». Tu t’en souviens bien, de la première fois que Jackie a débarqué après sa transformation en tant que “femme”. Depuis ce jour, t’as tenu les comptes. Parce que tu sais d’expérience qu’une femme qui a ses règles, ça peut être super chiant à gérer alors tu t’es préparé à tout.

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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyMar 25 Juin - 23:57


Parfois dans le rectangle avare de la voiture où ils faisaient leur bout de chemin ensemble, Jackie se calibrait sur le sourire de Malcolm et retrouvait foi en l’humanité. Ce n’est pas qu’elle avait été un jour croyante, mais les nuages gris au dessus de chez les Young (côté infâme du nom) avaient tendance à lui laisser sur le visage un crachat de pluie, un bout de ciel en désaccord avec son existence. Elle n’irait pas jusque dire qu’il la justifiait, mais la simplicité avec laquelle il tirait sur les lacets de ses rollers pour faire l’enfant l’aidait à ignorer les avis de tempêtes. Quand ils se captaient dans le rectangle, quelque part elle voyait le reflet du garçon qui l’aidait à ne pas laisser retomber l’air du dehors, la passion de la route, l’impression de l’amitié inégalable, de la sécurité mise avant même d’avoir bouclé la ceinture par une relation incassable.

Parfois Malcolm cassait des choses. Contrairement à son porte-bonheur, celui qui lui servait de préféré, d'aimé, d'elle ne savait plus trop quoi, celui qu’elle ne pouvait pas associer à l’odeur de la sueur dans un lit vers trois heures du matin, non ce n’était pas en se prenant les pieds dans le fil de la lampe du salon. Quoique ça lui avait fait l’effet d’un abat-jour qu’on lui envoie sur la tête. D’habitude elle ne s’en faisait pas, il pouvait lui faire Questions pour un champion en entier, ça ne lui ferait ni chaud ni froid.

Parfois Jackie servait de paratonnerre à Malcolm, et si un des éclairs transperçait alors elle le renvoyait plus fort histoire de l’assommer avec franchise. N’était-ce pas son genre, après tout, d’être franche? Son museau remonte, sans que ça pique vers le haut, dans sa voix. « Pourquoi tu dis ça? Que j’ai envie? C’est quoi qui a changé? »
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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyVen 28 Juin - 0:50




Tu ne te souviens plus exactement comment ça a commencé mais le fait est qu’aujourd’hui, ta libido prend beaucoup de place dans ta vie. Après ta première fois, tu te sentais pas forcément accro. T’avais passé un bon moment -un super bon moment même- mais t’avais pas ressenti de manque après. Juste une espèce de chaleur au creux des reins, tu te sentais différent, comme si le monde pouvait enfin tenir entre tes mains. La deuxième fois, c’était différent. Et la troisième fois aussi. Et ainsi de suite, toujours différent, parfois bien, parfois moins et ton corps a fini par développer cette curiosité charnelle. Tu te demandais quelles seraient tes prochaines sensations, avec qui, quand, où, des questions qui se bousculaient, qui nourrissaient cette soif des autres. Tout ce dont tu avais envie, c’était cette chaleur au creux de tes reins.

Mais tout le monde n’avait pas la même vision des choses, vécu les mêmes expériences. Le désastre pousse à la réticence, l’extase pousse à l’addiction, l’indifférence pousse à la désinvolture. Et quand tu regardais Jackie, tu t’interrogeais. Si secrète, véritable coffre fort, tu avais des centaines de théories sur ce bout de femme, comparable à cette page de cahier arrachée où des symboles mystérieux y étaient griffonnés. Tu pouvais passer des nuit à déchiffrer le code, à t’arracher les neurones juste pour analyser un haussement de sourcil. Après tout, c’était ça le plus drôle. Essayer de la comprendre.

T’hausses les épaules, une moue songeuse qui perle sur ton visage. « Je sais paaaaas. Tu sais, c’est comme quand tu croises un gars dans la rue et que tu te dis “Il est louche, lui. A tous les coups, il a fait une merde”, puis tu voies ce même gars au info de 20h, reconnu coupable de meurtre sur une flopée de gosses. C’est comme un sixième sens, ton instinct, tu voies ? ». Ton regard glisse le long du plafond, imagine des étoiles en carton pour les compter une par une, capte les flashs psychédéliques que renvoie la lumière de la pièce, sorte de formes aléatoires qui dansent dans l’espace. « Y’en a qui ont un sixième sens pour les criminels et moi c’est pour les gens en chaleur. C’est quand même plus fun de flairer les meufs excitées que les mecs siphonnés, non ? »

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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyVen 28 Juin - 20:01


Un renard venait de se blottir contre son estomac, la queue enroulée autour de la tête, il avait couru, couru, couru, s’était épuisé là juste dans son ventre et Jackie regrettait ses paroles à l’avance. Sortir avec des gens en dehors de la bande, il y avait une vitre pare-balle entre elle et les garçons, ils étaient prêts à sortir la marchandise s’il fallait la briser mais ils ne fonçaient pas dessus en général. La distance, le recul, importants tous les deux. La curiosité leur sortait du museau parfois quand il descendaient leurs bouteilles miniatures dans le garage et Young supportait bien la course d’un bout à l’autre de son cerveau pour appréhender leurs questions. Après tout ça n’était que la quatrième fois. Est-ce-que ça se passe bien? Tu sors avec demain soir? Du coup tu pourras pas venir avec nous? C’est quoi son genre de musique? Ça va tu t’ennuies pas trop? Ah bon c’est fini?

La pensée se suspendait dans l’air, Jackie craignait le concret, le bond en avant fait vers la chute du haut de la falaise avec les copains, le plouf magistral dans l’eau et le moment où ils sortent tous de là avec un sourire étendu comme un drapeau, les poumons pleins d’un oxygène tout neuf. Si elle plongeait dans ce genre d’euphorie, malheureusement elle ignorait ce qui allait sortir de l’eau. De loin elle était claire et belle. Jackie plongeait plutôt bien, difficile de faire un plat. Difficile de se louper. Un plat avec Lucky surtout? Absurde, ils sauteraient à pieds joints, en serrant leurs doigts très fort et ils fondraient dans les profondeurs en regardant passer les bulles, tout heureux. Ce n’était pas la mort d’être honnête. Alors pourquoi se compliquer les choses.

L’enthousiasme. Malcom avait une bestiole électrique et sautillante en train de lui courir sur le visage, elle pensait à si elle le décevait. Non elle pensait à si elle les décevait. Si elle ratait le piqué, si Lucky se cassait un bras? Sa plume alla dans le pot à nouveau, elle se mit à tracer sans objectif, son dessin était raté, sa tentative de se jeter à l’eau était manquée, son élan coupé, son souffle court. Jackie abandonna sa planche, à la place elle remonta comme un automate et se planta dans les coussins à côté de Malcolm, un de ses boutons de col la dérangeait alors elle le défaisait. - Ok, je vois. Mais je suis pas une serial killeuse.

Jackie descendit la bière « de Malcolm », un peu trop d’ailleurs à son goût et sans le regarder elle confiait: Quand je serai prête je te dirai. Ou si tu parles à Wes, tiens, je te dirai qui je ne me tape pas. Donnant-donnant.
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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptySam 6 Juil - 0:51





Les satellites qui lévitaient autour de Jackie étaient toujours écrasés par la pression de l’air provoquée par les étoiles des Fire Fighters. Soucieux du bonheur de leur Astre, ils jaugeaient d’un oeil habile les Objets Volants Non-Identifiés qui pénétraient l’atmosphère. Et dès que l’espace ne tournait plus rond, la fureur des planètes enflammait l’univers.

C’est pas que t’aimais pas les mecs avec qui Jackie sortait. C’est juste qu’elle avait pas forcément bon goût en matière de mec, ‘fallait l’avouer. Entre Marvin et Brad, t’avais l’impression qu’elle s’était tapée la peste et le choléra, le tout avec un shot d’arsenic. C’était peut-être une jalousie d’enfant qui faisait que toi, ou d’autres Fire Fighters, n’appréciait pas forcément les copains de Jackie. Après tout, c’était comme voir ta mère sortir avec un autre mec que ton père. C’était pas interdit, mais c’était pas la meilleure sensation du monde.

Tu lui fais de la place lorsqu’elle décide de s’installer à tes côtés, un rire traverse tes lèvres devant sa réponse. « Ouais, bon, permets moi d’en douter, hein. T’as quand même des sacrées vibes de sérial-killer, à jamais causer et à fixer les gens bizarrement, comme ça. ». Tu pointes son visage avec des signes vagues de la main avant de sourire, presque fièrement. « Mais c’est pas grave. J’t’aime comme ça, après tout. Avec tes bizarreries et tout le tintouin. ». T’étais un sacré vicieux, Mal. A caser des déclarations sincères au milieu de ta connerie.

Un regard du coin de l’oeil, tu sembles muet l’espace d’un instant. Une seconde, juste une seconde où tu as l’impression que ta gorge est restée rouillée, coincée dans le mécanisme de la vérité difficile à avaler. Et comme l’approbation d’un souhait silencieux, ton rictus ravage tes joues comme à son habitude. « C’est pas cool de remettre ça sur le tapis ! Surtout que, de un, j’ai arrêté de voir NJ. Et ensuite, j’ai déjà prévu de le dire à Wes. C’est juste … une question de temps. ». Parce que même à toi, il t’en fallait parfois. Du temps.


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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyMar 9 Juil - 0:13

La maison des Young (bis) où résidait une sorcière, un pirate des temps modernes et sans doute ce qui était le rejeton du diable en personne était vite devenu le coin de chute des Fire Fighters. Pour ce qui était de Malcolm Grayson, le cas était particulier puisqu’il était plus rapide que les autres (dans tous les domaines). Jacqueline ne laissait même pas voler une mèche de ses cheveux en se le prenant en plein dans le nez, elle ouvrait la porte grand comme pour laisser entrer un individu suspect l’ayant hypnotisée à coups de « Laissez-moi entrer » et si Grayson avait jeté un sort sur la résidence et bien, il ne pouvait que s’en féliciter aujourd’hui. 



Il n’empêche qu’à l’énième mention de deux grandes figures de sa vie, à savoir Wesley et Nora Jane Jones, la main de Jackie alla s’écraser en plein sur le visage de Grayson. Elle se mit à secouer la tête en descendant la précieuse bouteille du matelot. Cela faisait maintes traversées que son bateau prenait l’eau et il avait l’air de tenir bon malgré les trous dans la cale. Malcolm vivait bien la plupart des tempêtes, peut-être que celles amoureuses ravageaient ses entrailles autant que les sirènes d’Ulysse perçaient des tympans. Etant donné la tournure de la conversation, Jackie ne se sentait pas de rallonger son addition, il payerait quoiqu’il arrive, d’ailleurs elle aussi commençait à être mise à prix.



Doucement, sûrement, elle se faisait chauffer les joues en attendant, priant pour que l’ambre de la boisson lui donne suffisamment de force pour affronter Mal le terrible, capable de lui tirer les neurones un par un pour obtenir un à deux jours de sursis. Jackie planta sa petite tête plus loin dans leur navire de fortune, celui que les parents désertaient. Jackie avait parfois l’impression de jouer ce rôle, de mère, de père à devoir remonter des pouces et index le sourire de ses fidèles amis sur leurs visages. Particulièrement dans le cas de Malcolm, Jackie devait tenir les brides. - Je t’en veux pas tu sais. Le bord tiède de l’enivreuse lui chatouillait les sens. C’est juste qu’on vieillit et parfois j’oublie qu’on pourrait s’éloigner... Enfin... bon.
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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyVen 26 Juil - 18:04




Une vie sans les Fire Fighter, c’est pas un truc auquel tu pensais. Tu mentirais si tu disais que l’idée ne t’avait pas traverser l’esprit, une fois, deux peut être, entre trois et quatre heure du matin, quand ton lit commençait à devenir trop froid pour ton corps solitaire. Jouer les cavaliers seuls, c’était drôle deux minutes, mais tu fonctionnais en meute. Une main dans ton dos, une main sur ton épaule, ta main qui soutient un autre dos, qui se pose sur une autre épaule. Un puzzle humain qui ne brillait que si toutes les pièces étaient réunies. Une manquante et le jeu était gâché.

Nora Jane, de ton point de vue, c’était cette gosse aux doigts plein de paillettes qui avait volé une pièce au hasard, l’avait mâchouillé grossièrement avant de la jeter dans un coin sans prendre la peine de la remettre à sa place. Et même quand on remettait la pièce, elle détonnait un peu, la couleur s’était un peu effacée sur les bordures, les côtés s’étaient arrondis, les moins observateurs ne sentaient pas la différence mais toi, oui. C’est comme si la salive qu’elle avait laissé sur le bout de carton que tu étais se rapprochait plus d’un acide mortel, le genre à faire fondre tes organes et à te faire vomir du sang jusqu’à inonder tes orbites. Et la gamine, elle a déjà oublié ce qu’elle avait dans la bouche pour saisir le neuf, le beau, le propre. Au final, t’as juste peur d’être un morceau de plastique mâchouillé qu’on a jeté à la poubelle.

« C’est un truc qui m’fait peur. Qu’on s’éloigne tous. ». T’as arrêté de gesticuler d’un coup, alors que t’as récupéré ta bouteille à moitié vide. Ton sourire avait pas disparu mais la couleur s’était un peu ternie, y’avait des touches nerveuses aux commissures, l’étincelle de tes yeux était contradictoire. « J’avoue que j’ai du mal à imaginer ma vie sans vous tous. Genre, même à quarante, cinquante ans, j’nous voie encore à bidouiller Fire Fighter pour qu’elle continue de rouler. ». Quelque part, t’étais peut être un peu fleur bleu, mais juste avec eux. Tu cherchais pas l’amour de ta vie, t’avais quatre boulets avec qui rouler pour le restant de tes jours. « Moi, j’m’en veux. ». Ça t’avait échappé, comme un soupire imaginaire avant que la lumière ne balaye les ombres sur ton visage. « Par contre, hors de question que je te laisse avoir des rides avant que tu me dises qui tu baises. ». T’as pas le temps de montrer tes angoisses, t’en es pas fier. Et de toutes façons, tu sais que Jackie a pas besoin de t’entendre pour comprendre.

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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyJeu 1 Aoû - 20:39


Les gens avaient leurs raisons. Comme Fire Fighter était sortie de terre sur quatre roues gonflées par une invocation divine, il y avait une bonne raison. Ils pouvaient se lamenter en boule dans un canapé avec la compagnie froide d’une mauvaise bière, ça ne changerait rien. Les secrets se tissaient dans les relations et pas par hasard. Jackie se retenait de tout déballer, c’était par prudence, qu’elle se répétait avec obstination, toujours par prudence, ne vouloir froisser personne, blesser personne, séparer personne.



En face à face elle n’aurait l’air de rien, surtout si on lui faisait tout déballer à coup de détecteur de mensonges mais elle a si bien tenu le fil, alors Young se demande s’ils n’ont pas trébuché à un moment donné sans s’en apercevoir.
Quels seront les dégâts, est-ce-qu’ils se pardonneront si les écorchures vont trop profond? Ils avaient l’habitude sereine de suivre les bandes blanches de la route à l’unisson mais maintenant qu’ils multipliaient les coups de feu à blanc, Jackie ne pouvait pas garantir, même pas faire semblant par sa distance silencieuse d’être plus maligne que les autres, quoique ça l’aura sauvée, au moins une ou deux fois par le passé.


Tous leurs codes, règles et autres épingles enfoncées dans les fauteuils d’une voiture jugée sacrée ne les protégeaient pas du reste du monde et tôt ou tard, il devraient se sortir du moelleux de ces sièges enfoncés par sécurité dans un fondant infini, bientôt ils se retrouveraient à l’instant des confessions. 



Sans être religieuse, Jackie savait qu’elle avait, elle aussi des comptes à rendre, c’est pour ça que sa main alla affectueusement se loger dans les ridicules tiffes de Malcolm si près du crâne, n’ayant rien à ajouter pour sa défense, et le jugement approchait.
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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyMar 20 Aoû - 23:43





La culpabilité, c’était pas un sentiment que tu avais l’habitude de ressentir quand tu sortais avec quelqu’un. Quand bien même la personne pouvait être engagée dans une autre relation, tu préférais toujours passer au dessus et simplement profiter du moment. Embrasser une nana qui porte une alliance ? Pas grave. Coucher avec la meilleure amie de ta soeur ? Pas grave. Tripoter la fille de ton patron dans son dos ? Pas grave. Draguer ouvertement la copine de ton voisin ? Pas grave. T’avais jamais de remords. Et comme pour tout un tas de choses, NJ était cette exception qui confirmait la règle. Être avec elle, c’était un mélange de plaisir coupable et d’angoisse constante. Marche sur un fil, suspendu au dessus du vide, incapable de t’arrêter, poussé par une force cosmique inconnue, forcé d’avancer sans jamais t’arrêter. Cette impression qu’une aiguille te transperce le corps avant de diffuser un poison hallucinogène, des couleurs qui se propagent dans l’air, comme si l’atmosphère transpirait la magie pailletée, confettis d’acide qui trouent ta peau, dévoile tes tissus musculaires à l’air libre, eux-même agressés par la toxicité de particules destructrices volatiles.

Cette voix égoïste qui gémissait dans un coin de ta tête ne cessait de te supplier de retourner vers elle. Mais il fallait parfois savoir prendre les bonnes décisions. Rester avec elle, quand bien même tu pouvais en mourir d’envie, ne ferait que te détruire un peu plus. Que ce soit toi, elle, Dorian, ou Wesley. Tu n’étais pas le seul impliqué et, dans l’histoire, tu ne savais même plus qui avait le plus à perdre. Alors tu prenais tes distances, Nora Jane était une fille intelligente, elle finirait par comprendre que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour vous deux. Elle l’avait sans doute déjà compris, d’ailleurs, depuis bien plus longtemps que toi. Mais il est si facile de se voiler la face, même les plus brillants s’y risquent.

Le contact de la main de Jackie dans tes cheveux te ramène sur Terre. Ce petit geste, ça tire sur la culpabilité, ça te donne envie de t’arracher le visage, parce que tu savais qu’elle t’en voudrait jamais, quand bien même toi tu pouvais t’en vouloir à toi-même. Quelque part, t’avais envie qu’elle t’en veuille, t’avais envie d’être jugé pour tout c’que t’avait. T’avais juste envie que cette souffrance s’arrête, que le jugement dernier y mette un terme. Un soupire te tord les lèvres. « Ok, j’ai compris, j’te laisse tranquille pour cette fois. Maiiiiiis, je garde l’oeil ouvert ! Si tu croies que je vais abandonner si facilement, tu t’fourres un doigt dans l’cul bien profond, hein ! ». Tu lui tires un peu la joue avant de t’éparpiller dans la pièce, des regards prudents par dessus la fenêtre avant de laisser ton corps glisser vers la sortie. « Bon, la voie est libre, j’vais pouvoir retourner chasser. On s’retrouve ce soir avec la bande, hein ? Aller, kiss, beauté, penses pas trop à moi jusque là ! ». Le rire d’enfant ponctue ta disparition. Tu prends jamais le temps de dire au revoir, c’est toujours soudain, impulsif, et ton ombre a à peine le temps de s’excuser derrière toi.

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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} EmptyJeu 22 Aoû - 1:11


Le visage tiré vers la porte, inondé de soleil avec bienveillance Jackie reste muette. Elle a à peine attrapé Malcolm dans sa dernière apparition, sent la pression de son pouce et son index contre sa figure, mais lui s’est évaporé, a été plus rapide que son ombre qui a l’air de se coller au dessous de la porte. Jacqueline enfonce son crâne dans les coussins de son canapé en appuyant ses paupières de toutes ses forces pour voir quelques couleurs dansantes avant de relâcher complètement la pression.

Elle reste comme ça, dix secondes, peut-être quinze, son esprit est si bruyant parfois, ça arrive. Avec l’habitude de ne penser que par voix intérieure, la bobine se déroule entièrement et Jackie laisse couler en espérant que ça lui permette d’assimiler une fois ses deux boutons foncés cousus de nouveau sur son entourage.

Est-elle plus honnête quand elle ouvre la bouche? Quand elle se tait? Est-ce-que les flottements parlent, restituent assez bien le dialogue? Jackie s’affaisse et se remet par terre, témoin de l’énorme fracas artistique sur la table, une tache d’angoisse, d’incertitude. Elle se pardonne, elle sait à son âge que c’est encore un ensemble de gazouillements à moitié noyés de coton, elle sait qu’elle n’aura pas le mot juste à chaque fois, que ce soit pour Malcolm, ou elle-même.

Alors que son attention se reporte sur le vitrail à l’entrée, elle suit les losanges rouges et bleus posés dans la maison et elle espère, en un sens que les suppositions ramassées ça et là entre traces de rouge sur le menton frottées avec insistance, parfums de grands magasins enfoncés dans les fauteuils de la voiture, conversations solitaires avec l’appréhension attrapées dans un écart de la réalité aux réunions dans le garage, elle espère se tromper. Pourtant quand elle est sûre, Jackie… quand elle est sûre…

Elle est amoureuse de quelqu’un, quel désastre! De l’encre sur sa plume, elle prend une nouvelle feuille et y dessine. Quel beau désastre! La poitrine de Jackie lui envoie des coups de jus, l’électricité part du coeur vers les orteils, ses joues chauffent. Si amoureuse! Il n’y a plus un bruit chez les Young Bis mais à l’intérieur c’est quand même le boucan.
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MessageSujet: Re: You got two black eyes from loving too hard {Mackie}   You got two black eyes from loving too hard {Mackie} Empty

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